JOURNAL D'YFRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
J\o 3457.
34me année.
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et qu'il soit fait droit aux justes réclama
tions de nos cultivateurs et éleveurs de
bétail.
Partout la campagne l'on entend ex
primer des plaintes au sujet de l'avilisse
ment extrême où sont tombés les bestiaux.
A l'état actuel des choses, les éleveurs
se trouvent constitués en perte et c'est
peine encore s'ils peuvent se défaire des
bestiaux qu'ils engraissent. Cette situation,
il est incontestable, doit causer un grand
préjudice au travail agricole. Privés des
bénéfices que rapportait antérieurement
l'élève du bétail, les cultivateurs auront
delà peine s'acquitterde leurs fermages;
les éleveurs renonceront une industrie
qui ne leur produit aucun avantage, et les
engrais manqueront pour la culture des
terres.
Les consommateurs de leur coté, ne
profitent aucunément du bas prix auquel
se vendent les bestiaux mais eux aussi, ont
quelque raison de formuler des plaintes,
car la viande de boucherie continue être
détaillée aux mêmes prix que cî-devant.
A la vue des perles qu'essuye une in-
dustrieaussi précieuse que l'élève du bétail,
pertes qui mènent la ruine de l'agricul
ture nous ne pouvons comprendre com
ment le ministère actuel dont la moindre
promesse faite au nom du libéralisme était
de sauver le travail agricole et de proléger
l'agriculture, ne prend aucune mésure pour
faire cesser des plaintes très légitimes, et
pourquoi il ne consacre quelques heures
étudier la cause essentielle de l'avilisse
ment dont il s'agit.
Pour nous, nous l'avons déclaré il a bien
du temps, il nous semble qùé l'importation
presque libre du bétail hollandais cause un
tort sensible nos éleveurs. Le ministère,
de son coté, ne partage point notre ma
nière de voir. Car malgré la pénurie du
trésor, le cabinet Frère-Kogier voulait af
franchir de toute espèce de droits l'intro
duction du bétail étranger et ce n'est pas
sans peine que les amis de l'agriculture
sont parvenus obtenir les droits déri
soires qu'on perçoit actuellement. Sous
prétexte de libéralisme et de fidélité aux
principes de la science économique, M.
Frère et ses collègues proposaient l'aboli
tion de toute espèce d'impôt douanier.
Quand on prélève, l'entrée des villes
une lourde contribution sur la viande et
sur le pain, on a mauvaise grâce de qua
lifier de mesure rélrogade et cléricale la
perception d'un droit .protecteur sur le
bétail étranger.
Au fond, nous désirons que la législa
ture s'occupe de cette question importante
On lit dans le Journal de Cliarleroi:
Quelques personnes de notre ville ont
eu la pensée d'acheter quelques bêles et
de les faire abattre afin de constater d'une
manière irrécusable, le prix de revient de
la belle viande dans notre ville. Cette idée
a été mise exécution la semaine dernière,
lieux belles bêtes ont été achetées et abat
tues, et tou» frais comptés, y compris le
droit d'entrée en ville que nos bouchers
présentent comme la seule^cause du prix
élevé auquel ils vendent leurs marchan
dises, la viande de première qualité ne
revient ces personnes qu'à vingt-deux
centimes le demi-kilog., et«celle de moin
dre qualité qu'à dix-huit centimes
Les sentiments chrétiens que M. le co
lonel De Coenens a manifestés dans sa
maladie avec cette franchise militaire qui
ne connait pas d'hésitations ni de ména
gements timides, ont édifié tous ceux qui
s'en approchaient. Plusieurs fois sa de
mande il a reçu la sainte communion.
