JOURNAL D YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
N» 2745.
27me année.
M 7 centimes par ligue. Les là-
clames, 33 centimes la ligne.
A part quelques légères escarmouches,
es débats de nos chambres ont été fort
pacifiques jusqu'à la fin de la semaine
passée. Il est vrai que dès l'ouverture de
la présente session le bruit s'était accrédité
que l'opposition ne devait sérieusement
attaquer le cabinet que lors de la discus
sion du budget de l'intérieur.
Celte discussion ayant enfin été mise
|l'ordre du jour vendredi dernier, plusieurs
membres de la minorité ont commencé
l'attaque.
Quiconque a lu les discours dont l'im
manquable effet ne devait être rien moins
que la chùte immédiate du ministère, s'est
dit avec nous que s'il y a des morts et des
blessés dans la lutte parlementaire, les
assaillants seuls auront les pleurer.
Le feu a été ouvert par M. Osy. Par mal
heur, M. Osy a parlé avec une franchise
qui ressemble trop de l'inimitié person
nelle pour que la chambre pût s'en émou-
Ivoir. D'ailleurs, refuser sa confiance au
cabinet parce que celui-ci su conquérir
.celle de la majorité de la législature, c'est
tout simplement une hérésie constitution
nelle. On ne conçoit pas un ministère
sorti de la minorité. Aussi M. Nothomb n'a
pas eu de peine montrer le peu de fon
dement des griefs articulés par le député
d'Anvers.
Après M. Osy est venu M. de Tornaco.
Envoyé la chambre par les électeurs li
béraux de Liège, ce digne successeur des
Kaikem etdes de Behr a saisi, dit-il, le mo
ment le plus opportun pour expliquer sa
présence au parlement belge. C'est la
politique suivie dans l'intérieur du pays
depuis plusieurs années, s'est écrié M.
de Tornaco, que je suis redevable de
1 honneur de siéger parmi vous; et c'est
principalement pour m'opposer la con-
linuation de celte politique que j'ai été
5 envoyé dans cette chambre.
En d'autres termes, M. de Tornaco est
venu siéger la chambre pour y travailler
de ses propres mains creuser sa tombe
parlementaire. Quel sublime dévouement!
Qu'on accuse encore les libéraux pur sang
d aimer les places et les distinctions!
Iloutefois, comme il a suffi de quelques
paroles dites en passant par M. De la Coste
pour faire oublier la voix du député de
Liège, il est assez probable que celui-ci se
verra condamné un labeur beaucoup
trop long son gré.
Après le nouveau Curtius, M. Devaux a
mis la lance en arrêt et a débité un discours
où il s'agit de omni re scibili et de quibusdam
a lus.
La thèse favorite que M. Devaux ressasse
depuis 1840, peut se réduire ceci La
corruption est au pouvoir, et par lui elle
s'infiltre dans toutes les administrations,
et de là dans le pays.
M. Devaux se trompe. La corruption,
comme un journal le remarque fet-t bien,
ne vient pas d'en haut, mais d'en bas. Elle
ne descend pas, elle monte. La corruption
est dans ces sociétés secrètes qui vont de
porte en porte mendier des voix, en se
mant le mensonge et l'anarchie morale;
elle est dans les circulaires de ces tribuns
qui créent des fantômes pour effrayer le
pays et exploiter sa frayeur; elle est dans
cette presse qui s'attaque aux choses les plus
saintes, aux sentiments les plus purs de la
famille, dans un vil intérêt de parti; elle
est dans ces hommes qui, par hypocrisie,
se disent dévoués au principe d'autorité et
qui encouragent toutes les révoltes, toutes
les passions mauvaises. Voilà où est la
corruption qui en récolte les fruits? Est-ce
le pouvoir? Non sans doute, car il en est la
première victime. M. Devaux le sait bien;
et cependant, lui qui sans cesse a les mots
de franchise et de loyauté la bouche, il
se tait. Il fait pis il reproche au pouvoir
un vice dont lui, M. Devaux, a fécondé tous
les germes!
Après avoir justifié successivement tous
les actes du gouvernement que M. Devaux
avait attaqués, M. le ministre termine
ainsi Je ne m'étonne pas que l'honorable
membre trouve le pays malade; pour lui le
pays ne se porte bien que lorsqu'il est dans
les convulsions de la fièvre; il lui faut dans
le pays des luttes qui se reproduisent dans
les chambres, et qui selon nous empêche
raient la solution des questions auxquelles
le pays doit véritablement attacher de
l'importance. Nous nous félicitons, Mes
sieurs, de voir disparaître les préoccupa
tions de parti dans cette chambre, malgré
les efforts de l'honorable préopinant; dans
l'absence de ces préoccupations, nous
pourrons nous occuper des affaires, affai
res que les uns pourront qualifier de
questions politiques, les autres de ques
tions sociales, le nom n'y fait rien. Nous
avons devant nous la question financière,
la question commerciale, la question mili
taire; ces questions vous vous étudierez
les résoudre sans préoccupations de parti,
vous continuerez donner un démenti
aux prédictions qu'on avait faites que la
chambre se fractionnerait en deux partis
et consumerait tous ses efforts dans les
convulsions d'une lutte intérieure. (Très-
bien, très-bien.)
La séance de samedi a offert cela de
particulier que les orateurs de l'opposition
ont employé une tactique toute nouvelle.
Naguère, au dire de ces messieurs, le mi
nistère Nothomb devait se retirer parce
que les cabinets mixtes étaient impossibles
et immoraux. Aujourd'hui le seul M. No
thomb fait tâche au ministère et l'on
paraît tout disposé épouser les idées
conciliatrices de la majorité pourvu que
celle-ci consente sacrifier le ministre de
l'intérieur. L'altitude de la majorité a
clairement témoigné qu'elle ne se prêtera
pas celte intrigue.
La discussion générale a été close le
même jour, et celle des articles du budget
renvoyée lundi.
Il paraît que notre article sur le transit
du bétail hollandais n'a pas été compris.
Nous avons lu, dans plusieurs journaux,
le pour et le contre sur la question soule
vée, sans que les arguments fournis de
part et d'autre pussent nous faire prendre
une décision formelle et irrévocable.
Alors, mettant de côté tout ce qui avait
été écrit au sujet de cette controverse, nous
avons émis une opinion que la nature
même des choses paraissait suggérer.
Loin de nous la pensée de trancher une
difficulté, que, selon notre manière de
voir, l'expérience attentive et judicieuse
peut seule résoudre.
Au milieu de toutes les opinions, nous
avons voulu jeter la nôtre. Partout il nous
semblait que l'argumentation n'avait pas
été claire, que surtout elle n'avait pas été
franche et vraie.
Nous avons exprimé notre aperçu avec
sincérité parce que nous sommes convain-
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Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et
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