JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
32me année
FÊTE DE STE BARBE.
Le corps D'ARTILLERIE SPECIALE de
la Garde Civique d'Ypres, célébrera di
gnement la Fête de S" Barbe, patronne des
Artilleurs. Lundi 4 Décembre, de 9 i/s
10 î/a heures le carillon annoncera cette
solennité la fois religieuse et militaire
aux habitants. A dix heures, la belle Com
pagnie de nos Artilleurs se rendra en grande
tenue la Catédrale de S1 Martin, où une
Messe sera chantée en l'honneur de S"
Barbe. Le vrai guerrier sent le cœur
battre pour Dieu et pour le pauvre. Une
quête se fera par deux camarades. A cinq
heures, ils fraterniseront un banquet
splendide l'hôtel delà tête d'or et le beffroi
se fera entendre depuis 4 \ji jusqu'à 5 1/2
heures.
C'est lundi, 4 Décembre, que s'ouvre en
l'église de Sl-Martin, la neuvaine annuelle
en l'honneur de Su-Barbe. Grâce au zèle
du respectable doyen de la paroisse, cette
solennité religieuse sera embellie, par la
présence de plusieurs prédicateurs distin
gués de l'ordre de SVAIphonse. Déjà nous
avons eu l'avantage d'apprécier la valeur
d'un de ces hommes apostoliques, lors de
la célébration du S1 Rosaire en l'église de
S'-Jacques. Nous ignorons si père Vander-
meulen se trouvera au nombre dès mis
sionnaires envoyés en notre ville: toutefois,
il est permis de dire, que son arrivée dans
nos murs, serait accueillie avec un vérita
ble transport; chacun se verrait charmé
d'assister de nouveau ses entretiens, où
la pureté de l'accent, l'onction de la parole,
et la vivacité du geste répandent dans l'âme,
jenesais quoi d'électrique. Les conférences
en flamand auront lieu, 6 1/2 heures du
matin et cinq heures du soir. Tous les
jours il se fera un sermon français, 11
heures.
Partout où les religieux Liguoriens ont
été appelés donner une mission leurs
efforts zélés, ont produit les plus heureux
effets. Il est croire qu'il n'en sera pas
différemment Ypres, où la piété est pro
verbiale Ici comme ailleurs les fruits les
plus abondants couronneront les travaux,
les sueurs des disciples de l'admirable Li-
guori. Jamais, la religion n'a fait défautaux
populations Yproises lors de la dernière
mission, 14,000 personnes s'approchèrent
de la Table Sainte! L'ardeur catholique
sera-t-il moindre, dans les jours qui vont
suivre? Il n'est guère prévoir A celte
époque malheureuse, où la misère, le typhus,
le choléra et la hache révolutionnaire, me
nacent tour tour d'anéantir la Société
Européenne, chacun sentira le besoin de
se grouper autour du Sanctuaire, dans
celte occasion solennelle, afin d'obtenir la
continuation de la clémence divine, en
faveur de nos héroïques provinces; par des
Communions nombreuses, la cité entière
viendra protester de son attachement invio-
lableà lareligioncatholique,si indignement
outragée dans la personne du Souverain
Pontife. Qu'il y ait une avidité constante
suivre les différents exercices! L'enthou
siasme est le plus bel ornement d'une fête.
Les étudiants du collège S1 Vincent ne se
sont pas bornés verser des larmes sur la
tombe d'un tendre compagnon d'enfance:
indépendamment de ces marques de regret
incontestables, leur bon cœur, réservait
des témoignages plus vivaces d'attache
ment, envers celui que la mort vient de
ravir l'affection universelle. A cet effet,
une collecte vient d'être faite parmi les
élèves; le montant en sera employé faire
célébrer des messes, pour le repos de l'âme
de Monsieur Jules Vanpraet qui, il y a peu
de semaines, partageait encore les travaux
et les plaisirs de ses condisciples. De pa
reils actes, n'ont pas besoin de commen
taire ils prouvent assez, la solidité de
l'ami lié que la ver tu suggère; ils témoignent
hautement de l'excellence de l'éducation
qui engendre des idées si nobles, des in
spirations si généreuses.
TSo 3253.
VÉRITÉ ET JISTICE.
On s'abonne Ypres, rue de Lille, 10, près la Grande
Place et chez les Percepteurs des Postes du Royaume,
PRIX DR f/AK»X\ElPPXT, nar <rlme»tre,
Ypres fr 3. Les autres local-tés fr 3 5o. Un n° i5.
