JOURNAL D'TPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
No 3437.
34me année
VÉniTi: ET JUSTICE. -T
Les données financières que nous em
pruntâmes au Pliare, l'effet de prouver
les gaspillages ruineux de l'administration
Frère-Kogieront donné lieu entre ce
journal et le Progrès d'Ypres une polé
mique qui n'est guère sans intérêt pour
les contribuables.
Voyons; de quoi s'agissait-il?
A l'appui d'un exposé clair, et d'additions
justes le Phare démontra que le découvert
du trésor existant cette heure s'élevait
la somme de 105 millions de francs.
Effrayés de l'énormité du vide de la
caisse publique, et convaincus de l'impor
tance qu'attachent nos lecteurs la ma-,
nière dont les affaires sont conduites par
ces hommes dont la politique soi-disant
économe devait porter bonheur toute la
famille Belge, nous nous empressâmes de
reproduire l'article de la feuille Bruxel
loise, où notre situation se trouvait dé
peinte sous les couleurs les plus justes et
les plus naturelles.
Le Progrès dévoué, et pour cause, au
Colbert du libéralisme se fâcha tout rouge
de notre audace. Cependant, ce fut moins
sur nous que sur le Phare que ce journal
décocha les traits de sa colère.
Un article publié par les scribes voltai-
riens d'Ypres, traita de madrés les écrivains'
du Phare dont tout le monde doit recon
naître l'indépendance et la franchise. Ce
fut l'aide de cette massue de singulière
espèce que le Progrès crut avoir assommé
ses adversaires. Il fut trompé dans son at
tente; de même que nous ne nous sentons
aucunement blessés quand le Progrès,
défaut d'argumentations victorieuses, nous
lance les épithètes de Jésuites, de sectaires
(Tinigo, de Baziles, de rétrogrades dobsca-
rantins, voire même de renégats et de par
tisans de la dime, de l'influence occulte et de
la main-morte, de même les rédacteurs du
Phare se rièrent des balourdises, et des
compliments de bas aloi de l'organe des
soi-disant libéraux écrivassiers d'Ypres,
serviteurs dévoués du ministère, et insé
rèrent dans leurs colonnes un second ar
ticle, prouvant au Progrès, comme deux et
deux font quatre, que M. Frère, le fameux
apôtre d'économie traînait derrière lui une
petite queue, de 105 millions de découvert.
Le Progrès, se voyant autrement attaqué
dans ses retranchements que par l'arme de
la grossièreté et du sarcasme, ne sut mieux
faire que de battre en retraite et de laisser
M. Frère lui-même la tâche de sa défense.
Le ministre des finances vient de s'acquit
ter d'une manière merveilleuse du soin de
sa justification.
Ordre vient d'être donné par ce fonc
tionnaire ci-devant abonné au Phare, de
ne plus lui envoyer ce journal, avec défense
de le recevoir l'avenir.
N'en déplaise M. le Ministre nous trou
vons sa susceptibilité bien grande, et le;
moyen choisi pour se tirer d'affaire avec
un journal peu digne d'un Ministre. Si les
allégations faites étaient en dehors de la
vérité; si les chiffres du Phare étaient in
exacts et ses calculs erronés, M. Frère n'a
vait-il sa disposition les colonnes du
Moniteur, pour se défendre. A défaut de
cette voie; la plume du juif hollandais qui
clabaude dans le Journal de Liège, et l'offi
cine puante du Progrès d'Ypres n'âuraient-
elles pas acceuilli avec jubilation les pièces
justificatives? f
Une autre considération surgit du mode
de procéder du ministre des finances
l'égard du Journal le Phare; si le tableau
de la situation du trésor était tracé sous
des couleurs trop sombres, si la caisse de
l'État est moins dépourvue qu'on l'assure,
ne restait-il d'autre argument faire valoir
par M. Frère, que de réfuser un Journal
auquel il avait accordé les honneurs d'un
abonnement? En renonçant au projet de
frapper les successions en ligne directe;
en disant adieu la résolution prise d'im
poser le tabac, et d'augmenter les contri
butions foncières mieux qu'en brusquant
le Phare, Monsieur le Mibistre eut prouvé
ce sembleau pays, que les finances sont pros
pères qu'en pensez-vous, contribuables?
