se disputent la souveraineté de ce pays. Il est encore une autre considération que les ou vriers dont nous parlons doivent bien peser avant de prendre une résolution définitive c'est qu'en Espagne, soit par orgueil natio nal le peuple y professe le plus grand dé dain pour ceux qui De saveDt pas la langue du pays impossible alors de nouer de ces relations qui seules peuvent rendre la vie agréable dans un pays étranger. Du y. - Dans la soirée du sameditous les estaminets du bas de la ville étaient rem plis d'hommes qui s'entretenaient de ce qu'ils qualifiaient la provocation orangiste et s'ex citaient mutuellement en faire justice. Nous avons dit que les autorités municipales, pré venus de cette agitation firent doubler tous les postes des patrouilles circulèrent. On pou-., vait espérer que ces précautions auraient suf fi sinon pour calmer entièrement les esprits, du moins pour suspendre l'explosion qu'on redoutait. Il n'en fut pas ainsi au théâtre la Muetle Porlici avait été demandée grands cris pour le lendemain. A la sortie du théâtre des groupes se formèrent sur la place de la Monnaie des ouvriers et des jeunes gens répétèrent en chœur la Braban çonne et la Marsellaise. Les patrouilles circulèrent toute la nuit jusqu'à trois heures. Aucun excès grave n'a vait été déplorer. Les représentations de nos magistrats et de plusieurs olliciers supé rieurs avaient paru produire un effet salu taire, Nous avons entendu plusieurs d'entre eux se livrer l'espérance que la tranquilité publique ne serait pas troublée. Hier dimanche dès 8 heures du matin la ville se reveilla tout agitée. Ou vit se répandre une quantité d'hommes en blouse qui mêlaient leurs cris de liberté des mé- naces contre les orangistes. Us se raillèrent plusieurs au son du tambour, d'autres avec un immense drapeau aux trois couleurs et par un mouvement rapide se portèrent la fois sur la maison de la société rue de l'E- vêque déjà assaillie la veillesur l'hôtel du duc d'Urselrue de Loxum sur l'hôtel du prince de Ligne rue Ducaleau coin de celle de la Loi. Déjà ces maisons avaient été envahies et entièrement dévastée lorsque la .troupe de ligne et les guides accurureut sur les divers points menacés. L'aspect que présentait ces maisons une demi heure après qu'elles furent assaillies était celui de la dévastation la plus complète. Les croisées et les portes étaient brisées les meubles, l'argenterie, les pendules lancé daus la rue furent foulés aux pieds. Les soldats arrivèrent du moins assez tôt sur quelques points pour empêcher que rien qu'aucun débris ue fût emporté ces hommes furieux paraissaient du reste s'en soucier assez peu. Ils avaient seulement avec des morceaux de draperies et de rideaux formé de drapeaux aux trois couleurs. Informé de ces scènes de désordresle Roi sortit du palaisaccompagné de quel ques officiers d'étal-major réunis la hâte il se dirigea vers les rassemblemens sa pré sence excitait parmi la foule curieuse les élaDs les plus vifs; les groupes mal intention nés semblaient se disperser, sa vue l'ordre renaissait, et entre 10 et 11 heures du matin, on pulespérer un moment queletrouble avait cessé mais nous le disons avec douleur les ailroupemens dispersés par la présence du Roi se reformèrent sur d'autres points et le désordre reprit encore. Indépendamment des maisons que nous venons de citer il faut encore ajouter celles du marquis de Trazegnres, rue Ducale MBe de Lalaing du comte de Ëéthune place du Grand'-Sablon baron d'Overschie rue des Fripiers du carossier Jones du carossier Tilmonthors la porte de Laeken de M. Dewasme-Pletiuckx place Ste-Gudule de M. Coenaes hors la porte de Schaerbeek de M. d'Oultrement de M. Devinck qui avant-midi avaient été livrées une destruc tion intérieure complète. De midi denx heures de la journée on rencontre dans toutes les rues des prome neurs que l'oisivité du dimanche rend plus nombreux. Les patrouilles qui parcourent les rues, des officiers cheval qui portent des or dres contribuent accroître la foule d'une population curieuse toute la garnison est sur pied et se dirige vers les envirousdu Parc ou sont plusieurs maisons que l'on