D'AFFICHES, ANNONCES, AVIS ET NOUVELLES DIVERSES.
No 2587.
MERCREDI, 20 Juillet, 1842.
25me Année.
INTERIEUR.
?F^3S, 20 Juillet.
Hier, jour deS'-Vincentde Paul, les élè
ves du collège épiscopal ont célébré la fêle
patronale de l'établissement et de son di
gne principal qui porte le même nom. A
cette occasion une cérémonie louchante a
eu lieu plusieurs discours ont été pronon
cés; les classes étaient ornées avec goût et
élégance, un dais superbe était dressé; tout
avait été préparé l'insçu du supérieur qui
a dû trouver une agréable surprise dans le
zèle et le dévouement de ses disciples. Au
matin 8 heures une grande messe, et 5
heures de l'après-dîner un salut solennel
ont été chantés par Mr le principal assisté
de MM. les professeurs; la musique a été
exécutée par les élèves, sous la direction
de Mr De Èeyser^avec ensemble et enthou
siasme. Aujourd'hui il y a recréation.
Il ne suffit pas que l'on entretienne régu
lièrement les propriétés publiques, qu'on
s'évertue même les améliorer. Un devoir
essentiel des fonctionnaires qui dirigent
les travaux est d'y mettre tout le discerne
ment dont ils sont capables et de s'entou
rer, au besoin, des lumières de ceux qui
possèdent des connaissances spéciales.
Chacun ne peut et ne doit pas tout savoir
un faux amour-propre est toujours nui
sible, et n'est jamais plus regrettable que
chez les hommes qui ne travaillent point
pour leur compte personnel mais pour
l'état ou la commune. Aussi la critique
devrait-elle bien se faire entendre de temps
autre, quoiqu'on la méprise un peu trop
sous le vain prétexte qu'elle est aisée et
que l'art est difficile. Peut-être sa voix ne
serait-elle pas toujours méconnue; et s'il
y a des erreurs irréparables, on parvient
en les signalant en prévenir de nouvelles
ne fut-ce que les plus détestables.
Nous approuvons volontiers qu'on blan
chisse les portes de la ville tant l'inté
rieur qu'à l'extérieur. En flattant les yeux
cela conserve la maçonnerie. Et quoique
nous trouvions fort ridicule que l'on ait
peint en vert les lettres des inscriptions,
nous ne voulons point nous accrocher
cette circonstance pour censurer n'im-
Eorte quel fonctionnaire qui n'y est pro-
ablement pour rien. En effet ces lettres
sont en relief comme tout le frontispice;
on les distingue facilement, même de loin;
et le plus simple bon sens devait dire au
surveillant de ce badigeonnage qu'il y avait
absurdité colorer les inscriptions, com
me il y en aurait eue colorer les dra
peaux du trophée ou les yeux du lion.
Attribuons donc simplement celte niaise
rie un manouvrier qui a cru jouer le
malin, et espérons qu'on lui infligera la
pénitence de réparer sa mauvaise plaisan
terie.
Il y a quelque chose qui mérite plus
d'attention c'est le travail exécuté au
quai. A l'est et au sud du bassin le mur a
été construit sous l'ancien gouvernement
avec solidité et beauté. Tout homme rai
sonnable aurait cru qu'en poursuivant la
bàtise il fallût suivre le même plan, le
même niveau. Le génie, qui n'a guère
montré de génie danaj'occurrence, a dé
cidé qu'à l'ouest le mur se prolongerait
en descendant, non pas s'il vous plait en
pente imperceptible, mais par degrés pas
sablement éloignés les uns des autres.
D'un côté, cela offense la vue et de l'autre,
cela offre de graves inconvénients. Allez
vous promener au bord du quai, ayez le
malheur de vous livrer quelque rêverie,
de ne pas songer aux marches, et vous
irez indubitablement faire le plongeon.
Evitez le bord, vous rencontrerez au mi
lieu du chemin tant d'inégalités, qu'il ne
vous sera point permis de délâcher un
instant les yeux de vos pieds. Figurez-vous
en imagination ce que sera le côté ouest,
achevé d'après ce système, comparez-le
au côté opposé, et le contraste vous frap
pera si fort que nous n'avons pas besoin
d'insister sur le mauvais effet des derniè
res opérations. Nous savons qu'en donnant
au mur-ouest la même hauteur qu'au mur-
est, il aurait dépassé le sol; mais il n'y
avait qu'à remblayer. On a commencé,
il faut le dire, de gâter ce qui était bon, et
cela est si évident qu'on n'ii-a pas jusqu'au
bout sans revenir d'une innovation inu
tile, repoussante et dangereuse.
Nos lecteurs connaissent le résultat de
l'élection qui vient d'avoir lieu Tournay.
Les libéraux n'ont réussi éliminer Mr
Doignon qu'au moyen des manœuvres les
plus infâmes. La feuille de la loge de cette
ville embouche la trompette pour célébrer
ce soi-disant triomphe de sa secte. Il faut
convenir qu'elle le fait d'une manière dig
ne d'elle. Ce ne sont d'une part qu'insultes
gratuites prodiguées pleines mains au
parti modéré, et, de l'autre, qu'éloges ri
dicules donnés effrontément au parti pro
gressiste.
Afin qu'on ne nous taxe pas d'exagéra
tion nous transcrivons textuellement les
phrases qui forment le commencement de
l'étrange article de ladite feuille. Tout
le reste est écrit sur le même ton.
Le parti démolisseur de nos antiques
franchisescommunalesvientd'essuyerun
échec dont la gravité sera vivement sen-
lie par lui. Les électeurs de Tournay ont
refusé leurs suffrages un des coryphées
de la faction liberticide; ils ont repoussé
l'homme qui, trompant la confiance de
ses citoyens, semblait siéger la repré-
sentalion nationale, non pour défendre
les intérêts de ses commettants, mais
pour faire les affaires d'une caste ambi-
lieuse, qui nourrit le gigantesque espoir
de s'ériger en maîtresse suzeraine de
notre Belgique régénérée.
Des assertions aussi absurdes ne se ré
futent pas. On se contente de les livrer au
mépris du public honnête.
Le domestique de Mr Froidure-Saverys,
négociant en cette ville, allant au bassin,
avec des marchandises, a été renversé par
la diligence de Dixmude, sur le pont, en
sortant de la ville. Ce jeune homme, âgé
de 14 ans, a reçu plusieurs contusions qui
le retiendront pendant quelques semaines
sans pouvoir continuer son travail.
On écrit de Paris, 16 juillet, 5 heures
du soir
Ce malin les négociateurs belges et
français sont tombés d'accord sur la con
vention qui consacre en faveur de la Bel
gique l'exception l'ordonnance du 26
juin.
Cet après-midi, la convention a été
soumise au conseil des ministres, et je
viens d'apprendre l'instant que la con
vention a été signée 4 heures.
Les fêtes qui devaient se donner Spa,
le 15 et le 16 de ce mois, ont été ajournées
cause de la mort de Mgr le duc d'Orléans.
LE PROPAGATEUR,
l'industrie linière belge est sauvée.