D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
48"lc Année.
Samedi S Juin 1805.
Ko 4,974.
On ne peut faire que les affaires des
États-Unis et celles du Mexique ne se lient
d'une manière étroite dans l'attention
qu'on leur accorde. Magruder, faisant un
discours dans la ville de Houston Texas)
et voulant engager ses concitoyens rele
ver le drapeau de l'insurrection, est censé
leur avoir dit Nous avons un voisin sous
la main; nous pouvons recevoir de l'aide
d'une source inattendue au premier mo
ment. Puis les journaux américains ajou
tent: L'empereur Maximilien et Kirby-
Smith ont été rus récemment en négociation
Kirby est un des généraux qui croient
pouvoir mener bien celle nouvelle en
treprise. On comprend l'espèce d'intérêt
qu'ont aux États Unis des journaux pro
pager des nouvelles de celte nature. On
veut compromettre le Mexique et son sou
verain dans l'esprit public, aûn de justifier
bientôt tout ec que les esprits aventureux
du nouveau monde méditent et préparent.
Le gouvernement de France a, dit-on,
compris la gravité de cette situation et se
préparerait en déjouer les combinaisons.
On parle Turin d'un meeting qui aurait
pour but de contrecarrer les négociations
entamées Rome par M. Vegezzi. Le gou
vernement de Victor-Emmanuel peut dé
sormais compter sur l'opposition systéma
tique de Turin, de même qu'il ne peut
compter sur le concours de Naples
Le Moniteur français annonce que l'in
surrection des Babors en Algérie est termi
née.
Dans les appréciations auxquelles don
nent lieu les dernières nouvelles du Mexi
que il importe surtout de se défendre de
toute idée préconçue. Ceux qui ont blâmé
l'enrôlement de la légion mexicaine en
Belgique, reprochant aux ministres leur
participation trop directe dans ces enrôle
ments, doivent oublier qu'ils ont émis cette
opinion. On doit se borner juger les
faits, l'aiJe des renseignements qui arri
vent et du plus impartial bon sens.
Le rapport du capitaine Pierronse
trouve aujourd'hui complété par les nou
veaux détails que fournit le Moniteur
universel, il faut y ajouter un récit que fait
encore du désastre de Tacamburo le doc
teur \ercamer, médecin du corps belge,
qui était Morelia, lorsque le fait a eu
lieu Tacamburo, deux étapes seulement
de Morelia.
Le docteur Vercaraer, accouru Ta-
camburo la nouvelle du désastre, porte
a dix-huit le nombre de nos morts mais
il parle d'une manière dubitative, parce
que, dit-il, nos compatriotes ont été
confondus et enterrés avec les soldats
mexicains. Le nombre des prisonniers
emmenés dans le sud, par Régulés, doit
être, suivant le même, de plus de 200. Il
ne fait pas allusion au cartel d'échange
dont M. Rogier a parlé avec espoir. Le
docteur mentionne, comme un bruit, que
ces prisonniers pourraient être internés
dans l'is/fl de los Caballos, île sur la côté du
Pacifique, dans le voisinage d'Acapulo.
Le docteur Vercamer donne sur ceux
des officiers de la légion qui ont été tués
ou blessés les renseignements suivant
Le capitaine Eugène Delannoy a été
frappé au front la tête de sa compagnie.
Le capitaine Chazal a été frappé d'une
balle au menton et a eu le cou traversé;
deux balles lui ont labouré les flancs un
coup de baïonnette au front a dû l'achever.
Le major Tydgadl a eu le caude frac
turé d'une balle; un éclat d'obus l'a frappé
la tête. Il est mort le 16 dans la soirée
des suites de ses blessures et, ajoute le
docteur Vercamer, d'une complication du
côté de la poitrine.
Les lieutenants Palmar, Petit, Vanden
Buscb, ainsi que le sergent Dautrebande,
ont été frappés de mort aumilieu du
combat.
Total sept morts dont un sous officier!
