D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
48ine Année.
Ko 4,946.
POUR YPRES FR. 6,00 PAR AN.
HORS VILLE 7,50
Nous lisons dans la Paix
Nous avons le chagrin de voir se réaliser
toutes nos prévisioosau sujet de la réforme
de nos lois de tnilice. Il résulte des débats
des sections de la Chambre qu'aucune des
améliorations promises depuis uu quart de
siècle et taut souhaitées par l'opinion
publique, ne sera introduite dans la loi
nouvelle, qui est la consécration pure et
simple du régime en vigueur. Toutes les
innovations réparatrices proposées par
MM. Kervyn de Leltenhove, Lebardy de
BeaulieuCoomans et autres ont été re-
poussées ou écartées par des fins de non
recevoir, et le projet ministériel a été
adopté dans son ensemble. Libre au cabi
net de se vanter d'un succès semblable;
nous lr déplorons nous comme un signe
non équivoque de l'affaiblissement du
régime parlementaire dans notre pays et
comme une preuve nouvelle de l'opposi
tion qui existe entre les votes du Parle
ment et les vœux de la nation.
On doute d'ailleurs que ce projet soit
discuté cette année. L'impopularité en est
si notoire, même dans les rangs de la ma
jorité qui se résigne l'approuver, que le
cabinet tâchera de l'ajourner le plus pos
sible. Les lois anti-catholiques passeront
d'abord, commencer par celle qui sou
met au pouvoir laie l'administration du
temporel des cultes. Nos ministres éprou
vent plus que jamais le besoin de rallier
toutes les influences de leur parti autour
du drapeau de mai 1857.
On a lu dans notre numéro du 18 février
le discours prononcé par l'empereur des
Français l'occasion de l'ouverture de la
session du Corps Législatif. Nous n'hési
tons pas le dire, c'est en ce qui concerne
la principale question, celle de l'Italie, un
discours de fantaisie. L'empereur affirme
des faits qui n'existent pas, des engage
ments qui n'ont jamais été acceptés, il
donne la Convention du 15 septembre
un caractère que le Piémont refuse de lui
reconnaître, et il prétend avoir réconcilié
l'eau et le feu, c'est dire la Religion et la
Révolution. De deux choses l'une ou
Napoléon III nourrit des illusions incroya
bles, ou il ne croit pas un mot de ce qu'il
dit.
Quoi qu'il en soit, la Convention du 15
septembre est jugée, et dans l'arrêt rendu
contre elle, il y a un caractère autrement
définitif que celui que revêt la constitution
prétendument définitive de l'Italie. Cette
convention, dit l'Empereur, n'est pas
une arme de guerre, mais une œuvre
de paix et de ooncilialion s'il en est
ainsi, la convention n'existe pas, l'une des
deux parties qui l'ont signée ayant déclaré
haut et ferme qu'elle prétend s'emparer
de Rome.
Après le passage du discours impérial
relatif la quesiion italienne, celui qui
nous frappe le plus, est celui concernant
la liberté religieuse en France il tend
restreindre eocore cette liberté déjà si
maltraitée, et si réservés que soient les
termes dont se sert l'Empereur, ou prévoit
que les appels comme d'abus et autres
armes empruntés aux arsenaux révolution
naires et despotiques, seront dirigées con
tre le clergé qui obéit sa conscience.
Mais ce qu'on peut prévoir et prédire
comme chose certaine, c'est que le clergé
français fera son devoir. Les protestations
unanimes que la circulaire de M. Baroche
a évoquées, nous le garantissent.
Après avoir passé en revue les princi
paux événements qui ont eu lieu l'exté
rieur, l'Empereur se complaît dans le
souvenir des victoires remportées sous son
règne, parlesarméesfrançaises,en Europe,
en Asie, en Afrique et en Amérique, et il
déclare que le temple de la guerre est
fermé.» Plaçons ces paroles commependant
celles prononcées en 1853 Bordeaux
L Empire, c'est la paix, et formons des
vœux pour qu'elles soient plus exactes que
les premières.
Un arrêté royal du 14 février institue
des comptables qui seront confiées la
perception des prisons, ainsi que la gestion
des magasins ou dépôts d'approvisionne
ments de matières et de matériel de ces
établissements.
Les comptables des prisons centrales
sont rangés en trois classes et leur traite
ment fixé de la manière suivante, savoir
pour la 1" classe, de 2.800 fr. 5.100 fr.;
pour la 2% de 2,400 francs 2.700 francs:
pour la 5% de 2,000 fr. 2.300 fr.
Dans les prisons secondaires les fonc
tions de comptables sont remplies acces
soirement par un employé désigné par le
ministre de la justice, qui détermine le
taux de l'indemnité lui accorder de ce
chef. Ces comptables sont subordonnés
aux directeurs et directeurs adjoints des
établissements auxquels ils sont attachés,
et soumis aux dispositions des règlements
qui régissent le personnel des prisons.
