JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
X" 3.819. Samedi, 0 Mai 1854. 37me année.
PROPAGATEUR,
- TÉRITtf ET JINTIfE.
On s'alouue Ypres, rue de Lille, 10, près la Grand
Place, et chei les Percepteurs des Postes du Royaume.
PHI DE L'A M* K EMEUT, par trlme«trc,
Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Un n° a5 c.
Le Propagateur paraît le ftftMEIll et le Ml ItC It ll> I
de chaque semaine. (liiNcrtionN 19 centimes la ligne.)
T??.SS, C Mai.
Un journal libéràlre de celle ville déco
che toute une bordée d'injures l'adresse
d'un honorable représentant de Louvain,
M. De la Coste, dont les droits la pen
sion, en sa qualité d'ancien fonctionnaire
public, viennent d'être validés par la
Chambre. Nous concevons fort bien que
nos prétendus libéraux, en veuillent M.
De la Coste, leur adversaire politique;
mais nous ne comprenons pas qu'ils atta
quent aussi violemment un acte dont MM.
llogier et consorts se trouvent seuls res
ponsables, puisque la mise la pension
de l'ancien gouverneur de Liège date des
premiers jours de leur gestion administra
tive. Quant M. De la Coste, il a fait
preuve en tout ceci d'un désintéressement
auquel les hommes impartiaux de toute
opinion devraient tenir rendre homma
ge. Car, bien que sa mise la pension
remontât 1847, il a généreusement re
noncé aux arriérés qui lui sont dûs en
conséquence.
Somme toute, nous engageons sérieu
sement noire homme, si toutefois les inté
rêts du fisc lui tiennent autant cœur que
ses antipathies politiques, chercher ail
leurs matière récrimination; se rappe
ler, par exemple, les 20,000 fr. requis par
le cabinet pour le splendide hôtel de M.
le gouverneur de Vrière, et où M. le gou
verneur a trouvé moyen de se ménager
tout le confort d'une habitation princière,
tel que serres et autres supertluilés. 11
serait fort naturel, ce nous semble, que le
confrère condamnât des dépenses aussi
luxueuses, d'autant plus qu'un de ses prin
cipaux patrons se fit gloire, assez récem
ment encore, d'avoir fait retirer par le
conseil provincial le maigre subside affecté
jusqu'alors l'entretien du palais épisco-
pal, dont l'état de délabrement approche
de la ruine.
Au surplus, nous ferons remarquer
l'organe de nos pseudo-libéraux qu'il a
bien mauvaise grâce de révoquer en doute
le désintéressement de quelques anciens
fonctionnaires du chef des pensions que
la loi leur assure, puisqu'en effet il est
généralement reconnu que si ces hommes
d'état, malgré leur capacité, dévouement
et leurs services, se sont vus enlevés dans
la vigueur de l'âge aux postes qu'ils occu
paient si dignement, ce ne fut point leur
propre demande, ce nous semble, mais
pour faire place aux coryphées de la poli
tique nouvelle et ces hommes dont la
soif de dignités et de lucre exigea leur
destitution ou leur mise la retraite.
M. Louis Vanheule, commis-greffier près
le tribunal de 1" instance de celle ville,
vient de passer, devant le jury combiné
de Liège-Bruxelles, le premier examen de
docteur en droit avec clislinctioti et mention
honorable.
On nous écrit de Poperinglie
Lundi dernier a eu lieu la réception de
Monsieur Van Merris d'Ydewalle, Lieute
nant du corps des SajM'urs Pompiers, de
retour de son voyage de noces, qui a été
très brillante. Lue grande partie de la po
pulation était sur pied ainsi qu'un grand
nombre d'étrangers que celle fête avait at
tirés. Le corps des Sapeurs-Pompiers mu
sique en tête est allé la rencontre de ces
estimables époux jusqu'à Zvvynlande où
plusieurs jeunes filless'étaieul également
rendues pour offrir des bouquets de lleurs
Madame son épouse. Immédiatement a-
près, le cortège s'est mis en marche ouvert
et fermé par une centaine de cavaliers; se
dirigeant vers leur demeure et ne rencon
trant sur leur passage que des rues éJégam
ment décorées et des maisons pavoisées,
partout ces dignes époux ont été salués
par des marques non équivoques des sym
pathies dont cette estimable famille jouit
juste titre Poperinghe. Les pauvres aus
si ont eu leur part cette fêle; outre une
distribution de pains faite aux indigents,
en général, un dinêr splendide a été don
né a tout le personnel des établissements
charitables des deux sexes que notre ville
possède et qui ne comptent pas moins que
cent cinquante individus. Le canon n'a pas
cessé de se faire entendre jusqu'à minuit
et la fêle s'est terminée par une illumina
tion.
