JOURNAL D YPRES ET DE L ARRONDISSEMENT.
V 3105.
31me aimee.
M. Deryckere, vicaire. 3 couvertures 5-oo
M. N...., avocat. 3 couvertures 10-00
La lettre ci-après de M. le Curé d'Ardoye ne
pourra manquer de stimuler l'élan de la charité au
FEUILLETON.
LE VAUTOUR LIBÉRAL (1847).
On nous écrit de Poperinghe.
La Société de S'-Sébaslien de cette ville,
voulant signaler, dans cette saison rigou
reuse, par une œuvre philanthropique la
célébration de sa fêle patronale, a fait
circuler parmi ses membres une liste de
souscription en faveur des pauvres. La
proposition de cet acte de charité, faite
d'abord par un des sociétaires connu pour
son humanité,a été aussitôt accueillie avec
empressement par tous les membres pré
sents et une distribution de pains a eu lieu
lesurlendemain pour une somme d'environ
150 francs, produit de la souscription.
Lundi dernier est décédé Poperinghe,
l'âge de 90 ans, le nestor du corps médi
cal belge M' Antoine-Joseph Ledieu, chi
rurgien accoucheur en cette ville, né
Nettvelly en 1757 et diplômé Ypres en
1781Cet honorable praticien comptait 67
années de pratique.
Od «'alKiniie 1 prf«. rue He
Lille, ii* 10, près la GraD'I'placeet
cliex le» Percepteurs tle» iWet «lu
Royaume.
Fini BE L'aho\%I:WK*T,
par trimestre
Pour Yprèsfr. M
Pour les autres localité» -i 50
Prix d'un numéro. B®
Tout ce qui concerne la rédac
tion doit être adressé I Éditeur rue
de Lille, »0, l'pres Le Propa
gateur paraît le SAMEDI et le
HEBCBI.DI de chaque semaine.
PRIX DES nSEBTIOIg.
1 centimes par ligne. Les ré
clames, Si centimes la ligue.
VÉRITÉ ET JUSTICE.
7??.2S, 29 Janvier.
U B)Q Y Ha
La détresse est son comble a Ardoye. La mi
sère désole cette commune sons toutes les formes:
manque de nourriture, de couchage, de chauffage,
maladies, tout y démontre les plus poignantes
épreuves de l'indigence abandonnée h son décou
ragement. Il est vrai que le clergé et les notables
tant de l'endroit que des environs rivalisent de
dévouement pour conjurer tant de malheurs; mais
les efforts, quelque généreux qu'ils soient, sont
hors de proportion avec l'étendue du mal. C'est
ce qui doit attirer l'attention des âmes charitables
et fera accueillir avec bienveillance la souscription
ci après destinée k obtenir soit des fonds soit des
denrées, effets de couchage, de chauffage ou autres
objets quelconques qui peuvent apporter quelque
soulagement aux infortunés d'Ardoye.
Trois dépôts sont ouverts dès aujourd'hui
Le premier chez M. le Doyen Weevaert,
Cloître S'-Martin
Le second chez M. Deryckere, Vicaire de la
paroisse de S'-Pierre, rue des Plats,
Le troisième notre Bureau.
Détail des offrandes déjà recueillies:
Effets. numéraire.
M. Welvaert, doyen5o-oo
Un anonyme 5o-oo
Un brasseura5-oo
Libéral modéré, Mr le baron de Stassart s'est
indigné, comme nous, de voir des ambitieux et
des envieux faire a l'opinion conservatrice une
guerre pleine d'hypocrisie et de déloyauté, sous
prétexte de servir des intérêts populaires. Ven
geant en homme d'esprit la morale publique, il a
écrit contre le parti soi-disant progressif une fable
ingénieuse et piquante que nous laissons sous les
yeux de nos lecteurs.
Vive la liberté! combattons l'injustice,
Disait maître vautour aux oiseaux rassemblés,
Du joug de l'aigle il faut qu'on s'affranchisse!
Périssent les tyrans sous nos coups redoublés
Vous verra-t-on toujours les jouets du caprice
D'un maître an regard dédaigneux
Satisfait de mon sortsachant borner mes vœux
Si j'aspire au pouvoir, c'est un grand sacrifice
profil de la commune si cruellement ravagée par
le paupérisme.
