D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
LA CLÉMENCE D'UN ROI.
48ine Année.
Samedi 8 Juillet 1805.
Ko 4,984.
LE PROPAGATEUR
1 FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE.
REVUE POLITIQUE.
Le départ do nonce apostolique Mexico et de
la députatioo mexicaine A Rome, était oo fait pré
au; la réflexion y ajoute plus de gravité qu'il ne
lui en relire. La position de l'empeieur Maximilieu
au Mexique se trouve de celte façon nettement
déterminée. Ce n'est pas un seul pâli, les juaristes,
qu'il doit s'apprêter a combailte. Il a pour adver
saires, d'une part, les catholiques qu'il dépouille
ou qu'il trouble, et, d'autre part, les libéraux ou
soidisant tels auxquels il est venu enlever les ins-
titntions républicaines. Pendant un moment,
l'empereur Maximilieo a pu se flatter de ramener
a lui les libéraux en rompant avec les catholiques;
il sait maintenant quoi s'en tenir. Malheureu
sement pour loi, pour la tranquillité du Mexique
dans l'avenir, les événements qui se succèdeut
démentent ce calcol.
Le disconrs par leqnel vient d'être close la ses
sion des Chambres en Angleterre, et le Parlement
dissous respire d'un bout 'a Paolre des espérances
toutes conciliantes, tomes pacifiques.
Dès lundi prochain, les opérations électorales
commenceront dans la ville de Londres le surlen
demain, les cités et les bourgs feront leurs nomina
tions. Toot sera terminé, dans les comtés, le |5
juillet.
Le gouvernement italien a adressé le i" juillet
ses chefs de mission l'étranger une note-circu
laire qui porte la date du 3o juin et fait l'exposé
de tous les faits lelatifs la négociation Vegezzi.
D'après celte note, c'est au Souverain Pontife
qu'appartient l'honneur d'avoir pris l'ioitiative de
l'idée. La lettre du Saiut-Père est du C mars, elle
manifeste des préoccupations au sujet du grand
uombre de sièges épiscopanx vacants eu Italie. Le
roi Victor-Emroaouel avait accueilli avec empres
sement l'ouverture. Tout est venu échouer sur la
qoestioo de Vexequatur et du serment.
La note se termine par une promesse d'exécuter
les arraugeuieots déjà pris au sujet du retour des
évèqaes absents; elle fait en outre entrevoir dans
on temps rapproché uoe eoteote avec la cour de
Rome sur la question religieuse. Cette euteute
y est-il dit ne présente pas de grandes difficultés.
Suivant le Constitutionnel, le gouveruement
italien vient d'être considéré Rome comme une
nécessité avec laquelle il faut traosiger, et la
papauté est envisagée en Italie comme une grande
influence morale avec laquelle il faut s'entendre.
Nous avons des nouvelles rie Vienne qui prou-
Suite. Voir notre numéro du mercredi 5 juillet.
VI.
Le roi envoya de toute part, en Guienne, pour
recueillir des détails sur celte pluie de sang, et
n ayaot pu eu découvrir U cause naturelle il
crut, comme les autres, y voir une menace du ciel,
et afin de le désarmer, il redoobla de zèle pour les
boones œuvres. Coustaoce profita de cette oc
casion pour l'effrayer de nouveau sur l'hérésie
qu'une femme italienne avait apportée Orléans,
et pour lui reprocher de ne pas trouver quelque
moyeD decoovaincreces maudits hériiiques. Robert
eût désiré qu'on travaillât a la conversation des
pécheors, mais la reine voulait leor puoitioo, et
avec d'autant plus d'acharnement, qu'Êtienoe, soc
ancien directeur, en qui elle avait trouvé on'joge
vent que les Chambres o'ont pas discontinué leurs
travaux,qoeles ministres, quoique démissionnaires,
remplissent leurs fonctions. Il n'y qu une cbnse
qoe nous ne découvrons pas encore c'est nu
acheminement ve>s une solution satisfaisante de la
crise mioistéiielle.
La profanation du cimetière catholique
d'Ypres par l'inhumation en lerre sainte du
suicidé Defiouw, Jean-Antoine, a donné
lieu la protestation suivante de la part
de MM. les curés de la ville d'Ypres
a Monsieur le bourgmestre,
d La ville d'Ypres vient d'être témoin
d'un suicide qui marquera dans les actes
d'immoralité que la société ne peut assez
déplorer. Le nommé Defiouw, Jean-An
toine, dit Charles, homme marié, ayant
quatre enfants, domicilié Courtrai, était
désigné par la notoriété publique comme
entretenant des relations avec une fille
Cailliau de cette ville. Dans l'après-dîner
du 22 juin dernier, Defiouw, ayant ren
contré cette fille en société d'un autre
individu, tire sur elle un premier coup de
pistolet, bout portant, et presque aussi
tôt, d'un second coup, se brûle la cervelle.
La mort, comme on le suppose bien, a été
instantanée. Indépendamment de l'arme
qui servit perpétrer ce double crime,
Defiouw a été trouvé muni d'un autre pis
tolet également chargé c'est là une cir
constance que l'on ne doit pas perdre de
vue et qui fait ressortir toute la perversité
de l'action.
