D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Ko 4,936.
LE PROFANATEUR
FOI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BELGE.
PRIX DE I/ABOXÎIEMENT.
POUR Y PRES FR. 6,00 PAR AN.
HORS VILLE r 7,50
Il y a déjà six il sept semaines, nons signalâmes
le projet fort peo secret du libéralisme »oltairien
"et solidaire de s'emparer de l'éducation des filles.
C'était la question a l'ordre du joor dans les feuil
les hbérâtres et les actes des administrations in
féodées au parti confirmaient de pins en plus ces
prétentions oou»elles. Dans plusieurs de nos gran
des ailles le mot d'ordre s'exécutait a»ec ensemble,
et au même moment le Conseil communal d'Ypres
décrétait l'érection d'une école gratuite de filles.
Quel allait être le caractère de la nouvelle institu
tion, c'est ce qu'il nous fut facile de démêler. Elle
était instituée au moment que nous venons d'indi
quer, et VOpinion, dont elle comblait les vœux,
avait stipulé, au nom de la liberté de conscience,
que les idées religieuses n'auraient point b en fran
chir le seuil. D'ailleurs par uoe coïocidence re
marquable, son érection avait donné le branle aux
attaques les plos partiales contre une école juste
ment estimée, mais conçue dans un sens purement
catholique, l'école des Sœurs de Marie ou de
LamoUe. A cette occasioo nous avons dit ce que
c'était que cette école Lamotte et ce que promet
tait d'être la future école communale de filles.
Nos feuilles libérâtres n'ont point jugé d'abord
opportun de répondre; plusieurs semaines se sont
écoulées, et de tout ce que nous avions établi et
démontré il ne peut être resté, chez la plupart des
lecteurs qu'une impression favorable, croyons-
nous, h notre thèse, mais plus ou moins affaiblie.
C'est le moment que l'Opinion a choisi pour es
sayer ou pour simuler une réplique.
A vrai dire le confrère s'est rendu la besogne
facile. Il établit péremptoirement ce que personne
n'ignore et ne conteste; il attribue b ses adversai
res les idées absurdes ou facétieuses que pour les
besoins de la cause on est convenu entre libérâtres
de noos assigner; il passe sans cesse b-eôté de la
question, a moins qu'il n'atfirme de nouveau avec
un incomparable aplomb quelque imputation vingt
fois réfutée.
Nous o'avons nulle envie de suivre le confrère
daos le cercle de ses évolutions, et il ne saurait
nous convenir, pour rétablir le véritable état de la
questioo, de refaire uos articles de décembre. Nous
croyons en avoir assez dit alors pour constater ce
point capital de la question, que le but du parti
antichrétien est aujourd'hui de soustraire l'éduca
tion des filles aux salutaires influences de la Reli
gion, au risque de compromettre la mission provi
dentielle de fa femme, de la fille et de la mère an
sein de la famille. Noos croyons aussi avoir suffi
samment rappelé les services rendus depuis un
siècle par les humbles Sœurs de Marie b la classe
ouvrière et indigente. Nous n'avons pas non plus b
revenir sur les motifs réels qui ont décidé de
l'érection de la nouvelle école de filles.
L Opinion affirme bien que la loi de 1842 sur
l'instruction primaire fait aux communes uoe obli
gation d'établir des écoles partout où il n'est
point suffisamment pourvu aux besoins de l'ensei
gnement par les écoles privées. Mais ce scru-
pole du confrère noos semble une plaisanterie.
Toujours est-il mal venu d invoquer b sa première
pïge les prescriptions prétendues de la loi de
i84a, alors qu'a sa seconde page, même numéro,
il en réclame l'abrogation. D'ailleurs cette loi
fonctionne depuis vingt-deox ans, et l'autorité
communale d'Ypres ne paraît point s'être aperça
jusqu'à préseot d'avoir failli a l'une de ses plus
importantes prescriptions. Aurait-il fallu, pour
rappeler nos magistrats au respect de la loi, que le
signal partit des clubs maçonniques et des feuilles
solidaires, et que le mot d ordre fut reço b la fois b
Bruxelles, b Gand et partout où le pseudo-libéra
lisme domine l'Hôtel - de-Vil le Évidemment le
prétexte que puise VOpinion dans la loi de i84a
n'est point sérieux, et nous sommes bien bons de
noos eo occuper.
Nous n'assignerons point one portée plos haute
au démenti, quelque formel qu'il poisse être, que
Y Opinion oppose b un fait incidemment relevé
par nous dans notre article du i4 décembre. Il
s'agissait des moyens usités par les amis de I ensei
gnement communal poor peupler les bancs des
écoles de leur choix, et noos disions qu'il y a des
succès dont on a mauvaise grâce d'être fier, eo ce
qu'il y a des moyens de propagande et des façons
de cooquérir la confiance des pères de famille,
auxquels le besoin et la faim ne permettent pas aux
classes souffreteuses de résister impunément. Tout
le monde sait, en effet, qu'a peine fut établie en
ville une école gratuite, libre et catholique, le
Bureau de Bienfaisance défendit sous peine de ra
diation aux familles inscrites sur ses listes d'en
voyer leurs garçons b toute autre école que celle de
la commune.
