D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
4Sme Année
Samedi 22 Juillet 1865.
I\o 4,988.
APRES.
LA CLÉrilÊBICE O'Uiy ROI.
REVUE POLITIQUE.
-
Toute la séance d'hier de la Chambre des
représentants a été remplie par la discus
sion d'un amendement que MM. Giroul, de
Macar et Elias avaient proposé l'art. 4
du projet de loi sur les fraudes électorales,
et qui avait pour objet d'introduire le volé
par ordre alphabétique. Défendu par MM.
Mouton, de Macar, Dupont et Giroul, mais
combattu par MM. Tack, Vermeire, Coo-
mans et le ministre de la justice, cet amen-
dement a fini par être rejeté la majorité
de 45 voix contre 31 et une abstention.
A la suite de ce vote, MM. de Macar,
Giroul et Elias ont déposé un nouvel
amendement qui a pour objet de faire pro
céder par ordre alphabétique dans chaque
bureau isolément.
Le G* de ligne a quitté hier malin celte
ville destination d'Anvers.
Un Te Deum a été chanté hier 11 h. en
l'église S'-Martin l'occasion du 54' anni
versaire de l'inauguration du Roi. Les
autorités civiles, judiciaires, ecclésiasti
ques et militaires ainsi que le Corps d'offi
ciers de la Garde civique assistaient cette
cérémonie officielle, religieuseet nationale.
L'état-major et un bataillon plus quatre
compagnies du 10' de ligne sont arrivés
hier 6 b. du soir, par un train spécial,
en cette ville, pour y tenir garnison.
Hier soir la pluie est tombée par tor
rents. A 10 h., l'obscurité était si complète
qu'on ne voyait pas un pas devant soi. Le
gaz brillait.... par son absence.
On nous objectera, peut-être, qu'à cette
époque de l'année les réverbères restent
éteints. Soit. Mais ce chômage du gaz ne
satisfait que médiocrement les personnes
rentrant tard au logis; elles se trouvent
exposées des accidents qu'on pourrait
facilement leur faire éviter.
L! PR0PAGATEU1
FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE.
Les nouvelles qui viennent d'Allemagne depuis
quelques jours nous montrent les populations agi
tées. On se provoque et l'on se défie.
Il De suffisait pas M. de Bismark d'exciter les
défiances et les mécontentements par ses prétentions
sur les duchés, de traiter l'Autriche sans ménage
ment, le prince Frédéric d'Augostenbourg avec
dédain; pour ce ministre, de pareils embarras n'ont
rien que d'ordinaire; ce qu'il recherchait, c'était
une lutte a l'intérieur; l'occasion en est trouvée.
Les habitants de Cologne ont résolu d'offrir
leurs députés une fête qui consiste en un banquet
avec promenade sur le Rbio. Le bourgmestre de
la ville n'avait vu d'abord dans ce projet rieu que
de naturel e! de licite; car il avait donné sa sous
cription et son nom aux organisateurs de la fête;
mais l'autorité supérieure a blâmé la manifestation,
puis elle a fini par l'interdire, prétendant que
l'idée principale était de rouvrir Cologne la ses
sion qui venait d'être fermée Berlin, et pendant
qu'elle prenait cette mesare dont la légalité est
cootestée, elle en proclamait une autre eDcoreplus
grave: elle imposait la Prusse entière par un
simple arrêté, le budget que la Chambre des dé
putés repoussé presque l'unanimité.
Dans ce conflit nous voyons que de part et d'au
tre les passions s'allument et nous nous deman
dons ce qui va adveoir. La fête de CologDe doit
avoir lieu aujourd'hui et demain. Malgré la dé
fense ttès-formelle de la police, les organisateurs
maintiennent leurs dispositions; des appels sont
faits la population notamment aux classes ou
vrières; plusieurs des journaux contenant ces
appels ont été saisis.
Des dispositions militaires sont prises pour
combattre les rassemblements; et des dèux côtés on
iuvoqoe le souvenir de ce banqoet do douzième
arrondissement parisien, d'où sortirent en trois
joors une révolution, puis la république. S'il fallait
M. de Bismark un champ clos, pour qu'il vidât sa
querelle avec la population prussienne, nons au-
On commençait I année îoa-i; il s'était déjà
passée quinze mois depuis le supplice des héréti
ques et ces événements étaient presque oubliés,
lorsque Hugues fit demander le chevalier de la
Rocbetie pour aller chez le roi.
Ils entrèrent dans la chambre royale en même
temps que le comte de Beauvais. Robert sortait de
son oratoire où il avait été demander a Dieu le
courage ae ne point doDnerè son peaple l'exemple
d une désunion conjugale. Il paraissait bien abattu,
le bon roi, et se laissa tomber sur un siège avec le
découragement d'un homme qui n'espère plus.