Quant au pauvre docteur Lejeune, la
perte que nous en avons faite est encore
plus douloureuse, car elle se rattache
une circonstance non encore racontée. 11
donnait ses soins aux blessés des 2 camps,
après le combat. Lorsqu'il fut tué, d'un
coup de pistolet tiré bout portant par
un officier mexicain. Régulés, instruit de
cette action atroce, cessa immédiatement
l'officier, qui l'avait commise.
Les officiers blessés que nos compatrio
tes ont retrouvés le 16 Tacamburo sont
le lieutenant Carlo, qui a eu les deux cuis
ses traversées par une balle sans que les
fémurs aient été atteints, le capitaine De
Schremaker, qui a eu le petit doigt et une
partie de la main gauche enlevés par un
coup de feu. On a retrouvé en outre neuf
soldats blessés. Cinq de nos soldats, échap
pés miraculeusement de cette lamentable
rencontre, ont rejoint la colonne sortie de
Morelia.
Voici le nom des officiers prisonniers,
encore d'après le dorleur Vercamer
Wallon, Debiber, Fourdin, De Heck, Adam,
lieulenanls ou sous-lieutenants, et l'officier
d'administration Jacobs. Total six.
Dans les quatre récits qui existent il n'y
a aucune divergence sur l'un ou l'autre de
ces deux points, la bravoure de nos com
patriotes, l'embûche dans laquelle ils sont
tombés.
11 y a eu embûche, soit de la part de la
population de Tacamburo, soit du fait de
la négligence de leurs grand'gardes, ce qui
serait fort triste, mais ce que l'on peut
concevoir chez de jeunes soldats qui n'ont
pu deviner tout coup jusqu'où peuvent
aller la perfidie et la rapidité d'exécution
de l'ennemi qu'ils ont combattre.
Y PRES.
Avant hier, 6 h. du matin, le colonel
commandant la Gendarmerie a inspecté
sur la Plaine d'Amour les brigades de
gendarmes de l'arrondissement d'Ypres.
Le même jour, 6 1/2 h. du matin, le
nommé Geerard, travaillant la façade de
l'église de l'hôpital Notre Dame, est tombé
de l'échafaudage. On n'a rélevé qu'un
cadavre.
Hier, 10 h., a été célébré en l'église de
Saint-Nicolas un service solennel pour le
repos des âmes des Belges de la légion
mexicaine glorieusement tombés sur le
champ de bataille de Tacamburo. Un cata
falque riche drap mortuaire parsemé de
larmes d'argent, entouré d'immortelles et
d'un nombreux luminaire et surmonté des
insignes d'officier s'élevait majestueuse-
ment dans le choeur de l'église. Le maître-
autel offrait un aspect grave et imposant
et était resplendissant de lumière. Les
autorités militaires, ecclésiastiques, civiles
et judiciaires, les Corps d'officiers de la
Garde civique et des Pompiers, la Gendar
merie. l'École de Cavalerie et le 6" de ligne
assistaient cette triste cérémonie. Les
dames remplissaient les places réservées.
L'église pouvait peine contenir cette
énorme affluence. L'assistance était émue,
elle éprouvait un sentiment pénible en
pensant ces braves et généreux enfants
de la Belgique, ces frères d'armes affec
tionnés, morts sur la terre étrangère victi
mes de leur dévouement la cause de
l'Impératrice Charlotte, la fille bien aimée
de notre Roi!
Dans son n" du 31 mai, VÊcho de Cour-
tmi annonce qu'un Courtraisien viendra
s'établir Ypres comme imprimeur et édi
tera une feuille bis-hebdomadaire, organe
du Parti constitutionnel et conservateur.
Dans la séance d'aujourd'hui, le conseil
communal a épuisé l'ordre du jour suivant.
Communication de pièces.
Compte 1864, travaux de restauration
de l'église St-.Marlin.
Radiation d'une inscription hvpothécai-
prise au profit des Hospices, pour autant
qu'elle frappe sur une contenance de 99
centiares, incorporer dans une nouvelle
route pavée.
Apurohation des plans pour les change
ments apporter au Marché au poisson.
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BELGE.
REVEE POLITIQUE.