44me Année.
]\o 4,486.
7?r.2S, 29 Septembre.
PROPAGATEUR.
pour la ville 6 fr. par an,
4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour
trois mois.
FOI CATHOLIQUE.
CONSTITUTION BELGE.
pour le dehors fr. 7-50 par
an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75
pour 3 mois.
REVUE POLITIQUE.
Ua bruit s'était répandu dans la journée d'hier a
Paris, d'après lequel on prétendait qu'un ultimatum
du Saint-Père avait été transmis b l'Empereur par
M. de Cadore, secrétaire d'ambassade français h
Naples et que cet ultimatum donuait dix jours
au gouvernement impérial pour prendre des mesu
res contre l'invasion piémontaise, faute de quoi
Pie IX quitterait Rome.
On avait annoncé également un avertissement
envoyé par l'Angleterre au Piémont, lui décon
seillant vivement uue attaque contre la Vénétie. Ce
document important consiste en uue lettre très-
sévère et presque menaçante, écrite par lord J.
Russell sir J. Hudson, ministre d'Angleterre
b Turin.
Les troupes qui défendent Ancône, sous les
ordres du général de Lamoricière, sont, d'après le
Pays, au nombre de 6,ooo hommes; d'après la
Patrie, de 7,600. Les assiégeants sont au nombre
d'environ 35,000 hommes. L'armée pontificale a
fait des prodiges de valeur.
Le corps de Fanti a dépassé Viterbe. Aux
dernières dates, son avaot-garde n'était plus qu'b
quelques kilomètres de Rome. Ces troupes, dit
avec un admirable calme le Pays, devaient camper
sons les murs même de la ville éternelle.
Le roi Victor-Emmanuel est attendu b Bologne.
D'après les dernières dépêches de Naples, la
ligne de défense des troupes royales s'était renfor
cée. Elle s'étendait depuis Capoue jusqu'à Gaëte.
La nouvelle de la reprise de Cajozza par les
troupes royales paraît se confirmer, et ce serait le
roi François II lui-même qui aurait remporté
ce succès.
Chaque jonr des soldats isolés venaient rallier le
HISTOIRE DE THEODELINDE,
reine de lombardie.
(SuiTI.) Voir le 113 4.585 du Propagateur.
Cléphoé ne put qu'applaudir b la détermination
du monarque. Il se hâta de préparer l'escorte qu'il
composa des plus illustres officiers et des plus
braves soldats auxquels il ordonna de respecter le
secret du roi. Aulbaris m'honore en prenant mon
nom, leur dit-il, il m'accorde la plus haute marque
de sa confiance en me donoarit, durant son absence,
le gouvernement de son empire. Ah! que ne puis-
je faire partie de ce glorieux cortège! Que ne puis-
je être témoin d'une entrevue qui j'en suis sûr
commencera le bonheur d'Aulharis! Quelques
dangers vous peuvent menacer en traversant les
Alpes les Huns, errant dans les montagnes, por
tent encore sur plusieurs points leurs fureurs et se
livreut aux plus odieux brigandages. Autharis leur
a déjà fait connaître sa valeur mais, hélas! s'ils
vous attaquaient dans la route, si leur nombre
triomphait de votre bravoure... guerriers, redoublez
de courage; et songez que vous êtes invincibles
lorsque votre roi vous commande.
Dès le lever de l'aurore, Autharis, accompagné
camp du Roi. De son côté, Garibaldi lève le plus
d'hommes qu'il peut.
La popularité du dictateur baisse. Aux yeux des
Napolitains, Garibaldi prête autant b la critique
comme administrateur qu'il a suscité d'admiration
comme soldat. C'est du moins ce que prétendent
non sans raison les journaux annexionistes.
On parle de l'arrivée de Ledru-Rollin b Naples.
On annonce celle de Simon-Bernard. Le parti
avancé demande la création d'un triumvirat pour la
direction des affaires, et peut-être la république.
Les journaux piémontais parlent du différend
entre Cavour et Garibaldi comme s'il devait ame
ner une crise ministérielle. On observe que le
marquis Pallavicino est reparti pour Naples, après
avoir eu son audience du Roi, et sans avoir vu les
ministres, ce qu'on a considéré comme un indice
fâcheux pour la durée du cabinet.
Les adversaires du ministère soutiennent que la
démission de M. de Cavour arrangerait tout, et que
l'annexion de Naples serait immédiate.
L'Opinione plaide la cause de la dignité du Roi,
et déclare que Victor-Emmauuel ne peut recevoir
des ordres d'un sujet. La question est de savoir s'il
pourra lui désobéir.
En Autriche, les délibérations laborieuses du
Conseil de l'Empire paraissent devoir aboutir, grâce
b des transactions réciproques, b un vote unanime
en faveur d'une constitution basée sur une com
binaison entre le système représentatif et le prin
cipe de la décentralisation et de l'autonomie des
provinces et des communes.
Le fils du prince Milosçh a été reconnu par les
autorités de Servie et les représentants des puis
sances européennes.
