- JOURNAL D YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
I\° 3293.
Samedi, 6 Ylai 184S.
31me année.
7Î?.ZS. G MAI.
DES PARTIS
LA ©@1M©0IL0AT0Û1F3,
NOUVELLES DIVERSES.
On s'abonne a l pres, rue de
f illeu° io, près la Grand'place, et
cher les Percepteurs des Postes du
Royaume.
PHI* DR L'ABMXKMEXT,
par trimestre
Pour Ypresfr.
Pour les autres localité»
Prix d'un numéro.
PltlX DE» IX8CBTIONS.
11 centimes par ligne. Les ré
clames, 2 5 centimes la ligne.
Tout ce qui concerne la rédac
tion doit être adressé l'Éditeur rue
de Lille, io, l'pre». Le Propa
gateur paraît le A .M E D I et le
MERCREDI de chaque semaine.
VÉRITÉ ET JUSTICE.
ET DE
Nous aimons croire que les intentions de M'le
Commissaire d'arrondissement sont meilleures que
ses actes ne sont prudents et habiles. Nous lui dé
clarerons donc, en termes formels qu'il se trompe,
s'il croit, comme l'indique la lettre qu'il nous a
adressée,que l'opinion modérée veut recommencer
une lutte qu'elle a soutenu malgré elle, et qu'elle
a terminée par le sacrifice le plus généreux qu'un
parti politique puisse faire la patrie. Nous voulons
encore soutenir et le gouvernement et ses agents,
s'ils travaillent au bien être de tous,et maintiennent
courageusement les institutions de i83o. Quand
inème les dangers de la patrie auraient disparu, ces
dispositions ne changeraient pas. Quand même la
majoiité du corps électoral se prononcerait pour la
fraction du parti constitutionnel, qui a sacrifié sou
opinon a la nationalité, dans les jours difficiles que
nous venons de passer, les idées de modération, de
conciliation et de paix seraient toujours notre règle
et notre loi.
Mais pour que l'union et la conciliation soient
possibles, il faut qu'il y ait de la part de l'opinion
dite libérale, une véritable réciprocité. La paix ne
peut pas durer quand les organes de ce parti, qui
veut aujourd'hui la constitution, insultent gratui
tement une fraction considérable de l'opinion qui
la veut comme eux, et plus qu'eux. Ainsi lorsque
ces journaux cédant l'impulsion de leurs ancien
nes rancunes,réveillent leurs souvenirs voltairiens,
par pur besoin de se quéreller et de se battre,
lorsque ces journaux impriment, comme le Progrès
imprimait dans sou N° du 26, que les doctrines
catholiques n' ont pas les sympathies publiques
ou bien, qu'il est impossible de dire jusquou le
pays pousserait le mécontentement, si le parti
catholique avait le malheur de triompher léga
lement, dès lors la conciliation n'est plus possible.
Il y a provocation directe de la part de ceux au
profit desquels la conciliation s'était opérée il y a
insulte et menace de la part de ceux qui devraient
rendre facile, le sacrifice que l'opinion modérée a
fait a la patrie. Le cri de guerre part du côté de
ancienne opinion libérale-clubiste et dès lors
celte opinion est responsable des suites funestes de
nos discordes.
Ce n'est pas pour récriminer que nous faisons
cette reflexion, niais c'est pour expliquer la juste
répulsion qu'excite dans tout cœur honnête, le
procédé étrange de ces journaux soi disant libéraux,
qui insultent jusqu'à ceux qui les aident, et qui se
plaignent des gens qui n'acceptent pas avec re-
merciments leurs sottes provocations.
Que Mr le Commissaire exerce une influence
modératrice sur les journaux dont il dispose; qu'il
engage les rédacteurs de ces feuilles mettre leur
langage en harmonie avec ses intentions, et le pré
tendu cri de guerre qu'il a cru entendre retentir
lui paraîtra imaginaire. Nous ne demandons pas
mieux que de vivre en paix avetf nos anciens ad
versaires; mais pour que nos vœux s'accomplissent,
il faut que ces anciens adversaires ne rendent pas
la ppix impossible.
Dans le concours des élèves de l'Académie
royale d'Anvers, le premier prix de peinture d'après
nature a été remporté par M' Deruelle, d'Ypres.
Le Progrès ne fait pas difficulté d'avouer que
si Mr De Theux avait été au pouvoir le 24 Février,
le parti des clubs eut bouleversé le pays. Cet aveu
donne la mesure de sa tuodéralfou, et de son pa
triotisme.
Certain journal croit se faire Ta partie plus belle
en appelant le Propagateur le journal du clergé.
C'est Ih une ruse de guerre, fort innocente. Ce bou
journal croit que toutes les sottises trouvent grâce
devant le public, lorsqu'elles arrivent sous un cou
vert anti-cléricale, et il exploite en grand cette
illusion. S'il avait un peu plus de bon sens et
d'idées, il n'en serait pas réduit aboyer a la
soutane, comme dit M' De Lamartine mais il
ferait prévaloir son opinion par la discussion et par
la raison. Nous autres, qui n'avons pas besoin de
nous créer des ennemis imaginaires pour pouvoir
déclamer notre aise, nous sommes justes envers
tout le monde, sans excepter le clergé c'est la
notre manière. Comme tout le monde sait du reste
en ville que notre journal est rédigé, imprimé et
lu par des laïques, nous ne pouvons que rire des
gens qui font de Y anti-cléricale et du Bazile a
toutes sauces.
