JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
]\o 3212. Mercredi, 12 Juillet 1848. 31me année.
NOUVELLES DIVERSES.
12 Juillet.
1" BUREAU. 555 ÉLECTEURS INSCRITS.
Volans, 523.
2* BUREAU. 430 ELECTEURS INSCRITS.
Volans, 134.
Mr Vanderstichele Bourgmestre a obtenu 151 voix.
Donny-Vandaele, négociant 133
Comyn, notaire, Langemark i3i
Ernest Merghelinck, conseiller i3i
Avant-hier, le château de Woesten, hàti
neuf, a clé détruit par les flammes. M.
Lemaire de la Neuville, qui en est le pro
priétaire, n'a eu que le temps de se sauver
avec sa famille. La perle dépasse cent mille
francs. Tout était assuré. On attribue ce
sinistre au vice de construction d'une che
minée.
La personne qui s'est le plus distinguée
dans l'incendie du château de M. Lemaire
de la Neuville, Woesten. se nomme Joseph
Lahaye-Geerste, cabaretier et cultivateur
audit Woesten. Cet homme s'est sacrifié
pour arracher M. Lemaire d'une mort cer
taine, au moyen d'une échelle qu'il a lui-
même placée une fenêtre. Malgré l'inten
sité des flammes, il s'est précipité dans
l'intérieur, a saisi M.'Lemaireerrantéperdu
sur les bords d'un abîme de feu, et l'a
descendu terre. Cet homme est père de
famille et a douze enfants. Tout le monde
convient qu'il faut être doué d'un courage
sans exemple pour se sacrifier ainsi pour
son semblable. Un dévouement si extraor
dinaire sera sans doute récompensé.
On se fera une idée de la magnificence
du château qu'une nuit vient de réduire
en cendres, quand on saura que l'escalier
du haut en bas était en acajou. La richesse
des décors était en harmonie avec la struc
ture de l'édifice. Quelques pans de murs
calcinés sont peine debout.
actes du gouvernement.
FRANCE. Paris, 9 juillet.
VÉRITÉ ET Jl'STICE.
On s'abonne Yprès, rue de Lille, io, près la Grande
Placeet chez les Percepteurs des Postes du Royaume.
PRIT DE li'ABtSiKEHEXî, par trimestre,
Ypres fr 3. Les autres localités fr 3 5o. Un n° 15.
Le Propagateur paraît le S M EDI et le MERCREDI
de chaque semaine. Insertions fl? centime* la ligne).
Voici le résultat des Élections provinciales
d'aujourd'hui, pour les cantons d'Ypres et d'El-
verdinghe.
Mr Vanderstichele Bourgmestre a obtenu 290 voix.
Donny-Vandaele, négociant t 299
a Comyn, notaire, a Langemark >1 271
Ernest Merghelinck, conseiller 272
Par conséquent MM' Vanderstichele, Bourg
mestre, Donny-Vandaele, négociant, Comyn,
notaire et Merghelinck, conseiller, ont été pro
clamés membres des États Provinciaux.
L'Alliance a décidé qu'elle s'abstiendra dans
les prochaines élections. C'est, pour elle, une chute
immense, plus grave qu'un échec. Elle reconnaît
donc que les raisins de la République sont trop
verts; mais l'automne qui doit les mûrir se fera
attendre longtemps. Il est curieux et triste h la fois
de voir les tours de force que font des gens d'esprit
pour cacher leur but sans l'abandonner. Le mot de
royauté constitutionnelle leur écorche la bouche,
et ils senteDt qu'il faut bien le laisser échapper de
leurs lèvres pour conserver quelques restes de
sympathie, s'il en est temps encore.
M. Quinette, envoyé extraordinaire et ministre
plénipotentiaire de la République française près
le gouvernement belge, est arrivé le 8 a Bruxelles.
M. Quinette a été reçu par M. le ministre des af
faires étrangères.
Lundi, h une heure, le Roi a reçu en audience
solennelle et en présence de M. le ministre des
affaires étrangères, M. Quinette, envoyé extraor
dinaire et ministre plénipotentiaire de la Républi
que française.
On lit dans Y Écho du Nord:
La chambre du conseil de Lille a relâché sa
medi le sieur Blervacq, compromis dans l'affaire
de Risquons-Tout, la suite d'une ordonnance de
non-lieu.
Mgr. le Nonce apostolique a officié dimanche
pontificalement, le matin et l'après-midi, l'église
des Minimes. C'est tort qu'un journal annonce
que S. Exc. était assistée de Mgr. le comte de
Mercy-Argenteau, Archevêque de Tyr, et de Mgr.
l'Évêque de Liège; ces deux prélats n'étaient pas
présents.
Depuis quelques jours la Société Générale a
mis en circulation les nouveaux billets de 5 fr.
Ces billets, d'un format plus petit que les autres,
sont imprimés sur papier jaunâtre, taroté. Ils por
tent la griffe du gouverneur, du trésorier et d'un
des directeurs et la signature de deux employés.
