JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT,
Mercredi, 27 Février, 1850.
39me
annee.
]>o 4.008.
PRIX D'ABONNEMENT.
Ypres, 3 moisfr. 3
Par la posie3 5o
On s\»bonue Ypres chez l). LAMBIN
MOBTIER, Éditeur Propriétaire, rue
de Lille, io, près la Grand -Place.
Le Propagateur parait le MERCREDI
et le SAMEDI, 7 heures du soir.
Les lettres et envois doivent etre
affranchis.
Insertions des annonces 17 centimes
la ligne; on traite forfait.
LE PROPAGATEUR
CHEMINS DE FER
VÉItlTÉ ET JISTICE.
d'Ypres Courlrai, 5—5o, n, 5—oo,
de Poperinghe 20 minutes plus tôt.
De Courlrai Ypres et Poperinghe,
1~4°, 1055, 45o.
De Courlrai MouscrooTournai et
Lille, 700, 125o, 435, 615.
De Courtrai pour Gand 7 3o
10—5o, 1—5o, 9_i5.
De Courtrai pour Bruges 7—4°, 93o*
125, 620
T??.îG, 27 Février.
iPDiaira® 12.
Par une dépêche télégraphique datée de
Londres, 25 Jévrier, nous apprenons que le
Moming-Post journal de lord Palmerston,
annonce que le premier protocole des confé-
rences de Paris renfermera la promesse
réciproque d'observer le secret le plus absolu.
L'ordre des propositions serait interverti. Le
cinquième point sera mis le premier en dis
cussion. Un armistice sera conclu pour les
armées de terre seulement le blocus maritime
sera maintenu. Le Morning-Post ajoute La
mise en discussion immédiate du 5° point ser
vira de pierre de louche la sincérité de la
Russie. Les puissances alliées ne demandent
que ce qui est nécessaire elles n'accepteront
pas moins. L'Angleterre compte avec con
fiance sur la fermeté de l'Empereur Napoléon.
Si le comte Orloff arrivait avec l'espoir
d'ébranler l'alliance entre la France et l'An
gleterre, sa mission échouera.
On écrit de Paris le même jour, lundi 25,
que, dans leur première réunion, les plénipo
tentiaires réunis en congrèsont signé un
armistice entre les puissances belligérantes
jusqu'à la fin du mois de mars.
En attendant, la date des dernières nou
velles d'Orient, les Russes et les alliés conti
nuaient se tirer des coups de canon
distance, par-dessus la baie de Sébaslopol,
la grande ruine des derniers débris de la ville.
Il est question de faire partager au fort
Alexandre le sort du fort Nicolas et de le jeter
également dans la mer. Celle persistance des
hostilités, les dévastations qui les accompa
gnent sur le cadavre d'une ville détruite, et
surtout un ordre du jour du général Codrington
qui avertit ses officiers d'avoir se fournir
d'équipements pour entrer en campagne, ont
donné une nouvelle force l'incrédulité de
ceux qui sont favorables la poursuite de la
guerre.
A l'intérieur, dans sa séance du 25, la
Chambre des Représentants a adopté l'una
nimité le projet de loi qui reconnaît dix années
de service aux officiers ayant pris part aux
LES CHAMBRES DE RHÉTORIQUE.
Les Chambres-de-Rhétorique sont an nombre
des institutions nationales de la Flandre leur
histoire se lie a celle de notre pays; leur organi
sation et leur but re'vèleul le caractère et l'esprit
de notre nationalité. Elles sont fondées sur le
principe de libre association elles poursuivent un
but patriotique et moral. Tandis que sous l'in
fluence desséchante du protestantisme l'Allemagne
perdait ses confréries de Maîtres-chanteurs, et que
le peuple Anglais descendait de degré en degré
cet état d hébètenieut intellectuel et d'abrutisse
ment qui nous épouvante, les Flandres catholiques,
grâce la vigoureuse impulsion qu'avait donnée
l'éveil de leur esprit l'éducation monastique, pré
sentèrent le spectacle curieux et toucbaot d'un
peuple simple dans ses mœurs, rangé dans ses
combats de i83o. Cette disposition est étendue
ceux de ces officiers qui depuis sont entrés
dans l'administration civile. Après le vole de
la loi, M. le Ministre des affaires étrangères a
déposé le rapport sur les accidents survenus
au steamer la Belgique. La Chambre a com
mencé ensuite la discussion du projet de loi
relatif la falsification des denrées alimen
tait es.
DU JOURNALISME.
II.
Nous avons défini le journalisme une fonction
sociale ayant pour but de proclamer les arrêls du
sens-commun manifesté par l'expression sincère
de l'opinion publique. Expliquons les termes de
cette définition pour en tirer les conséquences
légitimes.
