JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
32me année.
Comme nous l'avons annoncé dans no
ire précédent numéro, Lundi 4 courant, les
Artilleurs de la demi-batterie de la Garde
Civique d'Ypres se sont présentés pour la
première fois en public, et cela dans le
but de célébrer dignement leur Patronne.
Ils étaient réunis vers les dix heures du
matin au local ordinaire 17làtel du Sau
mon, par un soleil de printemps, chose si
rare depuis quelques semaines.
Au signal du beffroi une foule considé
rable bordait les rues sur le passage de la
compagnie, et l'accompagna l'Église.
Nos artilleurs se fesaient remarquer par
une marche assurée, un pas cadencé et
grave, un maintien tout militaire, une te
nue irréprochable. Ils ressemblaient plutôt
des soldats aguerris, qu'à des bourgeois
peine instruits depuis tout au plus deux
mois au métier des armes; aussi que ne
peut la bonne volonté quand elle est gé
nérale? que ne peut-elle, quand elle n'a
pour mobile ni la force ni la contrain
te? c'est ce dont la demi-batterie nous
donne une preuve, afin de porter noble
ment le nom de Compagnie spéciale, de Com
pagnie délite. Son but sera bientôt atteint,
guidée qu'elle est par des chefs zélés, des
chefs qui ont la sympathie commune de
tous les Artilleurs, qui les ont nommés
l'unanimité sans qu'ils aient été imposés,
soit par intimidation, soit par intrigue.
La quête fera reconnaître aux malheu
reux qu'à Ypres toute solennité la charité
vient unir ses efforts.
La messe finie, les Artilleurs ont défilé
avec un ensemble admirable, au milieu de
l'Église, où l'élite de la ville s'était donné
rendez-vous pour appeler les bénédictions
du Dieu des armées sur nos milices ci
toyennes, et se sont rendus sur la Petite
Place, eu se dirigeant sur la rue de Boesin-
ghe. Ils ont parcouru successivement le
nouveau Marché au Bois, la rue de Dix-
mude, la Grande Place, la rue des Dalles,
et sont revenus la Petite Place, où ils ont
rompu les rangs.
Le soir vers 5 heures un banquet splen-
dide les attendait Ytlôlel de la Tête d'or,
chez Mr Thibault, brigadier de la demi-bat
terie. Quelques membres indisposés ou par
d'autres circonstances n'ont pu y assister.
Lecarillon s'est de nouveau fait entendre
de 6 7 heures du soir.
Pendant tout le temps du banquet, l'har
monie la plus parfaite, ainsi que la plus
franche cordialité n'ont cessé de regner un
seul instant.
Parmi les toasts qui ont mérité les ap
plaudissements unanimes, nous citerons:
1* Celui porté par le digne Comman
dant de la demi-Batterie, M' Théodore Pi-
ronon, au Roi et la famille Royale; au
Iloi quiaeu l'heureuseidéed'établirdansle
pays une milice citoyenne. Mr Pironon a
fait comprendre dans une cou rte al locution,
que si jamais l'ordre ou nos libertés étaient
attaqués, le pays et la ville pourraient
compter sur le dévouement des Artilleurs
Yprois.
2° Celui porté par le Sous-Lieutenant
de la demi-Batterie, Mr Théodore Pironon,
commandant de ce corps; celui-ci a re
mercié vivement Mr Auguste Joyeson sous-
lieutenant.
5° Celui porté par M' le docteur Dal-
mole, l'union, la concorde, la fraternité,
ainsi qu'à l'amitié et la sympathie dura
bles de tous les Artilleurs, amitié et sym
pathie qui n'ont cessé d'exister un seul
instant depuis la formation de la demi-
Batterie.
4° Celui de Mr Edmond Brunfaut,
notre digne Bourgmestre.
5° Celui de Mr L. Verhille, au Sous-
Lieutenant de la demi-Batterie, Mr Auguste
Joge, ainsi qu'au Major Commandant de
la Carde Civique.
Des chansons de circonstance ont été
chantées en grand nombre.
Une nouvelle collecte a été faite pour
les pauvres, et nous sommes même de
pouvoir dire que celle-ci, ajoutée celle
faite le matin l'Église, procurera au-delà
de 200 pains aux prolétaires indigents.
