JQURNÂL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
LE
IV° 3.851.
Samedi. 2(> Août 1854.
38me année.
PROPAGATEUR,
On s'abonne Ypres, rue de Lille, 10, piès la Graud
Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume.
PRIX I»F, K/ABOtflVEMBlfT, par Irlmestre,
Ypres fr. 3. Les autres localités fr. S-'io. Un n° a5 c.
ï.e Propagateur paraît le MWKbl et le MERCREDI
de chaque semaine. (inscrtlona «3 centimes la ligne.)
7PP.3S, 26 AOÛT.
Plusieurs fois déjà des journaux conser
vateurs, en s'occupanl des tendances des
sociétés secrètes, ont appelé l'attention pu
blique sur une réunion de franc.maçons,
récemment tenue Bruxelles dans le but
de se concerter sur l'impulsion donner
au libéralisme contre l'opinion conserva
trice. L'une des mesures arrêtées par les
membres de ce conciliabule, serait de faire
une guerre oulrancecontre la convention
d'Anvers, et, comme nous l'avons dit dans
notre dernier numéro, de mettre en œuvre
tous les moyens propres écarter le clergé
des écoles et des collèges.
Et depuis quelques semaines en effet,
on remarque, la recrudescence d'atta
ques des journaux libéralisles contre les
principes religieux en matière d'enseigne
ment, que le mot d'ordre parti des antres
ténébreux de la franc-maçonnerie a été
fidèlement suivi. Que les hommes sensés
en jugent: prenez en main l'un ou l'autre
des organes du iihéralisme: pas 1111 seul nu
méro, presque pas une colonne où ce dé
chaînement des passions clubistes contre
les principes d'ordre et de conservation,
cette fureur contre la religion, le clergé,
contre la convention d'Anvers ne viennent
ressortir dans toute leur laideur. Que faut-
il conclure de cetodieux système d'attaques
et de récriminations? Nous en lirons pour
conséquence qu'aujourd'hui commeà d'au
tres époques; qu'en Belgique comme en
Suisse, en Italie, en Espagne, en France,
la l'rancmaçonnerie est un foyer actif de
menées révolutionnaires, et que sous le
masque de la bienfaisance et de la philan
thropie dont se recouvrent les initiés
celle secte infernale, le but déguisé, mais
constamment poursuivi par les révolution
naires, c'est de faire crouler la société en
sapant dans sa base la religion qui en est
le plus solide appui et le principal bou
levard.
Partisans dévoués la cause et aux prin
cipes contre lesquels nos adversaires s'a
charnent, nous protestons avec énergie
contre ces menées et nous les signalons
l'attention des hommes sages, eu ne dissi
mulant pas les dangers auxquels elles ex
posent notre pays.
Eu présence de ces périls, il est du devoir
des amis de la paix et du bien être public
de s'unir par un lien étroit pour sauve
garder les intérêts de la religion et de la
patrie, et pour contribuer au triomphe des
libertés qu'une coterie haineuse et turbu
lente s'efforce de nous ravir.
La Constitution, toute la Constitution, rien
que la Constitution, voilà ce que nous de
vons travailler maintenir intact contre
les efforts de ceux qui ont juré dans leurs
journaux et dans leurs clubs: que la Consti
tution sera chanqée légalement, ou qu'elle sera
abattue rêvolulionnaircment.
UH PRODIGIEUX EXPLOIT DU LIBÉRALISME
PIÊMONTATS.
L'Ami de la lîeligion nous apprend que
le 4 août, et par ordre du ministère pié-
montais, les sœurs de la Sle Croix Turin
ont été indignement chassées de leur mai
son. Leurs bâtiments ont été occupés au
nom de l'Etat.
A deux heures de la nuit, une troupe de
gendarmes s'est introduite de force dans
le couvent, et les sœurs en prières ont été
violemment expulsées. Quelques-unes ont
été saisies par les carabiniers et entraînées
hors de leur maison, sans le moindre
égard pour les souffrances et les infirmités
dont elles étaient allectées.
Notez que Je gouvernement savait que
le couvent et l'église sont la propriété des
religieuses: il n'ignore pas non plusqu'elles
ont dépensé en réparations une somme qui
11e s'élève pas moins de 572,772 livres,
provenant de leur dot et de leuis biens
particuliers.
M. Char! t*s Vauacker, ab«îen élève du collège
S1-Vincent de Paul, vient de subir son examen de
candidat en philosophie devant le jury de Gaud.
