H
Journal de 1 Alliance libérale cTYpres et de Y Arrondissement.
nygiene, |ib|e et peu
Dimanche, 27 Août 191 i.
71e année. 55.
PRIX I)E L'ABONNEMENT:
pour la ville Par an -4 francs
p' la province Par an fr. 50
p' létranger Par an 0 fr 0O
ANNONCES:
Annonces 15 centimes la ligne
Réclames 25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne.
Le Cartel.
Le cartel a été conclu Bruxelles
pour les prochaines élections com
munales, comme il le sera demain
Liège et dans toutes les villes, où il
doit avoir pour conséquence d'élimi
ner les cléricaux des conseils com
munaux, où ils se sont introduits
grâce la présentation de plusieurs
listes anticléricales, celle des libé
raux d'un côté, celle des socialistes
de l'autre.
La Gazette commente en ces termes
la décision prise, par les libéraux
bruxellois
Le cartel conclu Bruxelles, c'est,
pour les cléricaux, l'abomination de la
désolation. Et ils prédisent les pires
catastrophes. Leur terreur feinte ne
peut, d'ailleurs, plus être prise au sé
rieux par personne depuis que les clé
ricaux de Gand ont administré leur
ville avec les socialistes et formé pen
dant quelque temps pendant un
temps qu'il n'a pas dépendu des catho
liques de prolonger avec eux une
majorité. Et ce sont les cléricaux de
Gaud, qui, sans le vouloir, ont habitué
les libéraux modérés gantois l'idée
du cartel, en leur montrant que la pré
sence de socialistes au collège échevi-
nal n'avait point provoqué de cata
strophe.
Mais ce qu'il y a de plus drôle dans
l'indignation des cléricaux en présence
du cartel, c'est que, en somme, ce car
tel c'est eux qui l'ontvoulu, qui l'ont ren
du inévitable.
Les socialistes de Bruxelles, il y a 0
mois encore, n'en voulaient pas plus
que les libéraux de la Ligue. Seule
ment, les uns et les autres, depuis
longtemps, prévenaient le gouverne
ment qu'il le rendrait inévitable s'il ne
se décidait pas modifier la loi électorale
communale, la faire telle que les mino
rités anticléricales fussent traitées comme
les minorités catholiques.
Le gouvernement n'a rien voulu en
tendre. Il a maintenu la loi électorale
qui n'applique pas la R. P. lorsqu'une
liste a la majorité absolue, qui ne per
met pas la représentation de la minorité
dans les communes où les cléricaux
sont le plus grand nombre.
Les partis d'opposition disposaient
d'un moyen d'obliger le gouvernement
et la Droite de décider changer la loi
électorale d'un seul moyen le car
tel. Le moyen n'a aux yeux des libé
raux, rien d'inquiétant, puisque, dans
de nombreuses villes, dans la plupart
des faubourgs de Bruxelles, les socia
listes, depuis longtemps, collaborent
l'administration. A-t-onpu croire, vrai
ment, que ces libéraux seraient assez
naïfs pour ne pas vouloir de l'arme qui
s'oli'rait, pour se résigner toujours
subir l'arbitraire d'une loi électorale
faite contre eux
De son côté, l'Indépendance belge
précise comme suit la portée de l'ac
cord conclu Bruxelles
Nous avons exposé plusieurs re
prises notre manière de voir en ce qui
concerne le cartel, et la presse clérica
le a beau essayer de donner le change,
elle ne parviendra pas fausser le sens
très précis de cette tactique. Les cléri
caux se refusent unifier les loisélecto-
rales, àappliquer aux élections commu
nales et provinciales la représentation
proportionnelle telle qu'elle est appli
quée aux élections législatives, parce
qu'ils prétendent maintenir une situa
tion de fait qui exclut les minorités de
gauebe des conseils communaux de
centaines de petites villesetde villages,
où l'administration cléricale peut ainsi
agir sans contrôle aucun. Pour faire
comprendre nos adversaires quel
point ce système est injuste pour leur
faire comprendre qu'il peut nuire aux
intérêts cléricaux autant qu'aux inté
rêts anticléricaux, les gauches dispo
sent d'un moyen bien simple s'enten
dre pour empêcher les candidats de
droite d'arriver la répartition des
sièges et exclure les minorités clérica
les de l'administration des grandes vil
les et des centres industriels, comme
les minorités anticléricales sont ex
clues de l'administration des petites
villes et des villages.
Le cartel libéral-socialiste devient
ainsi une simple question de tactique
il ne compromet en rien le programme
respectif des partis les principes dont
se réclament les groupes sont complè
tement sauvegardés. Il n'y a pas fusion
de la gauebe libérale et de la gauche
socialiste, il y a action parallèle.
