JOURNAL
'YPRES ET DE L'
No 3219.
32me année
NOUVELLES DIVERSES.
Oa s'a bo une Yprès, rue de Lille, 10, près la Grande
Place, et chex les Percepteurs des Parles du l!"\auuie.
PRIX l)i: 1/liO\\t;ti>:\T. par trimeatre,
YpreS fr 3. Les au (tes localités fr 3 5o. Un n®
I.e Propagateur par..lt le MIMDOI et le NPRdtDUI
de chaque semaine. (Insertion* fl? eentimfN la ligne).
TPS.®S, 5 Août.
A l'apparition du ministère Rogier, le
programme étalait aux yeux du Pays les
promesses les plus brillantes en faveur des
Flandres.
Plus d'une fois nous les avons rappelées,
et chaque interpellation rencontrait cette
réponse le gouvernement vous entoure
de sasolicilude. il coordonne les matériaux
nécessaires, il prépare des mesures effica
ces; ne précipitez donc rien; attendez et
vous verrez.
Ceux qui tenaient ce langage, sont préci
sément les mêmes qui après avoir attaqué,
sans relâche, le ministère HeTbeux sur le
terrain de la décadence flamande,encensent
lecabinel Rogier, et semblent insinuer que
la prospérité renaît dans nos provinces
par cela seul que les Flamands payent
l'emprunt.
Le gouvernement aurait-il en effet la
velléiléd'abandoniierau tempsetau hasard
la solution du problème qui, depuis trois
ans, écrase et détruit nos populations si
laborieuses et si dévouées.
A voir ce qui se passe depuis un an, on
serait tenté de le croire.
L'ancienne opposition possédait la pana
cée qui guérirait les uiaux de notre Pays,
et lorsque ses chefs arrivent au pouvoir,
ils sont comme frappés de stérilité et d'im
puissance.
Au lieu d'agir l'instant, on crée des
commissions, largement rétribuées pour
ne rien faire, ou du moins pour ne rien
accomplir.
Car les difficultés soumises aux commis
sions ne sont point levées leur tour les
conseils provinciaux des deux Flandres
sont invités les approfondir et émettre
leurs opinions et leurs avis.
Tout cela produit beaucoup de paroles,
beaucoup d'écritures, beaucoup de docu
ments imprimés; mais des secours effica
ces.... point.
Et pourtant les paroles prononcées par
l'honorable Toussaint seront-elles toujours
vraies? Les Flamands mourront-ils toujours
sans se plaindre?
Que le gouvernement y réfléchisse sé
rieusement et sévèrement: ne pas relever
les Flandres de leur état d'abaissement et
d'abandon c'est fournir indirectement des
armes aux ennemis de nos institutions,
ennemis rares encore, mais qui pourraient,
la longue, devenir dangereux.
Agir pour les Flandres est donc double
ment nécessaire t 'est répondre au cri de
l'humanité et prévenir les manœuvres de
ceux qui appellent sur leur pays des catas
trophes politiques ou sociales.
mu n w i
L IN I M i l A BLE M. COURTOIS.
Antérieurement déjà nous avions eu le
plaisir d'admirer les talents de ce phisicien
extraordinaire mais aujourd'hui le peu de
ses séances auxquelles nous avons assisté
ontsurpassé notre attente, et faire ici l'éloge
d'un artiste tel que lui serait chose impos
sible. Ce véritable roi de la preslidigalion,
comme l'ont qualifié juste litre la plupart
des journaux de l'intérieurelde l'étranger,
semble en vieillissant rajeûner de talents,
il suffit de le voir l'œuvre pour s'en con
vaincre ses opérations tiennent du pro
dige, du surnaturel, et s'il avait vécu
l'époque où l'on brûlait les sorciers, notre
compatriote, concitoyen bien que M. Cour
tois est Belge, eût couru risque de servir
quelque aulo-da-fé.
M. Courtois est puissamment secondé
par sa nombreuse famille et leur présence
en nos murs est une véritable occasion
pour nous de passer quelques soirées bien
agréables et divertissantes.
INTERVENTION FRANÇAISE
EN ITALIE.
