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JOURNAL D'YFRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
NOUVELLES DIVERSES.
J\o 3468.
Mercredi, 25 Décembre 1850.
34me année.
Le Progrès de cette ville n'a pas honte
de reproduire sans commentaires, ni re
serve les odieuses impostures qu'inventè
rent les protestants pour nuire la religion
catholique et pallier la grande apostasie
du 1G",C siècle. Il ne nous fallait pas de
ce trait caractéristique pour apprécier les
sentiments religieux de la rédaction du
Progrès; mais bien des dupes y trouveront
peut-être leur compte. Courage, Messieurs
du Progrès, un peu d'audace, de cynisme
même vous vaudra plus d'estime que toutes
ces contorsions de tartuffe dont vous êtes
si prodigues.
Le Progrès ne cesse de vanter ses bons
amis du théâtre de M. Ponnet. Nos saltim
banques, cependant, sont de bien pauvres
sires; tout le monde en convient: ils font
pitié; ce sont les moucheurs de chandelle
du théâtre de Bruges, déjà si pauvre lui-
même! Nous pourrions ajouter mainte et
mainte réflexions sur ce que la morale a
perdre ce genre de plaisirs. Or, le Pro
grès s'est constitué le chevalier d'honneur
de la bande: il a déjà rompu des lances
pour elle, et il en rompera encore Ce sont
des comédiens!
Ni l'Indépendanceni Y Observateur n'o
sent reproduire la proclamation de M. de
Breyne qui contient l'étrange lettre de M.
Rogier dont nous avons parlé. Ils se bor
nent une courte analyse de la proclama
tion et ne font aucune mention de la lettre
ministérielle.
Piougiraient-ils de l'œuvre de leur pa
tron
On écrit de Yilvorde, sous la date du
19 décembre Dans la nuit du mardi au
mercredi dernier, des malfaiteurs se sont
introduits dans notre église paroissiale et
y ont commis un vol considérable deux
calices et une couronne en argent de la
Sainte-Vierge sont devenus la proie de ces
voleurs qui ont également dévalisé tous les
troncs. La police, qui se livre des inves
tigations minutieuses, parviendra bientôt,
sans doute, se mettre sur les traces des
auteurs de ce vol audacieux.
Les malheureux se sont introduits dans
l'église par une fenêtre au moyen d'une
échelle qui se trouvait adossée au reverbère
du pont du canal et que le garde, sans
doute, avait négligé de rentrer. Deux ta
bernacles, celui du maître-autel et celui de
l'autel du St-Sacrement ont été brisés.
Dans le premier se trouvait une boîte ren
fermant quelques hosties qui avaient déjà
été volées et recueillies ensuite, dans un
coin du cimetière, dans la nuit du 22 au
25 juillet 1685. Cette boîte a été emportée
par les voleurs. Ils ont également pris un
ciboire en argent placé dans le second,
toutefois après avoir déposé les saintes
hosties dans le tabernacle.
Déjà ils avaient déplacé l'ostensoir, dans
le but sans doute de l'enlever, mais eu
égard la valeur minime de cet objet, ils
l'ont abandonné. Une clef en argent que la
sainte Vierge tenait en main, a été sous
traite également; enfin trois troncs ont été
dévalisés et les malfaiteurs ont emporté la
petite monnaie qui s'y trouvait renfermée.
Il n'est peut-être pas hors de propos de
rappeler ici quelques circonstances inté
ressantes concernant le vol de 1685. Ainsi
que nous l'avons dit plus haut, les hosties
avaient été retrouvées dans un coin du ci
metière et déposées dans une boite d'ar
gent où elles avaient été conservées jusqu'à
nos jours.
Pour réparer ce sacrilège, Alphonse de
Berges, alors Archevêque fie Malines, or
donna qu'une procession solennelle aurait
lieu. 11 voulut y assister lui^nême, accom
pagné de sou chapitre et des curés des en
virons. Un remarquait dans le cortège don
Anthonio de Agurto, gouverneur des Pays-
Bas avec sa suite et toutes }es autorités de
la ville. En commémoration de cet événe
ment,l'Archevêque voulut en outre qu'une
procession se fît tous les ans le 22 juillet,
et que ce jour fût consacré par les fidèles
l'adoration de N.-S. J.-C. dans le Saint-
Sacrement. Celte pratique religieuse est
encore observée aujourd'hui.
Ce fut la même intention qu'Alphonse
de Berges érigea le 2 août de la même an
née une archiconfrérie du Saint-Sacrement,
laquelle il accorda plusieurs privilèges
et indulgences partielles.
