JOURNAL DE LA FLANDRE OCCIDENTALE.
N°i645
MERCREDI, aS MAI 1834.
XV IInic An née.
2,1
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lignesse paient 1 franc.
OUVERTURE DES PORTES
ce la ville.
Du 16 au 3i mai, 4 heures.
FERMETURE DES PORTES
de la ville.
Du 16 au 3i mai9 heures.
BELGIQUE.
Bruxelles 24 mai.
Les travaux nécessités dans le chœur de
Sainte-Gudule, pour la cérémonie d'aujourd'hui,
ont été terminés hier. On a pratiqué sous le grand
chœur de l'église, et la suite du caveau dit des
ducs de Brabant, un autre très-petit caveau des
tiné uniquement recevoir le cercueil renfermant
les restes du prince royal. On y parvient au
moyen d'un escalier de cinq ou six marches,
placé exprès pour la cérémonie, et qui conduit
du sol de l'église un faux plancher établi mo
mentanément moitié peu près de la profon
deur du caveau des ducs de Brabant, au-dessus
par conséquent des cercueilj renfermés dans ce
tombeau. Après l'hinumation du jeune prince
les choses seront rétablies dans leur état primitif
et le caveau refermé.
La communauté israélite fera célébrer mer
credi 28 de ce mois, 11 heures précises du matin,
un service funèbre pour le prince royal.
Mercredi dernier une tombe a enlevé aux
environs de Wctteren les toits de plusieurs fermes
et tiansporté une assez grande distance un cha
riot qui perdit une roue dont le timon s'enfonça
profondément dans la terre.
-- Le corps d'officiers du 6" régiment de ligne
vient de faire ériger deux monuiuens, l'un la
mémoire du capitaine Decremcr l'autre la
mémoire du sous-lieutenant VVeustenraad morts
tous deux au Verlaetdans la journée du 2 août
i85i. Le premier de ces monumens sera placé
Eeclooet le second Watervliet.
Du 25. Hier a eu lieu la cérémonie des fu
nérailles du Prince-Royal l'église des SS. Michel
et Gudule.
Dès le matin le bruit de l'artillerie et le son
des cloches de toutes les églises annoncent cette
triste solennité.
Vers neuf heures, les chasseurs de Chasteler
les élèves de l'école militaire, deux compagnies
d'infanterie et la compagnie des sapeurs pompiers
occupent l'intérieur de l'église: la garde de sûreté
est de service au grand escalier.
Le chœur de l'église est magnifiquement dis
posé pour la cérémonie funèbre. De longues ten
tures noires avec des bordures blanches garnies
d'hermine le tapissent en entier. Au milieu du
chœur et en avant du caveau qui se trouve au
bas des marches du grand autel s'élève un superbe
catafalque. Ce monument, qui repose sur un pié
destal noir, forme un carré long orné de quatre
colonnes carrées supportant un attique et sur
monté d'un fronton} au-dessus est placée une
couronne royale.
Le catafalque est blanc et or. Un grand nombre
de lampes funéraires y sont suspendues; des ran
gées de-cierges plusieurs étages éclairent aussi
ce monument. Des écussons représentant le lion
belge, or sur fond noir, sont placés aux quatre côtés.
Le côté du catafalque qui regarde l'autel est
disposé pour recevoir le cercueil pendant la céré
monie.
Un riche drap d'or au centre duquel est une
croix en soie noire, recouvre le sacrophagedes
milliers de cierges des lampes sépulcrales sont
placés sur l'autel, et dans les entre-colonnemens
du chœur; les cierges qui éclairent le maître-autel
sont ornés d'un écusson. Quatre grands ifs chargés
de lumières sont placés derrière l'autel.
Les ministres plénipotentiaires de L. M. les rois
d'Angleterre et de Prusse, sir Robert Adair et M.
le baron d'Arnim, accompagnés de leurs secré
taires de légation; les chargés d'affaires de France
et d'Autriche, MAI. Casimir Périer et le comte de
Dietrichstein le secrétaire de la légation de
France, M. le marquis de Bassano; M. le duc
d'Aremberg, les ministres, la cour de cassation
la haute-cour militaire, MAL les sénateurs, les
membres et les deux vicc-présidens de la chambre
des représentons, M. le gouverneur de la province
du Brabant, AL le bourgmestre de Bruxellesar
rivent successivement h l'église et prennent les
places qui leur sont réservées dans le chœur.
Dans la grand nef, droite, ont pris place la
cour d'appel de Bruxelles, en robes rouges, le
gouverneur et les directeurs de la banque, les
secrétaires-généraux et employés supérieurs des
ministères, le directeur de la monnaie du royau
me, le tribunal civil, le tribunal de commerce,
les échevins et les conseillers de régence de Bru
xelles, et un grand nombre d'autres fonctionnai
res. A gauche sont placés les officiers généraux et
supérieurs de la garde civique et de l'armée. Les
nefs latérales sont remplies de monde.