Un arrêté royal du 20 février 1865,
accorde un subside de 9,000 francs,
l'administration communale d'Ypres. pour
la restauration du bâtiment des Halles et
de la salle du Magistrat.
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE.
PRIX Di: LA BONNEMENT.
REVUE POLITIQUE.
Oo voudrait faire passer pour no échec qui est
venu tromper l'espéraDce et lea calculs des catho
liques la formation des deux commissions de
l'Adressera France.
Ni dans la commission du Sénat ni dans celle du
Corps législatif il n'y a de catholique. Ce n'est pas
toot A fait exact; mais y a-t-il, soit dans l'une soit
dans l'antre de ces commissions, un membre quel
conque qoi représente ou la noance libérale, ou la
nuance démocratique opposante
II n'y en a pas; et cepeodaot quand a-l-on vu
les démocrates (noos laissons de côté les libéraux
qui sont plus modestes), quaud a-t on vu les dé
mocrates, disons-nous, pins arrogaots et plus
satisfaits Si on ne leur donoe pas de représentant
dans la commission d'Adresse, oo les invite aux
bals du prince Napoléon; cela leur suffit
Les catholiques oe sont invités aucun bat on
oe leur demaode pas leur concours pour la forma-
lion de la commission d'Adresse; s'ils n'ont pas
d'accès de joie h l'exemple des démocrates, ils
n'ont pas aoo plas d'accès de découragement.
Faisons le remarquer, le fait a son importance,
les progrès qu'ont faits les idées saines, depuis un
mois, dans la manière de considérer l'encyclique,
deviennent chaque jour plus embarrassants pour
les libres-penseurs. Quand on a en des interprètes
comme l'évèqtie d'Orléans et l'archevêque deParis,
ne serait ce pas déchoir qoe d'essayer d'obtenir par
sarprise ou par grâce quelque phrase plus ou
moins obscure dans l'Adresse ou du Sénat, oo da
Corps législatif
Dans la discossion, les catholiques français, dé
fenseurs du pouvoir temporel, plus fermes que
jamais, sa>eot qu'ils auront des sénateurs et des
députés qui sans braver personne (aucuo n'y songe)
réclameront éoerglquemenl pour leur cause l'usage
du droit commun. Cette protestation, quoiqu'elle
ue soit suivie d'aucun vote, aura tout le retentisse
ment désirable; les catholiques bornent là leur
ambition.
L'attitude de la population de Tarin est en ce
moment digne d'éiude. Nous oe douions pas que
Victor-Emmanuel, qui est arrivé le a5 daus son
ancienne capitale, n'ait trouvé des gens qoi l'oot
accueilli et même acclamé. Mais quelle pensée
faut-il chercher au fond de ces manifestations
Voici one phrase qui fait partie de l'Adresse des
ouvriers de Turin Victor Emmanuel; elle jette
un peo de jour sur l'état des esprits; oo prie le roi
de venir voir son ancienne capiiale ce sera, est-
il dit, une protestation soleonelle contre toute
aspiration étraogère sur ce petit Piémont, citadelle
des Alpes volcan de la liberté. Nous devons
attendre aussi que la discussion s'ouvre dans le
Séoat sur la pétition des onze mille Turinois qui
se plaignent amèrement de la condoile de l'armée
dans les journées de septembre. Cette pétition
trouve pour appui deux ex-présidents du Sénat.
-Vous o apercevons pas encore des indices d'apai
sement dans ce qoi précède.
Noos n'exprimons qu'avec réserve notre manière
de voir sor les nouvelles venues eu dernier lieu des
Etats Uois, mais surtout de Richmond.
Dans cette dernière ville, nous voyons le prési
dent Jeffersou Da.is faire un rapport au Congrès
sur la rupture des négociations ouvertes, quelques
joars auparavant, avec le président Lincoln, dans
on bat pacifique, puis assister no meeting dans
lequel oot été prises des résolutious très belli
queuses. Un meeting signifie quelque chose moins
par la résolution qoi en sort, qoe pat l esprit qui
l'anime. Uo meeting est froid, ou enthousiaste.
Sous ce rapport, il fait connaître le degré de
cbalenr où est montée l'opinion publique; il per
met aussi d'apprécier le mouvement décroissant
qoe l'opinion subit; mais, pour cela, il faut être
témoin occolaire et témoiu impartial. Les récils qui
nous sont transmis disent qu'il y a eu daos le
meeting de Ricbmond de l'indignation, que la
foole était considérable que le sentiment popu
laire n'était pas dootenx, et qoe tons voulaient
continuer la gnerre, plutôt que d'accepter les con
ditions de soumission absolue que le président
Liocoln imposait. Nous faisons mention de ces
faits sans les garantir. A Washington, le président
Lincoln est coovaioco qu'il sera maître de l'insur
rection assez promptement ponr s'expliquer ensuite
avec les gouveroeménts européens.
DISCOURS DE NAl'OLÉOtlV III.
ACTES OFFICIELS.