Les dernières dépêches d'Orient nous appren
nent que Saint Jean-d'Acre a été meuacée d'un
massacre. Les chrétiens ont dû leur salut b la
fermeté du consul grec, qui aurait amené en hâte
deux navires grecs dans le port.
de l'élite de ses guerriers, sortit de Pavie, et prit la
route qui conduisait dans la Saxe.
Alors Théodelinde était avec son père et toute la
cour dans un château situé b peu de distance de la
capitale de l'empire saxon. Là, la jeune princesse
attendait avec une vive ioquiétude l'arrivée des
ambassadeurs qui" doivent l'arracher des bras d'un
père tendrement aiiné pour la conduire b la cour
d'un prince étrauger. Souvent elle versait des lar
mes en s'entreteoaut avec Mélire, la sœur de sa
mère, relativement b son sort. 0 vous, lui disait-
elle, en qui je trouve la tendre mère que la mort
m'a ravie! voyez quel est le sort des filles des rois.
Destinées b l'exil, pour servir des intérêts politi
ques, elles quittent les lieux qui les ont *u naître
pour porter la couronne dans une terre inconnue.
Dans l'âge où le cœur est lié par les plus doux sen
timents, il nous faut abandonner ceux qui nous
sont chers pour chercher loin d'eux quelques âmes
qui sympathisent avec la nqtre. Hélas! cet époux
couronné qu'on nons présente est bien souvent
celui des mortels que nous sommes le moins dispo
sées 'a aimer; et cepeudaot, victimes obéissantes,
nous subissons la peine de l'exil, et nous coulons
dans les larmes des jouis qui sont heureux pour
les simples bergères. Mais, vous le savez, j'ai pro-
II paraîtse confirmerquele roi Victor Emmanuel
a repoussé toutes les demandes faites par Garibaldi
et qo'il y a entre ce dernier et le Roi uue rupture
complète.
Jamais on ne parla davantage de liberté, et ja
mais la force brutale ne compta plus d'adorateurs
jamais on ne fit sonner plus haut les droits, la
dignité de l'homme, et jamais l'ignoble doctrine du
fait accompli, rejeton honteux de l'égoïsme et de
la peur, ne ravala davantage la conscience publi
que et ne légitima avec moins de vergogne les plus
révoltants attentats aux droits des faibles.
Vœ victis! C'est la maxime de la barbarie
payenne mise au service du crélinisme moderue.
Le succès justifie tout La raison du plus fort, a dit
le fabuliste, est toujours la meilleure.
Malheur aux vaincus! Tous les torts leur revien
nent. Les adorateurs du succès ont, b cet égard, une
idée fixe, une conscience toute faite. Le tort que
l'on a d'être malheureux, b leurs yeux tient lieu de
tous les autres torts. Il donne raison b leur indiffé
rence égoïste et justifie toutes les félonies et toutes
les trahisons.
Que Pie IX, seul d'entre tous les Rois, tienne
tête b l'orage et refuse de transiger avec l'iniquité
triomphante, que par ses malheurs même il con
sacre ses droits e! donne un nouveau lustre b sa
vertu et les courtisans sagaces de la fortune ne
verront en tout cela qu'un aveugle entêtement de
vieillard. Qu'il s'eu prenne b lui-même si Gari
baldi et M. Cavour le dépouillent; c'est lui même
qui l'aura voulu
Que Lamoricière, pour correspondre l'appel
du Père commun des Fidèles, quitte tout, une
patrie où il ne vient que de centrer après un long
exil, une retraite honorée, tranquille et opulente,
une famille dont il est la gloire et qui fait son bon
heur; pour rétablir, s'il est possible, uoe situation
humainement désespérée, qu'il offre en gage ce
mis b mon père d'accepter Autharis pour époux et
le moment approche où mes destinées vont être
liées pour jamais b celles d'un prince dont les pré
décesseurs méritaient le titre de barbare; et ne
laissent b l'histoire que d'odieux souvenirs.
Ainsi parlait Théodelinde; et ses pleurs sem
blaient devoir ne trouver jamais de fin. Vainement
la princesse, sa tante, s'efforçait de la consoler.
Ma chère Théodelinde, lui disait-elle, tes vertus
et les talents assurent partout ton triomphe. Si tcm
époux a ies brillantes qualités que lui donne la re
nommée il sera trop fier d'unir sa destinée b la
tieune pour ne point tâcher de faire ton bonheur;
s'il a des défauts, l'exemple de tes vertus l'écartera
du sentier du vice. Tu ne quitteras point tous les
êtres chers b ton coeur je te suivraivpour jouir du
spectacle de ton bonheur et de ta gloire, ou pour
te consoler dans tes chagrins.
Théodelinde et Mélire parlaient ainsi lorsqu'on
vint leur annoncer l'arrivée des ambassadeurs du
roi de Lombardie. Un jeune guerriernommé
Cléphoé, leur dit-on, est b la tête de ce brillant
cortège de cavaliers. Cléphoé est le confident et
l'ami du monarque des Lombards. Jamais on ne
vit plus de grâces daDs un guerrier; la noblesse de
son âme semble écrite dans ses yeux; son regard