JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
J*> 3448.
34me année.
TPPLES, 16 Octobre.
MONUMENT NATIONAL.
Dans toutes les villes, dans tous les bu
reaux des journaux une souscription est
ouverte l'effet d'ériger un Monument
la REINE B1EN-AIMÊE que la Belgique
vient de perdre.
Dès aujourd'hui nous nous associons
ce témoignage de la' piéténationale et nous
aussi, nous ouvrons une souscription dans
noire bureau.
En adoptant cette mesure nous ne faisons
que correspondre aux vœux de nos conci
toyens. Tout nous le dit, leur générosité
et leur patriotisme ne failliront pas en
cette circonstance.
La perle irréparable qu'éprouve la Bel
gique dans la personne de sa Reine bien
aimée ne pouvait manquer d'exciter dans
tous les cœurs les regrets les plus poi
gnants, et d'imposer au pays entier un
large tribut d'amour et de reconnaissance.
Image fidèle et vivante des qualités émi-
nentes et des vertus sublimes qui immor
talisèrent les Isabelle et les Marie-Thérèse
la princesse que la Providence vient d'ap
peler lui un âge où la vie n'est qu'un
sujet d'espérance, par sa conduite toute
édifiante et marquée de toutes sortes de
bienfaits su emporter audelà de sa tombe
les témoignages les plus vivaces d'amour
et les bénédictions de tout son peuple.
Que de sanglots que de prières montèrent
au ciel tant qu'il était donné d'entrevoir
un rayon d'espérance pour la conservation
de notre bonne Reine! Quel concert lu
gubre de pleurs et de lamentations ne se
forme point aujourd'hui autour du dépôt
précieux que renferme l'Église de Laeken!
Que de vœux que de prières, que de saints
sacrifices surtout ne s'offrent sur toute
l'étendue de notre territoire pour le repos
de l'âme de celle que le ciel probablement
déjà compte parmi ses élus. Les villes de
premier rang ont pris l'initiative, pour
célébrer des services pour la Reine; les
cités secondaires l'envi imitent ce noble
exemple. Voulant payer aussi la dette de
sa reconnaissance et de son amour envers
la Reine Louise-Marie, l'autorité commu
nale de notre ville vient de porter la
connaissance publique, qu'un service fu
nèbre sera chanté, en l'Eglise paroissiale
de S' Martin, Jeudi i7 courant, 10 heu
res du malin. Nous nous empressons de
nous faire l'organe de cette louable réso
lution, persuadés que la ville entière y ap
plaudira et que s'associant la douleur
publique, Vpres tout entière voudra par
sa présence l'office prouver que chez
elles comme partout ailleurs, le pauvre
comme le riche, le soldat comme le prêtre
porte gravé dans sa poitrine, l'immortel
nom de notre sainte Reine Louise-Marie.
Sont soumi<à la réélection aux comices
prochaines (1851), Messieurs les conseillers
de la régence
Vandenpeereboom, Alphonse;
Vandermeersch, Gérard;
Boedt, notaire;
Legravrand, Martin; i
Smaelen, Martin;
Merghelynck, Ernest;
Annoot, Louis.
Dès les premiers jours de la semaine
passée une neuvaines'était ouverte l'église
S'-Jacques, l'effet d'obtenir du ciel le
rétablissement de la santé de la Reine. A
la nouvelle de ,son trépas si prompt, elle
s'est continuée pour le repos de son âme.
Au collège S'-Vineent des prières furent
dites dans la même intention dès les pre
mières nouvelles inquiétantes.
On vient de découvrir enfin le véritable
auteur du vol commis au préjudice de la
veuve Bossaert, et dont il a été question
dans notre dernier n°. Cest la nommée
Hortense Creus, fille d'un employé de la
poste, qu'un second tour d'escroquerie a
aécidemment trahie. On tremble, alors
qu'on se rappelle de combien peu a dé
pendu la condamnation de Barbe Seghers,
malgré son innocence.
La commune de Zonnebeke vient d'être
le théâtre d'un de ces innombrables mal
heurs qu'entraîne l'imprudence. Un jeune
enfant de l'auberbe la Maison Commune en
jouant avec des charbons enflammés s'est
horriblement brûlé et n'a survécu que peu
d'heures cet accident.
DISCOURS
PRONONCE PAR Mr VANDECASTEELE.
Messieurs
Vanwotergem, Jacques, naquit h Lange-
marck le 27 Mars 1789.
