D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
49me Année. Mercredi 20 Décembre 1805. 5,031.
FUNÉRAILLES DU ROI.
Li PROPAGATEUR
La funèbre cérémonie s'est accomplie
conformément aux dispositions qui avaient
été prises. Ainsi, dès dix heures du matin,
la garde civique de la capitale et des com
munes voisines et l'armée ont pris les posi
tions qui leur avaient été respectivement
assignées. A dix heures et demie, le conseil
des ministres, les Chambres législatives et
les cours et tribunaux se sont réunis au
palais; les autres autorités et députations
ont pris la place qui leur avait été désignée
dans le cortège.
Le roi Léopold II est entré dans la salle
de la chapelle ardente en saluant les assis
tants qui s'inclinaient respectueusement
sur son passage A la droite de I héritier
du Trône marchait le roi de Portugal, en
grand uniforme. Venaient ensuite S. A. II.
le comte de Flandre, avec le prince de
Galles, dans le costume écarlale de feld-
marsshalj anglais; le prince royal Frédéric
Guillaume de Prusse, et l'archiduc Joseph
d'Autriche, le prince Louis de liesse, avec
le jeune prince Arthur d'Angleterre, en
costume de highlander; le grand-duc de
Bade,le prince Nicolas de Nassau, le prince
Auguste de Saxe Cobourg Gotha, le prince
George de Saxe, le prince de Wurtemberg,
le prince héritier de Hohenzollern Sigma-
ringen les princes d'Orléans, prince de
Joinville,ducd'Auinale et duc de Nemours,
beaux-frères du Roi défunt, en habit noir
et portant sur le gilet le grand cordon de
la Légion d'honneur.
Après une oraison funèbre de M. le pas
teur Becker, chapelain du Uoi, l'héritier de
la Couronne, les princes étrangers, les en
voyés extraordinaires et les autres person
nages sont rentrés dans la salle du Trône.
Pendant que le cortège se formait sur la
place des Palais, le cercueil a été enlevé
par vingt-quatre sous officiers de la garde
civique et de l'armée, et porté jusqu'au
char.
Sur tout le parcours, depuis la place des
Palais jusqu'à l'avenue de la Heine,
Laeken, brûlaient les becs de gaz des can
délabres qui étaient couverts de crêpes
noirs.
Au pont de Laeken étaientdressés quatre
mausolées sur lesquels on avait inscrit la
date de la mort du Roi; 10 décembre 1865,
et peint le chiffre de Sa Majesté surmonté
d'une couronne. Toute la nouvelle Avenue
de la Heine, que le cortège funèbre a par
courue dans toute son étendue était déco
rée d'orillammes et de drapeaux de deuil
Le cortège s'est dirigé vers Laeken. La
foule était immense sur tous les points du
parcours et partout les tètes se décou
vraient avec respect devant le corbillard
royal.
Ur.e salve de cent et un coups de canon
a annoncé le départ du cortège du palais.
La garde civique et l'armée formaient la
haie.
Le cortège s'ouvrait par un détachement
de gendarmerie cheval. Puis venaient:
le régiment des guides; la cavalerie de la
garde civique de Bruxelles; un corps d'ar-
tiJerie; trois régiments d'infanterie de li
gne; l'école militaire; l'artillerie de la garde
civique; diverses légions d'infanterie de la
garde civique; les blessés de septembre
des députations des légions de la garde ci
vique du toyauine et des régiments de
l'armée avec le drapeau du corps; l'état-
major général de l'année et les officiers
sans troupe; l'état major général de la
garde civique et les officiers sans troupe;
les tribunaux de commerce; les tribunaux
de première instance; le conseil des mines;
la cour militaire; les cours d'appel; la cour
des comptes; la cour de cassation; les
Chambres législatives; les ministres d'Etal
et le conseil des ministres.
Ici venait le char funèbre, qui était
traîné par huit chevaux noirs; tout capa
raçonnés de deuil. Le cheval de Sa Majes
lé conduit par un valet de pied, suivait
immédiatement les dignitaires et officiers
de la maison du Roi entourant le char.
Les cordons du poêle étaient tenus par:
le président du Sénat; le président de la
Chambre des représentants; le ministre
des affaires étrangères le ministre de la
justice; le lieutenant général inspecteur
général de la garde civique du royaume,
et le lieutenant général commandant la
division territoriale.
