44me Année.
No 4,479.
7??.3S, 5 Septembre.
qD y l 11 il
LE PROPAGATEUR.
pour la ville 6 fr. par an,
4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour
trois mois.
FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE.
pour le dehors fr. 7-50 par
an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75
pour 5 mois.
REVUE POLITIQUE.
Avant-hier, Fracçois II lègnail encore Naples,
maigre' que l'insurrection, comme l'affirmaient les
télégrammes reçus Paris dans la journée du 3
septembreentourât presque complètement la
capitale du royaume des Deux-Siciles. La province
de Naples, en effet, est peu près entourée par
celles de Salerne et de Labour qui sont l'une et
l'autre insurgées. Le chemin de Gaëte restait
néanmoins ouver t aux Bourbons.
Plusieurs navires de guerre venaient de mooiller
sur rade pour renforcer l'escadre piémootaise devant
Naples. Ces bâtiments avaient bord des troupes de
débarquement, appartenant l'armée sarde.
On sait que les ministres sardes, craignant que
Garibaldi soit proclamé dictateur Naples, s'ap
prêtent saisir la direction du gouvernement
Naples dès le départ de François IL A cet effet
nous avons mentionné le bruit d'un prochain envoi
de troupes piéraonlaises. Or, VOpinione déclare ce
bruit absurde pour le présent; il est vrai que le
même journal conclut en disant La résolution
du gouvç/nement (sarde) dépendra des événements.
Ce dont uous sommes sûrs, c'est qu'elle sera con
forme aux vœux de la population de Naples et
qu'elle aura le caractère d'énergie exigé a la fois
par les circonstances exceptionnelles et par les
nombreux et graves intérêts confiés ses soins.
Les dépêches reçues ce matin nous informent
que le cabinet de Turin concentre deux corps
d'armée sur la frontière pontificale, résolution, dit
le télégramme, motivée sur l'attitude menaçante
du général de Lamoricière. Nous avouons ne pas
connaître cette acception du mol menaçant. Est-ce
parce que le général Lamoricière n'enteud pas que
les garibaldiens envahissent aussi facilement le
domaine du Saint-Père que les diverses provinces
des Deux-Siciles que son attitude est meuaçante?
Nous apprenons que M. Deprétis, cédant aux
vœux des Siciliens, s'est décidé fixer les collèges
électoraux pour le i5 de ce mois.
(SciTB ET FI».) Voir le n° 4.i~8 du Propagateur.
vii.
CONCLUSION.
Trois jours après, Julie exprima le désir de te-
touruer dans sa famille, et quitta cette maison, où
sa présence ne lui semblait plus nécessaire ni con
venable. Elle revit ses parents, que ses vertus et
sa tendresse rendaient si heureux et si fiers, et re
prit les pinceaux et l'aiguille, joyeuse d'avoir
ruoius de bien-être, mais plus de liberté et d'affec
tion. Au bout de deux mois d'une vie paisible, M.
Bertbaud reçut la lettre suivante
Monsieur,
Vous ne pouvez ignorer les immeuses obliga-
tious que ma famille a contractées en vers la vôtre,
ni tout le bien que mademoiselle votre fille a répan
du autour d elle,durant le séjour trop peu prolongé
qu elle a fait dans la maison de nia mère. Vous
étonnerez- vous que rua pensée se reporte sur cette
aimable Julie, dont tout m'entretient sans cesse, et
Nous laissons "a la Gazette de Cologne la respon
sabilité de la nouvelle d'après laquelle des négo
ciations se suivraient Vienne, entre le comte de
Rechberg et le nonce, dans le but de faire garantir
par les puissances catholiques les possessions ac-
tuellesduSaint-Siége.Suivant la feuille allemande,
l'Autriche et l'Espagne auraient accédé la de
mande du Siège apostolique cet égard, et une
demande daus le même sens aurait été adressée au
gouvernement français, dont la réponse ne serait
pas encore conuue.
Un différend vient de s'élever entre la Grèce et
la Porte par suite d'une parole outrageante échap
pée l'agent ottoman Athènes, Ali-Pacha. La
plupart des journaux français reproduisent au
jourd'hui cette nouvelle, dont les coose'queoces ne
peuvent qu'aggraver la situation de la Turquie.
M. de Persigny appelé par le curé de Roanne
poser la première pierre d'une église dédiée
Notre-Dame-des-Victoires, eu a profité pour pro
noncer quelques paroles sur la question romaine.
Nous ne peosons pas qu'elles satisferont pleinement
les catholiques sincères. M. de Persigny en est
encore au catholicisme des brochures officielles.
Il admire beaucoup les propositions faites par
l'Empereur au Saint-Père; il ne regrettera jamais
assez qu'elles n'aient point été acceptées. Tout le
mal de la Péoinsule vient de là, car si on les eût
adoptées, selon toutes les probabilités humaines,
l'heure qu'il est l'Italie serait eu paix et la cour de
Rome délivrée de tous les dangers.