Quand nous avons appris cet horrible
forfaitnous n'avons pas doutéM. le
bourgmestre, que, celle fois du moins,
l'autorité civile ne laissât au clergé la li
berté d'exécuter dans toute la plénitude
de son droit et de son devoir, la loi de
l'Eglise en matière de sépulture ecclésias
tique. L'événement du 24 juin dernier
prouve que nous nous sommes (ail illu
sion. Nous avons constaté, M. le bourg
mestre, avec autant de surprise que de
douleur, qu'au jour précité, trois heures
de relevée, notre cimetière a été violé et
profané par l'inhumation en lerre sainte
sévère, s'était laissé eoiraîuer aux rêves de celle
secte orléaoaise; enfin, Constance obuni l'autori
sation de poursuivre seuleceite affaire, et d'envoyer
Ardfasl, gentilhomme de Not mandie,nouvellement
dans ses booues gtâces, avec !a mission secrète de
se mêler parmi les hérétiques, et de péuétrer leur
doctrine.
Si le cœur du pieux Robert était attristé en ap
prenant que la foi s'ébranlait daos sa ville d'Or
léans, il devait éprouver uoe douce consolation en
voyaot la ferveur, le zèle ardent, qui, de .'otites les
parties de la France et de plusieurs pays étrangers,
faisaieotaccoorir les fidèlesà Saint Jean-d'Angely.
Oo veonit d'y déconvrir le ciâtie de saiot Jean-
Baptiste, que le roi Pépin avait, dit-ou, scellé lui-
même dans le mur où il avait été retrouvé.
Le roi témoigna te désir de faire un pèlerinage
dans cette ville, et Constance adopta promptemeut
cette pensée, non que sa piété lût grande, mais ce
voyage la conduirait dans les états de son oncle
Foulques, qui viendrait la retrouver Saint Jean-
d'Angely; elle désirait gagner entièrement ce
du suicidé Jean-Antoine Defiouw et ce,
contrairement aux dispositions du décret
du 23 prairial an XII, cl malgré la défense
formelle et réitérée de l'autorité ecclésias
tique.
Vous êtes catholique, Monsieur le
bourgmestre, et vous ne dédaignez pas le
nom de catholique, nous le savons et nous
vous en rendons hommage. Aussi sommes-
nous persuadés quedans cette triste
affaire, vous n'avez pas pris l'initiative, et
que vous désavouez les moyens d'intimida
tion mis en œuvre pour faire remplacer la
fosse déjà creusée en terre non bénite, par
une autre dans la partie bénite du cime
tière et pour contraindre ainsi le pauvie
fossoyeur forfaire aux devoirs que lui
impose sa qualité d'employé de nos quatre
fabriques d'église.
Cependant, Monsieur le bourgmestre,
le fait de la violation et. de la profanation
de notre cimetière ayant été accompli sous
votre responsabilité, nous devons notre
dignité et notre ministère sacré, nous
devons notre qualité d'enfants de la
sainte Eglise dont nous défendrons tous
les droits et toutes les libertés, au prix
même de notre sang de prolester ainsi
que nous le faisons, de toute l'énergie de
notre âme, contre un acte souverainement
attentatoire la liberté des cultes garantie
par notre Constitution, contre un acte
illégal et blessant profondément le senti
ment religieux de la population catholique
de la ville d'Ypres.
b Agréez, Monsieur le bourgmestre,
l'assurance de notre considération très-
distinguée.
Les curés de la ville d'Ypres
H. Boone, chan., curé-doyen de S'-
Marlin; P. De Smet, curé de Saint-
Pierre; P. Hemaut curé de Saint-
Jacques; L. Ampe, curé de Saiul-
Nicolas.
b Ypres, le i" juillet 1865
Les réflexions suggérées par la violation
du cimetière catholique d'Ypres sont nom
breuses. Comme le Propagateur s'est occupé
de cette grave question dans son n° du
poissait seigneur, el lui faire partager la haine
croissaote qu'elle ressentait pour le corule de
Beauvais, cause de l'influence qu'il avait sur le
roi.Elle commeuçait aussi être mécontente de sou
fils, qu'elle o'avait pu séparer des intérêts de son
père, elle se repentait de'jà de l'avoir poussé au
trône et cherchait nu moyen de le renverser ponr
faire couronner Robert, le dernier de ses fils. L'au
dacieux Foulqoes pouvait lui devenir utile; elle
jugeait donc essentiel de le voir et de se le rendre
favorable.
Le roi Robert, Hugues et Constance se rendirent
donc 'a Saint-Jean-d'Angely. Presque toutes les
dames et les seigneurs de la cour voulurent faire ce
pieux voyage, et chacuu apporta son offrande la
sainte relique (i).
Le temps passé a Saint-Jean-d'Augely parut
bien court la Rochelle, qui avait là constamment
l'occasion de voir Alix. Enfin le roi reprit la route
1 Celle (tu roi consistait eu une conque d'or qui pesait 3o
livres, poids énorme si l'on considère que l'or valait alors oiuq
fois plus qu'il ne Vaut aujourd'hui.