D'ÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
48me Année.
Mercredi 8 Mars 1865.
Ko 4,949.
PRIX DE i/ABONNEMENT.
I
POUR Y PRES FR. 6,00 PAR AN. I»
HORS VILLE 7,50
REVEE POLITIQUE.
L'on sail que M. Barbier, fabricant en
celte ville, agissant au nom d'une société
de capitalistes, avait demandé notre
administration municipale la location d'un
terrain, de la contenance de six mesures,
situé entre les ci devant portes de Menin et
de Dixmude, pour y établir une fabrique
et une cité ouvrière.
L'on espérait que les mandataires de la
Commune, soucieux des intérêts de leurs
administrés, voulant venir en aide l'ini
tiative privée el aux louables efforts que
font quelques industriels pour communi
quer I industrie et au commerce une
impulsion énergique et efficace, se seraient
empressés d accueillir favorablement la
demande de notre concitoyen. Col espoir
paraissait d'autant plus fondé que la ville
d prèsla veille de voir ses communi
cations avec la mer et d'importants centres
d'industrie facilitées, pourrait son tour
devenir une place industrielle et com
merciale.
Qu'ont fait nos édiles? Ils ont voulu avoir
de M. Barbier des renseignements trop
minutieux, des explications trop détaillées
que celui-ci n'a pas cru devoir leur don
ner et les choses en sout restées la
Nous avons appris depuis lors que M.
Barbier avait acheté M. Albert Derulle
six mesures de terre situées l'endroit
dit Iloornwerk, près la porte de Menin
l'effet d'y ériger l'établissement projeté.
Il existe Ypres une petite feuille heb
domadaire, le Volksvriend, qui couvre notre
administration communale de sa grande
protection. Ce petit carré de papier con
tenait dans son N° du 26 fév. dernier un
article que nous engageons tous nos con
citoyens lire et juger.
L'on sait que l'industrie est presque
nulle en notre ville el que nos ouvriers
vont par milliers chercher du travail en
France. Combien ils s'eslimeraienl heu
reux de pouvoir en trouver sur le sol
natal! Le fils se trouverait près de son
père le mari près de sa femmelés frais
de roule seraient épargnés, l'argent gagné
eh ville y serait dépensé au grand profit
de nos boutiquiers.
Eh bieu! un honorable industriel de
cette ville se propose d'aller au devant des
désirs de nos malheureux ouvriers. Il
forme le projet de construire une filature
el un tissage mécanique, et de faire revivre
l'industrie. Un grand nombre de ses amis
applaudissent ses généreux projets, ils
s'associent sa généreuse initiative. Dans
ce but un terrain est demandé l'admi
nistration communale en bail emphytéo
tique. Et tandis que la nouvelle société
industrielle est en voie de négocier pour
le terrain nécessaire ses projetsvoilà
qu'une malheureuse feuille s'évertue, pour
jeter la déconsidération sur le futur
directeur gérant, a calomnier ses louables
inteulious Ses projets n'étaient pas sé
rieux le terrain qu'il demandait devait
servir pour y construire une masse de
petites maisons afin d'y attirer les pauvres
ménages des communes environnantes et
de ruiner de celle manière et nos hospices
et notre bureau de bienfaisance!!!
L'honorable industriel, auquel la feuille
calomniatrice attribue de telles intentions,
n'a nullement besoin de se justifier devant
ses concitoyens M. Barbier Mulier est
trop avantageusement connu par ses pré
cédents dévouements pour la classe ou
vrière.
Peu de jours après l'apparition du mal
veillant article du Volksvriend, M. Barbier
a acheté M. A. Derulle environ six me
sures de terrain situé hors la porte de
Menin l'endroit dit Hoornwerk. C'est une
partie de terres de la même contenance
que celle qu'il avait antérieurement de
mandé louer noire administration
communale et qui après deux mois de
demande ne lui était point encore ac
cordée.
L'acquisition de ce terrain fermera-l-elle
la bouche de ses calomniateurs? Espérons
que les autorisations nécessaires ne se
feront pas attendre afin de pouvoir mettre
immédiatement la main l'œuvre
Les dernières nouvelles du Mexique ont
sans doute donné au gouvernement et
surtout MM. les ministres de la guerre et
des affaires étrangères une idée qu'un sen
timent de quiétude exagéré avait jusqu'à
présent dédaignée; celle idée est d'avoir du
Mexique un courant de renseignements
réguliers, venant de personnes bien posées
pour les récueillir.