Nous aimons signaler cette belle ten
dance de la demi-Batterie: qu'elle y per
sévère, c'est un des plus sûrs moyens pour
s'attirer l'admiration et l'estime de tous.
Dieu fasse que jamais nos Artilleurs ne
doivent faire preuve sérieuse de leur ap
titude militaire, Dieu fasse que jamais ils
ne soient obligés de défendre notre citée
menacée; mais si celte dure et malheureuse
nécessité venait se présenter un jour,
nous n'en doutons nullement, on les verrait
sur nos remparts, fidèles leur poste
d'honneur, décidés défendre aux dépens
de leur sang, notre belle ville, nos libertés
et notre nationalité, en se montrant les
dignes champions de l'ordre et du trône.
La population se porte en masse S'
Martin, 6 i/a h. et 10 1/2 h. du malin,
et 5 i/a h. du soir, pour assister aux ser
mons des Rév. Rédemptoristes qui donnent
la mission durant l'octave de S" Barbe.
Le deuxième discours du malin est en
français.
-oaoa..-
Le ministre de l'intérieur déclare qu'à
la date du 21 septembre dernier, M. Au
gustin-Jean Terrier, professeur au petit
séminaire de Roulers, a été nommé, par
le vicaire général du diocèse de Bruges,
conformément la loi du 23 septembre
1842, aux fonctions d'inspecteur ecclési
astique cantonal des écoles primaires de
la Flandre-Occidentale, pour le quatrième
ressort (cantons de justice de paix de
Roulers, d'Ingelmunster, de Meulebeke,
d'Ooslroosebeke,de Menin etdeMoorseele),
en remplacement de M. Léon Verhamme,
décédé.
11 requiert les autorités administratives
et les instituteurs soumis au régime d'in
spection, établi par la loi prérappelée,
faciliter l'accomplissement de la mission
dudit inspecteur ecclésiastique cantonal.
M. Terrier réside Roulers.
11 y aura dans cette ville 50 veilleurs de
nuit et un brigadier. 18 veilleront et par
courront chaque nuit les rues de la ville.
Monsieur le Rédacteur du Propagateur,
ti:rite et jistice.
On s'abonne Ypres, rue de Lille, 10, près la Grande'
Place, et cher, les Percepteurs des Postes du Royaume.
PRIX RE L'AIIOTSE*EXT, par trimestre,
Ypres fr 3. Les autres localités fr 3 5o. Un n° i5.
I.e Propagateur parait le Htni'.lll et le 9IEKCRERI
de chaque seuiaiue. lnN<>rtions 19 centimes la ligne).
6 Décembre.
~rgm »<3P#<iPi
Dans les différentes pièces que j'ai eu l'honneur
de vous communiquer, nous avons fait ressortir
successivement, le but et la grande importance de
l'éducation de la jeunesse; bien qu'instantanément,
nôtre plume s'est arrêtée a l'immense responsa
bilité qui pèse sur ceux, auxquels on confie le
dépôt sacré dit jeune âge; l'histoire en main, nous
avons démontré que le sort d'un peuple se dessine
dans l'horison des écoles. Après avoir posé ces
diverses thèses, et fait voir que les sociétés les plus
florissantes sont celles qui ont été entées sur la
vertu, nous arrivons enfin h cette conséquence évi
dente que l'avenir le plus catholique doit être le
plus heureux, le plus désirable.
De là qu'il est établi que les destinées d'une
nation dépendent de l'éducation plus ou moins
bonne de l'enfance, il se présente cette question
naturelle: quels sont les hommes qu'il faille char
ger de la noble mission de préparer l'avenir, en
formant les générations naissantes? Sera-ce ces
personnes qui par leur irréligionleur conduite
libertine répondent partout l'ivraie du mauvais
exemple! Sera-ce ces pères de famille, qui par
leurs infidélités conjugales, impressionnent si fu-
nestement leurs propres enfants et ceux qui sont
placés sous leur tutelle? Quels sont donc les maî
tres appelés suppléer en quelque sorte, l'affection
des pères et des mères? Écoutons là dessus, le ju
dicieux Proyart il n'est point de corporations
humaines, dit ce tendre ami du jeune âge, qui
soient en proportion avec le laborieux emploi de
l'éducation de la jeunesse; ce ne sont point des