JOURNAL D YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
N° 2645.
26me année.
En 1827 des élections politiques devaient
avoir lieu chez nos voisins, comme il faudra
procéder chez nous en 1843; alors comme
ujourd'hui, des fraudes électorales avaient
té commises; des mandements épiscopaux
vaient préparé les fidèles la solennité
u scrutin politique; le ministère Nothomb
ubira le sort du ministère Villèle; en un
ot, il faut bien pousser jusqu'au bout le
laisonnement de nos adversaires, la royau-
elle-même n'est pas l'abri du danger.
Si l'histoire est le miroir fidèle de l'a
venir, les mêmes faits doivent produire les
êraes conséquences, et, si les exaltés ne
'expriment point, il n'est pas moins évi-
emment dans leur pensée, que la dy-
astie de la Belgique, par leur propre
onduite, est placée sur le même volcan
ui a emporté dans son explosion la dy-
astie des Bourbons.
Quels hommes que ceux qui adressent
e pareilles menaces une puissance qu'ils
nt concouru créer, laquelle ils ont
onfié les destinées de leur patrie.
Parce que la sagesse d'un roi exclut une
ction, toutes les factions, de son cabinet,
pour ne laisser gouverner son royaume que
par des principes de justice, vous poussez
vos attaques virulantes jusque sur le pied
e son trône. Et c'est vous qui tendez
jous emparer du gouvernail de l'état. N'y
pngez point avec vous il ne pourrait ex
ister que de l'anarchie, avec vous le pays
serait bientôt dans la déplorable position
où se déchire, où se meurt la malheureuse
Espagne.
fi Mais quelle est donc l'analogie que l'on
r$ve avec tant de complaisance? Yers 1827,
en France, la lutte se trouvait engagée
entre la révolution et la contre-révolution;
entre le royalisme tel qu'il avait régné
avant 89 et les idées régénératrices qui
s étaient dépouillées de leur exagération
et de leur atrocité; entre l'aristocratie et
la démocratie.
En Belgique, l'époque où nous som
mes, le principe de la liberté a remporté
depuis douze ans, la victoire la plus com
plète ses trophées sont contenus dans la
constitution qui nous régit. Où est-il celui
qui oserait porter une main sacrilège sur
cette arche sainte, sur le symbole du salut de
la patrie. Quelquesphrasesdénaturées,par
cela seul qu'on les relève isolément, ne
sont point des accusations prouvées dans
la bouche de nos adversaires.
La Belgique s'est redressée en masse
contre le sceptre oppresseur de Guillaume:
l'union d'alors liait toutes les tendances.
Catholiques et acatholiques se sont prêté
secours pour arriver au même but il a
été atteint. Que restait-il faire? A jouir
en paix, tant que nous ne serions point
troublés par des causes extérieures, du
fruit de la victoire. Par la séparation de la
Belgique d'avec la Hollande, l'élément hé
térogène qui aurait constamment tenu en
fermentation un état hybride, cet élément
était anéanti. La Belgique n'avait plus
qu'une seule idée, qu'une seule aspiration,
qu'un seul sentiment le progrès paisible
et uniforme vers le bien-être moral et
physique le plus pur et le plus complet.
Qu'y a-t-il donc de changé maintenant
et qui aurait modifié l'essence d'un peuple?
Rien, il ne faut point mettre de détour
le dire.
Ce n'est rien sans doute, au milieu d'une
nation calme, sage et laborieuse, qu'une
poignée de malheureux qui mettent en
commun leurs désappointements, leurs
colères, leurs vengeances, leur cupidité,
leur ambition, toutes les passions les plus
ignobles et les plus abjectes, puis s'effor
cent jeter ces ferments de discorde dans
toutes les ramifications du corps social.
Non, cela n'est pas craindre et il n'y a
point autre chose qui s'agite en Belgique.
Qu'ils se montrent les francs-maçons qui
pourraient dire avec fondement, comme
les Manuel et les Benjamin Constant, la
nation est derrière nous. La nation! elle ne
veut que le repos, et vous lui préparez la
guerre civile; elle désire l'aisance et vous
travaillez la jeter dans la misère.
Finalement, l'appréciation de nos ai
saires relativement aux époquesyfajppro-
chées par eux, est fausse, com/Eètement
fausse, parce qu'ils ont vu a travers lés
yeux de la plus violente préventWi; et les
sinistres paroles de certains hommes doi
y
vent être flétries comme les coupables me
nées de certaines affiliations secrètes en
France elles ne méritent que l'exécration.
On connaît depuis longtemps la probité
politique de nos adversaires. En mainte
circonstance ils ont prouvé que la vérité
leur est bien moins chère que les intérêts
de parti. Nous en avons une nouvelle
preuve dans l'opiniâtreté qu'ils mettent
vouloir jeter tout l'odieux des fraudes
électorales sur l'opinion modérée. Et ce
pendant il leur est impossible de détruire
les faits accablants pour eux que les jour
naux révèlent chaque jour. La province
de Liège,comme celle du Hainaut, compte
une foule d'électeurs de fabrique, lesquels
ont voté tous pour des candidats libéraux.
La chose est trop évidente pour oser la
nier. Aussi on ne la nie point. Mais l'aide
de subtilités plus ridicules les unes que les
autres, on tâche d'atténuer le tort des faux
électeurs et de faire regarder comme une
vétille sans conséquence l'abus le plus
condamnable.
On va même plus loin. Piqués au vif de
se voir découverts, les libéraux jettent des
cris épouvantables dès qu'on a l'air de
suspecter leur loyauté. Il n'y a pas d'injure
qu'ils ne se permettent contre leurs anta
gonistes. Quiconque ne suit pas aveuglé
ment leur drapeau, quiconque ne pense
pas comme eux, se voit traité de fanatique,
d'immoral, de calomniateur, etc., etc.
Est-ce là le langage de publicistes qui se
respectent? Espérons que les écarts scan
daleux auxquels la presse libérale se livre
sans aucune retenue trouveront auprès du
public sensé tout le mépris qu'ils méritent.
Le nommé Pierre Yanneste, natif de
Woumen, convaincu d'avoir commis le
vol qui a eu lieu récemment l'hôtel des
Trois Roissur la Grand'place, vient d'être
condamné hier matin par le tribunal cor
rectionnel un emprisonnement de deux
ans, une amende de 300 francs, avec
ordre qu'après l'expiration de sa peine, il
denï^ÉÎ^";^)endant quatre ans sous la
sqrvèUlançê de la police.
Dairs'lCÙijdiE' àu 6 au 7 du c\ le feu s'est
manifesté dan/ l'intérieur de la maison
pubriqpp^èeupée par Pierre Biesbrouck,
rue Notre-Dame, vis-à-vis le magasin d'ha-
On s'abonne Ypreg, Grand'-
Flace, 34, vis-à-vis de la Garde, et
chez les Percepteurs des Postes du
Royaume.
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Pour Ypresfr. 4OO
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Tout ce qui concerne la rédac
tion doit être adressé l'Éditeur
Ypres. Le Propagateur paraît
le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine.
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4 3 centimes par ligue. Les ré
clames, 35 centimes la ligne.
VÉRITÉ ET JUSTICE.
YFF.ES, 8 Février.
t Les organes de certain parti s'occupent
en ce moment signaler les divers points
de ressemblance qu'ils prétendent voir
dans la situation actuelle de la Belgique et
l'état où se trouvait la France l'époque
la plus brillante de la restauration.