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JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
7PP.2S, 19 Juin.
ENTRE DEUX FEUX.
Le Progrès nous envoie toute une bor
dée d'injures, de gros mots, d'appels
l'opinion publique. Sa colère nous a fait
rire. Voici le fait
La Commune d'Ypres publia en supplé
ment, le 5 juin, une proclamation électo
raie où elle adoptait la candidature de M.
Alph. Vanden Peereboom, parce que,
disait-elle, nous sommes persuadés, que,
quand il s'abandonne son propre juge-
ment, il est animé des meilleures inlen-
0 tionsparce qu'il est permis d'espérer
qu'il s'armera de tout son courage pour
faire cesser le tort grave qu'il a, de sui-n
vre d'une manière trop docile les funes-
tes inspirations d'une coterie, dont les
tendances grossissent journellement les
o rangs de l'opposition
C'étaient là, qu'on le remarque bien, les
uniques mobiles qui rattachaient l'organe
du libéralisme modéré la candidature de
l'honorable représentant. Aussi, lorsque
nous rendîmes compte du résultat de l'élec
tion du 11, nous résumâmes en ces termes
(et sans y mettre la moindre malice) l'opi
nion qu'exprimait la Commune au nom de
ses amis Une importante fraction de
conservateurs même reconnu sa candi-
dature se confiant d'heureux instincts,
0 au défaut d'antécédents favorables. Et
c'est précisément cette manière de voir,
qui évidemment n'est pas la nôtre, puis
que nous le déclarions en termes formels
D'autres ont cru devoir s'abtenir. Nous
étions de ce nombre. C'est précisément
cette manière de voir d'autrui, qui nous
vaut de la part du Progrès les épithètes de
fléau et de fanatique en grosses lettres. Nous
renvoyons donc la feuille lunatique exhaler
ailleurs sa bile intarrissable; et d'autant
plus volontiers que la Commune a trouvé
bon de nous qualifier de parti extrême, en
com pagnie de tous ceux qui n'ont pas donné
leurs suffrages aux trois candidats c'est
dire, des six cents électeurs qui n'ont
pas voté pour M. Vandenpeereboom et des
six cents qui n'ont pas voté pour M. Van
Renynghe; total douze cents sur seize
cents votants!
Mais laissons là des chiffres qui ne jus
tifient pas.
Nous nous sommes abstenus sur la can
didature de M. Vandenpeereboom. Mais la
Commune prétendrait-elle qu'oublieux de
notre dignité nous tendions la main un
homme qui répudia nos suffrages; préten
drait-elle que par une lâche indifférence,
nous proclamions des nôtres, le représen
tant qui sacrifia dans ses votes nos intérêts
les plus vitaux et les plus sacrés? Ah! si
jamais, nous nous voyons réduits devant
la force des circonstances baisser notre
bannière, nous comprendrions alors que
notre tâche est accomplie et nous saurions
déposer la plume avant de la souiller!
Nous sommes un parti extrêmedit-on;
eh! cependant que n'avons-nous pas fait
pour l'union? Jamais horizon politique fut-
il plus serein que le nôtre? Jamais de plus
flatteuses espérances nous convièrent-elles
la lutte? Nous avons laissé faire cepen
dant, et notre abstention seule a assuré
l'élection de M. Vandenpeereboom.
Nos sentiments son égard les voici
comme homme privé, M. Vandenpeere
boom peut compter sur toutes nos sympa
thies; comme homme public, sur toute
notre impartialité, mais sur rien de plus.
Déjà en plusieurs circonstances nous avons
loyalement rendn justice aux actes du re
présentant. Puissions-nous l'avenir avoir
souvent témoigner en sa faveur et ren
dre sa conduite parlementaire des éloges,
qui dans nos colonnes ne seront pas sus
pects!
On lit dans le Progrès:
On nous assure.que ledileur-proprié-
taire du Propagateur a déclaré devant plu
sieurs personnesqu'il recevrait et publierait
toujours avec le plus grand plaisir, tous les
articles que l'on voudra bien lui commu
niquer contre notre député, M. Vanden
Peereboom.