Vanwotergem remarqué par ses chefs pour
son activité son zèle, et son intrépidité sur les I
champs de bataillefut en 1811 nommé brigadier
et en 1812 reçut les galons de maréchal-des-logis.
Vanwotergem que le très haut vous reçoive
parmi ses éluset recevez ici au bord de la tombe 1
les derniers adieux de tous vos camarades, de tous
vos amis. Adieu Vanwotergem Adieu
VÉRITÉ ET JUSTICE.
On s'a bon ne Ypres, rue de Lille, 10, près la Grande
Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume.
PRIX DE L'ABOSXEMENT, par trimestre,
Ypres fr 3. Les autres localités fr 3 -5o. Un n° a5.
Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine, (insertions 19 centimes la ligne).
Nous venons d'apprendre que la Chambre de
Commerce de cette ville a voté une adresse au Roi,
pour lui exprimer ses sentiments de condoléance
sur le malheureux événement qui vient de plonger
la Belgique entière dans le deuil et dans la déso
lation.
Dimanche jour de la réunion mensuelle des
anciens frères d'armes de l'Empire Français, leur
salle était toute tendue de noir et le fond repré
sentait une chapelle ardente, en signe de deuil
pour la mort de la Reine.
De tels sentiments font honnenr h cette Société
et prouvent combien nôtre bonne Reine était
universellement aimée.
Vendredi t 1 c' la Société des anciens frères
d'armes de l'Empire Français a rendu les derniers
devoirs un de ses membres, le nommé Vanwo-
tergem, fermier h S' Jean; malgré un temps des
plus désagréables la Société se trouvait 10 heures
sur les lieux.
A peine quelques jours se sont-ils écoulés que
nous avons rendu les derniers devoirs a un de nos
frères, que déjà nôtre Société se voit appelée a
recommencer une si touchante cérémonie.
Aujourd'hui nous accompagnons sa dernière
demeure les restes d'une de ces vieilles gloires
militaires, d'un de ces débris dont l'histoire par
lera avec respect, nous accompagnons dans ce j
lieu de deuil un de ces hommes qui fut jadis I
l'admiration de l'époque; soldat intrépide et cou
rageux l'honneur fut pour lui un culte et le dé
vouement un devoir, un de ces hommes enfin qui
après avoir mené dans sa jeunesse la vie d'un
héros, s'est rendu dans ses foyers pour y mener
une vie dure et laborieuse, et y finir ses jours en
vrai soldât laboureur, réputé bon père de famille,
et s'attirant l'estime de tous.
Conscrit de l'année 1809, la même année la
patrie réclama ses braset il fut incorporé au
16* Rég' de Chasseurs cheval qui fut désigné
pour l'Allemagne. 11 fut de ceux qui furent re
tranchés dans l'Ile Lobanet qui n'en sortirent
que pour se rendre immortel en prenant le village
de Wagram, qui donna son nom a la campagne,
et rentra avec son Rég1 victorieux dans Vienne
pour y goûter pendant quelques mois de la plus
belle époque de l'Empire, il y fit partie de ces
cent mille hommes qui par leur bravoure, leur j
tenue, et leur discipline, firent l'admiration de
l'Europe entière.
S'il a été témoin de nos plus belles gloires
militaires, il a vu aussi les jours de deuilde tris
tesse, et de misère l'année 1812 son Rég' reçut
ordre de se rendre en Russie et fut désigné pour
l'avant garde, après avoir parcouru ces contrées!
stériles et s'être trouvé quelques lieux audessus de
Moscou l'ordre de retraite donné il fit partie de
l'arrière garde, et fut un de ceux qui virent l'in
cendie de cette ville jamais néfaste pendant
plusieurs jours inquiété par les Cosaques son Rég'
dut faire face h l'ennemiqui mainte fois n'eut
qu'à se repentir de sa témérité, devant cette intré
pide phalange; dans cette campagne il fut couvert
de blessures car il reçut 7 coups de lances.
En 1813 il fit les campagnes de Saxe, de Dresde,
et de Leipzig, où il reçut un coup de feu au bras
gauche, dans la même année il reçut un coup de
feu Hanneau.
Voilà MM. l'homme que nous pleurons aujour- I
d'hui! Voilà les restes de celui que j'appellerais
un brave! Voilà MM. un de ceux qui sans nul
doute la postérité donnera le nom de héros!
La dépêche suivante a été adressée par M. le
Ministre de l'intérieur au général en chef, inspec
teur général des gardes civiques du Royaume: