JOURNAL WYPRES,
D'AFFICHE;»,; AîïStOKEES ES AVIS DIVERS,
Ko 2397.
MERCREDI, 23 Septembre, 1840. 24me
FEUILLETON.
PRIX DE L ABONNERENT
OUVERTURE ET FERMETURES DES PORTES
DE LA VILLE.
Ouverture.... Du 1" au 3i Septembre, 5 heures.
FermetureDu 1" au 3i Septembre, a 8 1/2 heures.
Ferm° définit. Du icr au 3o Septembre, a 10 heures.
Ce
ce JOURNAL parait le MERCREDI et le SAMEDI.
Quatre francs par trimestre, pour la Ville, et oinq francs, pour toute la
Belgique, franc de port par la poste.
Les insertious se paient 17 centimes la lignej et toutes celles au-dessous
de C lignes, 1 franc.
Les nouvelles qui nous arrivent a l'instant
de Tulle annoncent que madame Lafarge a été
condamnée aux travaux forcés a perpétuité.
BELGIQUE.
Y près, 25 septembre.
Notre Feuilleton du 19 courant pro
duit un effet inattendu.
Le piteux rédacteur d'un piteux Journal n'a
pu le lire sans en éprouver un accès d'alié
nation mentale. Voyez plutôt l'article auquel
nous faisons allusion.
Déjà antérieurement, un avis inséré dans
notre feuille avait accusé en lui des germes
de démence. Voir les numéros 2283, 21
Août et 2297, 9 Octobre 1839.
Nous ne voulons point déterminer le déve
loppement de ces dispositions, ni surtout devenir
la cause qu'il soit jeté sur la paille dans une
maison de fous.
M MÈRE M 1 1 K U SE.
Un jour de fête, par une matinée de prin
temps, madame de s'élançant d'une élégante
calèche, entra dans le jardin des Tuileries. Ses
regards se fixaient complaisamment sur une
enfant de six ans a peu près, gracieuse et svelte,
qu'elle tenait par la main elle était bien digne
d'exciter l'admiration, cette jolie petite Caroline;
son visaged'une blancheur éblouissante et
légèrement coloré, semblait avoir été façonné par
l'imagination capricieuse et tendre d'un peintre
ou d'un poète. Des boucles de cheveux blonds
et soyeux tombaient en masses sur ses épaules
demi-nues; sa robe de cachemire bleu se drapait
avec grâce autour de son corps délicat, et donnait
cette blancheur, a ce teint si pur, un reflet
doux et suave.
La belle enfant, disaient les uns!... c'est
un petit amour, répétaient les autres, et ces
paroles banales qui s'envolaient sans laisser de
souvenir k ceux qui les avaient prononcées,
pénétraient doucement îe cœur de la mère de
Caroline. Elle les raconta le soir son époux,
elle y songeait encore en s'endormant et les
Puisque le misérable a échappé certaine
ignominie, qu'il échappe aussi a ce malheur.
Voila pourquoi nous nous imposons silence.
Nous apprenons que, a plusieurs reprises,
notre Journal a été emporté, de l'Estaminet
d'Anvers (Esplanade); nous prévenons l'es
camoteur, que nous connaissons parfaitement,
qu'il est surveillé de près, et pour qu'il n'aille
pas exploiter chez d'autres de nos abonnés,
nous voulons bien lui donner ici un dernier
avis Une récompense est promisea celui
qui peut nous justifier une récidive. Si cet
industriel d'un tout nouveau genre, a besoin
de faire des papillotes sa dulcinéenous
lui ferons présent d'un paquet a tricornesen
papier glacé couleur de son choix (mais aussi
sans récidive.)
On nous écrit de Rousbrugghequ'un
horrible assassinat a été commis dimanche matin,
retrouva dans ses rêves mêlées a l'image de sa
fille. Ces éloges flatteurs, ce doux enthousiasme,
se reproduisaient k chaque promenade nouvelle.
Tu es belle, ma Caroline, disait souvent
madame de lorsque l'enfant dormait d'un
sommeil paisible sous ses rideaux de soie, dans
son joli berceau d'acajou; tu seras bonne et
aimable aussi, surtout tu seras heureuse, car la
tendresse et la fortune ont souri a ton premier
jour. Déjà la petite fille connaissait le bonheur.
Les jouets, les distractions, lui étaient prodigués;
elle choisissait ses parures; une éducation bien
entendue la préservait du caprice qui détruit
tous les avantages d'une condition heureuse;
des compagnes douces et joyeuses partageaient
ses jeux; madame de voyait s'écouler le
printemps de cet être chéri comme une matinée
sans nuages.
Elle fut malade pendant quelques jours
jours d'angoisses inexprimables les médecins
les plus habiles furent consultés. Ce fut alors
qu'autour de ce lit d'enfant, veillèrent attentives
la tendresse et la science. Mms de trompait
sa douleur par des soins minutieux, et celle de
Caroline par des présens et des promesses.
Oh! tu guériras bien vite, lui disait-elle, et je
te mènerai sur les gazons fleuris respirer l'air
pur de la campagne; j'y ferai préparer pour
sur la personne du sieur Wauters, célibataire,
qui vivait sobrement et n'avait k son service
qu'un garçondont la probité est irrécusable
et qui, rentré de la messe, trouva la tête de
son patron détachée du tronc, entièrement mutilé,
Cet homme faisait le commerce en épiceries,
et avait beaucoup de fonds placés sur hypothèques:
il est probable que l'assassin aura eu connaissance
de quelque remboursementou autre encaisse
mais le capitaliste venait de vider son coffre
fort, que le criminel n'a pu emporter; ce désap
pointement est la première puuition du coupable.
M. le Procureur du Roi de Furnes s'est
rendu sur les lieux; jusqu'ici rien ne transpire
et aucun soupçon ne se manifeste cependant
tout poçte a croire, que le crime a été commis
par un ou plusieurs compliceset qui proba
blement, connaissaient la manière de vivre et
la fortune de la victime; car, un étranger ne
serait pas assez osé pour le tenter.
toi les mets les plus délicats; je t'achèterai cette
petite voiture dont tu m'as parlé l'autre jour...
L'enfant souriait, et l'espérance pénétrant ce
jeune cœur, aidait les efforts de la nature. Les
forces et la gaîté revenaient promptement un
voyage fut ordonné pour la convalescence;
de partit pour l'Italie.
Caroline grandissait, et son heureuse mère
trouvait dans ses progrès des douceurs sans cesse
renaissantes. Les meilleurs maîtres de la capitale
formaient l'esprit de la jeune fille et l'initiaient
aux mystères des arts, comme Mmo de avait
initié son cœur aux émotions douces et pures,
aux nobles et généreuses pensées.
Puis vint l'âge de l'amour... Mmo de se disait
avec un sentiment d'ineffable joie Douce...
belle... aimable et riche, elle pourra choisir
son mari et lorsqu'après avoir paré sa fille
pour une soirée, elle l'enveloppait de fourrures,
s'était une douce sollicitude... Lorsqu'elle in
troduisait Caroline dans les salons où l'attendaient
le plaisir et l'hommageson orgueil de mère
agitait délicieusement son cœur.
Enfin Caroline fit un choix celle qui avait
déroulé les boucles gracieuses de sa chevelure
d'enfantposa sur sa tête la couronne de la
mariée. M'"° de sentant que sa tâche était
accomplie, attendit avec calme le soir de la vie.