5 LETTRE AU ROI PAR M. DE POTTER. Nous dous étions proposés de ne dire mol de l'étrange lettre de M. de Potier, mais les oran- gisles tout en le poursuivant des plus ignobles •injures, se sont faites de celte lettre une arme tpour attaquer, pour bannir la révolution: nous sommes donc forcés, malgré nous, d'en relever quelques assertions. El d'abord M. de Potter prétend que la ré volution belge fut une faute grave au mo ment ou elle se manifestaitM. de Potier semble avoir tout-à-fait oublié ce qu'il pensait de cette révolution et de sa nécessité au moment où elle éclatacar il écrivait de "Paris l'auteur de cet article, la date du ai août i83o. C'est le moment de faire. Elsi Ion ne fait rien maintenant, l'on ne pourra probablement de long temps plus rien faire du tout. Saisissez- le ou résignez-vous subir la loi de la nécessitécelle de la force des choses et de la faiblesse des hommes. A cette époque, bien que l'idée ne fut venue ■encore peisonne des renverser les Nassau, bien qu'on ne voulait que provoquer uue séparation •entre la Belgique et la Hollande, cependant on voit que M. de Potter croyait que le moment était venu de faire, c'est -dire de secouer le j°u»* Si le roi de Hollande s'est obstiné a maintenir le dispotisme qu'il avait fait peser sur notre pays, si au lieu d'écouter les dépulations qu'on lui envoya, d'accueillir favorablement les adres ses respectueuses qu'on lui fit parvenir de tou tes partsil déclara au contraire qu'il ne céde rait pas eu prétextent avec mauvais foi qu'on lui mettait le couteau sur la gorge; si enliii il a noyé les droits de sa couronne dans les Ilots du sang belge qui coula dans nos murs, et s'il brûla les titres de sa dynastie lors du bombar dement d'Anvers, qui eu faut-il imputer la faute Cependant c'est la révolution que M. de Pot ter accuse. Comme lui nous avons souvent déploré les fautes commises par les hommes que cette révo lution éleva au pouvoir comme lui nous avons long-temps ciu qu'ils ont compromis et la ré- volutiou, et notre indépendance, et notre pros- péiité; comme lui nous avous cru qu'il faillait achever la révolution une fois qu'on l'avait commencée mais est-il vrai que nos efforts nullement raisonnés n'ont abouti qu'à chas ser l'ancien maîtrepour le remplacer par n'importe quel maître nouveauQuoi n'est- ce donc rien que de n'être plus exploitéspres sures par une rapace agence d'exploitationet au profit exclusif d'un peuple égoïste et arro gant? N'est-ce rien que de posséder la consti tution la plus libérale dont jouisse aucun peuple de l'Europe, et qui, pour porter ses fruits, n'attend que le moment où nous sortirons ds l'état d'incertitude où la diplomatie nous laisse plongés? Nous sommes maintenant nous c'est-à-dire Belges sans doute, nous ne sommes pas ce que nous aurions pu être, si la révolution eut pour suivi sa marche triomphante; mais tâchons de conserver ce qui nous reste, de consolider notre oeuvre imparfaite, et que de nouveaux décliire- mens ne livrons pas au hassard ce que nous avons sauvé du naufrage. G'estce qui arriverait si, comme M. de Potter le conseille au Roice prince debarassait ses épaules du lourd fardeau qu'il a fait peser sur elles. - Notre situation incertaine nous mè nerait la niisere, la misère l'anarchie, et 1 a- narchie une resiauratiou ou la république, si toutefois la république avait quelque racine au milieu de nous. Ra restauration remettrait les ehosesdit M. dé Potier, au même état où elles étaient avant la révolution.- Eh! conipte-t-il donc pour rien les vengeances teiribles auxquelles Nassau serait forcé pour se maiufeuir? Comple- t-il pour lien l'esclavage honteux auquel ou nous réduirait? Compte-l-il pour rien les énor mes contributions qu'on prélèverait pour dédom mager le peuple fidèle de ses sacrifices, con tributions qui achèveraient la ruine de notre patrie. Si la restauration n'avait pas lieu l'abdica tion du roi forcerait les Belgescomme le dit fo t bien M. de Potter quand ce n'eut été que par pis allerse tourner vers la liberté et la liberté c'est la république. - Mais pour faire une république il faut avoir des républi cains or comment pourrait-on établir cette forme de gouvernementlorsque comme le prétend M. de Potterde véritable amour de la liberté de cet amour désintéressé et pas du tout personnelon n'en voit nulle part, lorsque le peuple belge ne sait que bé gayer le nom de libertélorsque enfin nous vivons au milieu d'un foyer d'intrigues et de corruption d insolence et de bassesse. Est ce avec de pareils élémens grand Dieu qu'on peut vouloir former une république dont d'ailleurs le peuple ne veut aucun prix.? Nous ne pousserons pas notre examen plus loin, mais nous sommes intimement convaincus que Léopold est aujourd'hui le seul appui