JOURNAL 0 ÏPRES ET DE L ARRONDISSEMENT.
I\ o 3161.
31me année.
NOUVELLES 09¥EfiïSESG
On s'abonne a Ypres, rue de
Lille, n° 10, près la Grand'place, et
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VÉRITÉ ET JUSTICE.
7??.SS, 1 5 Janvier.
ASSURA N CES PAR 1. ÉTAT.
Dans la mémorable discussion du
budget de la dette publique, discussion
la quelle un de nos députés a pris une large
part, le Cabinet ayant demandé ses ad
versaires ce qu'ils feraient s'ils étaient au
pouvoir, Mr Malouaprès s'être excusé
d'usurper ainsi le rôle de Ministre, dit
la Chambre qu'il n'aurait proposé ni l'im
pôt des successions, ni d'autres aggrava
tions des impôts existants, mais que son
intention était de proposer le système des
assurances par l'Etat.
Celte pensée de l'ancien Cabinet ne
parait pas trop plaire certains intérêts
puissans, concentrés Anvers el Brux
elles. Le Ministère du 12 Août, hésite, dé
libère, gagne ou plutôt perd du temps.
Peut être même lui repugne-t-il de prendre
cette excellente idée dans le bagage de la
politique ancienne dont il médit si volon
tiers, mais qu'il imite après tout.
Le système des assurances produirait
des ressources considérables au trésor,
sans causer aucun dommage; en procu
rant au contraire des avantages un très
grand nombre de personnes.
Il est certain que la plupart des pro
priétés sont assurées les grands proprié
taires seuls s'abstiennent aujourd'hui; les
petits propriétaires ne veulent pas courir
de chances de cette nature et ils payent des
primes très élevées au profit exclusif de
quelques capitalistes belges ou étrangers,
car les compagnies Françaises prennent
beaucoup d'assurances dans certaines par
ties du pays.
Faire tourner ces bénéfices au profit
de la nation entière, diminuer les primes
et avantager par ce moyen tous les pro
priétaires, augmenter d'un autre coté les
garanties, la sécurité, trop souvent impar
faites aujourd'hui, l'expérience le prouve,
tels nous paraissent devoir être les effets
du système.
Presque tous les propriétaires paye
raient donc moins qu'ils ne payent aujour
d'hui; en cas de sinistre ils seraient promp-
lement et largement indemnisés, ce qu'ils
paieraient n'irait pas enrichir les action
naires de quelques compagnies Belges ou
Françaises, mais profiterait au trésor.
Si nous avons bien compris les expli
cations données par l'ancien Ministre des
Finances, lorsqu'il a pour la première fois
jeté cette idée dans les débats des Cham
bres, son intention était de diminuer l'im
pôt du sel, si onéreux au peuple. S'il en
est ainsi, nous ne pouvons qu'applaudira
cette combinaison.
La politique nouvelle ne l'entend pas de
cette manière ce qu'il semble; il lui faut
le droit de succession en ligne directe et
les vexations inquisiloriales qu'il enlraine:
il faudra peut être encore une aggravation
des droits sur les bières, sur les genièvres,
une augmentation de la contribution per
sonnelle etc., etc.
Le pays jugera entre les deux systèmes;
sonopinion nesera pasdouteuse. Les échecs
qui attendent le Cabinet du 12 Août dans
la voie où il est entré le forgeront peut être
un jour entrer dans la voie que ses pré
décesseurs avaient indiquée.
Que le Progrès, en sa qualité de jour
nal ministériel, se prépare defendre alors
le projet de loi sur les assurances comme
il défend celui sur les droits de succession
el puisse-t-il être assez intelligent des in
térêts publics pour réclamer en même
temps la diminution de la taxe du sel!
CONCERT DE .Rr P.-J. MOERMAN.
Le Concert donné Dimanche dernier
par M. Moerman organiste de l'église de
S'-Nicolas a été des plus brillants.
La salle était comble ella foule qui s'y
pressait en masse, prouve combien les ha
bitants d'Ypres étaient heureux d'assister
au début d'un de ses concitoyens, que sa
réputation d'artiste de premier ordre avait
précédé, mais dont ils n'avaient encore ja
mais eu l'occasion d'apprécier les grands
talents. Aussi chaque morceau exécuté par
M. Moerman a-t-il été reçu par une salve
d'applaudissements et de bravos qui fe-
saient trembler la salle et doivent indubi
tablement rendre cet artiste lier de voir
avec quelle sympalhieel quel enthousiasme
on a accueilli ses exécutions. Tous les in
struments de musique lui sont familiers
et non seulement il excelle sur le piano et
l'ophicleide, mais il se dislingue en outre
tout particulièrement coin me compositeur;
ayant obtenu n'aguères de grandes félici
tations sur ses compositions, par un de
nos meilleurs compositeurs de la capitale.
Réjouissez-vous de vos succès, Moer
man, mais n'oubliez jamais votre savant
maître Monsieur Keyser l'école duquel
vous vous êtes formé elqui ne s'est épargné
aucune peine pour faire de vous un artiste
plein de talents et de connaissances mu
sicales.
Avant-hier, a eu lieu Tbourout, l'in
stallation de M. le notaire Dieryck, en sa
qualité de bourgmestre. Toute la ville était
pavoisée et les fêles et réjouissances pu
bliques ont été fort animées.
Un crime atroce a été commis le diman
che 9 de ce mois, au village de Ruines:
l'épouse du sieur Eugène Maertens; caba-
relier, marchand de charbon et fermier
de la barrière de Rumes, a été assassinée
en sa demeure audit Rumes, entre 11 heu
res et demie du malin et midi el demi.
La victime a eu la tète fracassée d'un grand
nombre de coups, portés avec un instru
ment contondant. Il parait même que,
tandis que l'assassin ou les assassins, qui
s'étaient emparés des clefs de la victime,
fouillaient les meubles où elle enferme son
argent, cette femme étant parvenue se
relever el a fuire hors de sa demeure, sur
la grande roule, l'assassin la poursuivit et
l'acheva dans le fossé qui borde cette roule.
Du moins, c'est dans ce fossé que cette
femme a été trouvée, son petit chien cou
ché près d'elle.
M. le Procureur du Roi et M. le Juge
d'instruction se sont transportés aussitôt
sur les lieux ils ont trouvé dans un petit
bois, qui est derrière la maison des époux
Maertens, l'instrument ensanglanté qui a
servi, paraît-il, commettre ie crime. On
dit que la justice est sur les traces des cou
pables.
Rien n'est plus audacieux que ce crime.
C'est en plein jour l'heure de midi, dans,
un cabaret, le long d'une grande route, là
où il éxiste un bureau de barrière, que le
crime a été commis!
Il est vrai que la maison des époux Maer
tens est éloignée de 10 12 minutes de
toute autre habitation; mais c'est cepen
dant un endroit où il passe beaucoup du
monde.
Il faut le reconnaître, les crimes suivent
une progression effrayante, ainsi que la
ruse et l'audace de ceux qui les commet
tent!!
Celui-ci s'est accompli pendant une ah.
sence du mari, et lorsque les autres per.
sonnes de la maison assistaient la grand',
messe, qui, ce dimanche, a duré plus long.