A celte allégation gratuite nous n'op
poserons qu'un démenti péremptoire. Le
Progrès, chez qui les rancunes de coterie
étouffent tout sentiment d'équité et tien
nent lieu de principes stables, le Progrès
nous affuble de ses propres qualités et nous
suppose contre nos adversaires des senti
ments d'inimitié personnelle, que démen
tent sans répliqué, non seulement la bien
veillance de nos appréciations lorsque les
actes de l'honorable MVanden Peereboom,
nommément, étaient conformes notre
manière de voir, mais encore notre si-r
lence fréquent, alors même qu'il agissait
contrairement nos doctrines.
Du reste le fétichisme adulatoire qu'af
fiche la feuille libéraliste l'endroit de son
protégé, nous fait hausser les épaules. Nous
ne savons en effet ce que la personne de
M. Alph. Vanden Peereboom peut avoir
d'inviolable, de sacré. Que le Progrès en
prenne donc son parti; car il ne nous con
vient pas de déposer en sa faveur notre
franchise d'appréciation et de langage.
N° 3414.
33me année
VÉRITÉ ET JUSTICE.
On s'abouue I ïjtres, rue de Lille, 10, près la Grande
Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume.
PRIX DE ÉJtBMIENEKT, par trimestre,
Ypres fr 3. Les autres localités fr 3 5o. Un n» l5.
Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine. (Insertions 19 centimes la ligne).
Quoiqu'elle ne fasse mention que des votes exclusifs en
faveur de M. Vaudenpeereboom et des voix donuées M.
Desmaisiéresen opposition au candidat du Progrèsil est
évident qu'elle place sur La même ligne les abstentions hostiles
ce dernier.
mioiti -
On lit dans l'Ami de C Ordre:
Plus nous relisons le discours prononcé a
Bruges par M. baron De Vrière, plus nous avons
peine h nous expliquer un pareil langage dans la
bouche d'un gouverneur.
Ce discours est un fait entièrement insolite; ce
discours est une énormite'.
Venir dire aux 700 électeurs conservateurs
qui ont échoué contre les goo de la coalition libé
raliste, que leur défaite est le triomphe de l'ordre
sur le désordrela victoire de 'autorité sur
tanarchie, cela constitue un écart oratoire de la
plus haute gravité.
Quelle peut être maintenant la position du
gouverneur de Bruges en présence de la moitié de
ses administrés, frappés par cet anathème, mis en
quelque sorte par lui hors de la Constitution
Cette position n'est plus tenable.
VIndépendance a répété sans observation îe
discours si anormal de M. de Vrière.
Nous ne savons, mais il nous semble impos
sible que le gouvernement n'en soit pas ému.
11.. oaou
La réélection des deux membres du cabinet
était mardi en jeucelle de M. Rogier, Anvers,
où près de deux mille voix ont protesté contre lui*
et celle de M. d'Hoffschmidt, qui n'a eu Bastogne
que deux voix de majorité. Il ne faut d'ailleurs
rien préjuger cet égardcar on dit qu'il va être
adressé h la Chambre, eontre l'élection de M. le
ministre des affaires étrangères, une protestation
sur plus d'un motif.
La Chambre aura de plus examiner la question
tirée du fait inouï commis par le conseil communal
de Bastogne et dont les auteurs sont MM. Hansez,
bourgmestre; Mathelin, juge de paix et conseiller;
Champion, échevin; Buruotte, conseiller; Col-
lignon, échevin, et Thomas, conseiller; on sait que
ce conseil communal, convoqué et réuni comme
tel, a déclaré la candidature de M. d'Hoffschmidt!
Si M. le ministre de l'intérieur n'avait pas pour
la loi communale le mépris qu'il a déjà montré en
mainte occasion, il remplirait a l'égard de la déli
bération de la régence de Bastogne, les devoirs quj
lui sont prescrits par l'art. 87 de ladite loi. En
effet, cet article veut l'annulation des actes des
autorités communales qui sortent de leurs at-
tri butionsqui sont contraires aux lois ou qui
blessent l'intérêt général. Évidemment, la
délibration dont il s'agit tombe dans celte catégorie,
et le ministère doit sa propre dignité de l'annuler.
11 le doit, parce que la loi est violée il le doit en
core, cause du danger de laisser poser de pareils
antécédents. En effet, tous les partis pourront suc
cessivement se servir de cet arme d'après la com-