En rappelant cette intervention officieuse du
Bureau de Bienfaisance, nous n'avons jamais cru
relever autre chose qu'un fait généralement coonn,
et qui, au moment où il s'est produit fut ouverte
ment signalé par le Propagateur. Il nous serait
facile de citer les noms de familles privées des se
cours de la bienfaisance légale pour n'avoir point
obtempéré aux injonctions de leur pauvriseor.
Maintenant encore il n'est point de famille b charge
du Bureau de Bienfaisance qui ne sache très-bien b
quoi s'en tenir b cet égard, et l'une des conditions
préalables que subissent d'ordinaire celles qui
sollicitent leur inscription sur les listes de secours,
c'est que leurs fils, s'ils fréquentent éventuellement
l'école primaire épiscopale, en soient aussitôt re
tirés et envoyés b l'école communale.
Nous ne croyons pas, en rappelant ces faits, ap
prendre chose nouvelle b nos lecteurs. Eh bien,
Y Opinion ignore ou veut bien ignorer tout cela.
Jamais, s'écrie-t-elleb aucune époque, le
Bureau de Bienfaisance n'a usé d'une semblable
violence pour contraindre les parents b en-
voyer leurs enfants b telle école plutôt qu'à telle
autre.
Notre contradicteur est le premier, croyons-
nous, qui ait osé révoquer en doute ce fait de no
toriété publique; mais ses dénégations nons émeu
vent pen; nous maintenons tout ce que nous avons
dit.
Au reste, tont en repoussant l'anibenticité du
fait, 1 Opinion le flétrit en hypothèse plos vigou
reusement que nous u'avioos fait, et le nomme
on acte de violence et d'oppression.
Nous prenons acte de ces paroles. Mais si la
surprise que notre allégation loi cause, est réelle
si sa triple bonne foi ne sait concevoir chez ses
amis politiques tant d'inconséquence, une si fla
grante contradiction entre les principes qu'ils
étalent et les actes qn'ils posent, un si profond
oubli des droits des pères de famille; alors, disons-
nous, que Opinion, avant que de dénigrer nos
intentions et de faire injure b notre loyauté, s'en-
quière des faits qu'il dénie et prenoe parti pour la
liberté autrement qu'en paroles et en hypothèses
La Chambre des représentants a abordé
avant-hier la discussion générale du bud
get du ministère de la guerre pour l'exer
cice 1865. L'événement de la séance a été
un loDg, mais intéressant discours de M.
Hayez, qui a fait ressortir avec beaucoup
de clarté et une logique impitoyable les
paradoxes et les contradictions 'auxquels
M. le ministre de la guerre a eu recours
relativement la question d'Anvers.
Indépendamment de l'honorable député
d'Anvers, MM. Jouret, LeIièvre,Vleminckx
et Bouvier ont également porté la parole
dans cette séance. Ce dernier a prononcé
en faveur de l'armée, qui n était attaquée
par personne, un discours burlesque qui a
exilé de francs accès d'hilarité aussi bien
sur les bancs de la gauche que sur ceux
de la droite.
Noussorames priés d'avertir nos lecteurs
que notre garnison va donner dans quel
ques jours une fête au profit des victimes
de la catastrophe de Dour.
Des listes seront présentées domicile
afin de recueillir les souscriptions.
NOUVELLES DIVERSES.
Dans la matinée de dimanche dernier
un cultivateur des environs d'Ypres, s'est
tiré un coup de fusil dans la poitrine et a
succombé immédiatement ses blessures.
On attribue ce suicide un accès de fièvre
typhoïde.
Le duc de Brabant, parti de Suez le
27 novembre bord du paquebot l'Impé
ratricea débarqué Pointe-de-Galles le
18 décembre, et est arrivé en bonne santé
Columbo (capitale de l'île de Geyla1») le
24 décembre.
On écrit de Bruges, 10 janvier
Jeudi la police de cette ville a arrêté
la servante de M" Maes-Van Vyve, accusée
d'avoir commis un vol de 30,000 fr.au
préjudice de sa maîtresse. Une autre
personne de cette ville occupant d'assez
hautes fonctions, a été également arrêtée
comme complice dans cette affaire. Cette
dernière arrestation faisait hier l'objet de
toutes les conversations.
Les cloches de la ville Bruxelles ont
sonné toute volée avant-hier afin de rap
peler, d'après la coutume séculaire, le
708" anniversaire de la célèbre Veillée des
dames, épisode qui signale le retour de
Godefroid le barbu, duc de Brabant, et de
ses fidèles bourgeois (le 19 janvier 1107).
On sait que ce prince et ses compagnons
avaient été absents pendant sept ans en
Palestine, pour combattre les infidèles, et
que leur retour Bruxelles fut célébré par
leurs femmes par des démonstrations de
joies d'autant plus vives, que le bruit de
leur mort, accrédité par une si longue
absence, leur avait fait désespérer de'les
revoir jamais. Ce sont ces démonstrations
des fidèles épouses bruxelloises qui for
mèrent l'épisode en question.
M. Coenen, curé de Cheralte (Liège),
et M. Lamarche, rentier, ainsi que leurs
compagnons, de retour de leur voyage de
Terre-Sainte, sont heureusement arrivés
Rome (50 décembre 1864J. Ce respectable
vieillard, plus qu'octogénaire, le doyen
d'âge des pèlerins Jérusalem, a suppor té