de notre indépendance et de notre nationalité le seul rempart qui nous sépare de la restaura tion et nous croyons qu'il est du devoir de tout vrai patriote de se rallier lui de se ser rer autour de lui car sans luic'en serait fait de la Belgique, c'eu serait fuit de noire liberté. Belge. Des électeurs du district de Courtrai et les membies de la chambre de commerce de celte ville, vieniientd'écrire MM.de MtulenaereAn- giiliset Goetlials pour lesprier,dansrinlérêt de nos salines et de nos distilleriesdes'opposerau nouveau projet de loi sur les distilleries, violation flagrante,disent-ils, des dispositions principales de notre pacte fondamentale, et principalement contre la disposition formelle de l'article 6 de notre constitution, qui déclare les Belges égaux devant la loi: ce projet de loi prive les distillateurs de la faculté d'exercer librement leur industrie, et les met dausuue situation exceptionnelle, non- seulement sans avantage, mais au grand détri ment du pays. Contre l'ar t. i o qui déclare le domicile invio lable: ce malencontreux projet accorde aux agens du fisc la faculté de violer le domicile des distil lateurs toute heure du jour et de la nuit, et les dispense même des formalités que la loi prescrit l'autorité judiciaire. Contre 1 art. 11 qui stipule formellement que nul ue peut être privé de sa propriété sans in demnité préalable, le fixe s'empare de l'industrie qui est la propriété du distillateur, lui prescrit les couditions et la mauière dont il entend qu'il l'exerce, et stipule les peines les plus sévères, contre la moindre infraction aux dispositions que lui-même il impose aux distillateurs. Par quel aveuglement, compte-t-on présenter aux chambresuu projet qui tendraitàsuspendie la constitution pour les distillateurs, quoique l'art. t3o le défende formellement? Nous vous prions encore Messieursde re pousser tous les impôts qui, par leur nature pro voquent avec la fraude la démoralisation, et par-dessus tout la hauteur actuelle de l'impôt sur le sel, dont les droits élévés semblent établis pour donner aux gros fraudeurs les moyens de s'enrichir de la manière la plus scandaleuse. Tous les saliniers de ce pays, demandent que le droit soit réduit a f. 3, au lieu de six, sans aucune restitution de droit quelconque ils de mandent que ce soit entièesmeut atlranchi delà surveillance des accises. Les sauniers sont persuadés que l'impôt ré duit la moitié, rapporterait plus au trésor qu'avec le taux actuel et au besoin, ils préfé reraient payer par supplément de patente de quoi atteindre le chiffre désigné au budget. NOUVELLES DE HOLLANDE. Voici la correspondance de Bruxelles de VArnhemsche Courant: Vous me demandez un tableau fidèle de no tre situation. Misère, malheur, tristesse et dé goût: voilà la Belgique d'aujourd'hui. La mé fiance est générale; Gand personne n'ose seulement s'ouvrir son voisin de peur d'avoir alïaire un des sbires de Niellon eenen der spiren van Niellon. Tous nous attendons avec impatience le morueut où, rangée de nouveau sous la noble bannière de la maison d'Orange, nous pourrons cueillir des lauriers plus digues de nous que ceux de septembre (r.) Vous avez sans doute entendu parler de la manière dont s'est conduit l'égard du brave Stéven (den braven Stévence Niellon que nous sifflions naguères sur les planches duThéâ- tre-Hoyal,et auquel nous devons obéir aujour- dhui! O Belgique, ma patrie, comme on tetraite! Cinquante pièces de canon sont encore toujours braquées devant le palais du roi! Voilà les balivernes dont se repaissent les lec teurs des journaux hollandais. - Ou écrit de Bréda8 février On assure qu'd sera encors formé un camp du côté de Eindhoven, indépendamment de ce lui dans les bruyères de Reyen. - On lit dans l'Handelsbladde io février: Nous apprenons que les batteries défendant l'ouverture du Texel, sont mises dans un état formidablede même que le bâtiment de guerre le Pf alerloo qui est un vaisseau de 8o pièces, stationnera au Nieuwe Diep pendant que des frégates de guerre seront ancrées dans la mer méridionale jusqu'à l'Y, où la frégate de guerre le Rupelavec 44 pièces, prendra position. Insulte du roi Guillaume l'armée Belge. On se rappelle que pendant la retraite de l'armée de la Meuse, dans une affaire d'arrrière-garde aux environs de Hasselt, triomphe que les hollandais ont tant éxagéré et pour lequel on tira jusqu'à cinq coups de canon nos troupes abandonnèrent l'en- (i) Nous avons répondu a notre correspondant que chaque jour nous faisons de voeux au ciel pour qu'il préserve la famille d'Orange d'être jamais condam nées au malheur de régne encore sur un peuple aussi turbulent que les Belges. Note de l'Arnhemsche-Courant.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1832 | | pagina 2