Si nous comptons maintenant 2,000
Belges, enrôlés plus ou moins volontaire
ment pour compte mexicain, nous avons
en Belgique 2,000 familles que les der
nières nouvelles put profondément in
quiétées.
M. Rogier avait sous certains rapports
raison, lorsqu'il a commencé d'écrire
l'existence pleine d'avanttires que vont
courir dans ce pays lointain nos chevale
resques compatriotes.
Le temps ne doit pas être perdu en
récriminations trop atnères. Il ne faut pas
non plus se laisser aller des craintes ou
des regrets exagérés. Déjà, dit-on. des
lettres sont arrivées aux familles de nos
volontaires; elles contiennent des plaintes
sur le traitement qui leur est fait; la solde
est moindre; la nourriture qu'ils obtiennent
est insuffisante; l'accueil que leur font les
habitants est l'opposé de ce qu'il était per-
mis d'attendre; ils ont plus de coups de
poignard attendre que de poignées de
mains espérer. Nous sommes les premiers
dire que l'exagération de ce récit esr
évidente; mais nous ajoutons que si I,
sollicitude de M. Chazal se compose d'autre
chose que de vaines paroles, le ministre
doit promplemenl aviser aux moyens
d'éclairer les familles de concitoyens sur
le sort de leurs enfants.
LE FROPAGATEUl
FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE.
--
Un immense rapport sor l'enseignement pri
maire soumis par M. Dbruy ministre de
l'iostroclion publique, a l'empereur des Français,
vient d'être inséré au Moniteur universelNous
devons, avant toute chose, nous en occuper comme
étant une manifestation nouvelle de la politique
impéi iale.
Un des efforts constants de cette politique est de
troover des sujets qui puissent alimenter l'opinion
publique dans ses divets degrés. La lettre que
l'empereur Napoléon écrivait récemment an préfet
de Lyon, le rapport actuel de M. Dnruy sut ren
seignement primaire, viennent grossir la sçrie rjéj'a
considérable d'actes émanant de l'initiative de
l'Empereur, tous dans le bot de rapjSelér^ la nation
française que son souverain veille sué lés dévelop
pements moraux ou matériels de tous.
La gravité des événements du Mexique, la con-
nexité qui se fait remarquer entre les progrès des
fédéraux des Etats Unis et les embarras croissants
dont le trône de Maximilien est entouré, tout cela
frappe les esprits; l'émotion est pins' vj.e a Paris
qu'ail'ei.rs. Déjt) l'empereur des Français a été
soudé; les uns trot voulu le prémunit- contre les
dangers el les dépenses que la siionlion précaire du
nouvel empire va faire subir la France; d'autres,
au contraire, se hâtent rie vouloir conserver au
Mexique un appui sans lequel il lui ferait impossi
ble d'exister. Il y a donc des craintes et des
espérances autour de l'Empereur; ruais qu'on ne
nous dise pas que déjà la question se irou-e éclair-
cie et que le Mexique a la certitude de n'être
abandonné par U France en aucun cas el quels
que Soient les ennemis qui Pan iquent.
Poor l'Autriche, les affaires de Hongrie devien
nent no sujet de difficultés rrnissante'. Toutes les
espérances que l'on avait conÇnes d'un rapproche
ment possible sur la base du régime actuel de
fusion et centralisation générale sont abandonnées.
LAmi de iOrdre émet les réflexions sir» ar.te.s
sur l'action odie s - dont l'Indépendance et VEcho
du Pcirlemeni se son! tendus coupables envers les
aumôniers, les religieuses et les petisioouaiies d'un
couvent de Madrid
Etouffer le catholicisme dans ta doue c'es'
te serment de l'horrible Quinei. Nous avons une
presse libérale dont cette formule abominable est
littéralement devenue le mot d'ordre. Les inven
tions les pins ignobles, les calomnies les pins
scélérates ne lui coûtent rien, quand il s'agit de
diffamer le clergé et les ordres religieux er t'e
vouer l'Église ao mépris, la haine, l'horreur
publique. Presse C état sauvage oui, le ban
ditisme moral, dans l'acception la plus littéraire du
mçt dans toute la force et dans toute l'étendue de
l'expression.