JOURNAL D'ÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
40me année.
LA JUSTICE DIVINE.
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Par la posle3 5o
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la lizne.
LE PROPAGATEUR
VÉRITÉ ET JISTICE.
CHEMINS DE FER
d'Ypres Courtrai6,25, n,a5, 4,3o
de Poperinghe 20 minutes plus tôt.
De Courtrai Ypres et Poperinghe,
8,o5, io,55, 6,15.
De Courtrai Mouscron et Lille,
7,5o, 10,5o, i,5o, 4,55, 6,o5, 8,20.
De Courtrai pour Gand, 6,15, 8,00
i,45, 5,5o.
De Courtrai pour Bruges6,3o, 8,o5,
1,55 6,ou.
7??.3S, 20 Décembre.
Le Moniteur publie un article relatif la
question de Neuchâtel, qui confirme ce qui a été
dit de l'iuterveotion du gouvernement français
dans cette affaire. Le gouvernement impérial a
sollicité l'élargissement des prisonniers neuebâte-
lois, offrant en retour ses bons offices pour amener
la Prusse un arrangement conforme aux vœux de
la Suisse. Oo sait que le Conseil fédéral voulait
davantage et qu'il a exigé, avant de consentir a
mettre les prisonniers en liberté, que le gouverne
ment impérial lui garantit l'indépendance du canton
de Neuchâtel de toute dominaliou étrangère.
On comprend difficilement, il faut le dire, cette
exigence du Conseil fédéral alors que la Suisse a
contre elle un protocole sigoé par toutes les grandes
puissances de l'Europe et que, après tout, la pr^j
messe faite par l'Empereur des Français d'inter-f
poser ses bons offices auprès du Roi de Prusse,
équivalait en réalité, sous une autre forme, l'as
surance formelle demandée par le gouvernement
fédéral.
Le Moniteur déclare que, ayant repoussé les
offres du gouvernement français, la Suisse ne doit
plus s'attendre trouver auprès de ce dernier
l'appui qu'il s'était montré si disposé k lui accorder.
La situation continue être excessivement
tendue en Hollande. Le partage des voix qui s'était
déjà produit deux fois, dans la seconde Chambre
des États-Généraux a l'occasion du vote des
budgets de l'iotérieur et de la guerre, s'est renou
velé samedi encore sur le budget des fonds secrets
32 membres se sont prononcés pour l'adoption de
ce budget et 32 pour le rejet. Lundi, h un second
vote, le budget a été décidément adopté; mais sur
les 68 membres qui composent la Chambre et qui
tous étaient présents, 35 seulement juste la
majorité absolue se sont prononcés pour le gou
vernement et 33 contre lui. Nous ne pouvons que
répéter qu'il semble fort difficile de gouverner
dans de pareilles conditions et que, bon gré mal gré,
(Sdite. Voir le u» 4>°92 d" Propagateur.)
Elle laissa retomber la lettre sur ses genoux et se
mit a pleurer... puis elle reprit les feuilles humides,
et, travers ses larmes, lut ce qui suit
Madame, voici dix ansque de criminelles fautes
mont éloigné de vous, et j'ose enfin rompre ce
'ong silence! N'aurais-je pas mieux fait de me taire
eteroellement, et d'accomplir, sans vous importu-
°er jamais, ma rigoureuse et trop juste destinée?
Le récit qui va suivre vous dira pourquoi j'ai cru le
devoir faire. Oui, c'est ma vie de dix années que je
déroule vos yeux puissent ils ne se pas détourner
"ant la fin de ces tristes pages! puissent-ils lire sur
ee papier ce que ma tremblante main n'a su, n'a pu
écrire! J'ai doncété condamné vivre vingtansdans
"n bagne horribles traitements, horribles compa
gnons, existence horrible: ce mot dit tout! Je
tombai dans un inénarrable désespoir; et j'aurais
■sis fia mon existence, ajoutant le crime mes
le cabinet devra prendre lin de ces deux partis
constitutionnels ou de diisoudre la Chambre
ou de se retirer.
La discussion actuellemeit pendante devant la
Chambre des représentants est du plus haut intérêt.
Il est question en effet d« faire profiter, l'étranger
par l'exportation, au dét iment de nos propres
populatioos, d'une heureuse et abondante récolte
dont la Providence a doué la Belgique. On vent
décréter la libre exportation tout en imposant
un droit k l'importation. N'at-ce pas une contra
diction flagrante?