Cherchant le distraire, le comte de Beauvais ap
pela son atteotion sur mille sojets divers; on parla
surtout poésie, musique, et lorsque Robert eut re
trouve la liberté d esprit, lorsqu'il eut aussi causé
quelques instants: Assezdevisé pour Dotre plaisir,
dit-il,il faut maintenant s'occuper d'affaires sérieu-
lions voulu qu'on lui dît de le chercher ailleurs
que dans la province Rhénane, où l'on conçoit que
l'on puisse être allemand, sans etre prussien.
D'après une correspondance de Vienne la
Bœrsenhalle de Hambourg, les pourparlers qui
ont eu lieu entre l'Autriche et la Prusse n'ont fait
que creuser l'abîme qui sépare les deux puissan
ces. n
Les élections, en Irlande, ont contioué de se
faire, comme Dublin les catholiques et les
libéraux protestants s'entendent, leurs candidats
ont remplacé ceux des conservateurs dans plusieurs
collèges; mais ce serait une grande erreur de
croire que ces Dominations deviennent, pour l'ad
ministration de lord Palmerslon, un accroissement
de force. La Chambre nouvelle renfermera un
assez grand nombre de députés flottants entre le
ministère et l'opposition.
Si l'on en croit la correspondance do Monde, le
roi Victor Emmanuel, reconnaissant l'impossibilité
d oue enteote avec Rome, tant que le ministère
actuel serait au pouvoir, aurait pris le parti d'ap
peler de nouveaux conseillers. Les amis de M,
Rattazzi espèrent que cet homme d'Etat arrivera
au pouvoir avant le mois d'octobre.
Les progressistes espagools se donnent reD'dez-
vous Madrid pour le 3o juillet. En oe s'opposant
pas cette réuoion, le maréchal O'Donoeli don
nera la preuve que l'Espagoe est plus avancée que
la Prusse dans la pratique du gouvernement repré
sentatif.
ses. Hugues profitant de cette invitation parla
vivement de la position dans laquelle le tenait
Constance, dit, que, roi par la clémence de Dieu et
la bonté de Robert, il o'avait ui pages, oi écuyer, et
se trouverait entièrement senl sans le dévouement
de Guy; qu'il fallait mettre un terme cette posi
tion misérable Je le désire depuis longtemps et
plus que vous, mou fils, mais vous le savez, madame
la reine est grande ménagère, elle craiot que vous
De fassiez trop forte dépense. Non, sire, elle
craint que je D'aie la puissance de me faire des
amis et veat rainer mon crédit auprès des grands,
auprès du peuple, en me rédoisant ou état qui
n'inspire plus que pitié! Ne croyez pas votre
mère d'aussi méchants desseins,et comptez sur moi,
mon fils; nous allons nous entendre avec vous,
comte de Beauvais; nous ferons venir aussi notre
graod chambrier et nous préparerons tout pour
que la maison du roi Hogues soit bientôt et digne
ment composée; mais, ajouta-l-il, comme il disait
soQveDt lorsqu'il faisait nue bonne action Tachez
que Constance n en sache rien, Ces mots
peine achevés, on entendit une porte dérobée
glisser dooeement dans une confisse, la tenture qui
la couvrait se leva, et Constance parnt. Vous ne
m'attendiez guère, il me semble, mes nobles sei-
-—-a
gnenrs? Êtes-voos donc assez peu galantschevBliers
pour que la vue d'une femme vous change en
statnes? Allons, ne vous gênez point, continuez vos
beaux dires qui plaisaient tant votre maître.
Madame, reprit le roi avec one sévérité qui ne lui
était pas habituelle, nous parlons d'affaires d'état,
lesquelles sont peu faites pour vous divertir, et
sont hors de vos occupations de femme! Laissez-
noos donc, et de crainte que vous ne puissiezencore
avoir l'ennui d'entendre des conversations si peu
plaisantes, je ferai murer cette porte dont je croyais
seul avoir la clef. Coostance ne s'attendait pas
cette réponse, et plus courroucée encore, elle jeta
snr les quatre assistants un regard où la haine et la
vengeance étaient écrites, mais, dissimulant, elle
reprit avec une voix douce Sire, je suis fâchée
que ma venoe ne vous agrée pas en ce moment; ne
vous croyant pas en si grand conseil je venais vous
parler d'une chose que j'ai très-fort cœur, et pour
laquelle j'espère votre aide! Dn reste, je puis en
parler tout haut, je pense, car l'affaire qoi m'amène
regarde aussi le comte de Beauvais. Onques sans
plus tarder je demande ici la main d'Alix de
Fontaine pour l'on de mes serviteurs,pour Ardfast,
gentilhomme d'noe bonne maison de Normandie;
depuis longtemps il est épris des charmes de votre
Suite. Voir notre numéro du mercredi 19 juillet.
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