Sentant sa fin prochaine, il fit avec un
accent de profonde conviction la plus tou
chante profession de foi. On aime voir
une telle mort terminer une carrière ho
norable dont M. le major Chautin a fait
connaître les détails intéressants dans l'al
locution suivante, prononcée sur la tombe:
Messieurs et Frères dArmes,
La mort vient de nous enlever un vieux
soldat noble débris de cette grande et im
mortelle armée de l'Empire, dont bientôt
il ne restera plus que l'histoire de ses hauts
faits. Le Lieutenant-Colonel pensionné
Baron De Coenens, chevalier de l'ordre de
Léopold, naquit Bouvines (INamur) le
25 Uclobre 1793. 11 entra comme élève
l'école de Saint Cyr en 1811. Promu au
grade de sous-lieutenant sa sortie, il fut
désigné pour servir au 27°,e régiment d'in
fanterie légère avec lequel il fit la campa
gne de 1813 en Saxe, et assista aux mé
morables batailles de Lutzen, Bautzet et
Wurschen. A cette dernière il fut nommé
lieutenant sur le champ de bataille. Moins
heureux la funeste journée de Culm le
22 Août 1813, il resta blessé au pouvoir
de l'ennemi, et fut conduit prisonnier dans
la Crimée. Kentré dans sa patrie la fin
de 1814, il fut admis avec son grade dans
l'armée des Pays-Bas. Capitaine en 1815
les événements de 1830 le trouvèrent re
vêtu de ce grade, et comme tel il offrit sans
hésiter ses services la Belgique indépen
dante, qui le nomma major. Le Roi, pour
le récompenser, le fil en 1836 chevalier de
son ordre. Lieutenant-colonel en 1858, il
était arrivé son apogée, au nec plus
ultrà de sa carrière militaire. Belge, et
vieux soldat surtout, il devait partager
avec tant d'autres les faveurs de l'oubli.
Admis la retraite en 1848 après dix ans
de grade, et plus de quarante*ans de ser
vice, il n'en devait pas jouir longtemps. La
maladie qui le minait, et dont lui-même
prévoyait la fin, l'a enlevé trop tôt aux
tendres soins d'une epouse qui lui était si
sincèrement dévouée, sa famille et ses
amis. Il est mort chrétiennement résigné,
car sa conscience pouvait lui faire envisa
ger sans crainte cette vie future en laquelle
il avait foi.
Qu'il repose en paix, en attendant la
félicité qui nous est promise.
Adieu Colonel, adieu mon vieux cama
rade, adieu!
-,
VÉRITÉ ET JUSTICE.
On s'abouue Ypres, rue de Lille, 10, près la Grande
Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume.
PRIX DE I tnOWEMEIT, par trimestre,
Ypres fr 3. Les autres localités fr 3 5o. Uu n° a5.
Le Propagateur parait le-SIR EDI et le MERCREDI
de chaque semaine, (insertions 19 centimes la ligne).
7PB.SS, 16 Novembre.
du bas prix des bestiaux et de la cuebté
de la viande de boucherie.
O&g-O- J Cf l
Keirsbilck vient de faire les aveux les plus
complets sur le triple assassinat de Zuyenkerke.
Avant-hier, dans un interrogatoir qui a duré
plusieurs heures, on a fait comprendre a l'accusé
qu'en présence des charges accablantes qui pesaient
sur lui, il ne lui restait plus qu'à avouer sincère
ment son crime, pour tâcher de mériter par son
repentir la pitié des hommes; on a fait enfin un
appel tous les bons sentiments qui peuvent lui
être restés. Il s'est retiré, profondément ému, ne
répondant plus toutes les observations que par
son silence ou en disant de temps autre: C'est
malheureux, ce n'est pas moi gui l'ai jait.
Hier matin il a commencé faire des révéla
tions; dans un autre interrogatoire qu'on lui a fait
subir l'après-midi, il a complété ses aveux en dé
signant son beau-père Van Troyecomme son com
plice. Le soir encore, MM. Maertens, procureur
du Roi, Vercauteren, juge d'instruction, et Boury,
commis-greffier, se sont rendus sur les lieux du
crime, accompagnés de l'accusé; il a indiqué l'en
droit où l'argent, provenant du vol qui a suivi
l'horrible assassiuat, avait été caché par lui-même
au milieu d'une pièce de terre, près de la ferme
Van De l'utte, immédiatement après le crime.
Keirsbilck a ensuite demandé avoir une der
nière entrevue avec sa mère, ce qui lui a été ac
cordé. La scène a été des plus touchantes.
En retournant, l'accusé paraissait content de lui-
même. Il a demandé avoir quelque chose de plus
manger que sa ration ordinaire. [Patrie.)
Au début de la séance de la Chambre des Re
présentants, présidée par M. Desoer, doyen d'âge,
M. le président a donné lecture d'une lettre de M.
Desmaisières, qui demande la Chembre une en
quête contradictoire l'enquête faite par des agents
du gouvernement, qui représente les électeurs de
l'arrondissement de Dixmude comme ayant em
ployé en faveur de M. Desmaisières des leutatives
de violence et de fraude. M. Desmaisières se montre
d'autant plus surpris des griefs opposés son élec
tion, qu'il a été prendre connaissance des procès-
verbaux de cette opération le 20 septembre dernier,
dans les bureaux de la 1" division du département
de l'intérieur, et qu'il n'a vu, dans aucune des
pièces qu'il a inspectées avec soin, la moindre