La cour (Vappel de Bruxelles chambre)
a prononcé hier son arrêt dans la causé des
héritiers Nollet contre te représentant du
Doyen Neute l'un des derniers religieux de
l abbaye de Floreffe. Celte affaire importante
dont les débats avaient occupé la cour pendant
dix-huit audiencesprésentait juger une
question de Jidéicommis tacite ou de substitu
tion secrète qui formait le principal objet de
la discussion. L'arrêt que la cour vient de
rendre, sur Cavis conforme de M, le premier
avocat général Cloquetlereconnaît d'abord
la réalité, qu'on avait contestée aussi, des trois
testaments du Doyen de Thimêon.
Il reconnaît au fond la validité de l'institu
tion d'héritier que ces testaments établissent en
termes non équivoques il repousse d'après les
faits démontrés et tous les documents produits
au procès, les présomptions l'aide desquelles
on voulait, en dénaturant l'institution, mettre
arbitrairement sa place une autre disposi
tion. Il maintient en conséquence la volonté
du testateur tous ses effets, et confirme sur tous
les points le jugement du tribunal de C/tar-
leroi, qui avait déjà de son côté repoussé les
prétentions des héritiers légaux, lesquels ont
été condamnés l'amende et aux dépens de
l'instance d'appel.
Le projet de loi de crédit spécial de 9 millions
.10 département des travaux publics a été soumis b
l'examen des sections. Il a soulevé de nombreuses
observations que nous pouvons résumer en peu
de mots.
On s'est plaint de l'administration du chemin de
fer, on a émis le vœu que la dommission consulta
tive devînt permanente, que les sections qui ne
possèdent pas encore une double voie soient com
plétées.
Eu ce qui concerne le côté financier de ce projet
de loi, plusieurs membres ont interpellé le minis
tère sur ses intentions. D'après les explications
fournies en sections, la Chambre ne serait pas
saisie maintenant de propositions b cet égard. Pour
faire face au déficit extraordinaire et au découvert
permanent prévu sur les budgets futurs, un em
prunt combiné avec trois millions d'impôt serait
indispensable. Toutes les sections sauf la cin
quième, ont nommé leur rapporteur. La section
centrale est composée de MM. De Brouwer de Ho-
gendorp, Osy, Duuion, Venneire et de Man d'At-
tenrode.
La commission de 27 membres instituée par
arrêté royal du 6 avril dernier pour étudier les
questions relatives b l'amélioration des races che
valines a été installée le 2 de ce mois, a midi, par
M. Piercot, Ministre de l'intérieur, 'a l'hôtel du
ministère. Vingt-ciuq membres étaient présents.
La commission, après avoir composé son bureau
de M. le vicomte Desmanet de Biesme, sénateur,
président MM. le baron de Tornaco et de Piteurs-
Hiegaerts, sénateurs, vice-présidents, a décidé
qu'elle examinerait les questions soumises son
examen dans l'ordre indiqué dans la circulaire de
M. le Ministre de l'intérieur, et s'est occupée de la
première question ainsi conçue:
n Y a-t-il utilité élever, en Belgique, le cbe-
val croisé ou métis, propre 2 la selle ou au trait
léger, et cette utilité est-elle assez grande pour que
le gouvernement encourage cette branche d'in
dustrie
MM. Deby, directeur du haras, David et De
Naeyer, représentants, et le baron de Woelinout,
membre de la commission d'agriculture du Luxem
bourg, ont pris part la discussion sur cette pre
mière question, dout la solution a été renvoyée au
lendemain.
Avant-hier, après de nombreuses observations,
un vôte est intervenu; 22 voix contre 2 se sont
prononcées pour l'affirmative.
L'examen des autres questions soumises la
commission a été renvoyé au lendemain.
Une énorme pierre bleue a été trouvée placée
Sur les rails du chemin de fer, près de Forest. Il a
fallu deux personoes pour la transporter en bas de
la voie. On frémit quand on pense aux malheurs
que cet énorme bloc de pierre aurait pu ccca-