JOURNAL D YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
No 2671
26me année.
7PB.3S, 10 Mai.
Le spectacle donné par M. L. Courtois
est on ne peut plus amusant, et l'on peut
s'y rendre au moins sans avoir craindre
l'immoralité. Rien ne peut égaler l'adresse
de ce physicien, qui paraît d'autant plus
merveilleuse que l'âge de M. Courtois est
plus avancé.
Dans la soirée de lundi, la salle de théâ
tre était comble. Nous croyons voir dans
cette circonstance, par M. Courtois, le mo
tif de donner encore quelques spectacles,
et, pour le public, celui de s'y rendre avec
empressement.
M. Courtois, paraît-il, donnera une séan
ce aux élèves du collège S'-Yincent de
Paul.
On mande de Bruges, 4 mai
Le doyen des vieillards de notre ville
était un certain Billiet; il vient de mourir
l'âge de quatre-vingt-dix-sept ans et de
mi. Billiet a eu en premières noces un fils
qui est mort l'âge de soixante-dix ans,
curé dans un de nos villages, Marié en se
condes noces, il laisse une veuve et quatre
enfants.
Il y a deux ans, il n'avait aucune des
infirmités de la vieillesse, fumait sa pipe
et était encore très-agile la marche.
On écrit de S'-Omer, le 29 avril
Notre ville vient d'être le théâtre d'un
empoisonnement par les moules. Mme B.
après avoir mangé de ce coquillage, fut
prise tout coup de coliques, de vomisse
ments, d'un gonflement considérable de la
face, surtout des paupières; des ampoules
très-volumineuses surgirent sur toute la
surface de la peau; une céphalagie insup
portable se déclara avec un tremblement
général et u n état nerveux difficile décrire,
Elle fit appeler sur-le-champ M. le docteur
L..., qui favorisa les vomissements déjà
existans par le sirop d'ipécacuanha, des
boissons calmantes; ensuite il administra
le sirop d'éther. Ce ne fut qu'après trois
jours de soins assidus, que les accidens se,
calmèrent. Nous avons des exemples où
l'empoisonnement par les moules a été
suivi de la mort, ou au moins de maladies
chroniques fort opiniâtres et très-difficiles
guérir.
On lit dans le Journal du Limbourg belge
Lundi, 1er mai, M. L.-B. Timmerinans,
ancien notaire a Cortessem, a été élevé
la prêtrise par Mgr. l'archevêque de Tyr.
Il a célébré aujourd'hui sa première messe
l'église de Cortessem.
M. Timmermansélaitveufdepuisl828.
Douze enfants étaient nés de son union
avec la dame Vangutschoven. Sept d'entre
eux sont encore en vie. Depuis une année
environ, M. Timmermans avait renoncé
ses fonctions de notaire en faveur de son
fils, le notaire actuel de Cortessem.
Le gouvernement vient de faire vendre
la majeure partie des arbres (chênes et
hêtres) de la forêt d'Affligem. On nous
écrit d'Alost que plusieurs capitalistes se
sont déjà rendus sur les lieux pour inspec
ter les terrains et juger de la valeur des
arbres qui restent, ce qui fait présumer,
ajoute-t-on, que cette partie des domaine
sera bientôt aliénée. L'Etat ne possède
plus de la forêt d-'Affligem qu'une centaine
de bonniers. De fortes ventes ont eu lieu
sous l'administration hollandaise, entr'au-
tres feu M. Klipper, d'Alost, qui en a
défriché une bonne part. Le temps ne sem
ble plus éloigné où ces magnifiques bois
auront complètement disparu.
C'est sur la partie de bois appartenant
aux héritiers de M. Klipper, que se trouve
le chêne monstrueux dont S. M. le roi s'est
rendu acquéreur en 1835, afin d'empêcher
qu'il ne fût abattu. Ce chêne, qui est men
tionné dans une chronique de l'abbaye
d'Affligem du 16" siècle, a 16 pieds de
circonférence. Il étend aujourd'hui son
vaste feuillage au milieu d'une plaine na
guère encore couverte d'arbres. Il est con
nu sous le nom de Chêne de Léopold.