Derrière le char funèbre se trouvaient
les ministres protestants chargés de pro
céder aux cérémonies de l'inhumation.
La première voiture contenait le roi
Léopold 11 le roi de Portugal et le comte
de Handre
Les quatre autres voitures de gala con
tenaient les princes étrangers.
Les envoyés extraordinaires et les agents
diplomatiques accrédités auprès de la cour
de Belgique étaient également eu voiture.
Immédiatement après le corps diploma
tique venaient les gouverneurs des pro
vinces et les secrétaires généraux des
ministères; les fonctionnaires supérieurs
des ministères; les délégués des députa
tions permanentes des conseils provin
ciaux; les commissaires d'arrondissement
présents Br uxelles; le conseil communal
et le conseil général des hospices de Bru
xelles et les délégués des autres conseils
communaux et administrations de bien
faisante; la chambre de commerce de
Bruxelles et les délégués des autres cham
bres de commerce; les ministres des cultes,
parmi lesquels on remarquait M. le doyen
Verhousti aelen et tout le clergé paroissial
de Bruxelles, le rabbin israélite, le consis
toire israélite; les députations de l'Acadé
mie royale des sciences, des lettres et des
beaux-arts, de l'Académie royale de méde-
FOI CATHOLIQlt. -- CO.NSTITITION BF.LGE.
cine de Belgique et de l'Académie royale
d'Anvers; les députations des universités
de l'Etat, des universités libres et des éta
blissements d'enseignement supérieur,
Mgr. Laforêt, recteur magnifique de l'Uni
versité de Louvain, était en grand costume,
en tête de la députation chargée de repré
senter dans le cortège funèbre celte grande
institution catholique; la commission du
conservatoire royal de Bruxelles et les dé
légués de la commission du conservatoire
royal de Liège; la commission royale des
monuments; les inspecteurs de l'enseigne
ment moyen; les préfets des éludes des
athénées royaux; les inspecteurs provin
ciaux de l'enseignement primaire; les
députations des corps d'agents de change
et de courtiers de commerce; les consuls
des pays étrangers les députations des
sociétés et corporations non officielles.
On avait réservé une place dans le cor
tège aux anciens membres du Congrès
national. Ces honorables vétérans de la
Législature belge méritaient d'être l'objet
d'une attention particulière.
A onze heures un quart, les cérémonies
du culte protestant étant terminées et Sa
Majesté ayant reçu les compliments de
condoléance de notre épiscopal, le cortège
funèbre a quitté le palais de Br uxelles; il
est arrivé deux heures Laeken où ont
eu lieu les dernières cérémonies de l'inhu
mation, dans un temple provisoire qui
avait été élevé sur la plate Léopold. vis à-
vis de l'entrée principale de l'ancienne
église de Laeken.
La cérémonie qui s'est accomplie dans
ce temple a été très courte. Le nouveau
roi a pris place sur le trône qui lui avait
été préparé ayant ses côtés S. A. H. le
comte de Handre, le roi de Portugal et les
autres princes étrangers qui avaient figuré
dans le cortège funèbre. Les autorités ont
aussi pénétré dans le temple. Le pasteur
prolestant a dit une prière. Puis, un canti
que funèbre a été chanté par la Société
royale la liéunion Lyrique, sous la direc
tion de M. Fischer.
Celle dernière cérémonie étant termi
née, le cercueil royal a été porté par douze
sous officiers choisis dans l'armée et la
garde civique au caveau qui avait été con-
siruit auprès de celui où sont déposés les
restes vénérés de la reine Louise Marie,
dans la chapelle de Sainte Bar be, qui sert
momentanément de lieu de sépulture la
famille royale.
Le cortège est sorti du temple et a longé
la nef principale de l'église de Laeken.
dont la façade était entièrement tendue de
noir.
Le corps du Roi défunt est enfermé dans
un cercueil de chérie, doublé de satin
blanc et recouvert d'un cercueil de plomb.
Au moment de l'inhumation ces augu.-ats
dépouilles ont été enfermées dans un uoi
siètne cercueil d'ébène, laminé de plomb,