Au nombre des confrères se trouvent
inscrits plusieurs prélats, les abbés de tous
les monastères existantàcelte époque ainsi
que la plupart des personnages illustres de
ce temps. Cette confrérie a été confirmée
par le Pape Innocent XI qui lui accorda
plusieurs privilèges.
VÉRITÉ ET JUSTICE.
Ou s'abonne Yprès, rue de bille, 10, prés la Grande
Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume.
PRIT DE LUIM.V.VEHEIT, par trimestre,
Ypres fr 3. Les autres localités fr 3 5o. Un n° a5.
Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI
de oliaque.semaine. (Insertions l> centimes la ligne).
T?3iSS9 24 Décembre.
Samedi dernier Mgr l'évêque de Bruges a or
donné dans l'église du Séminaire 9 prêtres, dont
un recollet, 10 diacres, 10 sous-diacres et 21 mi
norés.
Le nommé De Zutler, berger 'a Denterghem,
a été assassiné dans la nuit du 19 au 20. On ce
connait pas encore les auteurs de ce crime.
On lit dans la Patrie de Bruges
Un malheur déplorable et qui fait dans notre
ville une douloureuse sensation est arrivé cette nuit
(23). M. Herreboudtcommis chez MM. les frères
Du Jardin jeune homme d'un caractère charmant
et d'une conduite exemplaire, s'est noyé hier, vers
9 heures du soir, en tombant dans l'eau du grand
caDal, près du pont des Carmes. On croit que ce
cruel accident a pour cause l'épais brouillard qui
hier enveloppait notre ville et dont l'obscurité
était augmentée encore par l'absence de toute lu
mière publique au moment de la catastrophe tous
les reverbères venaient d'être éteints.
Une commission vient de partir de Lille
se rendant en Belgique, a l'effet de recuillir des do
cuments sur une question de douane actuellement
pendante, et relative l'importation en France des
toiles écrues. Cette commission est composée de
trois membres, un délégué de la chambre de com
merce de Paris, un délégué de la chambre de com
merce de Lille, et un délégué du ministère de l'a
griculture et du commerce.
Un atelier d'ajustement a été incendié et
détruit dans la station de Fives, Lille.
On lit dans un journal de Tournay: Le
parquet de Tournay a fait une nouvelle descente
lundi dernier au vieux château de Bury, l'effet de
faire vider les étangs, dans l'espoir d'y trouver des
pièces de conviction du crime. Cette opération com
mencée lundi, s'est continuée plusieurs jours sous
la surveillance et la direction de M. le juge de-paix
du canton de Péruwelz. Nous ignorons le résultat
de ces recherches.
On lit dans le Journal des Flandres On
nous écrit de Bruxelles, que le Ministre de l'iuté-
rieur est sérieusement indisposé. Hier on redoutait
un coup'de sang, et on a dû lui appliquer quel
ques remèdes afin de prévenir de plus funestes
suites.
A Namur la concurrence de la viande a bon
marché extra-muros est telle que vendredi der
nier, deux bouchers de la ville n'ont pas abattu, et
se sont pourvus chez leurs confrères pour servir
quelques pratiques importantes.
On lit daus la Gazette de Nivelles L'é
tat de Sophie Bornai n'a guère changé depuis huit
jours; mais celui de sa sœur Euphrasie s'est con
stamment amélioré et est des plus satisfaisants.
Bornai est resté, depuis huit jours, tel que nous
avons dit la semaine dernière. Il est faux qu'il ait
voulu mettre fin ses jours par strangulation, ainsi
qu'on en a répandu le bruit.
La justice est saisie, en ce moment, de l'in
struction d'une grave et mystérieuse affaire qui,
malheureusement, acquiert tous les caractères d'un
drame fort lugubre. On suppose qu'un assassinat a
été commis tout récemment Bruxelles ou aux envi
rons; la victime n'est pas retrouvée et l'auteur
présumée du crimesi crime il y a, se trouve sous
les verroux depuis trois jours.
On lit dans le Journal du Havre:
Le Franklin nous apporte la triste nouvelle
de la perte totale, en mer, du steamer h hélice He
lena Sloman, qui desservait la ligne transatlan
tique de Hambourg New-York, touchant Sout-
hampton. Sur les 180 personnes, équipage et pas
sagers, qui se trouvaient a bord, 175 ont pu être
recueillies par le paquebot voiles Devonshire,
capitaine Hovey, de la ligne de New-York a Lon
dres; cinq se sont malheureusement noyées pen
dant le transbordement, un coup de tangage du