JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
>0 3231.
32me année.
Depuis longtemps les octrois commu
naux forment l'objet d'études spéciales et
approfondies.
Faut-il maintenir les octrois ou les sup
primer?
Si on les conserve, quelles améliorations
pourraient y être introduites?
Si on les abolit, comment parviendra-t
on les remplacer?
"Telles sont les questions qui déjà sous
de précédents ministères avaient préoccupé
la sollitude du gouvernement.
Une commission instituée dans le but de
les résoudre, vient de conclure la sup
pression radicale des octrois.
Elle propose de les remplacer par la
contribution personnelle et celle des pa
tentes.
Cette solution, fût-elle préférable toute
autre, aurait encore deux inconvénients:
le premier de produire un vide dans les
voies et moyens du budget de l'État, et le
deuxième de restreindre considérablement
les ressources de certaines communes, no
tamment des grandscentresde populations.
Probablement que les Chambres ne tar
deront guère être saisies de cet objet
important nous tiendrons nos lecteurs au
courant des discussions et de leur résultat.
Le problème touche de près au sort des
classes laborieuses, auxquelles tout le mon
de le devoir, surtout dans les circonstan
ces actuelles, de s'intéresser non-seulement
par des vœux, presque toujours stériles,
mais aussi par des actes dont les effets
sont rarement d'une complète inefficacité.
Il paraîtquel'achatdesdentelles reprend
peu peu. Nous aimons constater ce fait,
parce qu'il est de nature calmer des ap
préhensions légitimes. Espérons que le
repos de la France, et la paix du monde,
rendront notre belle industrie dentellière
toute sa force et toute sa splendeur.
On dit qu'à Poperinghe quelques méde
cins s'occupent écrire des boutades pour
un journal au lieu de recettes pour les
malades. Cela ne leur profitera point, mais
cela pourrait bien profiter leurs confrères.
A partir de ce jour, le bureau de recette
des contributions directes qui depuis le
mois de Mars dernier était ouvert tous les
jours, ne le sera plus que les Jeudi, Ven
dredi et Samedi dechaquesemaine, comme
auparavant.
L'organe officiel de notre conseil com
munal qui porte souvent fort mal propos
sa sollicitude audelà de nos murs, a pris
l'autre jour ses grands airs réformateurs
et progressifs, l'occasion du très faible
subside que la Régence de Poperinghe ac
corde son collège communal. Cette in
cartade nous avait paru très plaisante; car
notre conseil communal est beaucoup plus
généreux pour notre collège communal
qui dépérit, que la Régence de Poperinghe
pour son collège qui prospère. Nous étions
sur le point de relever cette nouvelle bévue
du Progrès, lorsque nous avons reçu de
l'un de nos abonnés, la lettre suivante, que
nous insérons volontiers
Monsieur le Rédacteur du Propagateur,
De tout temps, le sort de la classe ou
vrière a fixé, bon droit, l'attention des
hommes sensés et raisonnables; mais ja
mais il n'a excité un intérêt aussi vif, qu'à
cette époque infortunée, où les sources du
commerce et de l'industrie sont taries, au
vent révolutionnaire qui désole l'Europe.
Pour m'attacher cette ville, ne voyons
nous pas que la dentellière habile et active
ne peut plus se suffire! L'ouvrier vivant de
son travail ne trouve pas toujours l'occa
sion d'occuper ses bras va I ides el laborieux!
Le pauvre, réduit la misère par le mau
vais résullatdes récoltes,ne peut plus pour
voir ses besoins! Il laut ceux-ci du
secours, ceux-là de l'assistance; tous
un aide puissant. Mais comment la ville
peut-elle remplir ce devoir envers les ha
bitants, si ce n'est en ménageant ses res
sources? L'économie, voilà le mot d'ordre,
le mot qui résume tous les besoins, il est
nécessaire, il est urgent de faire toutes les
économies possibles.
Trois motifs capitaix nous engagent
vouloir des économies: 1° la nécessité de
prévenir la création Je charges nouvelles
qui paraîtraient bien lourdes la ville et
aux particuliers; 2r l'utilité d'encourager
le travail; 3° la nécessité de ménager les
ressources de la ville pour l'avenir, dont
l'aspect sombre etsinistre paraît gros d'ora
ges, et inspire ur.e inquiétide générale.
