JOURNAL D APRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
31 me année.
7??.2G, 12 Janvier.
Le système financier du Progrès,
consiste a établir le droit de succession en
ligne directe el le serinent. Le produit de
l'impôt, ainsi que nous l'avons démontré,
servirait canaliser la Meuse, faire le
chemin de fer d'Alost et d'autres travaux
sans doute qui n'intéressent en aucune
manière l'arrondissement d'Ypres.
Nous au contraire nous voudrions
que le cabinet se préoccupât surtout de
réaliser des économies et que dans tous
les cas, on ne forçât pas le pays entier
subir des sacrifices dans le seul intérêt de
deux ou trois localités. Nous demandons
au Ministère qui se dit libéral, d'être juste
envers toutes les parties du pays, el spé
cialement de ne point commencer ailleurs
des travaux couleuxet improductifs,avant
d'avoir aidé efficacement la construction
du chemin de fer qui doit relier Ypres
la ligne du chemin de l'état.
Cette demande est si légitime, l'utilité
du chemin de fer est si évidente, que le
Progrès lui-même, nous osons l'espérer, se
joindra nous pour appuyer auprès de
MM. les Ministres notre juste réclamation.
Ce n'est pas tout d'aboyer au clérical,
de déclamer contre les hommes qui ont
rendu le plus de services au pays et qui
sont les plus dévoués ses libertés et son
bien être. Les questions de parti, les que
relles de mots entre les libéraux et les
catholiques commencent singulièrement
s'user. Les vrais amis du pays compren
nent tous aujourd'hui que s'il doit y avoir
lutte entre les Belges, ce ne peut être sur
des qualifications vagues que l'on s'efforce
de rendre injurieuses; maissurles intérêts
positifs, de l'ordre moral et matériel. L'a
venir n appartient qu'aux hommes qui dé
montreront la plus parfaite intelligence
de tous ces intérêts et non ceux qui dé
pensent leur activité, en vrais Don Qui-
chottes, combattre des moulins vent.
REVUE.
Quand les clubs, composés d'hommes
aux idées les plus étranges, voir même la
plupart hostiles nos institutions, se fu
rent coalisés pour renverser le ministère
Detheux-Malou; quand la delenda Cartliago
du parti conservateur, eût retenti dans les
assemblées libérales, dans les conciliabules
orangisles et maçonniques, on vil le radi
calisme déchaîner toutes ses passions, afin
de parvenir monter les degrés d u pouvoir,
on le vit vomir avec une animosilé tou
jours croissante, des invectives et des
menaces contre l'opinion conservatrice.
L'Echo semblait répéter avec mépris le
nom (sans cesse en proie aux anathèmes)
d'un Detheux,qu'on peignait sous la forme
d'un monstre prêt dévorer le pays, que
l'on regardait comme un abyme où devait
s'engloutir la fortune publique. Il fallait en
finir avec ce cabinet de vils esclaves, ven
dus la haute prêlraille, et doter la patrie
d'un gouvernement libéral, c'est-à-dire
économe, nouveau sachan t rendre la Beîgiq ue
florissante.
Le 8 Juin exauça les vœux du libéra
lisme. Les électeurs, que les clubs avaient
traités longtemps de moulons, d'imbèçiles,
se laissèrent prendre l'amorce des pré
jugés répandus, et le ministère du 12 Août
se constitua.
A peine fut-il en possession du coffre-
fort de l'Etal, qu'il fit preuve de sa grande
économie,en dépensant quelques cent mille
francs, tant pour célébrer le triomphe de
la coterie libérale, que pour créer de nou
velles places et commissions et partant
de nouveaux embarras au trésor. Bientôt,
sonna pour le cabinet, l'heure fatale d'in
diquer son plan, sa marche, sa politique
nouvelle les chambres s'ouvrirent, et
quel désappointement! tous les projets de
lois, annoncés dans le discours d'ouver
ture, tous appartiennent au ministère De
theux ou Nolhomb, si l'on en excepte deux,
parmi lesquels on compte la loi odieuse et
immorale sur les successions.
Le ministère avait contracté l'enga
gement de rendre le pays heureux el pros
père. Il voudrait qu'on le crût déjà tel;
mais nous ne savons pour le moment, de
quel coléje bonheur serait venu. Toujours
est-il certain que nous ne pouvons nous
estimer heureux, d'avoir vu la politique
nouvelle, signaler son me ad sum, par une
demande de 70 millions, bagatelle jugée
nécessaire, pour guérir un mal que MM.
Malou etCogels, en parfaite connaissance
de cause, ne trouvent qu'imaginaire. L'in
vention est belle et digne des grands hom
mes qui nous gouvernent. Augmentation
decontributions, nouveaux impots ce sont
autant de moyens ingénieux pour relever
les Flandres et rendre heureux les Belges
qui ont fait tant de sacrifices pour l'être!
On a beau nous dire, dans le discours
d'ouverture, que la providence a doté la
Belgique d'une moisson riche et abondante;
que nous avons moins souffert, que bien
d'autres peuples de la crise alimentaire, et
que cela étant, nous sommes même de
pourvoir de nouvelles ressources. Un
pareil langage peut convenir un cabinet
composé d'étrangers, qui se sont rechauffé
constamment aux rayons du soleil levant
de la liberté en Belgique, mais il ne saurait
trouver écho, chez celui qui sent le cœur
Belge battre dans sa poitrine. Comment,
parce que nos concitoyens n'ont pas perdu
tout ce qu'ils pouvaient perdre, faut-il leur
imposer de nouvelles charges, au sortir
d'une année de disette, quand le commerce
et l'industrie languissent parce que le
malheureux flamand, a su, en faisant des
économies sur le nécessaire, rassembler
quelques déniers, est-il juste qu'il vienne
les verser dans les mains de ministres pro
digues? Une semblable logique blesse la
dignité de notre caractère national. Aussi
est-on unanime la flétrir; certains clubs
mêmes n'ont pas daigné s'y soumettre.
Nous l'avons dit et nous le répétons
Il importe au pays de faire l'expérience
d'un gouvernement clubiste. L'année qui
vient de finir, en a fourni l'occasion nous
désirons que celle qui lui succède,continue
cet utile enseignement, qu'elle prèle ses
jours au Cabinet Nouveau, afin que, ceux
qui se sont laissés abuser par de brillantes
chimères, puissent goûter satiété de la
politique nouvelle. La satiété produira
du dégoût, nous en sommes surs, et un
petit espace de temps,suffira pour montrer
des pygmées, là, où un grand nombre a
cru voir des géants. Déjà l'étoile de M.
Rogier pâlit et plus d'un citoyen est in
digné de voir qu'on prétend renouer la
chaîne de l'esclavage, lors qu'après avoir
brisé courageusement le sceptre du des
potique Guillaume, on s'attendait jouir
d'un ère de bonheur et de prospérité, ré*
compense digne d'un peuple riche, actif ot
laborieux.
On s'abonue l'pres. rue de
Lille, n° 10, près la Graod'placeet
chez les Percepteurs des Postes du
Royaume
PRIX Di: L'ABOVICHEXT,
par trlroeiitre,
Ponr Ypresfr. 4
Pour les antres localités 4 5©
Prix d'un numéro.
Tout ce qui concerne la rédac
tion doit être adressé l'Éditeur rue
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gateur paraît le 8M E D I et le
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clames, Z* centimes la ligne.
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