JOURNAL D'TPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Nouvelles diverses.
No 3366.
iHtfcredi, 2 Janvier 1850.
33me année.
Ce dont on a assez généralement raison
de se plaindre, c'est l'inutilité désespéran
te, la froideur et la fadesse des visites.
C'est en vain qu'on économise du temps
par la facilité et la célérité des chemins de
fer et des postes, ce qu'on gagne dans la
rapidité des correspondances, on le perd
misérablement par l'importunité des visi
teurs. Tel qui ne voudrait pas injustement
enlever autrui dix centimes, lui enlève
de gaîté de cœur son propre détriment
des heures entières, ne songeant pas I in
appréciable valeur du temps. Parmi les pro
grès que le siècle comporte, il faut évidem
ment que la civilisation amène eu ceci des
améliorations radicales. Les visites doivent
être plus courtes et plus utiles. Il est into
lérable d'entendre parler de tuer le temps,
intolérable d'entendre regretter la lon
gueur du temps, intolérable de voir plu
sieurs personnes embarrassées de savoir
quel moyen elles inventeront pour se pré
server de l'ennui sans rien faire. Pourquoi
ne pas dans chaque visite aviser un ob
jet utile de conversation? Pourquoi ne pas
la terminer quand le but est rempli? Qu'on
aborde un sujet littéraire, qu'on explique
celui qui l'ignore un procédé avantageux
n'importe en quoi, qu'on rectifie des er
reurs répandues, qu'on s'anime la défense
des bons principes, qu'on se concerte pour
mettre en exécution une œuvre de charité,
qu'on développe une vérité religieuse
qu'on console celui qui souffre, rien de
mieux; mais quoi bon de parler du
temps, de la pluie, du mariage d'un Yprois
avec une Warnêtonnoise, quoi bon de
dire qu'un tel est riche, qu'un tel ne l'est
pas, le tout sans suite et sans motif? Le
pauvre n'éprouve aucun allégement de ces
discours, la température ne change pas
ce propos, et la fin de la séance, quand
on n'a pas médit, on ne se souvient di
moins presque pas de ce qu'on a dit.
Communiqué.)
La Gazette Médicale belge rapporte 1
fait digne d'être inséré dans nos colonn»
Le docteur Dejuiné, d'Ostende, avait*
le malheur de perdre, dans sa pratiq5
une malheureuse veuve, par cause in
accouchement bien opéré, parait-il, ris
qui causa la mort de cette personne, nt
i mari s'était récemment suicidé. Le cha
grin avait profondement miné celte fem-
ie. Quoiqu'il en soit le précité accoucheur
[reçut ure lettre de MM. Demeyer et De-
meêrsmiti, président et secrétaire de la
commision médicale provinciale de notre
Flandrej Cette missive leur fut retournée
par le cbcteur en question, et ce, en signe
de mépis. Par suite descente de la justice,
Osterle, exhumation, de par la loi, du
cadavr (on en a du déterrer six!!) par les
médecis légistes, qui ont opéré sans
avoir rquis la présence du prétendu inculpé,
et lesqels ont fini par déclarerque
l'accochement avait été pratiqué, d'après
toutesis règles de l'art. Celte affaire, ébrui
tée das toute la ville, y a fait grande sen-
satioi Aussi le susnommé M. Dejumé,
dans ne lettre écrite au président, M. De-
mey<, exige que réparation d'honneur lui
soit aite. Ces messieurs viendrout-ils
résissence?
VÉRITÉ ET JUSTICE.
On s'aboiiue "Yprès, rue de Lille, io, près la Grand
Place et chez les Percepteurs des Postes du Royaume.
1*111 DE L'A ROTS EMENT, par trimestre,
Ypres fr 3. Les autres localités fr 3 5o. Un n° 25.
te Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine. (Insertions il centimes la ligne.)
7?3^2S, 2 Janvier.
DES VISITES#
0 écrit de Tourines, le 25 décembre y Vin-
dé ndance: Les dix fils d'un Donimé Bosse,
la upart indigents et établis avec des enfants,
vinent de recueillir uo héritage assez considè
re.
Une somme de 5oo,ooo francs leur a déjà été
diptée; ils doivent encore en recevoir autant et
ut-être davantage.
En recevant la nouvelle de cet héritage, le
ieux père Bosse s'est livré quelque libation et il
6t en quelque sorte mort de joie. Il est vrai que
et homme se trouvait dans un état maladif, ce qui
i contribué rendre mortel le demi-litre de ge
nièvre qu'il a pris.
