3
choisi, sous le chœur, a coté du caveau des ducs
<le Brabant, pour l'inhumation du Prince-Royal.
Nous faisonsdit cette feuille, cette observa
tion, parce que, contrairement aux anciens usa
ges et ceux suivis dans les derniers temps
Paris, Rheims, a. S'-Denis, toutes les grandes
cérémonies qui ont ea lieu Ste-Gudule depuis
quelques années ont été sans profit pour la fabrique
Du i6. L. M. le Roi et la Reine sont arrivés
hier au palais une heure de relevée.
A deux heures la grande députation de la cham
bre des représentons a été reçue et a présenlé t'a
dresse. La réponse de S. M. ne sera connue qu'au
jourd'hui par la lecture qui en sera fuite la sé
ance de la chambre. Le Roi élait tellement ému
-qu'il a eu de la peine lire sa réponse quelque
courte qu'elle ait été.
Le Roi a reçu ensuite ceux de MM. les sénateurs,
résens Bruxe les, qui s'etaient réunis duns le
ut de présenter S. M. leurs complimens de
condoléance.
En présence de tousles grands offic'-j» et aides-
dc-cauip du RoiM. le baron de Sécus, vice-pré
sident du sénat, a, au nom de ses collègues,
adressé a S. M. un discours improvise iempli dea
pensées tout la fois les plus consolantes et les
plus dignement exprimées. Après en avoir appelé
la protection de la Providence pour réparer la
perte politique que la Belgique a faite, il s'est
appesanti sur la grandeur de la douleur paternelle
que toute parole et tout sentiment humain sont
împuissans pour adoucir, mais que ses collègues
et lui pouvaient bien comprendre, puisque la
plupart d'entre eux ont dû la ressentir.
Le Roi a répondu plutôt comme père que comme
Roi. Il a parlé de la douleur de la Reine, de la
sienne, des espérances que l'heureuse organisation
de son fils lui avait l'ait concevoir, espérances
depuis si cruellement deçues.
Nous ne pouvons retracer ici tout ce que cette
scène a eu d'attendrissant elle a produit l'émo
tion la plus vive sur toutes les personnes présen
tes. Il n'en est pas qui ne se soient retirées les
yeux mouillés de larmes. (Emancipation.)
L'instruction de l'affaire des troubles des 5
et 6 avril a été terminée hier. Des roi prévenus,
07 sont renvoyés-devant les assises, dans ce nom
bre sont compris les nommés Abts fils, Winckel-
mansDeconinck, ex-ofiieier; J.-B. Crickx,
imprimeur; Donis, employé au ministère delà
guerre, et J.-B. Thomas, dit le tambour—major.
Les quatre premiers comme auteurs distribu
teurs ctimpiimcurs du panpklet anti-orangisle.
Un seul, le nommé J. Bultos a été renvoyé de
vant le tribunal correctionnel de Bruxelles, et 4t,
contre lesquels il n'existait pas de charges suffi
santes ont élé rendus de suite la liberté. La cour
a prononcé également la mise en liberté du sieur
Nicole sans préjudice aux mesures de sûreté que
son état peut nécessiter.
Le Journal de Louvain dit que la députa
tion de la régence de celte ville, qui s'est rendue
auprès de l'archevêque de Malines, n'a point de
mandé l'établissement sur immédiat Louvain de
l'Université catholique; seulement a prié l'arche
vêque de vouloir dilïérer l'exécution de son projet
jusqu'au vote des chambres sur le projet de loi
relatil l'instruction publique. Si cette loi est
-adoptée sans modification c'est-à-dire si Liège et
liand doivent seulement avoir des universités
alors la régence mettra la disposition de l'ar
chevêque les locaux nécessaires pour établir l'U
niversité catholique.
i,e même journal dit que par suite du vœu
exprimé pur les évoques le projet de loi rus-
mcntiuiiné sera présenté aux euamhres afin qu'
elles le discutent immédiatement après la loi
provinciale.
Mgr. l'évêque de Namur est parti hier
d'Arlon pour Messancy.
Mardi dernier, »o mai la fête du village
de YVasmes dans le Boi inage, a été animée par
une procession rerouvclée des temps anciens, et
quidepuis long-temps n'avait été célébrée avec
une telle pompe. Il s'agissait de retracer la tra
dition du dragon de YVasmes vaincu par le
chevalier Gilles de Chin et ses deux chiens, qui
figurent depuis dans les armoiries de cette noble
famille. Une procession religieuse a solcnnisé le
souvenir du combat du monstre et de la déli
vrance du pays, arrivée au coramencemeut du
XIIe siècle; un nombreux clergé des pèlerins en
foule, une cavalcade de 200 cavaliers, 80 bergè
res et autant de bergers, vêtus de leurs plus beaux
atours, ont embelli cette fête qui avait attiré une
multitude immense de tous les coins du Borinage.
La grande roule de S'-Ainand Tournay
va enfin être entièrement pavée on y travaille
activement et tout sera terminé pour le mois de
septembre.
FRANCE.
Paris 22 mai.