Mais comment ces éconcmies pourront-
elles s'effectuer?
Lorsqu'on examine le bidget de la ville,
deuxième division, chapitre iV° 51, de l'in
struction publique, il est aisede voir, qu'avec
un peu de bonne volonté, <n pourrait con
sidérablement réduire les cépenses affectés
cet article.
Sans envisager la questbn des collèges,
au point de vue des opinons, ou si l'on
veut, des partis, que nos désirons voir
disparaître du terrain de intérêts géné
raux; sans faire ressortir out ce qu'il y a
d'indélicat et même d'opressif dans la
conduite de nos magistrats, en matière
d'instruction publique; sans les accuser de
blesser les affections les plus chères, de
violer les droits les plus sacrés et de mé
priser la volonté d'une portion notable de
leurs administrés, au profit d'une poignée
de partisans du libéralisme intolérant et
irréligieux, nous envisagerons le côté delà,
question, qui touche aux intérêts de tous
et qui, ce titre, mérite d'attirer l'attention
et la sollicitude publique je veux dire le
côté économique, que nos concitoyens ont
peut-être perdu de vue depuis trop long
temps.
Le collège communal coûte la ville
15,850 francs, non compris un subside de
5,000 francs payés par l'E ta t, inoi n le fai bles
produit des minervalia payés par les élèves.
Pour peu que l'on sache calculer, il est
facile de voir qu'en dix ans, cet établisse
ment a coûté environ 150,000 francs, au
trésor public, c'est-à-dire aux contribuables
de la commune. Cette dépense est exces
sive, et mille fois regrettable. La fantaisie
de jeter annuellement 18,850 francs de
l'argent des contribuables la tête d'une
dizaine de professeurs, ne doit-elle pas
paraître ruineuse, lorsqu'on songe qu'il y
a dans notre collège des classes où les
bancs sont déserts; et qu'un professeur a
louché des appointements considérables
pouravoir fait la leçon, pendant une année,
deux élèves?
Les 18,850 francs employés cet établis
sement, le seraient mieux, ce semble, en
travaux qui procureraient de l'ouvrage
aux ouvriers sans travail, en subsides aux
établissements commerciaux et industriels,
qui souffrent de la crise actuelle.
Le moment arrive où la ville sera obli
gée, peut-être au prix des plus grands
sacrifices, secourir ses enfants; comment
voir alors avec indifférence vaciller sur un
piédestal d'or, un collège qui compte
peine 70 élèves, et dont le grand recruteur
est la crainte de la disgrâce du pouvoir
communal. Le subside énorme qu'on lui
accorde ne peut point être justifié au point
de vue de l'économie. Ceux qui ne veulent
pas profiter de l'institution d'instruction
moyenne libre, qui ne coûte pas une obole
la ville, et qui mérite la confiance des
parents sous tous les rapports, devraient
au moins organiser leur établissement de
manière ne pas exciter des plaintes géné
rales sur une prodigalité qui pèse lourde
ment sur la bourgeoisie.
Je vous soumets, M. le Rédacteur, ces
réflexions économiques avec d'autant plus
de confiance, qu'elles préoccupent depuis
quelque temps le public sage et impartial.
Elles ne déplairont sans doute qu'à un
certain quidam dont le cerveau ne fonc
tionne évidemment plus selon les règles
de la logique, ou par des individus dont
le principe est de n'en avoir aucun Aliud
Cupido, mens aliud suadelmais les lubies
excentriques des cervaux félés ne balance-
VKKITi: ET JUSTICE.
On s'abonne Ypres, rue de Lille, io, près la Grande
Place el chez les Percepteurs des Postes du Royaume.
PRIX DR l'tliatM U>:tT. par trimestre,
Ypres fr S. Les autres localités fr 3-5o. On n° i5.
I.e PrspafSteur parait le MIIKDI et le HDRt'RtDI
de chaque semaine. Insertions 13 centime, la ligne).
7PP.2S, 16 Septembre.
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C'est par erreur que nous avons annoncé il y a
deux semaines que la centenaire de Langeuiarck
Thérèse Deleuy était décédée, au contraire elle
est presque rétablie de sa maladie et compte d'ici
quelques semaines recommencer sa profession de
mendiante.
Ypres, le flO Septembre 1S4§.