Monsieur le Directeur du Journal de Bruxelles,
Permettez-moi, Monsieur, de recourir k votre
obligeance pour implorer en faveur de mes ouailles
affamées la bienfaisance des cœurs généreux. Je
n'essaierai pas de vous peindre notre détresse les
expressious rue manqueraient et je resterais trop
au-dessous de la vérité. La famine, la maladie,
lignées avec l'extrême rigueur de la saison, nous
livrent une guerre k laquelle presque plus personne
ne conserve l'espoir d'échapper. Le découragement
est tel que c'est tout an plus si nos malheureux
songiient encore k implorer la piété; les mères
seules conservent quelque énergie; malheureuse
ment leurs prières et leurs larmes sont le plus sou
vent stériles.
Les pauvres petits enfants que la mort a rendus
orphelins, courent les rues pour trouver un mor
ceau de pain et mourant de froid. Quant aux mala
des, non-seulement ils sont presque tous privés de
couches de paille, mais la moitié d'entr'eux n'ont
pas même de chemise pour couvrir leur nudité
quelques mauvais lambeaux leur servent k la fois
de vêtement et de couverture. En un mot il est
impossible de se figurer une misère plus hideuse.
Les cœurs les plus durs ne résisteraient pas k ce
spectacle s'ils pouvaient le contempler pendaut
une heure seulement.
Nos religieuses qui desservent l'hospice et l'école
tombent pour ainsi direeu masse, victimes du fléau;
deux de mes vicaires sont sur le point de payer de
leur vie leur dévouement et leur zèle. Peut-être le
même sort m'attend. Je vous en conjure, Monsieur,
Que je fais pour vous rendre heureux.
Dans une lutte électorale,
Un candidat, chez nous, ne parlerait pas mieux.
A ce discours ambitieux
Par d'éclatants bravos répondit la cabale;
Mais, proclamé tribun, l'estimable vautour
Modifia de jour en jour
Les fougues de son éloquence,
El bientôt même il vanta, sans détour,
Du monarque la bienfaisance,
La douceur, l'aimable indulgence.
L'aigle, touché d'un semblable retour,
Nomma notre ex frondeur, malgré la concurrence,
Intendant de la basse-cour.
Pour lui quelle heureuse chevance
Il s'en donne k cœur joie, il vit dans l'abondance.
Chaque jour ces moindres repas
Sont la cause de maint trépas...
On se plaint, on murmure, Eh! mais quelle dé-
Vrairaent, dit il, le conçoit on [ineuce
Elle ignore, la sotte engéance,
ne refusez pas d'être auprès des pensonnes aisées
l'interprète de nos douleurs et de nos "besoins.
En retour de leur charité, je ne puis leur pro
mettre des prières, mais celles-la au moins ne leur
manqueront pas, car ici le sentiment religieux est
loin d'être éteint.
Agréez, etc. Votre dévoué serviteur,
(Signé) S. Goddyn, curé.
A la séance du 25 janvier de la chambre de,
représentants M. Rogier, ministre de l'intérieux a
annoncé que le gouvernement présentera dans
quelques jours un projet de loi important pour
porter un remède efficace et plus paissant, que
Qu'on créa le vautour pour manger le dindon, n
Je vous en fais la confidence
Les criards libéraux, les tribuus convertis,
Ne sont pas trop rares en France,
Ni même dans d'autres pays. Noue
On raconte l'anecdote suivante qui, si laflatterie
ne l'a point inventée, prouverait que l'héritier de
Louis-Philippeau trône de France est déjà très fort
sur l'histoire de son pays.
Notre célèbre statuaire Pradier, mandé au châ
teau des Tuileries pour faire le buste du jeune
prince obtint, le jour même une première séance.
Tout était préparé dans uti des salons du château,
car un auguste personnage avait désiré que le gr|ud
artiste employât k cette oeuvre les instruments <1
se servait une jeune et belle tille, princesse pa
naissance et le talent.
Daus un moment d'émotion, sans doute, l'éban-
choir de l'infortunée Marie d'Orléans, s'échappaut
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