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JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
N° 3218.
NOUVELLES DIVERSES.
32®® année.
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L'industrie linière de nos Flandres, étant
en souffrance depuis nombre d'années, un
moyen d'après nous de venir en aide aux
malheureux tisserands dépourvus de tra
vail, serait de protéger celle industrie, en
admettant la BLOUSE NATIONALE, au
lieu de la Tunique de contrefaçon, pour
habillement de la Garde Civique. Far ce
moyen, 011 pourra employer un grand nom
bre de bras flamands forcément iuaclifs.
T H E A T R E CO U R T 0 I S.
VÉRITÉ ET JUSTICE.
Ou s'abouoe Y près, rue de Lille, 10, près la Graude
Place, rt chet les Percepteurs des Postes du Pkoyaume.
PRII DE LMRtllEMKlT, par trlmcnlre,
y près fr 3. Les autres localités fr 3 5o. Uu n* i5.
Le Propagateur parait le tilttCUl et le MERC REDI
de chaque semaine (Insertions 19 centimes la ligne).
m m m tmmm Nj
2 Août.
Notre Éditeur se trouvait sur les rangs pour le
grade de capitaine dans la 2e compagnie de la
gardecivique.il avait pour compétiteur M. Honoré
Verheylewegen. C'était une simple question de
personnes ou de voisinage dans la rue de Lille.
Cette rue est partagée en deux parties peu près
égales eutre deux paroisses. Du coté populeux de
S'-Pierre, la majorité penchait pour M. Verhey
lewegen, l'inverse semblait avoir lieu du coté de
S'-Marlin. La question était donc destinée se
vider paisiblement entre les habitants du quartier.
Pas plus les électeurs que les candidats ne son
geaient h se faire une opposition politique. La
coterie qui sous prétexte de libéralisme, domine
tout, s'empare de tout, profite de tout, en avait
décidée autrement. Il fallait a tout prix une bataille
politique, fut-ce aux risques de répandre des fer
ments de division entre d'honorables camarades.
La coterie s'intéressait peu M. Verheylewegen
dont le caractère est au dessus de ces misérables
intrigues: aucun antécédent d'extravagance ne le
recommandait sa tutelle, et elle ne se flatte pro
bablement pas de le subjuguer; mais elle ne pou
vait sans frémir songer k l'élection future de
l'éditeur du Propagateurtant le Propagateur
est encore le cauchemar du libéralisme de certain
bord. C'était a pâmer de rire. N'ayant pas de créa
ture imposer, on se résigna soutenir M. Ver
heylewegen, et a déchaîner tout les autans, toutes
les tempêtes du nord au midi contre la candidature
de M. Lambin-Mortier. Parce que M. Lambin-
Mortier imprime un Journal indépendant, qui ne
porte pas le stigmate du servilisme, il fallait le
débusquer k tout prix. M. Ernest Merghelynck, M.
De Codt secrétaire de la Régence, M. Carton père
lui-même est-il possible ont été vus arpentant
la rue de Lille en long et en large, et se donnant la
plus pénible fatigue pour détourner des voles.
M. Lambin-Mortier n'a donc pas obtenu une seule
voix ou du moins il n'aura obtenu que la sienne?
En dépit de tous les efForts directs, indirects; de la
veille, du soir; du matin, en dépit de tant d'élo
quence dépensée, de billets écritsdistribués avec
un cortège de sollicitations, de prières, de pro
messes, de molestations incroyables, M. Lambin-
Mortier a obtenu, après ud scrutin de ballotage,
35 voix contre 3g données k M. Verheylewegen.
A l'élecliou préparatoire, la différence avait été de
huit voix sur moins de 6o votants; maintenant
après tant de courses et de démarches par la coterie
ou pour son compte, M. Verheylewegen ne l'a
emporté que de 6 voix sur 72 votants: encore
quelques jours de campagne, et l'assistance que
M. Verheylewegen ne réclamait pas, eut pu lui
valoir un échec. Considérée sous ce point de vue
l'élection a la 2" compagnie est d'un heureux au
gure, elle montre que l'engouement commence a
•passer, que la population se lasse des exigeances
triumvirales, et qu'an cœur d'un grand nombre de
gardes civiques bat nu noble élan de franche liberté.
Si an nombre de 33 votes sur 72, on ajoute
ceux que l'affection ou le dévouement individuel
attachait a m. Verheylewegenceux qui par des
motifs quelconques de conviction croyaient li
brement devoir le préférer, et enfin ceux que la
dépendance obligeait a voter dans le sens de la
clique, il restera un bien minime appoint d'âmes
faibles, accessibles a l'intimidation. Puisqu'on a
voulu une personnification du Propagateuril
n'a pas k se plaindre du résdllat. 11 prouve qu'en
dépit de toutes les intrigues, sa modération, sa
franchise, ses allures exemptes d'immoralité et de
bassesse, rencontrent toujours de nombreuses et de
profondes sympathies; sympathies, qu'il peut être
dangereux pour plusieurs d'afficher hautement,
mais qni tendent a venir k la surface dès que les
circonstances s'y prêtent tant soit peu. Cet état de
choses est encourageant pour l'aveniret pour les
principes d'ordre dont nous n'avons cessé d'arborer
le drapeau.
