D'ÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
49me Année.
Samedi 2 Décembre 1865.
IX° 5,026.
la Famille royale n'a pas assisté hier la
représentation de Africaine.
Les lettres arrivées du Mexique s'accor
dent dire que la fièvre et le typhu^fdnt
»le grands ravages parmi les volontaires
belges. La mortalité est de 1 2 hommes
par jour.
S. M. l'Empereur des Français vient de
nommer Mr le colonel chevalier de Sluers
commandeur de l'ordre impérial de la
Légion d'honneur en récompense des ser
vices signalés qu'il a rendus pendant les
guerres du premier Empire.
L'Escaut d'Anvers publie cette étrange
nouvelle qui lui est envoyée de Bruxelles
par son correspondant
J'apprends aussi qu'il est question
d'organiser un nouveau ministère. Il s'agi
rait de détacher du ministère de l'intérieur
l'instruction publique qui est devenue de
puis quelques années un service très-
important el de détacher également des
travaux publics les chemins de fer, postes
el télégraphes.
Ce qui resterait de l'intérieur et dès
travaux publics serait réuni sous la direc
tion de M. Vandenpeereboom. Le minis
tère des chemins de fer, postes et télégra
phes resterait sous la direction de M.
Vanderstichelen, et l'on mettrait un impa
tient de la majorité M. Hymans peut-
être la tête de l'instruction publique.
Ce serait là sans contredit, un puis
sant moyen d'encouragement pour exciter
le zèle et le dévouement de certains mem
bres de la majorité qui commencent
désespérer d'arriver jamais au pouvoir,
mais je doute fort qu'une pareille combi
naison suit accueillie favorablement par
le pays.
Au début delà séance d'hier de la Chain-
bre des représentants, M. Van Overloop a
demandé des nouvelles du rapport que M.
le ministre de la guerre avait promis con
cernant l'organisation de l'armée, el qui,
conformément une décision prise par la
Chambre le 28 avril dernier, devait être
présenté a l'examen du budget de la guerre
pour 18G6.
M. Alph. Vandenpeereboom, ministre
de la guerre ad intérim, a répondu qu'il ne
peut donner de renseignements exals sur
ce point. 11 sait toutefois que son collègue
de la guerre s'est activement occupé du
rapport pendant son séjour Pau.
M. Coomans a appuyé les observations
de M. Van Overloop et a formellement de
mandé que le vote du budget de la guerre,
de tous crédits provisoires et même de la
loi sur le contingent de l'armée fut ajourné
jusqu'après l'examen du rapport.
Cette demande a été combattue par M.
le ministre des affaires étrangères, qui
pense qu'on peut voter le projet de loi con
cernant le contingent de l'armée sans
rien préjuger quant l'organisation de
l'armée, el par M Vleminckx, qui a déclaré
que M. le ministre de la guerre est dans
l'impossibilité physique de s'occuper de
sou rapport.
M. Allard a proposé de mettre l'ordre
du jour le projet de loi sur le contingent de
l'armée, el celte proposition a été adoptée
après le rejet de la proposition d'ajourne
ment de M. Coomans.
Après cet incident, la Chambre a repris
la discussion générale du budget de la
justice.
Le projet de loi sur le temporel des
cultes ne sera pas ajourné. Le ministère
croirait signer son abdication, s'il consen
tait un ajournement. Telles sont les
paroles prononcées, avant hier, par M.
Frère.
Des nouvelles de plusen plus alarmantes
nous parviennent sur la santé du Roi.
L'affection s'est de nouveau portée aux
jambes^ qui sont fortement gonflées. Les
médecins sont unanimes déclarer que les
forces de l'Auguste malade ne permettent
presque plus une nouvelle ponction.
A cause de cette recrudescence du mal,
Samedi dernier une femme acheta au
marché un kilo de beurre. Quand elle
voulut s'en servir, elle remarqua sa
grande surprise, que la pièce de beurre
renfermait deux pommes de terre. L'indi
gent a déjà tant de peine se procurer du
beui re vu le prix élevé de cette denrée.
Faut-il encore qu'on le filoute?
Les travaux du canal d'Ypres Comines
sont poussés avec la plus grande vigueur.
La construction du tunnel avance rapide
ment et plus de 300 terrasiers travaillent
la tranchée. Les actions privilégiées
5,63 composant un million privilégié
sur 6 millions, sont très recherchées. Puisse
cette grande et utile voie de navigation,
demandée depuis des siècles par le peuple
Vprois, être livrée bientôt au commerce et
l'industrie.