NOUVELLES LOCALES.
On se plaint généralement de ce qu'il n'y ait
point de statioo intermédiaire entre Ypres et Comi-
nes. Car, quiconque désire se rendre soit d'Ypres,
soit de Comines anx communes qui longent la voie
ferrée, est forcé de s'y rendre soit a pied soit en
voiture. Il serait donc désirer que l'administra
tion du railway de la Flandre-Occidentale établît
une halte de convois entre les villes mentionnées
plus haut.
L'installation de M. Samyn, nouveau curé de S1
Nicolas, aura lieu Jeudi prochain.
Le marché aux grains d'aujourd'hui a été ap
provisionné de 856 hect. de blé cotés de fr. 24
a fr. 28 comparativement au dernier marché la
baisse a été assez forte. Un incident a signalé ce
marché, un accapareur d'Houplines ayaot déjà
acheié environ 200 sacs, dans le but de faire
hausser les prix, une espèce d'attroupement com
mençait se former autour de lui, quand notre
habile commissaire de police arriva sur les lieux et
intima a cet étranger l'ordre de cesser ses achats.
Nous ne pouvons assez louer la belle conduite qu'a
tenue eu celte circonstance ce digue fonctionnaire.
Cet après-dîner, 4o bêtes a cornes provenant du
marché de Loo, sont venues h passer par notre
ville se rendant eu France. Il en passe ainsi, presque
tous les samedis, un pareil nombre.
Monsieur l'abbé Deneckere, notre concitoyen,
Recteur du collège S1 Julieu des Belges a Rome,
est arrivé aujourd'hui en Dotre ville.
Plusieurs curieux sont venus aujourd'hui en
ville croyant voir l'exécution du condamné Brame.
On nous assure qu'il subira sa peiue samedi pro
chain.
RE\ UE POLITIQUE*
En Espagne, la situation des affaires devient
chaque jour plus alarmante. Le flot révolutionnaire
monte sans relâche et menace d'emporter une a
une les faibles digues qui font encore obstacle au
plein débordement des passions populaires.
De quelque côté qu'on tourne les yeux, on voit
de toutes parts l'anarchie dans sa forme la plus
hideuse qui marche la tête levée.
L'union, si nécessaire entre les partis qui veu
lent au fond les mêmes choses, est b peu près
rompue. Les membres du cabinet eux-mêmes ne
sont plus d'accord; De graves dissentiments exis
tent entre O'Dounell et le Duc de la Victoire; le
premier, paraissant vouloir qu'on résiste aux dé
bordements de l'élément révolutionnaire; le se
cond, se laissant aller h la remorque des événements
et sacrifiant tout aux exigences de la popularité.
Les juntes provinciales sont divisées par des
haines profondes ou tout au moins par des riva
lités qui font éclater de funestes discordes.
La Catalogne, cette province si riche et si
industrielle, est devenue le refuge d'un nombre
considérable d'émigrés politiques de tous les pays:
Ce sont pour la plupart des révolutionnaires ar
dents, impitoyables, qui n'hésitent pas a soulever
les passions les plus grossières et les plus violentes
pour arriver a la destruction de tout ordre social,
et élever sur ces ruines un pouvoir dont ils feraient
le plus déplorable usage.
A Cadix, la junte se dissout et se renouvelle
tous les jouis. Les hommes les plus dévoués hési
tent a se charger de l'administration des affaires
publiques, et se retireul aussitôt qu'ils aperçoivent
les résistances qu'ils rencontreront et les emporte
ments qu'il leur faudra combattre: de sorte qu'on
peut dire qu'il n'y a plus a Ca«lix d'autorité d'au
cune sorte, et que la ville est abandonnée au pre
mier occupant.
»A Malaga, un mouvement révolutionnaire
vient d'éclater dont ou ignore le caractère et le
but au départ du dernier courrier, les rues étaient
parcourues par de nombreux groupes armés, et
l'on appelait la milice aux armes. L'émeute sem
blait dominer et devoir être bientôt maîtresse de
la ville.
A Algésiras, c'est bien autre chose l'on a
imaginé de secouer l'autorité du gouvernement
central; et, comme première conséquence de cette
indépendance, on a supprimé les droits d'entrée
sur les marchandises anglaises dont l'Andalousie
est déjà inondée au détriment des produits de l'in
dustrie espagnole.
La junte de Saragosse s'attaque directement
a la Reine Christine; et le gouvernement a reçu
le 16 de ce mois une demande formelle de la mise