Depuis quatre ans le peaple paje les denrées
nécessaires sa subsistance, les aliments de première
nécessité k des prix tel 1 einert élevés, qu'en vérité
tout le monde a dû se dire cu'il était un mystère
incompréhensible comment l'ouvrier en Belgique
pouvait gagner sa vie, commint le petit commerce
pouvait se soutenir. Une baisse est arrivée; elle a été
saluée avec bonheur par l'ouvrier, par la petite
classe bourgeoise. Et l'on voudrait, en décrétant la
libre exportation, faire disparaître ce léger allége
ment des souffrances portées fendant plus de quatre
ans avec une patience héroïque, sublime
Comment! par suite de la libre exportation, le
beurre, les œufs et d'autres objets de première
nécessité sont devenus un objet de luxe pour la
classe nécessiteuse! Quel est l'ouvrier qui puisse se
procurer les œufs qui se vendent io centimes la
pièce? Quel est l'ouvrier qui puisse acheter du
beurre pour assaisouner +oa pain? l'état de
détresse de l'ouvrier, du petit bourgeois est tel
aujourd'hui que le malheureux n'a plus pour se
nourrir que du paia et des pommes de terre, et
l'on voudrait en faire hausser le prix
Oh! non, il ne sera pas dit qu'en Belgique les
mandataires du pays n'ont point d'entrailles pour
celui qui sooffre. Il y a quelques années l'agriculture
souffrait on lui a donné protection quand le grain
se vendait de 12 k i5 francs; aujourd'hui la classe
bourgeoise et ouvrière souffre, et l'on aggraverait
son sort? Lors de l'ouverture de la session, la
Chambre des Représentants, tout en vantant les
bienfaits qu'une récolte abondante a répandus sur
autres crimes, si l'on ne m'eût mis dans l'impuis
sance d'agir en me chargeant de chaiaes. Garrotté
comme une bête fauve, je m'épuisai en cris furieux,
maudissant et Dieu, et les hommes et moi-même;
et lorsque les forces me maoquèrent, iiiod esprit se
perdit encore dans d'atroces et inconcevables peu-
sées! Je repoussai deux jours tout aliment, espérant
mourir de la sorte; mais dompté bientôt par le dur
aiguillon delà faim, jedussnbir la honte de réclamer
ma part d'une repoussante nourriture et le dégoût
de m'eu rassasier.
Pour obtenir un peu plus de liberté, celle de
mes membres au moins, je feignis la résignation,
dans l'espoir de trouver une occasion prochaine de
mettre un terme mes maux. Mais on ne déjoue
pas facilement, en un tel lieu, la vigilance de ses
gardiens. Mon corps redevint libre; seulement je
fus accouplé k un autre condamné qui, moyennant
quelques promesses d'adoucissements, accepta la
mission de me surveiller jour et nuit. Et nous
étioDs deux k traîner aiosi la même chaîne; et si je
cherchais un moment de repos et de solitude avec
moi-même, si je voulais pleurer et gémir secrète-
le pays, a déclaré d'accord avec le gouvernement,
que le problème de l'alimentation publique devait
continuer k faire l'objet de ses plus vives, de ses
plus constantes préoccupations. Le pays a su gré k
ses mandataires de cette déclaration si pleine de
sollicitude pour ses iotérêts les plus chers et il a
attendu avec calme le raomeDt où la grave question
des subsistances serait soumise k ses délibérations.
Le pays a foi dans le bon sens, dans le patrio
tisme des Chambres; il se rassure en pensant que
la majorité des mandataires comprendra la vérité
de ce vieil adage de la politique
Salus populi suprema lex esto.
Dans la séance du 17, un des mandataires de
notre arrondissement,M. Van Renynghea prononcé
un discours contre le projet du gouvernement.
Il nous peine de ne pouvoir reproduire ce
discours en entier; nous le ferons dans notre n®
prochain; nous ne pouvons cependant nousrésigner
k omettre les phrases suivantes
Après des années de crise alimentaire et une
guerre désastreuse, nous commencions k respirer,
parce que nous avions foi dans la mesure excep-
tionnelle qui nous permettait de conserver la
moisson abondaDte que la divine Providence nous
avait accordée mais triste déception si le projet
du gouvernement est adopté, nous verrons
enlever surtout par ud voisiu puissant, qui, en
fait de denrées alimentaires, reçoit tout, mais ne
donne rien, nos excellentes céréales, remplacées
en partie par des produiu similaires exotiques,
qui souvent, par leurs qualités inférieures répu-
gnent aux estomacs de nos populations
Qui est-ce qui a demandé la nouvelle mesure que
nous discutons? Le propriétaire, le cultivateur,
le consommateur l'oot-ils provoqué? Aucune
requête de ce genre ne nons a été adressée. Au
contraire, les consommateurs nous en font par-
venir tous les jours contre cette mesure, sans qu'il
y ait opposition de la part du cultivateur ou du
propriétaire. Et pourquoi ne s'y opposent-ils
pas? Parce qu'ils savent que les consommateurs
ont raison.
ment, nous étions deux; et lorsque écrasé de
fatigue, haletant et chancelant, je reposais une
mioute mon corps endolori, l'autre, plus robuste et
sans pitié, m'entraînait après lui: nous étions
toujours deux Ce supplice surpasse tout ce qu'on
en peut dire la différence d'habitudes et de pen
sées entre mon compagnon et moi, en centuplait
l'horreur. Eh bien! ce n'était rien auprès de ce
que ce malheureux eut la cruauté de me faire subir.
Le bague est continuellement visité par une foule
de voyageurs venant de tous pays. Dès que j'a
percevais un de ces étrangers, mon premier mou
vement était de me dérober k leur curiosité. Mais
mon compagnon, au contraire, s'efforçait d'attirer
leurs regards, et, se riant de ma honte, il débitait
audacieusement ce qu'il croyait savoir de ma dé
plorable vie, ajoutant les plus vils commentaires,
hélas! k ce qu'il ne savait que trop bien. Le
malheureux déshonorer un si beau nom Voilà ce
que j'enteDdais chaque jour et avec quels chucho
tements, quels gestes et quels sourires! Oh! in
compréhensibles tourments! oh abîme d'ignominie!
poor vous fuir, pour vous éviter, j'aurais accepté