1q»qr t.
VOnlVVTlOV UK M KM»! Cl'HN I.KN OFI'iriCRI)
de la
GARDE CIVIQUE D'YPRES.
Compagnie. Capitaine M. CarilinaelÉdouard.
Lieutenant JgwuiClément.
Sous-Licuten1 VarefcePierre.
RoffiaenDésiré.
Compagnie. Capitaine M. Verheylevregen.
m Lieutenant Beke, Charles.
Sous-Lieuteu1 Pitonon, Victor.
m n Dumorticr, Arnaud.
3e Compagnie. Capitaine M. Merghelynck, Ernest.
Lieutenant Yandenbogaerdt*, Théodore.
Sous-Lieuteu* B«ke, Pierre.
Iweins, François.
4* Compagnie. Capitaiue M. Vandeiihogaerde, Auguste.
Lieutenant Merghelynck, Aithur.
Sous-Lieuteu1 Verschaeve, Charles.
YaudenbroeleLouis.
5e Compagnie. Capitaine M. Carpeutier, Jacques.
lieutenant n Sartel, Auguste.
Sous-Lieuten1 Paret, Toseph.
Vaudeubtilcke, fa*ou.
6* Compagnie. Capitaine M. Coenegrachl, Jcau.
Lieutenant De Codt, Jules.
Sous-Lieuteu1 DurutteEmile.
u 0 BahauLouis.
Communiqué
m. Courtois, ce type des professeurs de phy
sique passés, présents et futurs, uous a donné une
seconde représentation, et celte fois les amateurs
i ont répondu a l'appel du roi de la prestidigitation.
M. Léonard Courtois est venu seconder sa fa
mille, et l'effet qu'il a produit a élé prodigieux. Il
jongle avec une prestesse admirable, et dans ce
genre d'exercice nous ne lui connaissons de rival
que M. FûUGEROUX; mais quand il jone avec sa
trinta, c'est alors qu'il est inimitable. La salle
tout entière retenti d'applaudissements, et on
attend avec impatience une nouvelle apparition de
M. Léonard Courtois.
M. Louis Courtois a hérité d'une partie des
talents de son père; s'il n'a pas encore acquis l'im
mense dextérité qui caractérise la manière de son
maître, il promet de l'égaler un jour. Il nous a
fait des expériences nouvelles qui dénotent de
grandes dispositions.
Les élections de la garde civique devant se pro
longer pendant plusieurs semaines encore, le re
nouvellement des conseils communaux n'aura pas
lieu aussitôt que nous l'avions annoncé. Les élec
teurs qu'on disait devoir être convoqués vers le t5,
ne le serout, k ce qu'il parait, que vers le 20 août.
Indépendance
Le ministre de la justice informe les ministres
du culte catholique (clergé inférieure) que les états
collectifs, pour le deuxième trimestre i848, sont
émis payables chez MM. les directeurs du trésor.
Le Roi, accompagné de M. Couway, inten
dant de la liste civile, et de l'un des me'decins de
S. M., est parti lundi au malin par le chemin de
fer du Midi pour sa terre d'Ardennes.
11 règne une activité extraordinaire dans les
ateliers de la Monuaie; on y a fabriqué, la semaine
dernière, pour une valeur d'un million de francs
en pièces de cinq francs et en pièces d'or de 25
francs.
On écrit d'Alost en date du 3i juillet
«\La crainte de la maladie des pommes de terre
est entièrement dissipée; k la suite d'une pluie
abondante qui est tombée depuis quelques jours,
les champs plantés de ces tubercules ont repris le
plus bel aspect et promettent de donuer une très-
abondante récolte d'une excellente qualité. Le
marché d'aujourd'hui s'en est ressenti, les prix
s'en sont réduits de 5 k 4 centimes le kilo.
Le conseil communal de Liège, dans sa séance
du 29 a décidé, sur la proposition de M. Brixhe,
que la commission chargée de suivre l'affaire de la
dérivation de la Meuse, s'adjoindra a la députation
nommée par le conseil provincial, k l'effet de se
rendre k Bruxelles près de M. Rolin, Ministre des
travaux publics, pour appeler son attention sérieuse
sur la nécessité et l'urgence de ce grand travail.
NÉCB.L.GIE.
Samedi est décédé, k Gand, M. P.-L. De Wilde,
directeur de l'enrégistreineot des domaines et des
forêts.
Dimanche k deux heures ont eu lieu k Brux
elles les obsèques de M. Morel, directeur des con
tributions directes, douanes et accises. L'assistance
était nombreuse. On y remarquait un grand nombre
d'employés supérieurs des diverses branches d'ad-
uiinistratioo.