44me Année.
No 4,494.
LE PROPAGATEUR
pour la ville 6 fr. par an,
4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour
trois mois.
FOI CATI10LIQEE. CONSTITUTION BELGE.
pour le dehors fr. 7-50 par
an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75
pour 3 mois.
7??.SS, 27 Octobre.
REVEE POLITIQUE.
Il y a encore peu de nouvelles aujourd'hui.
Un télégramme de Varsovie mande que les
conférences ont commencé avant hier entre les
souverains qui sont en ce moment réunis dans
celte capitale.
Dans la matinée, l'empereur François Joseph
avait rendu visite au Czar, et quelques heures
plus lard les trois souverains ont eu une con
férence, laquelle ont assisté ceux de leurs
ministres qui tes ont accompagnés F arsovie.
On assure, dit /'Opinion nationale que le
chargé d'affaires de Russie, Paris, a reçu
une dépêche de Farsovie disant que le principe
d'un Congrès avait été adopté dans l'entrevue
des souverains.
La Gazette officielle de Turin publie des
décrets royaux qui élèvent au grade de général
d'armée les généraux Fanli, délia Rocca, Cial-
dini et Durando, et au grade de lieutenant-
général les majors-généraux de Sonnaz, Pès de
Pillamarina, de Savoiroux et de la Rovère.
Le grade de général d'armée est le plus
élévé que comporte la hiérarchie militaire en
Piémont. On a été surpris Turin de ne pas
voir jigurer le nom de Garibaldi dans la liste
des promotions. Il parait qu'il serait question
de créer pour Garibaldi un titre exceptionnel,
celui de maréchal, équivalant peu près
l ancien titre français de connétable. Le dernier
officier qui en ait été revêtu est le baron de la
Tour, ancien ministre du roi Charles-Félix,
mort il y a deux ans. Garibaldi ne doit-il pas
être fait prince en même temps? On l'a dit et
répété, et il est probable que le roi galant-bomme
ne voudra pas accepter un puissant royaume
des mains de son ami le révolutionnairesans
le dédommager un peu. Toute peine mérite
salaire.
Les dernières correspondances reçues de
Beyrouth sont datées du 1 2 octobre. Elles ne
parlent que comme d'un bruit, non encore
confirmé, du départ de Fuad- Pacha et des
représentants des puissances européennes pour
Damas, où, d'après une récente dépêche de
Marseille, ils auraient été rappelés par une
recrudescence d'agitation tout fait menaçante
pour les chrétiens.
Contrairement une nouvelle généralement
accréditée, la Réunion libérale de Bruxelles, qui
représente l'élément ministériel, uoe nuance fort
décolorée du libéralisme bruxellois, a refusé de se
fusionner dans Association libérale de M. Ver-
haegen. Son président, M. Orts, dont le maudat
de conseiller communal paraissait fort compromis,
avait tout accepté air nom de la Réunion; tnais
celle-ci, l'unanimité, a rejeté l'arrangement con
clu, acclamé et consacré par un banquet. M. Orts
s'est démis de la présidence et M. Dolez a été
nommé sa place. On dit tout bas que ce dernier
lui succéderait pareillement au fauteuil_présidenliel
de la Chambre.
De bonnes et fortes vérités n'ont pas manqué de
se faire jour, en cette circonstance, de ces vérités
que l'on méconnaît si volontiers sur les lèvres des
conservateurs M. Dolez, nommément, a fait ressor-
lir avec autant d'énergie que de raison le despotisme
arbitraire et dégradant que cent soixante-douze
personnes, prenant part d'office un poil, font
peser sur plus de six mille électeurs, dont on
escompte l'intelligence et l'honnêteté au profit
d'une coterie. Il montre que dans ces conventions,
on s'est occupé d'intérêts de personnes et de can
didatures en laissant de côté les questions de
principes.
Tout cela n'est que trop vrai; mais tout cela
donne chair de poulet aux meneurs que toute
contradiction surexcite aux patroos de l'Obser
vateur de l'Indépendance. Noos avions
compté dit cette dernière, sans les vues étroites,
sans les mesquines ambitions, sans les petites ran
cunes de quelques hommes, qui ne peuvent réussir
que par la division, et qui trouvent propos de la
fomenter leur profit. Ces hommes, débris impuis
sants de la scission écroulée, ont réussi.... etc.
Pas n'est besoin de souligner les expressions.
L'Association illibérale d'Ypres doit désigner
aujourd'hui un nouveau conseiller communal en
remplacement de M. Vanderstichele, décédé. Le
comité loi laisse le choix entre M. Léopold Mer-
ghelyuck et M. Auguste de Beaocourt, les deux
allaut de paire. S'il est vrai toutefois, comme
le bruit en a couru, que l'un de nos conseillers
sortants renonce au renouvellement de son mandat,
les quatre-vingt de notre Association verront
leur besogne fort simplifiée, n'ayant pas même
opterMardi,5o,enfin,un vote pueiuods ta ajqt[
du corps électoral sanctionnera le choix du comité.
