PARTI CONSERVATEUR,
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
N<> 3410.
7PS.SS, 5 Juin.
CANDIDATS DU
POUR LES ÉLECTIONS
dv 11 Juin,
MM. JULES MALOU, ancien
Ministre.
CHARLES VAN RENYNGHE,
Bourgmestre de Poperinghe,
Membre sortant.
Nous pouvons donner l'assurance que
ces Messieurs acceptent la candidature
qui leur est offerte, et nous prions MM. les
électeurs de bien se garder de croire aux
accusations malveillantes que le Progrès
organe du libéralisme vollairien répand
pour nuire leur -triomphe.
du district d'ïpres.
Électeurs! Le devoir des écrivains poli
tiques consciencieux est d'observer et d'en
registrer tous les mouvements de la société;
l'époque des élections mérite surtout leur
attention et leur vigilance spéciale. C'est
donc pour remplir uneobligationcontraclée
vis-à-vis de la patrie que nous faisons un
appel chaleureux, dans le but d'affermir
votre patriotisme ou d'ébranler votre in
dolence, votre coupable apathie.
Dans un pays représentatif comme dans
le notre, le gouvernement est, comme le
passé l'a fait voir, le gouvernement de la
majorité de la Chambre. Or c'est du sein
de l'urne électorale que celle majorité doit
surgir; c'est la manifestation du public as
semblée aux comices qui la fait éclore.
Dès lors l'urne électorale doit être en
quelque sorte le thermomètre de l'État,
des principes de la société. Cette règle qui
devrait être toujours vraie, ne l'est pas
toujours; les dernières élections législa
tives de 1847 et 1848 en font foi.
Alors les masses égarées par mille
promesses fallacieuses; séduites par les
manœuvres les plus iufàmes, assourdies
par les cris d'analhême lancés contre le
clérical et l'influence occulte, passionnées
surtout par la kyrielle d'odieux reproches
dont on abreuvait les hommes les plus dé
voués la chose publique, se rendirent
inaccessibles la raison, et firent chorus
Mercredi, 5 Juin 1850.
avec les saltimbanques de la politique nou
velle. Deux années de famine avaient ap
pauvri, exténué les Flandres; l'opinion
libérale, pour donner gain de cause
ses créatures imputa au cabinet Delheux*
Malou les malheurs dont nos provinces
étaient les infortunées victimes. Il faut
en finir avec les cléricaux s'écriaient les
journaux libérâlres; le parti dont M. Ro-
gierestlecbefdefile, comme un nouveau
d Messie doit tout régénereftout guérir,
tout rendre au bonheur, la vie. Les
Flandres comme Lazare devaient ressus
citer; le commerce, l'industrie, l'agricul
ture, comme au temps des vieux Romains
devaient trouver dans nos ^ministres des
dieux protecteurs et des amis dévoués.
Tout enfin devait être au mieux dans le
meilleur des mondes, si la.Belgique élevait
MM. Rogier-Frère, au pouvoir.
Électeurs! n'était-ce pas là le cri de la
veille de la victoire du 8 Juin 1847? Di
minution des impôts; économies; respect
pour nos libertés; n'étaient-ce point là les
promesses qui servirent de marche pied
la politique nouvelle pour arriver au pou
voir?
Électeurs confrontez aujourd'hui les actes
de la politique libéralisle et voyez s'ils ré
pondent votre attente, s'ils sont l'accom
plissement fidèle des promesses inscrites
dans le programme du ministère qui nous
gouverne! Economies, prospérité, bonheur,
protection pour le commerce et Cagriculture
justice et bienveillance pour tous les Belges,
telles sont les clauses de l'engagement pris
par le ministère envers le corps électoral.
Ét que nous a-t-il prodigué ce même mi
nistère? A peine arrivé au pouvoir il des
titue une masse de fonctionnaires intelli
gents pour les remplacer par des créatures
desclubs,commenous en voyons un échan
tillon dans notre commissaire de district;
des mises la retraite, de nouveaux em
plois, des commissions pour tout et pour
ne rien faire, une augmentation des con
tributions foncière projetée, la garde ci
vique; l'impôt sur les successions en ligne
directe; voilà comment le cabinet pratique
son système d'économie pompeusement an
noncé. Quelles sont ses mesures protec
trices pour l'agriculture et le commerce?