Ou écrit de Liège
M. L>'Arbrefonlaine, rue Grétry, vic
time d'un incendie dont les pertes s'élèvent
plus de cent mille francscroit de son
devoir de déclarer qu'il n'a eu qu'à se louer
de la société d'assurances LES BELGES
RÉUNIS et de son agent principal en cette
ville M. Lambert Jamme leur manière
franche et loyale de procéder inhérente
d'ailleurs au système mutuel, les recom
mande tous égards.
M. D'Arbrefonlaine a été prompte-
ment indemnisé son entière satisfaction
el nous prie de livrer ce fait la publicité
comme gage de sa reconnaissance.
Sous la date du G novembre, M. Meyune
Van de Vyver a reçu l'autorisation d'exer
cer les fonctions de vice consul de Suède
el de Norwège Meuport.
La cour d'assises de la Flandre occiden
tale a consacré ses audiences des 23 et 24
novembre l'affaire du nommé Caiialoin.
âgé de 18 ans, qui, l'issue d'une rixe de
cabaret, près de Courtray, a porté au
moyen d'un couteau aux frères Léon et
François Blanckaeit, des blessures la
suite desquelles ils ont succombé.
Catteloin, eu égard certaines circon
stances atténuantes, n'a été condamné qu'a
cinq années de travaux forcés.
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE, -- CONSTITUTION BELGE.
REVUE POLITIQUE.
La Fraocv, quoi qn'oo po:sse dire, change par
fois de gnaternemetit et de Constitution cela lui
est arri»<? it quinze ou seize reprises différentes
depuis qu'ont été proclamés les principes de 89,
principes immortels comme chacun sait; mais, A
t rat ers tous ces changements el ces1 épreuves diver
ses, la France conserve ses mœurs; elle a pour règle
de se distraire et de s'amuser.
La cour de Comptègne rst composée d'hommes
sérieox, mais qui donnent l'exemple; voilà pour
quoi tons les récits qui nous arrivent de cette ré
sidence impériale sont entremêlés d'exploits de
chasse, de représentations théâtrales el de délibé
rations en conseils de ministres, où se débattent et
S- mesurent les libertés concéder au Corps légis
latif. les économies introduire dans les dépenses
de l'État et la direction donner aux diveis cou
rants de la pnli'iqoe exiétieure.
Hier, on recevait des nouvelles de Florence et
de Madrid. Il en vient liés souvepl de Londres et
de Rome. Celles du Mexique et des États Uois sont
toujours attendues avec nne très-juste impatience.
Et cette impatience n'enlève rien l'attention
qu'on accorde aux nouvelles de Berlin, de Vienne
cl de Sainl-Péiersbourg. a Compiègne, ou se dé
clare eo bons termes avec tout le monde; on y vit
dans les meilleurs rapports avec le prince de Met-
ternicb, M. de Goltz, M. de Bigelnw, lord Cowley
et avec beaucoup d'autres; c'est en apparence la
terre promise de la politique; mais un œil investi
gateur est toujours ouvert, même au milieu des
plus grands exploitsde chasse, cet œil curieux
interroge chacun des bôles que l'on fait, figurer
dans ce rendez- vous universel, où les affaires et le
plaisir viennent se disputer les journées.
En attendant que tout cela s'éclaircisse, l'empe
reur Napoléon est heureux de rendre service a
l'Autriche eu facilitant son emprunt; l'Espagne,
en lui donnant la main dans sa querelle avec le
Chili; la Prusse, en faisant déclarer par le Con-
«tiiutionnel que M. de Bismark s'est montré
Biarritz de la plus granité loyauté et s'est comporté
avec beaucoup de réserve.
Par tons ses journaux l'Angleterre rend hom
mage la courtoisie du souverain de la France; s'il
fallait encore une fois dans un but quelconque
faire appel aux soldats ou aux vaisseaux de la
France la demande ne serait probablement pas
refusée. Dans celte situation la France croit pou
voir envisager l'avenir sans trop d'efftoi. Elle a
des forces en main pour parer aux événements.
Eo Angleterre, 00 n'a pas la même philosophie
qu'en France. Les contietemps se grossissent; les
nuages qui se montent an ciel de la politique sont
tout de suite sondés et décomposés. Dès qu'il s'y
rencontre une trace de fluide électrique, ou eo
compose l'instant même un orage.
Enfin, les nouvelles qui parviennent des États
Unis Londres laissent planer des «agues ptéoc-
cupalions sur les complications fotutes.
ACTES OFFICIELS.
CHRONIQUE JUDICIAIRE.