JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
No 3205.
31me année.
NOUVELLES DIVERSES.
VÉRITÉ ET JUSTICE.
On s'abonne Yprès, rue de Lille, 10, près la Grande
Place et chex les Percepteurs des Postes du P%oyaume.
Il I IIF, L* KOWEVIEVT. par trimestre 9
Ypres fr 3. Les autres localités fr 3 5o. Un n°
Le Propagateur parait le tt ltlEDI et le MERCREDI
de chaque semaine. Insertion» 17 centime» la ligne).
1 PRES le fltt Juin 1*1*.
Monsieur l'Éditeur du Propagateur,
Monsieur,
Lorsque je vous ai parlé verbalement que
des bruitsmafveillantscirculaienlàmonégard,
concernant plusieurs articles qui ont paru dans
votre Journal au mois de juin 1847 et ayant
rapport Monsieur le sénateur Ma/ou auquel
vous auriez dit d'après ce qu'il a déclaré chez
lui où je me suis présenté le 2 juin 1848. avec
deux témoins qui sont Messieurs AIph. Van-
denpeereboom échevin et De Codt secrétaire de
votre ville) les tenir de moi, vous en avez donné
le démenti le plus formel en y ajoutant que
vous l'auriez donné qui que ce soit.
Je viens donc vous prier Monsieur, de vouloir
bien déclarer hautement que jamais je n'ai fait
insérer dans votre Journal, ni fait porter
votre bureau, aucun article contre qui que ce suit.
Le seul article que je vous ai engagé d'y in
sérer, a été ma profession de joi en entrant dans
l'association libérale le 27 mai i846.
Je doit vous dire Monsieurque l'un des deux
doit s'être trompé, et comme il est du devoir de
l'homme d'honneur de rétracter ce qu'il pour
rait avoir Jait de blamable il vous reste, vous
exprimer h cet égard.
En attendant j'ai l'honneur de vous saluer,
VAN ALLEYNNES-SCHOCKEEL.
7?î.SS, 1" JUIN.
Comme on peut le voir, dans la lettre
qui précède, M. Van Alleynnes-Schockeel
est venu se plaindre auprès de nous au
sujet d'un bruit fâcheux qui se propageait
surson compte. On accusait.M. Van Alleyn
nes-Schockeel d'avoir porté ou fait porter
notre bureau des articles offensants pour
M. Malou-Vergauwen celui-ci répéta l'ac
cusation en face de M. Van Alleynnes en
présence de deux témoins, ajoutant qu'il
tenait le fait imputé de l'éditeur même du
Propagateur. Cela était doublement grave
en ce que l'on attribuait, sans preuve,
M. Van Alleynnes des articles indiqués
seulement d'une manière vague, et eu ce
que l'on jetait sur l'éditeur outre le soupçon
d'être indiscret l'égard de ses collabora
teurs et correspondants, celui d'endosser
certains articles, des personnes qui y sont
complètement étrangers. M. Van Alleynnes
voulut éclaircir tousces commérages; pour
l'y aider, l'éditeur du Propagateur offrit de
l'accompagner chez M. le sénateur; ils s'y
rendirent deux reprises la première fois,
M. Edouard Malou était empêché, la deuxu>
me fois, M. Edouard Malou fit dire qu'il
n'avait rien démêler avec l'éditeur du
Propagateur. Il semble pourtant que, dans
l'intérêt de M. le sénateur lui-même, une
explication n'eût pas été dédaigner, car
son assertion est démenti hautement et
fermement par l'éditeur du Propagateur,
qui n'a jamais confié personne les noms
de ses rédacteurs, collaborateurs ou corres
pondants, comme 011 voudra les nommer,
et qui moins encore se permettrait des
insinuations malveillantes contre une per
sonne qui n'a aucun rapport avec l'œuvre
du journal. Or la conduite de M. Malou lève
le doute, s'il y en avait: quelqu'un s'est
trompé, dit M. Van Alleynnes; oui sans
doute, et ce quelqu'un c'est M. MALOU-
VERGAUWEiN qui, en refusant de recevoir
notre éditeur, n'a pu avoir en vue que
d'esquiver la confusion qui lui était pré
parée. Que les imprudents amis de M.
Edouard Malou gardent maintenant le
silence et cessent de colporter des médisan
ces qui paraissent inventées pour désigner
des hommes indépendants ou nuire un
journal qui les gêne parfois, mais où pour
tant M. Edouard Malou lui-même, en cer-
taiuscas, est venu humblement faire insérer
des reclames.
PROFESSION 1)E FOI
DE
Monsieur Van Alleynnes-Schockeel.