Les indices donnés la police, quoique
très-obscurs, ont eu pour résultat, la dé
couverte et l'arrestation du coupable et
de son complice (Isidor Calmyn, commis
sionnaire et son épouse), ainsi que la dé
couverte des marchandises volées.
On écrit de Bruxelles, 9 mai
M. Caumarlin a obtenu la restitution de
tous ceux de ses effets qui ont servi de
pièces de conviction; il a payé les frais ju
diciaires qui ont été taxés un millier de
francs; la famille Sirey a également obtenu
la restitution des 1,000 fr., qu'elle avait
déposés comme caution judicatum solvi.
Il n'est que trop vrai que l'innocence
des condamnés Bonné père et fils et de
Geens se confirme par les révélations du
condamné Janssens, et l'on frémit l'idée
des suites qu'aurait pu avoir cette con
damnation si elle avait reçu son exécution,
car ces malheureux n'avaient pas été con
damnés aux travaux forcés temps, com
me il a été dit par erreur, mais bien la
peine de mort! Heureusement que la clé
mence du roi a sauvé la vie de ces mal
heureux, qui maintenant pourront encore
être réhabilités et recevoir une prompte
et éclatante réparation. Cependant il n'est
pas sans intérêt pour l'honneur de nos
institutions judiciaires, et pour tranquil
liser la conscience du jury, de faire con
naître les principaux indices sur lesquels
le jury avait prononcé la culpabilité de ces
trois accusés. Bonné père et fils et Geens,
dont deux sont repris de justice: ils étaient
colporteurs en tableaux et antiquités, ven
daient et achetaient des objets semblables
ceux que les forçats libérés offrent beau
coup en vente dans les villages. Deux ou
trois jours avant l'acte de brigandage exé
cuté chez M. le curé de Cortenberg, ces
trois individus s'élaient présentés chez ce
dernier,et leurs mine sombre avait inspiré
de justes craintes au curé et sa servante.
L'un de ces trois individus boitait. Après
le crime, on remarqua que, dans le jardin,
il se trouvait des pas d'un homme qui
boitait. Ils avaient la nuit du crime, logé,
trois, dans une grange dix minutes de
la cure, et avaient pu facilement sortir de
cette grange; on a trouvé sur eux des piè
ces d'or, des boucles du curé et des mor
ceau de papier sur lesquels étaient écrits
des fragments d'un sermon, et il s'est
trouvé que de vieux papiers avaient été
fouillés dans un coffre au presbytère; l'un
des plus proches voisins, éveillé par les
aboiements de son chien, lorsque les vo
leurs s'étaient enfuis, avait regardé par la
fenêtre et avait vu passer en courant trois
individus, dont un portait un paquet et un
autre boitait; et, ce qui est surtout remar
quable, la servante du curé, qui avait vu
les voleurs dans la maison au moment du
crime, déclara la cour d'assises qu'elle
reconnaissait l'un des trois accusés pour
être un de ceux qu'elle avait vu s'enfuir
de la cure.Quel serait l'homme qui
avec des charges semblables ne croirait
pas la culpabilité d'un accusé repris de
justice.
Quant Janssens, il paraît hors de dou
te qu'il est l'un des principaux auteurs de
ce crime. Il en fait connaître les circon
stances et explique ce que les témoins oc-
culaires avaient cru s'être passé de toute
autre manière; c'est ainsi que le vicaire,
qui logait dans la cure, avait cru que l'un
des brigands avait sur le nez un cornet de
papier gris, tandis que Janssens assure
que c'était un grand bouchon fendu que
On s'abonne Ypres, Grand'-
Place, 34, vis-à-ris de la Garde, et
chez les Percepteurs des Postes du
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Ypres. Le Propagateur parait
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I» centimes par ligue. Les ré
clames, tS centimes la ligne.
vérité et justice.
Ostende. Un vol audacieux consistent
en un ballot renfermant plusieurs pièces
de coton, pesant environ vingt kilogram
mes, a été commis dans la journée du 4
mai courant chez le sieur Albert Herreman
négociant en gros et en détail de marchan
dises indiennes, etc., en cette ville.