JOURNAL 1) APRES ET DIL ARRONDISSEMENT.
K« 3188. Mercredi, 19 Avril 1848. 31™e année.
7?3.32S, 19 AVRIL.
LE PASSÉ.
De 1830 1840 il n'y avait pas de partis
en Belgique. La queue de Robespierre qui
s'agite encore aujourd'hui s'agitait alors;
l'orangisme impuissant narguait la révo
lution le libéralisme exclusif, représenté
par quelques têtes chaudes, combattait le
libéralisme unioniste, et le frappait quel
quefois dans ses chefs mais l'immense
majorité de la nation n'avait point d'autre
pensée que celle de maintenir la concorde
et l'union, qui avaient servi de berceau
notre Constitution, et qui étaient nécessai
res au développement de notre prospérité.
Alors les dénominations de libéraux et
de catholiques, de cléricaux et d'anli-clé-
ricaux, de clubistes et de conservateurs
n'étaient pas connus. Ceux que l'on appela
plus tard cléricaux soutenaient alors contre
le libéralisme exclusif, les libéraux de 1830
qui restaient fidèles aux principes de la
révolution. M. Rogier, éliminé de la Cham
bre par le libéralisme intolérant, fut élu
par les catholiques Turnhout, dans la
Campine.... M. Devaux repoussé Bruges
par les exaltés fut maintenu la Chambre
par la même opinion.... M. Lebau reçut
un pareil service, avec reconnaissance....
Les candidats, de ceux qu'on appela plus
tard les catholiques étaient indistinctement
tous les hommes attachés la Constitution,
quelles que fussent leurs croyances et leurs
opinions personnelles.
Cet état de choses n'eut point changé,
si M. Devaux, pris de je ne sais quelle hal
lucination, n'avait jugé bon en 1840, de
parquer la Belgique en deux camps, et
d'inaugurer une guerre intestine, source
féconde de haines et de divisions. Nous ne
voulons pas nous étendre, sur l'histoire, de
celte triste époque, qui est encore présente
tous les esprits, nous la rappelons seu
lement pour arriver sans interruption
l'époque actuelle,ou un sentimentunanime
d'attachement la Constitution, a rappro
ché les partis, et semble promettre la
patrie, une ère nouvelle de paix. Nous
désirons contribuer pour notre part cette
concorde universelle,en concourant autant
qu'il est en nous fortifier le pouvoir, et
combattre l'anarchie; nous voulons éviter
les reproches, et les récriminations, qui ne
seraient propres qu'à réveiller de funestes
discordes; nous formons le vœu de voir
concourir tous les hommes modérés et
sages, au bien être de la patrie, sans dis
tinction d'opinion et de croyances. Mais
tout le monde doit comprendre que nos
vœux ne pourront être efficaces, que dans
le cas d'une parfaite réciprocité. Si l'esprit
de division et de haine évoque chaque
instant, des souvenirs de parti, et frappe
de blâme, ou couvre de mépris, des classes
de citoyens, cause de leurs croyances
religieuses,où de leurs opinions politiques,
très légitimes dans le domaine de la Con
stitution, les forces des bons citoyens se
diviseront de nouveau elles se consume
ront en luttes stériles, et la patrie, qui
besoin de l'appui de tous ses enfants, ne
pourra point, au moment du danger, les
ranger sous un même drapeau.
Que les idées de 1830, c'est dire, les
idées d'ordre, de justice, d'égalité, d'impar
tialité, de concorde et de fraternité repren
nent leur empire, et la Belgique survivra
toutes les tempêtes et tous les désastres
politiques de l'Europe: si, au contraire
les anciennes luttes se réveillent, elle sera
exposée tous les coups de l'étranger.
MM. les Propriétaires qui ont payé
Ypres l'avance des huit douzièmes qu'ils
devaient dans d'autres localités, peuvent
se présenter dès présent au bureau des
contributions pour échanger les reçus pro
visoires contre les quittances définitives.
Correspondance particulière.)
Nous avons eu hier, (dimanche) une dé-
monstation énergique et unanime de la
garde nationale.
On avait appris qu'un programme avait
été formé dans la nuit du samedi au di»
manche pour remplacer les membres du
gouvernemen t provisoire, par de nouveaux
noms qui nous auraient mis en plein com
munisme.
Au simple rappel, les rangs de la garde
nationale se sont formés, et la tentative a
complètement échoué.
On en augure favorablement pour les
prochaines élections et pour l'avenir.
Ce bureau fera sur nantissement de
dentelles neuves,des prêts termes limité,
aux fabricants et marchands de dentelles,
établis et patentés en ville.
A cet effet, la somme de cent mille fYatics,
votée ci-dessus, sera, au fur et mesure
des besoins, versée par la ville, entre les
mains du directeur du mont-de-piélé.
Tout prêt donnera lieu un intérêt de
5 p. c. l'an, calculé par jour, jusqu'à l'épo
que du remboursement.
Au delà de ce taux, il ne sera rien exigé
de l'emprunteur sous quelque prétexte que
ce soit.
Les dentelles neuves fabriquées Bruges
et n'ayant qu'une valeur maxima de un
franc les 70 centimètres, seront provisoire
ment seules reçues en nantissement.
Quiconque aura tenté de faire accepter
en nantissement des dentelles fabriquées
dans d'autres localités, sera définitivement
privé de la faveur du prêt.
La somme emprunter ne pourra être
supérieure 70 p. c., de la valeur qui aura
été reconnue aux marchandises déposées.
Si, après le prélèvement du capital et
des intérêts, il résulte de la vente un dé
ficit, le déposant sera obligé personnele-
mentdebonifierce déficit l'établissement.
(Nouvelliste.)
Des personnes de Bruxelles, arrivées en
cette ville, nous ont dit que le prix du
loyer des maisons dans la capitale a
augmenté d'un tiers par suite de l'affluen-
ce considérable d'étrangers de toutes les
nations qui viennent s'y fixer. (Idem
On s'abonue Yprrs, rue de
Lille, ii® io, près la Grand'place, et
cliei les Percepteurs des Postes du
Hoyaurae.
PRIX DE LMBflYEMEXT,
par trimestre
Ponr Y prèsfr. 4
Pour les autres localités 4— 40
Prix cTuii numéro.
Tout cç qui concerne la rédac
tion doit être adressé l'Éditeur rue
de Lille, io, l'prea. Le Propa
gateur parait le SA* EDI et le
MERCREDI de chaque semaine.
PRIX DES IX8EBTIOI9.
l 7 centimes par ligue. Les ré
clames, t* centimes la ligne.
VÉRITÉ ET JUSTICE.
Paris, 17 avril.
Bruges, 18 avril. Pour donner suite
la convention qui a été conclue la 24
mars 1848, et par laquelle le gouverne
ment s'est engagé avancer fa ville de
Bruges, pendant cinq semaines consécu
tives une somme de vingt mille francs par
semaine, titre de prêt, destinée venir
au secours de l'industrie locale, il sera
ouvert, par les soins de l'administration
du mont-de-piété, un bureau spécial dans
une des dépendances de cet établissement.
M. Defacqz a donné sa démission de président
de Y Alliance, tout en continuant a rester membre
de cette Société.
Ou assure que MM. Dindal, Van Schoor et
Fontainas ont donné leur démission de membres