D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
49me Année. Samedi 18 Novembre 1865. J\° 5.022.
Voici en quels termes CÊcho du Parle'
ment préludait, il y a quelques jours,
l'entrée de M. Baradans le cabinet; pro
pos des congrégations religieuses, il disait
En effet, M. Rara n'a jamais tenu d'autre
langage. Le catholicisme est un obstacle au
progrès; il faut le faire disparaître. Ceux
qui parlent ainsi n'ont jamais ouvert un
livre pour l'étudier. Ils ferment les yeux
sur l'histoire présente comme sur l'histoire
passée.
La vie contemplative se justifie aux
yeux de tout homme qui croit en Dieu par
la nécessité de la prière pour le salut du
monde; mais lorsque on égorge des mis
sionnaires en Amérique ou en Australie,
est-ce parce qu'ils font de la vie comtera-
plalive?
Le Hère Van Heule, qui a quitté la Bel
gique pour aller mourir Calcutta, allait il
(aire de la vie contemplative dans cette
contrée meurtrière?
Est ce de la contemplative que feront
dans les plaines dénudées de la Mongolie
ceux de nos concitoyens qui viennent de
partir pour y porter les lumières de l'E
vangile.
Quatre sœurs institutrices sont parties,
il y a quelques mois, pour le Guatemala;
dira t-on quelles vont faire là de la vie
contemplative
Depuis trente ans et plus, nous connais
sons un révérend Père Desmel qui vit au
milieu des sauvages Américains, et nous
donne de temps autre des nouvelles du
succès de sa mission; il convertit et civilise
ceux que d'autres égorgent. Cela s'appelle-
t il faire de la contemplative?
Les frères trappistes qui sont allés en
Algérie fonder un établissement agricole
en choisissant le sol le plus ingrat ont-ils
fait de la vie contemplative, eux qui ont
converti une terre ingrate en une terre
féconde?
Vous parlez de dix siècles d'exploitation
et de misère que ce régime là a fait subir
au monde. Si vous n'êtes pas des ignorants
vous êtes des ingrats. Pendant les dix
siècles dont vous parlez, où les arts, où les
sciences, où l'étude s ebritaient-ils? Dans
les monastères. Qui honorait l'agriculture
eu la pratiquant Les monastères. Par qui
furent importés en Europe les plantes et
les animaux les plus utiles? Par des hom
mes sortis de ces mouastères et qui y ren
traient bientôt après.
Pendant ces dix siècles d'enfantement,
qui prêchait la paix? Les religieux. Qui
préparait l'émancipation des hommes en de
mandant l'égalité pour tous C'étaient des
religieux, c'étaient des prêtres. Et mainte
nant qu'avec l'égalité vous avez la liberté,
vous vous servez de l'une et de l'autre pour
outrager vos bienfaiteurs; vous voudriezles
détruire. Vous ne serez satisfait qu'après
que vous aurez accumulé sur eux assez de
haine et de calomnies pour les écraser.
Voilà votre conduite! Est-elle assez hon
teuse?
Une grande partie de la séance de la
Chambre des représentants a été consacrée
hier un débat provoqué par une interpel
lation de M. DuBois d'Aissche concernant
le nombre des vétérinaires et les mesures
prendre en temps d'épizootie. Indépen
damment de l'interpellateur l'assemblée a
successivement entendu M. le ministre de
l'intérieur, qui a expliqué et défendu les
mesures prises par lui au sujet de la peste
bovine; M. Kervyn de Letlenhove, qui a
indiqué quelques améliorations de détail,
et M. Van Iseghem, qui s'est plaint du non-
paiement d'indemnité dans certains cas
d'abattage.
Après cet incident, M. le ministre des
travaux publics, interpellé son tour par
M. Dumortier, a donné quelques explica-
tionsau sujet du retard qu'éprouve l'ouver
ture de la ligne directe de Bruxelles Lille.
Bien des rumeurs contradictoires avaient
circulé dans le public anglais relativement
la conduite que M. Gladstone tiendrait
vis à-vis du nouveau chef du cabinet de
Sa Majesté Britannique. On s'était flatté
que le chancelier de l'Échiquier, désigné
par la voix de tout le parti wbig comme le
seul capable de recueillir dignement l'hé
ritage de lord Palmerston refuserait son
concours au ministère dirigé par le comte
Russell. Il n'en est rien. M. Gladstone, ne
consultant que la voix de sa conscience
d'homme d'Etat et son patriotisme éclaire',
a déclare dans un discours qu'il a pro
noncé, la semaine passée, devant ses com
mettants, qu'il voyait en lord Bussell un
ardent promoteur de réformes salutaires
et nécessaires au bien être matériel et
moral de la pairie; que le comte pourrait
compter sur son appui et sur celui de ses
amis.