Tous les jours nous entendons répéter que
l'opiuion publique est la souveraine des temps
modernes. C'est vrai; mais comme cette souve
raineté de l'opinion est passée, dans la plupart des
états européens de l'ordre des principes dans
l'ordre des faits; comme elle est devenue dans les
pays représentatifs une institution effective; ainsi
que toute puissance elle a des flatteurs et des
fanatiques. Qui de nous n'a entendu dire que la
force de l'opinion était sans limites, saos recours;
ce qui revient dire qu'elle est sans loi et sans
règle, mais qu'elle-même fait toutes les règles et
toutes les lois On lui attribue le pouvoir absolu. Il
y a une doctrine, une théorie plutôt, qui prend au
réel, qui matérialise en quelque sorte cet axiome
moral, Eoxpopuli, vox Dei. Cette doctrine, c'est
celle de nos petits sophistes universitaires; cette
théorie c'est le panthéisme. Le panthéisme en
effet affirme que tout est Dieu et considère l'espèce
humaine dans sou ensemble comme la manifesta
tion progressive de la divinité. Aux yeux de ces
sectaires, la souveraineté de l'opinion du jour c'est
la souveraineté même d'un Dieu qui se manifeste
de plus en plus clairement lui-même. Étonnez-
vous ensuite de la confiance superstitieuse que ces
docteurs ont en tout ce qui leur passe par l'esprit
ils se posent,professeurs ou journalistes, comme les
organes de l'opinion c'est-à-dire comme les
hérauts de Dieu ils ne disent plus leurs avis; ils
proclament leurs oracles. Qui rit de leur fatuité est
habitudes, industrieux dans ses travaux et artiste
daDs ses goûts. Les jouissances de l'esprit réservées
dans les terres protestantes aux prédestinés de
l'aristocratie furent chez nous des délassements
populaires. Nos villes, nos villages eurent leurs
sociétés littéraires comme leurs académies de
dessin. Et comme pour manifester jusqu'à quel
point nos populations avaient le sentiment de
l'art, c'est sous sa forme la plus corapréhensive, la
plus complexe, quejnos Charabres-de-Rhétorique
aimèrent le répandie en le pratiquant. L'art
dramatique en effet est comme le contpeudium de
toutes les autres spécialités artistiques; il réclame
de tous les beaux-arts leurs moyens d'action et
leur concours l'éloquence, la poésie, la musique,
la mimique ou danse, ont pour interprète l'artiste
que la langue appelle si énergiquemeot et'si juste
ment l'acteur; les trois arts du dessin, architec
ture, sculpture, peinture, doivent et pour le local
un homme arriéré quiparmi eux, dépasse en
extravagance la folie de leurs prétentions commu
nes est un pionnier du progrès, uu milicien de
l'avenir ils ne sont que le Dieu du jour il est dè'jà
le Dieu du lendemain. La suite au prochain
Un projet de réforme maçonnique proposé par
la R.\ d] de la Parfaite Union, l'Or.1, de
Mons, délibéré et amendé par le Grand Orient
de Belgique, porte ce qui suit
Chaque contribuera chaque année
pour une somme proportionnée ses ressources
pécuniaires, la prospérité de l'université
libre de Bruxelles.
La souscription atteignant un chiffre
déterminer, donnera le droit d'envoyer un
élève cette université. D'un autre côté, tous
les maçons prendront l'engagement d'en-
voyer, autant que possible, leurs enfants ou
pupilles au même établissement.
Le même document du G. O. de Belgique,
règle comm esuit les mesures prendre par les
loges en cas d'élections.
Un candidat-maçon sera d'abord proposé par
la loge d3 dans le ressort de laquelle se fera
l'élection, l'adoption du Gd Or.*, pour êtra
ensuite imposé aux FF.*, et de l'obédience.
Dans l'élection, qu'elle soit nationale provin-
ciale ou municipale, il n'importe, l'agrégation du
Gd.*. Or.-, sera également nécessaire, également
réservée.
Chaque maçon, jurera d'employer toute son
influence pour faire réussir la candidature adoptée.
L'élude la Maçonnerie aéra astreint faire en
O une profession de foi dont acte sera dressé.
Il sera invité recourir aux lumières de cette
en ou du Gd.*. O.*. dans les occurences graves
qui peuveDt se présenter pendant la durée de son
mandat.
L'inexécution de ses engagements l'exposera
des peines sévères, même a l'exclusion de
l'ordre; l'application de ces mesures de rigueur
sera laissée la discrétion du Gd.\ O.-.
Chaque pouvant juger utile de s'aider de
la publicité, devra se ménager des moyens d'in-
serlion dans les journaux; mais le Gd.\ O.'. se
réserve de lui recommander ceux de ces
journaux qui auront sa confiance.
et pour les décors donner comme un encadrement
au drame, \'action. L'art dramatique est donc le
résumé et le couronnement de tous les arts il est
l'art dans sa plus haute expression. L'antiquité
avait fait des jeux scéoiques la fête religieuse de la
patrie. Quand de plus en plus infidèle la trad.tion
le pagaoisme eût perdu le sens de ses propres fêtes
le théâtre dégénéra en jeux du cirque; la farce
détrôna la tragédie et le gladiateur remplaça
l'acteur. L'Église eut horreur de tout ce sang, de
toute cette corruption elle condamna ces cruau
tés, ces infamies. Mais quand, après des siècles de
pénible transformation, il ne fut pour ainsi dire
plus rien resté des éléments païens dans la société
renouvelée, l'Église qui avait dramatisé l'ensei
gnement des vérités chrétiennes, dans ses cérémo
nies sacrées, ses majestueuses processions et ses
symboles poétiques et touchants; l'Église encou
ragea l'applicatiou moins sévère du Drame la