M. le gouverneur de la Flandre occidentale vient
d'adresser a MM. les commissaires d'arrondissement
une circulaire relative a la fabrication de toiles en
fil a la main et en fil mécanique. 11 résulte de cette
circulaire que M. Catteau-Gauqnié de Coutrai a
conçu l'idée de faire de la toile mêlée de fil méca
nique et de fil la main (la chaîne en fil mécanique
et la trame en fil la main) et il est parvenu a faire
des toiles qui peuvent concourir sur le rapport de
la qualité et du prix avec celles faites exclusivement
avec du fil mécanique; et il paraît que l'alliance
de ces deux fils est avantageuse et préférable. Le
prix auquel les toiles mixtes sont actuellement
vendues permet de payer nu salaire de 60 c. par
jours aux fileuseset de 2 fr. aux tisserands. Jusqu'à
présent on n'a fait d'essais que dans les fils lins,
tuais M. Cntieaux Gauqniê ne doute nullement que
son système ne puisse s'appliquer aussi aux fils
gros. Cet honorable industriel est prêt a donner'
aux personnes qui le désirent, tous les renseigne
ments désirables sur son système de fabrication.
Lundi soir le nommé Sandrin, âgé de vingt
ans, journalier, Molenbeék-Saint-Jean, trouva
sur la voie publique une belle montre en or. Il
s'empressa de se rendre au bureau de police où il
la déposa. Le lendemain on vint lui apprendre que
le propriétaire de la montre s'était fait reconnaître.
Qu'on la lui rende, a-t-il dit, quant moi j'ai
fait mon devoir, je ne réclame rien.
Le propriétaire de la montre a néanmoins forcé
l'hounêteouvrier b accepter uue pièce d'or, comme
marque de sa reconnaissance.
SIX'KOl.flCIF.
Mm* la comtesse O'Sullivan de Grass, femme de
notre ministre a Vienne, a succombé une maladie
de poitrine dont elle souffrait depuis cinq mois.
I.OI Ml'Il I I IlllllG.lTIO\M.
Art. 1er. Tout propriétaire qui voudra se servir pour l'irri
gation de ses propriétés, des eaux naturelles ou artificielles
dont il a le droit de disposer, ouï ra obtenir le passage de ces
eaux sur les fonds inteimédiaires, la charge d'une juste et
préalable indemnité.
Art. 1. Les propriétaires des fonds inférieurs devront rece
voir les eaux des terrains ainsi arrosés, sauf l'indemnité qui
pourra leur être due.
Art. 3. La même faculté du passage sur les fonds intermé
diaires pourra être accordée, aux mêmes conditions, au pro
priétaire d'un marais ou d'un terraint submergé en tout ou m
partie, l'effet de procurer aux eaux nuisibles leur écoulement.
Art. 4. Sont exceptés des servitudes qui font l'objet des art.
I, 1 et 3, les bâtiments ainsi que les cours, jardins, parcs et
enclos attenant aux habitatiou.
Art. 5. Tout propriétaire voulant se servir, pour l'irrigation
de ses propriétés, des eaux dont il a le droit de disposer, pourra,
moyennant une juste et préalable indemnité, obtenir la f«.culté
d'appuyer, sur la propriété du riverain opposé, les ouvrages
d'art nécessaire sa prise d'eau.
Ces ouvrages d'art devront être construits et entretenus de
manière ne rien nuire en rien aux héritages voisins.
S .ut exceptés de cette servitude les bâtiments et les cours et
jardins attenant aux habitations.
Art. (i. Le riverain sur le fonds duquel l'appui sera réclamé
pourra toujours demander l'usage commun du barrage, en
contribuant pour moitié aux fiais d'établissement et d'entretien.
Aucune indemnité lie sera respectivement due dans ce cas, et
celle qui aurait élé payée devra être rendue.
Lorsque l'usage commun ne sera réclamé qu'après le com
mencement ou l'achèvement des traveaux, celui qui le deman
dera devra supporter seul l'excédant de dépense auquel don
neront lieu les changements faire au barrage pour l'approprier
l'irrigation de sou fonds.
Art 7. Les contestations auxquelles pourront donner li u
l'établissement des servitudes mentionnées aux articles précé
dents, la fixation du parcours de la conduite d'eau, île ses
dimensions et desa forme, la construction des ouvrages d'ail a
établit pour la piise d'eau, l'entretien de Ces ouvrages, les
changements faire aux ouvrages déjà établis, et les indem
nités dues au propriétaire du fonds tiaversé, de celui qui ie-
Cevra l'écoulement des eaux ou de celui qui servira d'appui
aux ouvrages d'art, seront portées devant les tribunaux qui, eu
prononçant, devront concilier l'intérêt de l'opération avec le
respect du la propriété.
il sera procédé devant les tiibunaux comme eu matière