Abordant, en particulier, la question de
la réforme parlementaire, le chancelier de
l'Echiquier proclame la face de l'Angle
terre, que le nouveau premier ministre
est disposé porter devant la Chambre
des Communes et y soutenir toute de
mande formulée dans ce sens par le pays,
pourvu que cette demande soit nettement
et clairement exprimée. En terminant son
speeck M. Gladstone a fait l'éloge de son
ami Cobden, speeck qui a été accueilli par
les plus vifs applaudissements.
Sur 10,531 électeurs inscrits il ne s'est
présenté que 3,801 volants aux dernières
élections qui ont eu lieu Florence sur-
ce dernier nombre 2,080 ont donné leur
suffrage aux représentants catholiques
les représentanis ministériels n'ont obtenu
en tout que 1,413 voix favorables.
Nous lisons dans une lettre de Home,
écrite par M. Wilmerforce et reproduite
par une gazette de Londres, que le choléra,
fléau non moins terrible que le brigandage,
sévit avec intensité Corveto et Tusca-
nella, où il a déjà fait de nombreuses vic
times. Le gouvernement papal a pris
d'énergiques mesures pour empêcher que
celte maladie contagieuse ne se piopage.
Les religieux et les religieuses de tous les
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQCE. - CONSTITUTION BELGE.
REVUE POLITIQUE.
Le Moniteur universel publie un décret qui
porte la date du iâ notenibre et consacre une
grande partie des réductions et suppressions dans
l'armée.
L'armée française perd dans les réductions pro
noncées par le décret entiron 5a,ooo hommes et
i,5oo officiers; ceci est un premier aperçu qu'il
est impossible de garantir et qui poartBnt ne peut
s'éloigner beaucoup de la »érilé, car l'infanterie
de ligne seule fournit deux cents compagnies a cette
nécessité, que le ministre de la guerre, daus sou
rapport, déclaré regretter pro/ondémenl ce
sont les termes mêmes du ministre.
Apr ès l'infanterie vient la cavalerie. Nous a.ons
ensuite l'artillerie, le génie et, enfin, la garde im
périale. Toutes les armes ont leur paît dans ce
sacrifice demandé l'armée an nom d'un besoin
d'économie dont l'urgence a dû se faire bieo vive
ment sentir, pnisqne l'Empereur paraît y avoir
sousciil beaucoup plus tôt qu'il ne pensait devoir
ie faire vingt-quatre heures auparavant.
La politique a ses coups de théâtre; tous les
pays ont les leurs. La Belgique, apiès avoir compa
ré les siens ceux qui s'accomplissent au delà de ses
frontières, est maîtresse de dire quels coups de
théâtre elle préfère.
La suppression que subit en ce moment l'effectif
de l'armée française est-elle le dernier mot de la
politique impériale? Moins que jamais nous le
croyous. Est elle dictée par une amélioration con
statée daus l'état des esprits on dans les dispositions
des gouvernements? Pas davantage.
La questiou italienne n'est pas résolue. Les
complications de la question allemande suivent leur
cours.
En Espagne, les partis se fractionnent et
s'aigrissent.
En Autriche, la paix avec la Hongrie n'est pas
encore conclue. Elle le sera, nous le croyons; mais
ce qu'elle gagne d'un côté ne le perd elle pas de
l'autre? En effet, les forces nouvelles que le gou
vernement autrichien obtiendra du côté de la
Hongrie seront plus que compensées par un affai
blissement qu'il rencontrera dans la confiance que
lui accordait la race allemande de ses possessions
L'Autriche a douze millions d'Allemands. La
Hongrie figure pour environ neol dix millions
dans les trente-six millions de sujets autrichiens
et de plus elle se présente avec une population qui,
en uu jour donné, pourrait manquer d'homogénéité.
En Russie, la persécution contre la Pologne et
en général contre tout ce qui s'appelle catholique
est tellement persistante, que nous nous refusons
très-Detteinent croire que la France ne voie pour
elle aucun tôle jouer dans ce grand ensemble.
La Saxe, si oons ne croyons le télégraphe, té
moigne b la Prusse le désir de se lier avec l'Italie
par un traité de commerce. La chose est possible,
répond-oo, de Berlin; mais il faut commencer par
contracter des liens politiques. La Saxe, qui avait,
dit-oo, prévu l'objection, ne se tient pas pour em
barrassée par la reconnaissance du royaume italien
M. de Beust, au uoui de sou gouvernement, se dé
clare prêt se soumettre a cette exigence.
-» as-sg-c
Le monde en a assez de ce socialisme. Dix
siècles d'exploitation et de misère lui ont assez
appris ce qu'il peut attendre de la civilisation mo
nacale. I' préfère a ces apôtres du renoncement et
de la vie contemplative les libéraux qui glorifient
le travail, les affections de famille et le dévouement
a la patrie, La presse cléricale, ni l'enseignement
clérical oe le convertiront a leur nouveau socialis
me.