JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
>0 3232.
32"le annee.
7??.2S, 20 Septembre.
A nos oreilles ronfle encore toujours cet
anathème irréfléchi
Pendant dixsept ans, l'on a vanté l'an
cienne industrie linière, l'on a résisté
l'adoption de nouveaux procédés, et mal
gré tous les sacrifices et toutes les protec
tions, cette ancienne industrie est morte,
et je ne crains pas de le dire, morte pour
ne jamais revivre.
D'après le Progrès, ces paroles, adressées
aux membres de la société agricole, appar
tenant en grande partie aux communes
rurales, ont été religieusement écoutées.
Elles ont dû en effet produire une stupeur
glaciale, que le compère habille sa façop.
Ces terreurs toutefois ne sont pas de
celles qui durent, parce qu'elles ne pro
cèdent que d'un vain sou, comme celle des
grenouilles l'arrivée de ce Roi qui leur
tomba des nues
La tisseranderie ne doit pas plus s'alar
mer de l'oracle de la bureaucratie que d'un
coup d'épée dans l'eau, si l'on veut bien
lui accorder une bonne fois quelques-uns
des sacrifices et des protections que l'on a
souvent reprochés sans jamais se résoudre
les réaliser.
Quoi qu'on fasse ou qu'on dise, il est
incontestable que l'ancienne industrie la
main surpasse la nouvelle industrie la
mécanique tant pour la solidité que pour
la beauté des produits. 11 en est ainsi pour
les bas, il en est ainsi pour les dentelles,
il en est ainsi pour tous les tissus. De même
que le perfectionnement des instruments
cède le pas la mélodie de la voix humaine,
de même les machines n'ont point le tact
de la main de l'homme.
Les dentelles la main ont vaincu par
la patience et la souffrance les tulles et les
dentelles de fabrique; pourquoi l'ancienne
industrie linière ne pourrait-elle pas se
relever de ladouloureusecrise qui l'atteint?
Malgré tous les efforts des fabriques, les
toiles la main sont encore recherchées,
et en état de lutter quant au prix contre
les toiles la mécanique. L'ancienne indus
trie rencontre toujours chez l'acheteur une
légitime préférence.
On se fait fort de satisfaire une com-
mandequelconquede toiles,confectionnées
dans l'arrondissement, même poids, même
qualité, de pur lin, un prix inférieur
celui des fabriques. La marchandise ne
fera point défaut.
Qu'est-ce donc qui ruine l'ancienne in
dustrie linière, qu'est-ce qui mine cette
colonne chancelante, il est vrai, mais non
pas renversée, du pays?
C'est, plus que toute autre chose, disons-
le hautement, la politique de nos gouver
nants. La politique a doté le pays de deux
noms de parti pour l'amuser. Au son
cadencé du libéral tous les tons, le peu
ple perdait son pain. Comment faire con
currence avec des droits de 25 GO pour
cent l'entrée en France? Obtenez la ré
duction,etl'industriesera florissante. Cette
proposition est-elle difficile comprendre,
quand on voit qu'en dépit des droits exhor-
bitants, on enlève encore nos toiles pour
la France comme pour la Hollande et pour
d'autres pays? La diminution des droits
dépend de négociations, de concessions et
de représailles, qui ne devraient jamais
être perdues de vue.
Le libéralisme,cajolant les propriétaires,
laisse sortir les lins qu'il faudrait frapper
d'un droit modéré de 8 12 pour cent sur
le lin brut. On concentrerait ainsi le tra
vail dans le pays. Depuis bien longtemps
on a réclamé cette mesure, il n'y est pas
fait droit maintenant plus qu'autrefois.
Rien ne démontre qu'on y soit disposé
encore, pas même l'essai.
La Belgique a le plus grand intérêt îi
travailler elle-même ses lins, en livrer le
moins possible l'étranger, imposer du
moins des droits efficaces la sortie. Favo
risée des lins par la nature, comme la
France l'est des vignes, la Belgique doit
tirer tout le parti possible de cet avantage
providentiel.
Le travail dans les prisons, tel qu'il a
été organisé, est une autre plaie de l'in
dustrie linière.
En présence des grands sacrifices qui
ont été faits pour toutes les autres indus
tries, il est bien permis d'appeler l'attention
du gouvernement et du public dans l'intérêt
de la nombreuse classe des tisserands sur
ces trois choses faciliter l'écoulement des
toiles, tempérer la sortie des lins sans
froissertrop l'agriculture, rendre le travail
des prisons inoffensif pour l'industrie li
nière. Les difficultés sont grandes sans
doute, mais elles n'autorisent pas pro
clamer la mort de l'ancienne industrie. Ce
n'était pas surtout une fête agricole qu'il
convenait de célébrer ses funérailles.
