42me Année.
Samedi 25 Juin 1859.
No 4,355.
FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE.
REVUE POLITIQUE.
DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES.
LE PROPAGATEUR
POUR LA VILLE 6 FR. PAR AN,
4 FR. POUR 6 MOIS, 2-50 POUR
TROIS MOIS.
POUR LE DEHORS FR. 7-50 PAR
AN, 5 FR. POUR 6 MOIS, 2-75
POUR 3 MOIS.
7 F F. S S25 JUIN.
L'opinion générale paraît être qne l'armée
autrichienne tentera les chances d'une nouvelle
bataille en-dehors du quadrilatère. L'Empereur
François-Joseph a son quartier-général b Villa-
Franca, entre Mantoue et Vérone.
L'Allemagne se préoccupe pins vivement que
jamais des conséquences éventuelles de la guerre.
Elle ne saurait admettre que la France et la
révolution dominent jusqu'aux Alpes et dégarnis
sent ses frontières méridionales par l'expolsion de
l'Autriche du Lombard-Vénitien. Tout an moins
exigera-t-elle la conservation de la ligoe du
Miocio. On ne doute plus que la Prusse n'inter
vienne énergiquement auprès de la France et en cas
d'insuccès ne prenne fait et cause pour l'Autriche.
La mobilisation de six corps d'armée (5oo,ooo
hommes) annonce de sa part la résolotion de jouer
enfin un rôle actif dans le cooflit.
Le Times croit pouvoir rattacher le voyage du
roi des Belges b Londres aox récentes mesures
prises par la Prusse.
Nous o'avons aucun événement de quelque
importance b signaler du principal théâtre de la
guerre. Mais une dépêche télégraphique annonce
que les Suisses envoyés de Rome poor rétablir
l'ordre b Péroose qui s'était mise en rébellion
ouverte contre le Souverain Pontife, ont battu les
rebelles et sont entrés dans la ville malgré la
résistance des bandes révolutionnaires qui s'y
étaient retranchées. Reste b savoir quelle attitude
prendront les gouvernements sardes et français
dans cette circonstance, et si ce dernier se sentira
enfin de force b s'arrêter sur une pente fâcheuse et
saura imposer du moins une fois sa volonté b la
révolution et b M. deCavour. Voici cependant
que le Siècle annonce sa volonté par des lettres de
Turin que les marquis d'Azeglio et Rora sont
nommés commissaires piémootais pour la Romagne.
Il est certain que quelques soient les protestations,
les voeux, les intentions de la France, la politique
piémontaise efface la sienne, et que si elle tient la
première place sur les champs de bataille, partout
ailleurs c'est en vaio qu'on s'attend b la voir jouer
un rôle digne d'elle.
Révolutionnaire b son origine, la guerre se
poursuit d'une manière révolutionnaire par le
Piémont et se maintiendra révolutionnairement
durant tout son cours. La France y pourra-t-elle
rien faire? Elle a déclaré qu'elle respecterait le
territoire et les droits des puissances neutres, et
le Piémont envahit, sans aucun prétexte avouable
et contre le droit des gens, le territoire de la
Toscane et s'empare du duché de Parme. La France
a dit que le but de la guerre était de rendre l'Italie
b elle-même et non de la faire changer de maître.
Le Piémont souffle partout l'esprit de révolte, aide
les peuples b chasser leurs princes et annexe b son
territoire, d'une manière définitive, Massa et Car
rare, do duché de Modene. La France a proclamé
bien haut son respect pour le Pape et ses droits. La
presse officielle du Piémont injurie tous les jours le
Souverain Pontife et déclare que l'autorité actuelle
des Papes n'est plus possible. La France a reconnu
solennellement la neutralité des Etats pontificaux.
Le Piémont a répondu qu'il ne se croyait pas lié par
la déclaration de la France et qu'il agirait suivant
les circonstances.
On espérait, dit une correspondance romaine
du Journal de Bruxelles, qo*b l'arrivée de la
France sa politique seule prédominerait en Italie et
amènerait par son influence et tes conseils celle du
Piémont b rentrer dans les voies du droit et de la
justice. Cet espoir a été déçu. La France ne saurait
donc s'étonner si, malgré toutes ses déclarations et
protestations, l'Europe la suit d'un oeil inquiet
lorsqu'elle vient en aide et prête son appui b un
gouvernement qui pense, qui veut, qui agit révo
lutionnairement. Tant que la France n'aura pas fait
prédominer sa politique sur celle du Piémont,
l'inquiétude des esprits sages sera fondée et ration
nelle, puisqu'ils auront b redouter des complica
tions b peu près inévitables.
De lb au mot que l'on prête au Saint-Père il n'y
a pas loin. Une correspondance de Rome le donne
sous toutes réserves. Tenez, général, aurait dit Sa
Sainteté au géoéral de Goyon, laissez moi vous dire
que votre Empereur est bien habile, je le sais, mais
je ne sais vraiment pas comment, avec toute son
habilité, il pourra tout b la fois faire les affaires
de Garibaldi et les miennes.