La presse de Louvain qui déjà s'est oc
cupée plus d'une fois de l'incompréhensible
apostasie politique dont M. Schollaert, vient
d'avoir donné lé spectacle, aux élections
dernières, constate aujourd'hui que l'ex-
professeur, assiste aux exercices du Culte
Anglican, qui ont lieu la Chapelle S1 An
toine. Témoins de l'affligeante faiblesse de
principes qui caractérise M. Schollaert dont
la plume hier encore prit noblement la dé
fense de la religion catholique, l'Université
de Louvain peut se réjouir de ne voir point
revêtu de là prêtrise celui dont elle déplore
aujourd'hui l'égarement. Schollaert quel
qu'il soit ne sera que Schollaert. S'il avait
appartenu au Sacerdoce qui sait si dans
lui nous n'eussions compter un Lamen
nais ou un Gioberli
Les nouvelles sont aux incendies. Jeudi
il en a éclaté quatre en ville, mais heureu
sement rien de sérieux. D'abord un sinistre
se déclarait chez un boulanger rue de Dix-
mude, puis le feu avait pris avec quelque
iuiensilé chez M. Dewilde-Vergeelsooue,
brasseur. Vers le soir, la foule accourait,
attirée par uu nouvel accident chez Mme
la veuve Donny-Vandaele, rue au Beurre.
Près de miuuit, la cloche d'alarme annon
çait que l'élément destructeur avait reparu
menaçant la demeure de Mma Donny: en
quelques minutés les pompiers, des mili
taires, de nombreux gardes civiques et des
bourgeois étaient sur pied.: Déjà on avait
commencé déménager dans la maison
voisine, mais les prompts secours eurent'
bientôt dissipé toute inquiétude. Ainsi en
somme) le (dommage des quatre laccidents
de la journée: a été insignifiant. Quatre
incendies en un jour sont un événement
fort extraordinaire: on eut bientôt cru
quelque tentative catilinienne, si l'ffn ne
savait qu'il n'y a point de socialistes parmi
nous. Ajoutons que sans beaucoup de vi
gilance et d'empressement, des conséquen
ces graves auraient pu être déplorer.
On lit dans l'Emancipation:
Une commission composée d'un membre
de chacune des chambres de commerce de
Courtrai, d'Ypres et de Bruges, doit arriver
Bruxelles sous peu de jours. Ces délégués
ont pour mission de constater sur les lieux
les avantages que pourrait présenter le
nouveau métier tisser la toile, inventé
par MM. Ernotte et Van Assche. 'Pflt
,:.irIIbM nBspil (Sancho.)
aiBBQi-i
On prétend que Louis-Napoléon s'est
montre furieux de ce qui se passait Wies-
baden et en vérité s'il faut en croire les
détails qui nous arrivent de tous côtés les
légitimistes pendant leur séjour auprès du
comte de Chambord ont affecté de consi
dérer leur triomphe comme certain et on
traite la nation française comme si elle ne
Kouvait pas faire autrement que de se jeter
ientôt entre les bras de la légitimité.
Oïl s'abonne Yprès, riie de Lille, 10, près la Grande
Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume.
PRIX DE f/AHOWEMEAT. par «rlmentre,
Ypres fr 3. Les autres localités fr 3 -5o. Un n° 25.
Le Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine (insertions 19 centimes la ligne).
7PF.ES7 Septembre.
Le PROGRÈS, le PHARE et M. FRÈRE.
-MMOKt-
Le Journal d'Anvers affirme, et VIndépen
dance reconnaît le fait exact, que le gouverne
ment fait enseigner la gymnastique aux jeunes
détenus envoyés dans les écoles de réforme. Il fîfut
avouer que l'idée est excessivement heureuse. Ap
prendre des jeunes gens qui ont l'instinct du vol
ou de l'assassinat les moyens dp consommer leurs
délits avec toute l'adresse et l'agilité possibles
veiller h ce que des maîtres, payés par l'Étatleur
enseignent l'art d'échapper a l'œil de la police,
c'est une de ces innovations dont la politique nou
velle était seul capable. Que voulez vous M. Frère
croit, avec Louis Blanc et lesaulres socialistes, au
droit au travail pour être conséquent avec lui-
même il doit désirer qu'on mette chacun a même
de vivre de son état, son état soit-il de de'irousser
les passants ou d'escamoter adroitement leur bourse.
Le Moniteur de ce jour contient, dans sa partie
officielle, les statuts de la banque nationale insti
tuée par la loi du 5 mai dernier, ainsi que l'arrêté
dénomination des directeurs et du vice-gouverneur.
Cet arrêté complète le personnel de l'adminis
tration, le gouvernement de la banque ayant été
nommé par arrêté du 12 août.
L'installation de la banque aura lieu aussitôt que
l'administration aura pris les mesures d'organisa
tion qui doivent précéder la mise en activité de
l'établissement. si
PARIS3 septembre.