Le projet d'impôt sur le tab^c; la loi sur
la presque libre entrée des céréales étran
gères; les expositions des choux et des ca
rottes, la loi sur la fabrication des toiles
Russias dansla prison de S'-Bernard! Enfin
quel est sa bienveillance sa justice? Est-ce
la loi impie et coûteuse sur l'enseignement
que le pape lui-même a flétrie? Sont-ce les
entraves apportées par le ministre de la
justice en matière de bienfaisance? Est-ce
la docilité avec laquelle le ministère et ses
acolytes suivent les injonctions des clu-
bistes et des franc-maçons?
Électeurs! après cet essai du savoir faire
de la politique libéralisle voudrez-vous en
core accorder vos suffrages aux candidats
33me année.
qui se présentent sous l'auspice des clubs?
Voudrez-vous appuyer de vos voles des
hommes qui ont voté la lot sur l'entrée des
céréales, loi qui ruine l'agriculture? Vou
drez-vous inscrire sur vos bulletins qui
conque vota la loi immorale sur l'enseigne
ment contre laquelle vousavez pétitionné?
Non; comme les électeurs indépendants de
Bruxelles, d'Anvers, de Bruges et de toute
la Belgique, vous ne le ferez point, en ne
votant que pour les honorables MM. Jules
Malou et Charles Van Henynghe, Bourgmestre
de Poperinghe, vous donnerez aux clubs
libéralistes et leurs imbéciles esclaves la
leçon qui leur revient. Ainsi vous aurez
mérité de la religion et de la patrie!
DOBO L
Électeurs! le jour solennel approche.
Les élections politiques ne vous imposent
pas seulement de sérieux devoirs envers
la Patrie, elles exigent, dans la situation
actuelle, de votre part, un acte d'éclatante
réparation.
En face des symptômes de dissolution
sociale, qui se manifestent partout, il im
porte que vous déléguiez aux Chambres
des hommes qui, des idées de modéra
tion, d'ordre et de progrès, allient des con
victions sincèrement et profondément re
ligieuses: l'illusion devient impossible; les
plus grands esprits l'ont proclamé, la Re
ligion est l'unique remède aux maux qui
affligent ou menacent les sociétés euro
péennes.
Et puis, Électeurs! vous ne l'aurez pas
oublié: par votre trop facile confiance peut-
être, undeshommes les plus remarquables
du pays, par les lumières de son intelli
gence et la fermeté de son caractère, fut
indignement sacrifié aux manœuvres de-
loyales de ceux qui se font un vil plaisir
d'attaquer vos croyances, d'outrager les
ministres de votre culte, de ravaler tout
ce que vous entourez d'estime et de véné
ration. Cet homme, vous le comprenez, cet
homme doit rentrer triomphant laCham-
bre; il y doit rentrer, accompagné du cor
tège d'une majorité imposante de suffrages.
Électeurs, il y va de vos intérêts les plus
chers, il y va de votre dignité et de votre
honneur: rappelez-vous qu'après les élec
tions de 1848, le pays s'est levé en masse
pour protester contre l'élimination de M.
Jules Malou; rappelez-vous que les libéraux
eux-mêmes, les libéraux éclairés et tolé
rants ont stigmatisé la conduite scanda
leuse des libéralistes yprois. Eh! quoi, vous
comptez au nombre de vos concitoyens un
homme éminent, le seul de votre arron
dissement qui soit capable de tenir tête
au dévergondage de ces charlatans qui se
sont installés au pouvoir, et cet homme
vous le relégueriez dans le silence, vous
l'abandonneriez l'inaction? Non, élec
teurs, le cri de votre conscience, est un
cri de révolte contre une semblable hypo
thèse.
En deuxième ligne, vous porterez vos
suffrages sur l'un des trois représentants
VÉRITÉ ET JUSTICE.
On s'abonne Ypres, rue de Lille, 10, près la Grande
Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume.
PMX DE L'ABMKENKnT, par trimestre,
Ypres fr 3, Les autres localités fr 3 5o. Un n° a5«
Le Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI
de-ohaque semaine. (Insertions 19 centimes la ligne).
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