Nous trouvons les lignes suivantes dans une de
nos correspondances particulières de Paris:
Le conseil des Ministres s'était réuni une pre
mière fois pour examiner la demande d'intervention
faite par M. Guerrieri, au nom du gouvernement
provisoire de la Lombardie Mais comme cette de
mande était isolée et n'avait pas été faite en mèine
temps par le Roi Charles-Albert, elle avait été
provisoirement repoussée.
A peine cette décision avait-elle été signifiée
M. Guerrieri que M. Recci, membre de l'ancien
cabinet sarde, est arrivé Paris demandant, son
tour, l'intervention française au nom du Roi Char
les-Albert.
En couséquence l'intervention a été décidée en
principe mais, comme la demande faite séparément
par les deux envoyés italiens ne s'accorde pas sur
les moyens d'exécution, on a dû délibérer sur la
manière dont cette mesure aurait lieu.
Milan voudrait l'entrée directe d'ua corps
d'armée français eti Italie. Le Roi de Piémont désire
qu'on évite de faire passer les troupes françaises en
Savoie et dans le Piémont, dans la crainte qu'il
n'en résulte un mouvement révolutionnaire dans
ses Etats.
On assure que le gouvernement vient de don
ner des ordres plusieurs régiments de se rendre
Toulon où ils seraient embarqués pour les côtes
d'Italie. Mais comme on s'attend h apprendre le
résultat d'une grande bataille qui doit être livrée
VÉRITÉ ET JDBTICE.
sur les bords du Mincio entre les Piémontais et les
Autrichiens, de nouvelles troupes sont dirigées sur
Grenoble pour entrer en Savoie dans le cas où les
Piémontais seraient vaincus dans cette rencontre
décisive.
Nous apprenons que le Moniteur reproduira
dans son numéro du 4, le traité de commerce et
de navigation conclu entre la Belgique et le royau
me des Deux-Siciles.
On remarquera que l'échange des ratifications a
eu lieu le t4 avril. Diverses circonstances en avaient
retardé jusqu'à ce jour la publication. [Indépend.)
VKCKOI.OCIK.
M. Pasquier, premier président de la cour d'appel
de Paris, vient de mourir.
On assure que M. Nicaise, secrétaire-général du
département de la guerre, vient, sur sa demande,
d'obtenir sa mise la retraite. Des infirmités, fruits
d'un travail trop assidu, obligent cet ancien et
houorable fonctionnaire abandonner des fonc
tions qu'il remplissait dignemeut depuis dix-huit
ans.
Mardi, après-midi, deux arches du pont ré
cemment établi sur le canal d'évacuation, hors la
porte de Sainte-Croix Bruges, se sont écroulées.
Cinq personnes le traversaient en ce moment deux
ont été grièvement blessées; l'une est en danger
de perdre la vie.
Le préjudice causé par cet accident est consi
dérable.
Un terrible malheur a frappé avant-hier une
famille des plus notables de la ville de Gand le
fils de M. le baron Dons, quai des Récollets, a péri
en se baignant l'endroit dit Ooerzet.
On nous écrit de la Campirie que les foins et
les seigles sont rentrés et ont donné un produit
aussi beau que bon et abondant. La maladie des
pommes de terre ne s'est que faiblement montrée
sur quelques points et il est certain que la récolte
sera des plus satisfaisantes.
PAYS-BAS. La IIaye, 1er août.
Une crise ministérielle vient de se déclarer,
contre tonte attente, en Hollande, pour un dissen
timent non pas entre le Roi et lecabinet, niais entre
celui-ci et la Première Chambre des États-Géné
raux, au sujet des réformes économiques et de la
suppression des peines corporelles, auxquelles
s'oppose la Chambre. Si les idées de l'opposition
prévalent, une explosion peut avoir lieu. Aussi
conseille-t-on au Roi de soutenir tout prix son
cabinet.
Le Journal de La Haye annonce que, mal
gré toutes les sollicitations réitérées de ses collègues;
M. Donker-Curtius est inébranlable dans sa réso
lution de donner sa démission des fonctions de
ministre de la justice.
Le moment est impératif, ajoute la feuille
hollandaise, et il est difficile de prévoir les événe
ments qui nous sont réservés.