suppose menacées. Devant la maison du marquis de Trazegnies les guides font une charge sur un groupe de perturbateurseu blessent quelques-uns et en arrêtent d'autres. Uue voilure qu'on assurait appartenir M. le comte de Béthuue a été amenée bras d'hommes dans la rne de la Madelaine. Sur le siège, dans l'intérieur, sur l'impériale, étaient quelques hommes occupés la dé truire. La voilure moitié brisée a été con duite jusque vers la place des Palais et là, renversée. Alors quelques-uns des officiers qui stationnaient devant le palais du Roi l'ayant apperçue sont accourus ceux qui se trouvaient autour se sont sauves leur approche. Quatre ou cinq individus ont été arrêtés dans ce moment et conduits sous bonne garde la prison de l'Hôtel-de-Ville. Des individus qui étaient occupés dévas ter la maison du nommé Schowaerts rue de l'évêque ont été arrêtés grâce au zèle et l'activité de la troupe et du commissaire de police Borretnans. M. Rogier ministre de l'intérieur est monté cheval dès le matiu et s'est porté partout où il a cru son interven tion nécessaire arrivé la Place de Ste-Gu dule et resté en arrière du détachement de troupes qui l'accompagnait il s'est vu menacé par un rassemblement sa rédingote fut dé chirée et sou chapeau lui fut eulcvé l'aide d'un long morceau de bois au bout duquel était adapté un crochet de fer. 11 mit pied terre se fit connaître et harangua la foule qui répondit par des cris de f^ioe le Roi! f^ive le ministre de l'intérieur. Un rassemblement s'est porté chez M. Hoorikx l'un des signataires de la souscrip tion dans ses intentions de dévastation. M. le colonel VVilmar qui habite le premier étage de cette maison s'est présenté eux et a réussi les détourner de leur projet. - Hors la porte de Schaerbeékla maison de M. Coenaes a été saccagée un homme a été blessé grièvement par un gros meubles jeté de l'uue des fenêtres. Un nombre assez considérable d'hommes égarés par la boisson sont arrêtés et couduits la prison de la ville. A trois heures on entend battre le rappel la garde civique pied et cheval se met sous les armes. La ville paraît assez calme; et cependant ou entend encore dans le lointain un bruit sourd qui fait redouter de nouveaux événemens. A trois heures une proclamation de la régence a été affichée. Quelques inslans après ont paru celles du conseil des ministres du ministre de l'intérieur et du chef de l'état— major de l'armée. Les agens de la police municipale ont paru sur tous les points que l'on supposait pouvoir être menacés; ils étaient partout appuyés par des piquets de troupes de ligue en même temps la garde civique se réunissait dans les diverses sections de la ville et de nombreuses et fortes pa trouilles d'infanterie et de cavalerie parcou raient tous les quartiers. A cinq heures, quelques caissons chargés de munitions ont été conduits sur le glacis de la porte de Namur. A la même heure deux escadrons de lanciers du régiment en garni son Matines et une buitei ie d'artillerie ar rivaient Bruxelles. L'ordre de départ leur était arrivé Malines entre midi et une heu re neuf heures le 9e de ligne veuanl éga lement de Malines est entré Bruxelles. Le Roi est sorti de nouveau du palais vers six heuresaccompagné de quelques officiers; arrivé sur la Place-Royale, il s'est trouvé environné par une foule immense, qui lui a donné par ses acclamations les mar ques du plus vif attachementet en même temps de reconnaissance pour ses efforts rétablir le calme. S. M. a prononcé quelques paroles pleines de fermeté et de noblesse elle est ensuite retournée vers le palais. Dans la soirée et malgré toutes les précau tions prisesdes rassemblemens se sont formés de nouveau. L'estaminet des Quatre-(Senta au pont de fer a été saccagé. Un escadron de lanciers s'y est porté promptementet a écarté les dévastateurs. Il est dix heures et nous n'apprenons pas que les désordres se prolongent. Le calme semble renaître. De nombreux détachemens des guides des gendarmes de la troupe de ligne inter ceptent les communicationset rendent ainsi

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Le Propagateur (1818-1871) | 1834 | | pagina 2