JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
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No 3435.
34mc année.
7??.2S, 31 Août.
Combien de fois déjà le pseudo-libéra
lisme n'a-l-il menii ses pompeux mani
festes; combien de fois le masque religieux
dont il se couvre, n'a-t-il trahi sous mille
déchirures la lèpre d'impiété qui le ronge?
Rien que l'étrange obstination qui dans
toutes ses inimitiés el ses haines lui fait
envelopper constamment l'autorité ecclé
siastique et le pouvoir religieux; qui fait
qu'à ses adversaires politiques il impose
le nom de parti clérical, de journaux de
Yépiscopat; rien, disons-nous, que cette
manie démontre l'évidence quels sont
les objets réels de son ardente colère.
Déjà plusieurs reprises nous dévoilâmes
les écarts anti-catholiques du parti libé-
raliste et en particulier de son organe
parmi nous. L'exposition de ses actes et
de ses discours nous suffit cet effet. C'est
ainsi que dans son dernier n° le Progrès
ne craint pas d'avancer qu'un évêque per
çoit son traitement (indemnisation, comme
personne n'ignore, des biens confisqués
par l'Etat sous le gouvernement français)
rien qjue« pour se nourrir convenable-
ment, être hébergé aux frais de la pro-
vince, sans que sa besogne ait la moindre
utilité.
Devant une impudence et une brutalité
de langage aussi effrénées, le silence du
mépris est l'unique réfutation qui ne soit
pas injurieuse au prélat illustre, objet de
cessarcasmesorduriers. Cependant dans
l'intérêt de notre cause et pour son propre
honneur, il nous serait agréable de ren
contrer constamment dans la feuille libé-
riste une franchise de langage digne de ce
curieux échantillon. Au besoin elle servi
rait corroborer les importantes révéla
tions fournies par Y Univers, où les tendances
despotiques, les rêves de monopole du ca
binet en matière ecclésiastique se trouvè
rent percés jour, au grand ébahissement
du parti et de ses dupes fidèles.
MORT DE LOUIS—1*111 LIPPE.
VÉRITÉ ET JUSTICE.
On s'a bon ue Yprès, rue de Liile, 10, près la Giande
Place, et chex les Percepteurs des Postes du Royaume.
PRIX DE L^IKOVXEIIENT, par trimestre,
Ypres fr 3. Les autres localités fr 3 5o. Un u° a5.
Le Propagateur paraît le «SAMEDI el le MERCREDI
de chaque semaine (insertions 19 centimes la ligne).
Nous trouvons dans l'Observateur les lignes
suivantes:
L'organisation de l'enseignement moyen paraît
devoir être ajournée une année. Si nos rensei
gnements sont exacts, le gouvernement ne nom
mera, cette année, que les préfets des études, en
réservant les autres nominations pour l'année pro
chaine.
Le Journal de Liège est le seul organe du parti
ministériel qui ose désapprouver le secours de
2,5oo fr. donné un écolier sans diplôme pour
voyager en Amérique. Encore est il permis de
croire que ce journal se serait abstenu de blâmer
cet acte si le scandale qu'il a produit a Liège n'avait
reudu le silence impossible.
Nous lisons encore ce matin dans la Tribune
On nous rapporte, comme un fait certain,
quoique l'arrêté royal n'ait pas encore paru dans le
Moniteur, que M. Capitaine père est nommé ad
ministrateur de la baiique nationale. Appointe
ments 6,000 francs et une moyenfie de deux mille
francs pour tantième dans les' bénéfices. Est-ce
assez?
Qui donc s'était permis d'avancer que les pri
vilèges étaient incompatibles avec la politique
nouvelle?
DESINTÉRESSEMENT DE M. DE HAUSSY.
M. Rogier qui craignait de compromettre une
croix d'officier de l'Ordre Léopold, en l'attachant
sur la poitrine de M. le docteur Graux, l'une des
illustrations médicales du pays, vient d'affubler de
cette distinction, réservée aux mérites incontestés
ou aux hommes d'élite, l'une des plus lourdes
nullités qui aient jamais désopilé la rate des spec
tateurs de nos discussions législatives.
M. de Haussy, ce Bridoison judiciaire, ce labo
rieux diseur de banalités, ce grotesque ministre
dont l'élocution nous rappelait toujours des gros
sons s'échappant péniblement d'une tirelire; M. de
Haussy, cette colossale nullité, dont M. Frère a
voulu se défaire, parce qu'il jetait le ridicule sur le
banc des ministres, par son éloquence grotesque et
sa mimique de bègue fermant les yeux pour finir
une phrase, M. de Haussy enfin vient d'être nommé
officier de f Ordre Léopold!
Ce n'est pas tout, et un libéra^ ne s'arrête pas
aux viandes creuses de la vanité. Avant de se sé
parer de son portefeuille et de son ministère, où il
a laissé les,traditions les plus joviales, M. de Haussy
s'est fait donner la place de directeur de la Banque
nationale, avec quelque chose comme quinze mille
francs d'appointements.