Avant hierla sortie du conseil qui a eu
lieu citez le roi, tous les ministres ont été
tendre visite la famille du général Lafayette
et lui offrir leurs complimens de condoléance.
Ce matin de bonne heure un concours im
mense de citoyens se pressait aux environs de
la rue d'Anjou, habitée, par l'illustre général
Lafayette. La foule était rendue plus consi
dérable par l'impatience du public qui vou
lait voir la maison mortuaire et qui n'était
pas admis pénétrer dans la rue celle-ci of
frant trop peu d'étendue pour qu'il fût pos
sible d'y cotiser ver une libre circulation si
l'on u'avait pris soin de la dégager l'avance.
Un peu après neuf heures le convoi est
parti de la maison mortuaire et s'est rendu
l'église de l'Assomption. M. Jacques Lafrtte,
le général Fabvier M. Odillon-Barroile
général polonaisle ministre des Éiais-
Unis Livingston et MM. Eugène Lalitte et
Sa 1 ver le tenaient les coins du poêle. La fa
mille du général ayant sa lête MM. Georges
Lafayette et de Tracy et composée de MM.
de Brigode de Latour-Maubourg Fran
cisque de Cor celles Jules de Lasteyrie -, le
présidentles questeurs et le plus grand
nombre des rnembies de la chambre des dé
putés marchaient d'un côté sur deux files
tandis que de l'autre s'avançaient aussi deux
deuxle crêpe noir au bras et au chapeau
des citoyens des États-Unis au nombre de
s5o 3oosuivis d'une foule immense de
tout rang et de toute condition, l'élat-major-
général de la garde nationale île Paris, con
duit par le général Tourion les aides de-
camp du duc d'Orléans (le général Mai bot j
et ses officiers d'ordonnance et un grand
nombre d'étrangers de distinction le doc-
leur Bowring le comte polouais Plater et
le géuéral Pepé.
Le corps est resté plus d'une heure dans l'é
glise de l'Assomption, la cérémonie religieuse
terminée le cortège s'est mis en murebe il
se composait. De deux mille hommes de gar
de nationale des seize légions d'infauterie et
de 3oo hommes environ de cavalerie de la
même garde de quatre bataillous et deux
escadrons de la ligue d'un délachtmeol de
la garde municipale, infanterie et cavalerie
et d'une batterie d'artillerie. La garde natio
nale était commandée par ie généial Frianl
et les troupes de ligne par le géuéral Dar-
riole. La marche était ouverte par un déta
chement de garde municipale, après lequel
venait immédiatement un escadron de la ligue,
une compagnie de garde nationale ^cavalerie)
deux bataillons d'infanterie de ligne un
bataillon de garde nationale de la banlieue et
un bataillon de la garde nationale de Paiis.
Un second bataillon de la même arme formait
la haie de droite, celle de gauche était faite
par la ligne. Puis le cor ps sur un char élevé
décoré de drapeaux ei emblèmes et traîné
par quatre chevaux. Sur un coussin elaieut
portées par le vieux et fidèle serviteur de
Lafayette, Baslien dont le nom est lié
l'histoire de la conspiration de Belforlla
décoration de juillet et Celle de Giuciunalus
les deux seuls rubans dout Lafayette ail ja
mais cousenii se parer.
A la place Vendôme le peu d'ordre qui
régnait dans les dispositions mililaiiesariciees
n
par l'auloiitlaquelle les amis de La
fayette s'en étaient remis du soin de tout ré
glera failli amener des désordres. A l'aspect
de plusieurs files de jeunes gens qui arrivaient
inoifensifs précédés d'un drapeau Voilé
d'un ciêpe noir la garde municipale che
val a brusquement rompu la marche du con
voi et commencé une ch irgc qui a élé suivie
d'un désordre efïiayant, mais qui n'a élé
que passager. Le drapeau porté par les jeu
nes gens leur a été enlevé. Un autre groupe
qui avait aussi son drapeau venait après, on
l a laissé passer, ce qui laisse peu comprendre
le premier mouvement.
Au coin des tues de Richelieu et Mont
martre et sur le boulevard Si-Martiu des
alertes sans lésultai ont élé douuéespar la
chute d'un échafaudage couvert de moude
la marche du cortège a été d'ailleurs et jus
qu'au boutprofondément calme et recueillie.
Les miuisi.es ont assisté au convoi on y a
remarqué aussi MM. de Broglie et Mignet et
trois maréchaux de Fiance, MM. Gérard,
Clause! et Grouchy les uns et les autres ont
suivi le collège jusqu'à Picpus. Les équipa
ges des princes fils du roi ont été envoyés
la suite du cortège, Aucuue voiture du roi
n'y a paru.
La cérémonie était terminée trois heures
et demie. Le faubourg Si-Anioiue est aussi
Calme que le reste de Paris.
Uue société de capitalistes, dans laquelle
figurent plusieurs banquieis anglais, vient de
se former pour l'établissement du chemin de
fer de Paris Rouen. Les conditions connues
de celte société seraient d'entreprendre la
confection du chemiu pourvu qu'un divi
dende de 3 p. c. du capital engagé leur fût