Cet bomme demeurait Oprebais canton de
Jodoigne. Les enfants habitaient les villages voi
sins.
P. S. J'oubliais de vous dire que l'héritage
en question provient d'une femme qui était allée
s'établir Paris et qui s'y était mariée avec son
maître.
On lit dans Y Impartial de Bruges: Les
nouvelles parvenues de la côte sont tranquilli
santes; Nieuport la marée de la nuit passée n'a
pour ainsi dire occasionné aucuns dommages; elle
a été plus forte que les vives eaux ordinaires de
1 mètre i mètre 5.
A Ostende elle a dépassé les vives eaux ordi
naires d'un mètre un mètre 6, et a occasionné
quelques dégâts a une des digues, mais ces dégâts
sont déjà réparés. C'est la marée prochaine qui
doit être la plus forte et la plus dangereuse, mais
toutes les mesures sont prises pour parer aux dan
gers qu'elle pourrait offrir. A Osteude elle pour
rait monter jusqu'à deux mètresau-dessus des vives
eaux sans qu'il y ait de désastres craindre.
A tous les endroits de la côte où l'on pourrait
craindre des dégâts se trouva un ingénieur ou un
conducteur des ponts et chaussées; M. l'ingénieur
en chef est lui-même, depuis hier l'Écluse de
Heyst.
On lit dans un journal d'Anvers, le 3o dé
cembre: La première nuit de veille imposée par
la craiote d'une crue extraordinaire des eaux, s'est
bieu passée. La marée de cette nuit D*a pas amené
plus d'eau que celle d'hier après-midi, c'est-à-
dire qu'elle n'est pas moutée jusque sur les quais.
Eu considérant queja marée la plus élevée a
été sigaalée il y a trois jours, et que depuis lors les
eaux n'oot fait que décroître, ou peut être rassuré
sur celles de ce jour et de demain, d'autant plus que
vers trois heures du matin les vents sont passés au
nord est, ce qui nous annonce le retour au beau
temps.
A 4 heures ce matin, la marée ne donnait que
23 1/2 pieds l'échelle des bassins.
Quoique le danger que l'on pouvait craindre,
ne se soit pas réalisé jusqu'ici, on doit néanmoins
donner des éloges la sage prévoyance des auto
rités; toutes les mesures de préservation étaient
prises; tout le personnel des ponts et chaussées a
été sur pied toute la nuit, non-seuleinent en ville,
mais aussi sur les digues partout où l'on pouvait
craindre leur rupture. Le service était organisé de
manière mettre tout le monde sur pied la
première alarme.
Hier soir dix heures, les eanx avaient atteint
une marée basse presque ordinaire.
A 4 heures du matin, les eanx submergeaient
peine les schorres de la rive droite en ainont
d'Anvers, 5 heures elles restaient i m. 5o au-
dessous des digues au polder du Kiel jeudi elles
s'étaient élevées i m. 25. La baisse est donc
depuis trois jours de i m. 25.
Nous avons un exemple de rare longivité
dans la personne de Anne-Marie Feys, veuve de
Pierre Labelle, née l'an 1747,et décédée le 25 de
ce mois l'hospice de vieilles femmes, St Génois.
Un drame de famille, dont les détails se sont
déroulés devant la cour d'assises de Tulle présente
une analogie avec celui qui s'accomplissait il y a
quelques années, sous les sombres voûtes de Glan-
dier, amène sur les bancs où comparut M"" Lafarge,
une paysanne des environs de Bort, accusée d'a
voir commis un douloureux attentat sur la per
sonne de son mari.
Marguerite Astorg, sur la tête de laquelle plane
cette accusation terrible, est nne femme d'une
quarantaine d'années, la physionomie vive et
intelligente, aux traits réguliers; elle porte le
costume ordinaire des paysannes du pays: le cape
de bure et le chapeau de paille; elle répond avec
beaucoup de présence d'esprit aux questions qui
lui sont adressées, et se laisse rarement embarasser
par les interpellations nombreuses que nécessitent
les mille incidents des débats.
Jacques Coudert, son mari, qui n'a échappé que
par une espèce de miracle la double tentative
d'empoisonnement dont il a été l'objet, est un cul
tivateur la figure douce et pacifique. Malgré la
gravité de l'attentat odieux dont il a eu se plaindre
il n'eD conserve au fond du cpeur aucun ressenti
ment, et sa déposition, faite avec une remarquable
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