Quels hommes et comme leur génie sonple et
universel se plie et s'adepte a tout Voilà un gail
lard qui, après avoir fait oublier d'Aguessau la
justice, va se donner l'agrémeut d'enfoncer Colbert
aux finances!
Ce n'est que sous la politique nouvelle qu'on
rencontre ces Pics de la Mirandole, ferrés sur le De
omni re scibili et quibusdam aliis. On aurait
mis M. de Haussy l'Observatoire, qu'il aurait pris
les 18,000 fr. de M. Quetelet avec le même hé
roïsme patriotique qu'il vient de déployer en se
laissant trausforraer en financier, pour débarresser
M. Frère de sa grotesque présence Sancho
irOOOrg.i—
On lit dans le Standard du 26 août
On a reçu ce matin en ville la nouvelle de la
mort de Louis-Philippe, décédé Richmond où il
se trouvait depuis quelques jours avec sa famille.
Le prince exilé souffrait dans ces derniers temps,
et même depuis son abdication, d'une grande fai
blesse nerveuse, causée sans doute par les secousses
que ces événements ont dû faire éprouver son
organisation. Vendredi la maladie empira telle
ment qu'on crut devoir appeler autour de lui les
membres de sa famille; malgré les soins les plus
affectueux et les secours empressés de la science,
le royal malade s'est éteiut rapidement et a expiré
ce matin huit heures et demie.
La nouvelle est arrivée ce matin a Londres où
elle a inspiré les regrets les plus profonds.
Le même journal ajoute les détails suivants qu'il
tient, dit-il, d'une correspondance respectable
S. M. le Roi Louis-Philippe est mort ce matin
26 août Richmond. Le Roi avait été averti de son
état hier matin de bonne heure, en présence de la
Reine il reçut avec calme cette triste nouvelle, et
fit aussitôt toutes ses dispositions.
Après un entretien avec la Reine, il dicta,
avec une remarquable clarté d'esprit, une conclu
sion ses mémoires, afin de compléter une histoire
que la maladie l'avait forcé d'interrompre depuis
plus de 4 mois. Il demanda ensuite son chapelain,
l'abbé Guelle, ses enfants et ses petits-enfants qui
se trouvaient Richmond. En présence de la Reine
et de sa famille, il accomplit tous les devoirs de la
religion avec uue résignation très-chrétienne, la
fermeté la plus stoïque et une simplicité où l'on
retrouve la preuve évidente de la vraie grandeur
humaine. Il est ainsi resté quelque temps entouré
de sa famille. Vers 7 heures du soir la faiblesse de
l'ex-Roi parut s'éloigner, la fièvre s'empara de lui
et continua toute la nuit avec uue grande violence,
mais sans troubler la présence d'esprit qui jamais
n'abandonna S. M.
Le Roi a expiré ce matin 8 heures, en pré
sence de la Reine, de LL. AA. RR. la duchesse
d'Orléans, le comte de Paris, le duc de Chartres,
le duc et la duchesse de Nemours, le prince et la
princesse de Joinville, le duc et la duchesse d'Au-
male, la duchesse Auguste de Saxe-Cobourg, et
les personnes attachées au service de la famille
royale.
On lit dans le Globe de Londres, 28 août
Ce malin neuf heures, les restes mortels de
l'ex-roi de France ont été déposés dans un cercueil
de plomb, en présence de l'abbé Guelle et de toute
la famille de l'auguste défunt. Le cercueil a été
hermétiquement scellé sous leurs yeux. Il sera
placé aujourd'hui dans une seconde boîte recou
verte de satin écarlate.
L'enterrement aura lieu samedi prochain de
bonne heure. On ne sait encore au juste dans quel
endroit reposera la dépouille, mais on croit géné
ralement qu'elle restera dans la cathédrale de S'-
Georges jusqu'au jour où elle sera placée définiti
vement dans le caveau royal Paris.
La triste nouvelle de la mort de l'ex-Roi des
Français, quoique annoncée la Reine des Belges
avec tous les ménagements possibles, a produit sur
S. M. une profonde impression dont sa santé déjà
affaiblie depuis quelque temps, pourrait bien se
ressentir. Il n'est personne sans doute qui ne res
pecte et ne partage profondément la douleur que
ce nouveau sujet de deuil vient causer tous les
membres de la famille royale, et particulièrement
notre bonne Reine. Fasse le Ciel que la piété
admirable qui caractérise l'auguste fille de l'illustre
défunt, sa résignation tout angélique aux décrets
de la divine Providence, lui donnent encore la
force de traverser cette nouvelle et cruelle épreuve.
'MOQ
Nous empruntons la Volkslialle de Cologne
les lignes suivantes':
La démarche décisive vient d'être faite pour
le salut de l'Allemagne. La cour impériale, par
une circulaire du i4 de ce mois, a convoqué la
Diète fédérative et invité formellement tous les
membres de la Confédération a y prendre part.
En même temps elle renouvelait l'engagement
qu'elle avait pris de ne pas exiger d'une manière
absolue le rétablissement de l'ancien état de cho
ses, mais une restauration fédérative conforme aux
nécessités de l'époque.