Dimanche entre huit et dix heures du soir,
une vigilante un cheval reconduisait chez elles
deux personnes de Laeken. Arrivées près du pont,
celles-ci, par mesure de précaution, demandèrent
au cocher a descendre et traversèrent le pont h pied.
Bien leur en prit, car peine avaient elles quitté la
voiture que le cocher, en état d'ivresse, poussa son
cheval dans le canal. Le cocher est parvenu a se
sauver, mais le cheval a péri.
L'ex-colonel Ernest Grégoire a été arrête le 8
h Quiévraiu au moment où il arrivait avec le con
voi du chemin de fer, et il a été conduit Bruxelles.
Mais M. Grégoire était porteur d'un passeport pour
l'Allemagne; il a dit, assure-t-on, qu'il était
chargé d'une mission pour Vienne et le 9 au matin
il a pu repartir par le convoi de Cologne.
On lit dans le Précurseur d'Anvers
L'aspect des céréales et des plus beaux. Les
rapports parvenus des différents points de la pro
vince constatent qu'en ce qni concerne le fromeut
surtout, la récolte dépassera d'un tiers celle déjà si
abondante de l'année dernière. Déjà, dans nos en
virons, l'on coupe le seigle; c'est là une précocité
rare; la paille est moins lougue peut-être que
l'année dernière, mais lesépis sontau moinsautant,
si pas plus chargés.
On rapporte que quatre ouvriers arrivant de
Paris, ont séjourné pendant quelques heures, daus
une habitation isolée, aux environs d'Arlon. Ces
ouvriers appartiennent, croit-on, au grand-duché
et retournaient chez eux. L'un d'eux avait reçu un
coup de feu au bras. D'après ce qu'ils ont raconté,
ils ne voyageaient que la nuit travers les bois, et
marchant isolément, vingt pas de distance, et
toujours sur le qui-vive, se reposant le jour dans
des endroits tout fait écartés. C'est ainsi qu'au
milieu d'appréhension continuelles, ils ont pu
gagner la frontière grand-ducale. d'Arlon.)
Par arrêté royal du 28 juin i848, la démission
offerte par le sieur Vandenpeereboom, de ses fonc
tions de commissaire de l'arrondissement de Cour-
trai, est acceptée.
Ou assure que le ministre des finances a déclaré
un grand nombre de représentants, que par suite
de la situation du trésor public la réforme postale
serait ajournée la prochaine législature.
On assure que plusieurs propriétaires de la
rue Louis-)e-Grand au coin du boulevard, ont fait
part la police d'un bruit sourd qu'ils enteudaient
dans leurs caves la nuit et qui indiquerait le creu
sement d'une mine souterraine dans les environs.
Cette indication quoique très-vague et peut être
sans portée réelle a paru l'autorité devoir mériter
toute son attention.
La police a arrêté cette nuit deux hommes et
une femme qui faisaient des signaux de nuit rue
Neuve-des-Bons-Enfants. Ces signaux correspon
daient dit-on, avec Montmartre.
Lyon est toujous dans les alarmes. Mercredi
dernier, 5 juillet la ville, ainsi que les faubourgs de
Vaisse, de la Croix-Rousse et de la Guillotière, ont
été occupé militairement par la troupe, venue a
marches forcées de divers côtés, et notamment du
camp de l'armée des Alpes. Les fatigues ont été si
graudes pour les soldats que deux d'entre eux en
sont morts. Il est certain qu'on s'attendait quelque
soulèvement, quelque insurrection, écho de celle
qui vient d'ensanglanter Paris; car on avait été
jusqu'à préparer des ambulances l'Hôtel de ville,
avec charpie, matelas, etc.
Heureusement, tout s'est passé dans le plus grand
calme, et il faut espérer que les précautions formi
dables qui ont été prises ont contribué empêcher
un mouvement.
Des tentatives isolées d'assassinats sur des
gardes nationauxdes soldats et des officiers de la
garde mobile ou de l'armée ont lieu presque jour
nellement.
On assurait ce matin dans la salle des con
férences l'Assemblée nationale, que M. Armand
Marrast avait donné sa démission de maire de Pa
ris, la suite de l'arrêté ministériel, qui, en recons
tituant la commission municipale, avait placé dans
cette commission un certain nombre des anciens
conseillers qui s'étaient montrés les plus hostiles
l'administration de M. Armand Marrast. (Messag.)
On avait dit que le général Bedeau n'acceptait
pas le portefeuille des affaires étrangères. Un jour
nal dément ce bruit et annonce que le général,
dont l'état s'est beaucoup amélioré, s'installera au
ministère dans quelques jours. L'intérieur est confié
M. Jules Bastide.
Un des premiers actes du gouvernement
provisoire fut de fixer dix heures la journée de
travail. On revient sur cette mesure, qui avait reçu
l'approbation générale des maîtres et des ouvriers.
Hier matin, dans les ateliers, on a prévenu que
désormais la journée serait de douze heures de
travail. Les ouvriers n'ont pas voulu consentir
cette prescription, et se sont mis en grève.