Berlin, mercredi soir, aa juin.
La Gazette prussienne publie un article dans
lequel elle ditentre autre,qu'au momentou l'armée
franco-sarde se trouve dans le voisinage de la
frontière de l'Allemagne, le gouvernement de
Prusse déclare de nouveau qo'il considère que la
sûreté de l'Allemagne a été confiée b ses soins. Le
conflit italien prend chaque jour de plus grandes
dimensions; l'Angleterre et la Russie ont armé
dans des mesures considérables; daos ces circon
stances, le gouvernement prussien manquerait b
ses devoirs envers la nation s'il renonçait b agir
conformément b l'esprit auquel la Prusse doit sa
grandeur.
La Prusse, libre de tout engagement, n'obéit
qu'aux obligations que lui imposent les intérêts de
l'État.
On verra bientôt si l'initiative de la Prusse est
secondée de l'appui nécessaire des États allemands.
La Prusse suit une politique pleine de fermeté, et
celui qui la contrarie doit songer qu'il rend service
aux adversaires de la patrie.
On lit dans l'Indépendance
Si des informations qui uous sont parvenues ce
matin sont exactes, et plus d'une fois cous avons
pu vérifier la sûreté des renseignements qui nous
ont été transmis par cette voie, voici quelles
seraient les bases des propositions prussiennes
présentées b Vienne et qui vont l'être b Paris, si
déjb même la chose n'est pas faite
Un congrès réglera la question italienne sur les
bases morales les plus larges concédées par l'Au
triche, avec la révision des traités conclus par cette
puissance avec les autres états de la Péuinsule.
Les délimitations territoriales établies par les
traites de i8i5 seroot considérées comme les bases
inébranlables de l'arrangement.
Les annexions faites b la Sardaigoe, avec l'agré
ment de la France, ne seront pas sanctionnées.
Si ces propositions sont portées b Vienne et b
Paris, nous croyons pouvoir prédire b coup sûr que
l'Aotriche les acceptera, probablement même les
a-t-elle déjb acceptées, et que la France les
repoussera.
DISSOLUTION DE LA GARDE CIVIQUE DE BRUGES.
Le Moniteur nous apporte un arrêté royal, qui
démontre que les passions libérales l'ont emporté,
daos le ministère, sur la loi cet arrêté prononce la
dissolution de la garde civique de Bruges. C'est un
acte arbitraire qui prouve que la politique de
l'émeute gouverne toujours la Belgique.
Voici cet arrêté
LÉOPOLD, Roi des Belges, etc.
Vu le grand nombre de démissions individuelles
et successives envoyées par les officiers de la garde
civique de Bruges;
Vu la nécessité de reconstituer les cadres;
Attendu que la dissolution de la garde présente,
au point de vue administratif, un moyen prompt et
régulier de réorganisation;
Vu l'art. 6 de la loi sur la garde civique;
Sur la proposition de notre ministre de l'intérieur,
Nous avons arrêté et arrêtons
Art. 1". La garde civique de Broges est dissoute.
Art. 2. Le gouverneurdela provincedéterminera
les époques auxquelles auront lieu, dans le courant
du mois prochain, les nouvelles élections, ainsi que
les présentations de candidats aux emplois b la
nomination du gouvernement.
Art. 3. Notre ministre de l'intérieur est chargé
de l'exécution du présent arrêté.
Donné b Laeken, le 19 juin 1859.
Par le Roi: LÉOPOLD.
Le ministre de l'iotérieur, Ch. Rogier.
Dans la séance du Conseil communal de celte
ville, tenue le 18 c' sous la présidence de M. le
bourgmestre, une somme de a,83o francs a été
allouée pour les réjouissaoces pobliques qui auront
lieu, b l'occasion de la prochaine fête de la Tuindag.
Cette somme se répartit comme suit 1,000 fr. pour
un festival; 200 fr. pour jeux nautiques; 800 fr.
pour jeux populaires; 33o fr. pour un tir b la
cible chinoise; 5oo fr. pour on tir b la perche, b
VHoekje; et 200 fr. pour on coDcert au parc.
f r 1 il. -a
ACTES OFFICIELS.
Des arrêtés royaux du 20 juin accordent
Un subside de 9,000 francs b la commission
administrative du chemin vicinal conduisant de
Messines par Ploegsteert vers Armentières, pour
continuer le pavage de ce chemin;
Un subside de 5,000 fr. b l'administration
communale de Houtbem, pour couvrir une partie
de la dépense des travaux de pavage du chemin
vicinal reliant l'aggloméré de Houthem b la chaus
sée de Wulveringhem, par Isenberghe et Leysele,
b la frontière de France;
Un subside de 3,000 fr., b la commission
administrative du chemin vicinal conduisant de