Mgr l'archevêque de Alalines entre dans l'église
vers 1 1 heures et quart, précédé d'un nombreux
clergé, et se rend dans le chœuroù il revêt ses
habits pontificaux. Il se rend ensuite procession-
nellement la porte de l'église pour y recevoir la
dépoulle mortelle du Prince-Royal.
A 11 heures et quart, le cortège sort du palais.
Un détachement de guides ouvre la marche; il
est suivi par la garde civique cheval. La musi
que d'un régiment d'infanterie vient ensuite et
joue des airs funèbres.
Le cortège est ainsi composé
L'état-major de la place; l'état-major général
de l'armée, ayant sa tête AI. le ministre de la
guerre l'état-major général de la garde civique;
les officiers d'ordonnance du Roi; le char funèbre.
Il est traîné par six chevaux portant des panaches
blancs et caparaçonnés de noir avec des draperies
blanches. Le char est orné de tentures blanches et
de franges d'or. Sur le cercueil est placée la cou
ronne royale.
MAL les généraux Hnrcl chef de l'état-major
général de l'armée, le baron d'Hooghvorstgé
néral en chef de la garde civique, MAL le baron
de Sécus, vice-président du sénat, <t Raikem,
président de la chambre des représentans entou
rent le corbillard.
MAI. le comte d'Arschot, grand-maréchal du
palais, le général marquis de Chasteler, grand-
écuyer du Roi, le général comte d'Hanede Steen-
huyze adjudant-général du RoiMAI. les secré
taires de Sa Majesté et les officiers de sa maison
suivent le char funèbre.
Deux voitures de deuil viennent ensuite.
Un détachement du régiment des guides ferme
la marche.
La garde civique et l'infanterie forment la
ligne depuis le palais jusqu'à la cathédrale.
Le cortège arrive l'église vers 11 heures trois
quarts. Un capitaine de la garde civiqueun ca
pitaine des guides et deux capitaines de la ligne,
portent le cercueil et le déposent sous le catafalque.
AIM. les généraux Hurel et d'Hoogvorst, MAI. le
baron de Sécus et Raikem, tiennent les coins dix
poêle. M. l'archevêque de Alalines et le clergé
précèdent le cercueil.
La messe en musique commence: après le ser
vice le cercueil est descendu dans le caveau par
les officiers qui l'ont apporté, et l'on scelle aussitôt
la pierre qui le recouvre.
Une salve d'artillerie de 21 coups de canon an
nonce que la cérémonie religieuse vient de finir.
Les corps de l'étal sont reconduits escortés par dei
piquets d'infanterie.
Ainsi s'est terminée cette triste cérémonie qui
avait attiré l'intérieur de la cathédrale dans
toutes les rues voisines et surtout dans celles par
où est passé le cortège, une foule innombrable de
spectateurs de tous les rangs.
Après la cérémonie l'église de Sainte-Gudule
est restée ouverte, et le public s'y est porté ea
foule jusqu'au soir.
On avait eu le projet d'exposer Bruxelles,
pendant plusieurs jours, les restes du jeune Prince.
L'Indépendant dit que cette exposition n'a pas
eu lieu parce que la Reine a désiré que le corps
de son enfant ne fût éloigné d'elle que le plus tard
possible, et que L. AI, ne s'en sont séparés qu'après
la scène la plus douloureuse.
Plusieurs bruits ont circulé sur le choix
d'un héritier présomptif du trône de Belgique.
L'Emancipation dit que le jeune Prince sur le
quel se tournent les regards d'un très-grand
nombre de nos représentans, est un fils du prince
Ferdinand, frère du Roi, aujourd'hui feld-ma-
réchal gouverneur de Vienne. Il est âgé de 10
12 ans et élevé dans la religion catholique.
D'après l'art. 56 du décret impérial de
180g (5o décembre), une partie du revenu des
fabriques d'église se compose du produit spontané
des terrains servant de cimetières. C'est ainsi que
plusieurs familles, entre autres celle du peintre
Davidont acquis des petits espaces de terrain de
quelques pieds carrés dans le cimetière de Sainte-
6 udule les unes perpétuité, les autres pour 5o,
40 ou 5o ans. Toutes ces acquisitions ont été d'un
produit réel pour l'église de Sainte-Gudule, dont
les revenus sont loin de pouvoir suffire aux dé
penses, comme il conste des difficits annuels.
On se demande, dit l'Union, s'il ne serait pas
équitable que l'église fût indemnisée, par le gou
vernement pour la place ou terrain qui a été