N'admirerait-oo pas un gouvernement qui par
vient imposer des convictions si fermes et une si
grande confiance dans ses combinaisons politiques
aux gens d'esprit!
Une nouvelle brochure vient de paraître
en France. Elle a pour titre La Politique
anglaise. Lettre lord Palmerstonet la
voix de l'opinion l'attribue au secrétaire
de l'Empereur, M. Mocquart.
Au moment même où certains aftîdés de
la politique impérialiste, tel que M. de
qu'un même désir soit né dans le cœur de ma mère
et daus le mien? Ma mère désire une fille; moi, je
désire une compagne. Et sur qui nos vœux se se
raient-ils arrêtés, si ce n'est sur celle dont les
douces vertus nous ont réconciliés? Souffrez que
ma lettre, qui me précédera de peu de jours, vous
exprime, ainsi qu'à Mm* Bertbaud, un vœu si ar
dent, maintenant le seul but de ma vie? J'espère
vous le réitérer bientôt de vive voix. Puissé-je alors
obtenir le droit de vous témoigner ces sentiments
de fils tendre et respectueux que je vous ai voués,
et dont l'imparfaite expressiou pourra peut-être
plaider ma cause auprès de vous!
Je suis, etc., etc.
Edmond Godefrov.
M. Rerthaud, après avoir lu ces ligues, s'entre
tint lungtemps avec sa femme et avec sa fille; et,
le cinquième jour écoulé, au moment où ils étaieut
tous les trois réunis, une voiture s'arrêta devant la
maison de la rue Duphot on monta l'escalier, ou
soona la porte de l'appartement, et deux per
sonnes parurent sur le seuil du modeste salon. Ju
lie eut peine a reconnaître le pau\ re soldat échappé
Persigny reçoivent la tâche de rassurer les
esprits par de pacifiques déclarations
l'auteur anonyme de la lettre lord Pal
merston a pour mission lui de lancer un
brandon d'essai et de soulever les questions
les plus propres amener une conflagra
tion générale.
Les prétentions qu'affiche la nouvelle
brochure, c'est l'extension des frontières
françaises jusqu'au Rhin. Est-il besoin
d'ajouter qu'encore une fois ce sont des
motifs de justice qu'on ose invoquer pour
colorer cet acte d'odieuse spoliation? De
nos jours une politique machiavélique
nous a suffisamment habitués ces igno
bles profanations des mots les plus hon
nêtescette parodie sacrilège des prin
cipes les plus sacrés l'appui des préten
tions les moins avouables, au service des
plus mauvaises passions.
Comme il s'agit avant tout d'imposer la
neutralité l'Angleterre, voici le dilemme
qu'on lui pose Ou vous accueillerez favo
rablement nos prétentions et nous secon
derons votre politique en Orient, où la
prépondérance de la Russie menace vos
possessions dans l'Inde, et avec elles votre
puissance maritime et commerciale; ou
nous faisons alliance avec la Russie; nous
lui abandonnons Constanlinople et le
Bosphore; et, forts de son appui, nous
bravons vos impuissantes colères; nous
nous étendons jusqu'au Rhin, que vous le
vouliez, ou ne le veuillez pas! Que l'An-
gleterre choisisse et qu'elle se rappelle
que le traité de Vienne fut une œuvre de
haine, partant un crime qu'il faut expier
ou racheter.
Il convient toutefois d'observer que jus
qu'à présent rien n'autorise croire que la
Russie veuille se prêter aux projets d'a-
aux steppes de la Russie, dans ce jeune homme mo
deste et beau, dont la poitrine était fièrement ornée
d'une étoile, conquise la bataille de la Moskowa.
C'était Edmond; sa mère s'appuyait sur son bras;
le bonheur lui avait rendu la santé, et, quoique sé
rieuse encore, on devinait pourtant daus ses re
gards, attachés sur son fils, on rayon d'amour et de
joie. Elle s'avança vers Julie et la baisa au front
avec une expression de tendresse bien rare en cette
âme voilée. Edmond baisait la main de Mmo Ber-
thaud et serrait celle de son mari; on s'assit enfin.
Julie, rougissante et confuse, s'était réfugiée au
près de sa mère; mais tous les yeux se tournaient
vers elle.
Madame, et vous, monsieur, dit enfin M
Godefroy, vous connaissez les vœux de mon fils et
les miens; il a déjà eu l'honneur de vous les ex primer,
et j'ajoute ici que notre bonheur tous deux nous
semble attaché leur réalisation. Sans doute, vous
avez réfléchi, vous vous êtes consultés... Oserai-je
vous demander votre répoose?
Parlez, monsieur, ajouta Edmond; ma vie,
ma félicité, dépendent de votre décision.