On signale aujourd'hui plusieurs faits qui causent
des alarmes au monde politique. Voici ces faits
Un article de l'Opinion nationale dans lequel
est dénoncée l'intention de l'Autriche d'attaquer
l'Italie pour aller prendre pied a Florence et Bolo
gne, et compromettre ainsi les bases de la politique
française; uoe note de la Patrie annonce l'arrivée
Ancôoe d'une commission d'ingénieurs chargél
d'arrêter les plans de travaux importants a l'arsenas
maritime de cette ville, destinée jouer un grand
rôle lors des opératious qui auront lieu contre la
Vénétie le passage de régiments hongrois et
vénitiens travers la Bavière, forces qne le gou
vernement autrichien dirige vers les forteresses
fédérales d'Allemagne, pour ne concentrer sur le
Pô et le Mincio que des soldats d'origine germa
nique le projet attribué au cabinet de Turin de
mobiliser encore 4o bataillons de la garde nationale
et toutes les mesures de précautioa qu'il prend
pour.se couvrir contre une attaque imprévue,
enfin un télégramme de Naples au Times, annon
çant que le général Turr et la légion hongroise ont
reçu l'ordre de se tenir prêts b partir par mer, pour
une destination inconnue, voilé en peu de mots
l'énumération des faits qui ont le plus impressionné
l'opiuion publique et ravivé ses inquiétudes.
Une famille des plus honorables de la Belgique
veut bien communiquer b l'Universel l'extrait
suivant d'une lettre que lui a envoyée un des
proches parents de M. le vicomte Becdelièvre.
Gaspard (M. de Bourbon Chalns) ne tarit pas
sur le compte de Becdelièvre. Il a été magnifique,
dit-il, lorsqu'avec son petit bataillon il est aller se
poster b demi-portée de pistolet de l'ennemi.
Après avoir déchargé les armes, il a commandé
A la baïonnette, d'une vnix virile, l'action s'en
gage vive et meurtrière. Deux régiments piémon-
tais furent enfoncés, et si des renforts étaient
arrivés alors, le succès de la journée était assuré.
Mais les renforts n'arrivèrent pas, et après avoir
gardé la position conquise a la baïonnette pendant
trois quarts d'heure, il fallut battre en retraite.
Voici un épisode que raconte encore Gaspard Le
capitaine Charetteayant gravi la montagne et
arrivé seul au sommet, se trouve face b face avec
un capitaine piémoutais, aussitôt un duel b mort
commence entre eux. Les deux armées s'arrêtent
un instant pour contempler le combat corps b corps
des deux chefscomme dans les temps antiques
d'Homère. M. de Charette finit par abattre son
adversaire d'un coup de sabre, puis reçoit son
épée, le confie b ses hommes, et continue sa mar
che e» avant. Peu après, Charette blessé lui-même,
repasse b côté de son ennemi mortellement frappé.
Celui-ci le regardant, s'écrie tout b coup Mais
n'est-ce pas toi, Charette? Ils avaient été en effet
camarades et amis b l'école militaire de Turin.
M. le ministre de l'intérieur accuse la réception,
dans ies termes suivants, de la lettre par laquelle
la commission royale d'histoire lui a transmis les
rapports de MM. de Ram et Borgne! et sa délibéra
tion le 2 juilletconcernant la continuation des
Acta Sanctorum des Bollandistes
Bruxelles, le 28 juillet 1860.
Messieurs, j'ai l'honneur de vous accuser
la réception de votre lettre du t3 juillet, par
laquelle vous me transmettez les rapports de
deux membres de votre commission que vous
avez chargés d'examiner les volumes cle la
continuation des Acta Sanctorumainsi que
vohe délibération sur la question que je vous
avais soumise par ma dépêche du 24 février
dernier.
J'ai pris connaissance avec intérêt des
savants rapports de MM. de Ram et Borgrvst,
et je vous prie messieursde vouloir bien re
mercier, en mon nom, vos honorables collègues,
des soins qu'ils ont donnés ce travail, en
dehors des attributions ordinaires de la com
mission royale d'histoire.
Agréez, etc.
Le ministre de l'intérieur Ch. Rogier.
Lors de sa visite b l'Exposition générale des
Beaux-Arts de Bruxelles, S. A. R. le prince Albert
a fait l'acquisition de trois tableaux de l'école
hollandaise, deux de l'école allemande et un de
l'école belge.
Son choix pour cette dernière école s'est fixé sur
le beau tableau de M. François Roffiaen; la toile
de M. Roffiaen représente le Lac royal dans la
Haute Bavière.
M. Roffiaen est un ancien élève de l'Académie
de peinture de Namur. Tout ce qui s'attache a
cette Académie ne peut nous laisser indifférents,
et nous sommes fiers des succès obtenus par ceux
qui en sont sortis. Ami de Ordre.)
ORAISON FENÈBRE
des volontaires catholiques de l'armée pontificale,
JIOUTS POUR LA DÉFENSE DU SAINT-SIÈGE,
Prononcée le 9 octobre en la cathédrale d'Orléans,
Par Mgr. DUPANLOUP.
(Seite.) Voir le n» 4,193 du Propagateur.
Mais laissons ces choses, et poursuivons l'histoire
de nos martyrs? C'est un témoignage; Vos testes
mei eritis, disait Jésus-Christ lui même aux pre
miers martyrs. Qu'est-ce b dire, et quel témoi
gnage ont pu rendre nos jeunes catholiques?
Qu'ont-ils attesté an monde?
Ah! ils ont attesté ces grands principes, que
l'humanité ne peut laisser oublier ni proscrire, sans