Le Propagateur paraît le fîLtURDI et le *1 l ltt lll lll
de chaque semaine. InnertIons 19 centimes la ligne).
7??.2G, 2 Décembre.
Depuis plusieurs jours un individu habillé en
femme, affublé d'un manleau et portaut de gros
sabots; rodait dans la soiréesur le Marché au Deurre,
et se dirigeait vers la rue de l'A, B, C, qu'il par
courait de tout son long, pour revenir sur ses pas,
et recommencer la même course.
Les voisins vinrent a remarquer ce manège qui
leur donna une certaine crainte, ne connaissant pas
les intentions de cet homme qui en tout cas ne
pouvaient être considérées comme bounes; pour
en avoir le cœur net, ils voulurent donc en avoir
satisfaction.
A cet effet plusieurs ouvriers d'un maître cor
donnier du voisinage se dirigèrent vers lui, dans
la soirée du Jeudi dernier, et se mirent lier con
versation ils comprirent bientôt d'après la voix
qu'il prit, qu'ils ue devaient plus douter sur l'iden
tité de son genre.
Encore quelques mots d'échangés et l'imprudent
promeneur était leur homme, il s'en aperçut et
comme ses pieds n'étaient pas cloués an pavé il
trouva plus commode de les faire manœuvrer avec
la plus grande vitesse.
Les disciples de S' Crépin revenus de leur sur
prise ne voulant pas être mystifiés, se mirent ar
penter le terrain comme des chevaux de course
L'homme-femme, voyant qu'il perdait du ter
rain a cause de sa chaussure, l'abandonna dans sa
petite rue de prédilection il se dirigea vers la rue
de Lille, la traversa, et prit la rue dite Priem-
straelje, où ils perdirent ses traces.
Nous croyons qu'un pareil fait sera suffisant
pour stimuler l'activité de la police locale, et cela
d'autant plus que cette semaine plusieurs vols se
sont commis.
ROME.
L'église est attaquée dans son centre même; le
Souverain Pontife a été lâchement assiégé dans son
palais, son premier ministre Rossi assassiné impu
nément en pleine rue au milieu du jour, au perron
de la chambre des députés qui n'a pas cru devoir
s'en occuper. La troupe et la garde civique ont
pactisé avec la trahison la plus infâme. Le cauon
a ouvert les portes du Quirinal, Mgr. Palma et
d'autres prêtres ont été immolés au vertige infernal
d'une populace effrénée.
La République française a immédiatement or
donné l'envoi d'un corps de 3,5oo hommes avec
cinq vaisseaux vapeur; d'autres forces se tiennent
prêtes l'Espagne songe aussi des mesures éner
giques. Les nations ont toutes le regard indigné
tourné vers Rome. Que les fils dégénérés et ingrats
des anciens dominateurs de l'univers y prennent
garde. Si autrefois Rome a payé cher aux jours de
la vengeance de Dieu et des peuples l'oppression
qu'elle avait fait subir: qu'elle tremble d'avoir ren
dre compte au monde civilisé des outrages qu'elle
prodigue au christianisme dans la personne auguste
de son chef visible.
Il faut espérer que l'orage se calmera proinpte-
meut et que le nouveau ministère romain saura
efTacer son vice originel par la sagesse de ses actes.
Son programme, il faut le reconnaître, est très-
convenable. Si une fédération italienne, sous la
suzeraineté du souverain pontificat pouvait, com
me il en exprime la persuasion, se réaliser et se
cousolider, on ne pourrait que s'en applaudir dans
l'intérêt de la religion et au point de vue de la
liberté des peuples. Déjà les dernières nouvelles
sont plus satisfesantes. Que si la crise se prolon
geait la Belgique debout ne saurait souffrir que le
trône pontifical soit abattu, ou continuellement
poussé sur le bord de l'abîme. Elle ne peut rester
en arrière de la France. La question est toute re
ligieuse pour elle. Sa neutralité politique lui défend
de se liguer avec une puissance contre d'autres,
mais ne peut éteindre ses sentiments et ses devoirs
envers le chef suprême de son culte, envers l'église
catholiqueenvers Dieu même directement. Elle
ne peut être empèchee d'accomplir un devoir d'hu
manité, d'amour pour la paix, et de foi.
Nous ignorons quelles sont les vues du gouver
nement jusqu'à présent mais nous croyous qu'il
serait utile d'organiser immédiatement les secours