A partir de ce jour, le bureau de recette
des contributions directes qui depuis le
mois de Mars dernier était ouvert tous les
jours, ne le sera plus que les Jeudi, Ven
dredi et Samedi de chaquesemaine,comme
auparavant.
L'exposition des produits agricoles de
l'arrondissement d'Ypres, a été fermée
mardi 12 Septembre 1848. Le jury s'est
réuni ce même jour, et a désigné comme
l'ayant emporté sur leurs concurrents, les
cultivateurs dont les noms suivent.
Dcrcriices ouï (Cultiuatcurs
VUIt I TU ET JUSTICE.
Oo s'akooue Y près, rue de Lille, 10, près la Grande
Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume.
1»311 DS LMB8WF,tli;%T. par trimestre,
Y près fr 3. Les autres localités fr 3 5o. Un n° i5.
I.e l'ropasateur paraît le %1IUIH et le VIIHfllIlH
de chaque semaine. (insertion» 13 centimes la ll«no).
LIHDVSTRIE LISIERE
.VEUT FIN MOIITE.
Ce Roi fit toutefois un tel bruit en tombant
Que la gent marécageuse
S'alla cacber sous les eaux
Dans les joncs dans les roseaux
Dans les trous du marécage
Sans oser de longtemps regarder au visage
Celui qu'elles croyaient être un géant nouveau.
Or c'était un soliveau.
MÉDAILLES ET MENTIONS HONORABLES
DE L'ARRONDISSEMENT D'YPRES.
betteraves.
Premier prix. M. Vandamme, Arnaud, Zillebeke.
Deuxième prix. M. Degraeve, Pierre, Passchendaele.
Accessit. M. Verschaeve, Louis, Ypres.
Meutiou honorable. M. VermeulenAugusteBecelaere.
tabac 1848.
Premier prix. M. LahousseAlbert, Wervicq.
Deuxième piix. M. Delrue-CardinaelWervicq.
Mention honorable. M. Van Eecke, Charles, Langemarcq.
tabac 1847.
Premier prix. M. Dumorlier, Pierre-François, Comines.
Deuxième prix. M. Verschaeve, Louis, Ypres.
Accessit. M. Vuylsteke, Charles, Becelaere.
lin non roui.
Premier prix. M. Vauneste, François, Becelaere.
Deuxième prix. M. Dochy, Pierre, Passchendaele.
Accessit. M. VanzuytPierreZonnebeke.
lin roui.
Mention honorable. M. Lahousse, Albert, Wervicq.
Hors de Concours.
Prix. M. HermanJean, Becelaere.
cameline.
Premier prix. M. VanryckeghemGheluwe.
Deuxième prix. M. Vaudeputte, Joseph, Becelaere.
Accessit. M. MisplonJean, Ypres.
colza d'été.
Meutiou honorable. M. Deheegher, Jean, Watou.
sarrasin.
Premier prix. M. Deschamps Valentin Becelaere.
Deuxième prix. M. Van Eecke, Charles, Langemarcq.
Accessit. M. Verbelst, CiémcutZillebeke.
pommes de terre.
Premier prix. M. Verschaeve, Louis, Ypres.
Deuxième prix. M. BayartFerdiuaud, Becelaere.
Accessit. M. Vaudeputte, Ferdinand, Boesiughe.
tommes de terre (en plein champ.)
Premier prix. M. DelvaGheluvelt.
Deuxième piix. M. Weilleman, Oostvleteren.
pommes de terre terrain dérodé.)
Premier piix. M. Yaudenweghe, Frédéric, Passchendaele.
Deuxième prix. M. Six, Joseph, Gheluvelt.
colza.
Mention honorable. M. Annoot, Louis, Ypres.
Premier prix. M. Dumorlier, Pierre, Comines.
Deuxième prix. M. VandermeerschJ.-B.Bas-Warnêton.
oeillette.
Primier prix. M. Dumorlier, J.-B., Comines.
Deuxième prix. M. Aunoot, Louis, Ypres,
Accessit. M. Vanuoote, Jean, Becelaere.
carottes.
Premier prix. M. de WinnexeelevicomteZillebeke.
Deuxième prix. M. Delefortrie, Ives, Becelaere.
Acoessit. M. D'hondtJean, Dickebusch.
chicorée.
Mention honorable. M. Yanhaverbeke, Ant., Passchendaele.
rl'tta baga.
Mention honorable. M. Comyu, I.auisPasschendaele.
navets.
Premier prix. M. Vandermeersch, J.-B., Bas-Warnêton.
Deuxième prix. M. Vermeulen, Auguste, Becelaere.
Accessit. M. BossaertDavidSaint Jean.
fruits.
Premier prix. M. de Winnexeele, vicomte, Zillebeke.
Deuxième prix. M. Yandermoere, Benoit, Bixschote.