Entrait du Propagateur, N° 2,990, 27 mai, i84<>.
Le parti libéral, en faisant un appel aux
opinions du pays s'est pénétré de la tâche
qu'il a remplir; il s'est conformé sa
devise: Liberté, Égalité des droits. Mais
pour arriver celte Egalité il faut que
chaque citoyen puisse exprimer librement
sa pensée, afin que, par une sage discus
sion, l'on puisse arriver la vérité. Que la
modération, ce mobile du bien, que l'ex
périence du passé et celle du présent nous
guident.
L'exaltation, le désir de la domination
nuit tout parti qui s'en sert pour détruire
l'alliance, sous laquelle les hommes ne
peuvent s'entendre, et le conduit infailli
blement sa perte. De cette désunion ré
sultent le mécontentement, l'indolence des
uns, le froissement, l'irritation des autres,
l'irrésolution du commerce et de l'indus
trie, le manque de travail, et la stagnation
des affaires. Celte même désunion doit
nous conduire la guerre civile, et nous
ravir tôt ou lard notre indépendance. Etait-
il nécessaire de reconquérir en I8Ô0 notre
liberté pour nous enlre-déchirer quinze
ans plus tard par la polémique et le sar
casme d'opinion? non, mille fois non.
Ainsi donc, ne restons pas dans l'égoïs-
me, inscrivons sur notre drapeau loyauté,
justice pour tous, et que chacun se ren
ferme dans les justes limites de ses droits
et devoirs.
Mais pour arriver ce but d'unité, il est
d'un grand intérêt, de choisir parmi toutes
De ces amis, qui pour uu bon repas, touiucul avec lous
les vents.
les classes de la société, pour notre com
mission et notre représentation au con
grès, des hommes murs et réfléchis, des
hommes qui ne se laissent pas entraîner
par l'esprit de parti, des hommes qui veil
lent au bien être général et qui ne s'écar
tent jamais du principe libéral dont tout
homme, en naissant, devrait pouvoir res
sentir le bienfait.Unissons nous,groupons,
nous au tour de ce drapeau, combattons
les abus et l'oppression.
Quelque soit le parti qui veuille domi
ner, maintenons nos droits, que, dans
tous temps, le Belge s'est fait gloire de sou
tenir contre la tyrannie. C'est lorsque per
sonne ne sortira plus des limites de ses
devoirs, que les Belges seront frères, et
qu'ils montreront l'étranger qu'ils sont
dignes de leur indépendance.
actes du gouvernement.
Le sieur Mulle (Joseph,) receveur de l'enregis-
tremeut et des domaines, Poperinghe, est nommé
receveur des actes judiciaires et des domaines a
Touvnay.
Le sieur Spillebouî, (Druon-Pantaléon-Hu-
bert-Charles), vérificateur de 2* classe dans la pro
vince de Flandre occidentale, est promu la ir*
classe de son grade.
Le sieur Cbent (Benoît-Joseph), surnumé
raire de l'enregissrement et des domaines dans la
province de Flandre occidentale, est nommé rece
veur a Meulebeke.
On assure que Léopold Roi des Belges a
proposé sa médiation l'arrangement du différend
survenu entre lAngleterre et l'Espagne au sujet du
renvoi de M. Bulwei
L'affaire Louis Bonaparte vient d'entrer dans
une nouvelle phase. Une lettre adressée par lui au
président de l'Assemblée a soulevé encore une
nouvelle tempête a la fin de la séance d'hier. L'As
semblée a remis aujourd'hui de statuer définiti
vement sur le sort du prétendant, et il ne serait
pas impossible qu'après s'être montrée disposée a
voter lundi son exclusion par acclamation, après
l'avoir admis, au contraire, a une grande majorité,
mardi, elle n'en revienne aujourd'hui exclure
définitivement. Les appréhensions du gouverne
ment continuent d'ailleurs êtrès-vives a l'endroit
des prétentions et des projets du prince. Le com
mandant supérieur de la garde nationale, M. Clé
ment Thomas, n'a même pas craint de déclarer du
haut de la tribune, que,d'après les renseignements
qui lui étaient parvenus, on pouvait s'attendre a
avoir livrer aujourd'hui même une grande ba
taille. Le ministre des finances est cependant veuu
calmer un peu l'émotion quecette déclaration avait
produite dans l'Assemblée.
Quoi qu'il en soit, la situation est toujours aussi
embrouillée, aussi tendue qu'il soit possible de le
supposer.
Un certain nombre d'emplois sont vacants dans
nos septs régiments de cavalerie. On prépare les
promotions nécessaires dans les bureaux du dépar
tement de la guerre.