MwniaKio moyen infail-
COÛteilX d'assécher les murs des
appartements humides, etc. Bâtis
seurs, écrivez MM. J.-J. Devos,
carrelages, Tournai.
l ne œuvre créer.
Parmi les œuvres qui tendent
améliorer le sort du peuple, une des
plus utiles, celle qui offre le plus vaste
champ d'action, celle qui est essentiel
lement morale, sociale et patriotique
est sans contredit l'œuvre qui a pour
but de former des femmes d'intérieur,
aptes devenir de vraies mères de fa
mille par la culture morale et intellec
tuelle d'une part, par la connaissance
des occupations du ménage d'autre
part. B n'y en a pas de plus urgente,
comme je ne crois pas qu il y en ait de
plus féconde.
Bon nombre d'écoles sont érigées
dans ce but mais pour beaucoup d'ap
pelées combien peu d'élues
Pour que nos écoles ménagères
soient fréquentées. Il faut que l'en
seignement qui s'y donne soit connu,
et peine sera-t-il connu, qu'il sera
estimé et recherché de toutes celles,
femmes ou jeunes filles, qui désirent
garder ou conquérir une légitime
influence au centre de la famille. Très
rarement, on en conçoit une idée
exacte. Volontiers on se figure que cet
enseignement se contente d'apprendre
faire une bonne soupe, mettre le cou
vert pour un repas, préparer un agréa
ble rafraîchissement ou une fondante
friandise.
Cet enseignement a la noble ambi
tion de permettre chaque ménagère
de rayonner sur tout son intérieur.
Grâce aux connaissances théoriques et
pratiques qu'il lui communiquera, il la
mettra même de devenir une vraie
maîtresse de maison. Elle n'ignorera
rien de ce qui concerne les occupations
de la femme. De la caveau grenier tout
sera de son ressort. Elle étendra même
son influence aux travaux du jardinage
et l'aménagement d'une basse-cour.
Sous sa main délicate et habile, la mai
son redeviendra le centre aimé où tous
les membres de la famille se plairont
se réunir autour d'elle. On ne saurait
être plus complet en la matière et en
l'ordre d'idées relatif l'esprit de fa
mille.
Pour donner plus d'expansion cet
ingénieux enseignement, et par là
même remédier l'incurie des femmes
de nos travailleurs en matière d'écono
mie domestique, les conférences sont
tout indiquées Bien organisées et diri
gées avec méthode, elles grouperont
un noyau d'adeptes toujours grossis
sant et, grâce la bonne parole reli
gieusement recueillie, bon nombre de
mauvais ménages retrouveront la tran
quillité, et petit petit le bien-être.
Mais pour réaliser ce desideratum, que
doivent être ces conférences
Gomme nous venons de le montrer,
ce sera un rameau greffé sur la bran
che primitive l'enseignement ména
ger et qui en recevra toute la sève,
en attendant qu'il se produise des
fruits.
C'est dire que nous puiserons
même dans les chapitres de l'Econo
mie domestique, de l'hygiène, de
l'épargne, etc. pour former un pro
gramme sérieux, dont le but constant
sera d'amener la femme un idéal
élevé poursuivre le bonheur de son
mari et de ses enfants en faisant de
son ménage la fonction principale de
sa vie.
Pour arriver ce but, ii sera néces
saire que nos causeries réagissent
d'abord contre cet entraînement fu
neste qui pousse la femme au dehors
du foyer
Dans nos contrées industrielles, la
femme est souvent la fabrique ou
l'atelier, et ce genre de vie produit ses
détestables conséquences morales et
familiales.
Après une journée de labeur, c'est
avec répugnance que l'ouvrière se
livre aux occupations ménagères qu'el
le n'a pas appris connaître, et partant
aimer elle ne fait guère que ce qui
lui piait ou lui est indispensable.
Si elle est mariée, elle ne remplit
pas ses devoirs ou les remplit mal.
L'argent qu'elle gagne est dépensé mal
propos. Les aliments, consistant le
plus généralement en charcuterie mal
saine ou en légumes mal cuits, sont
achetés tout préparés.
Les jours de paye, on tâche de faire
bonne chère, le reste de la semaine, on
I économise au détriment de l'estomac
des enfants. Ceux-ci livrés eux-mê
mes, vagabondent, cherchant rem
placer la tendresse, les gâteries de la
mère par les plaisirs pernicieux de la
rue.
Il serait superflu-de noter les consé
quences d'un pareil état de choses au
point de vue de la santé et des mœurs.
L'ouvrier, insuffisamment nourri, se
soutient par l'alcool et, se plaisant
peu dans son intérieur, recherche le
confortable apparent des cabarets.
Nos causeries grouperont le plus
possible tout ce qui peut ranimer l'es
prit de famille, le respect de l'autorité,
choses sacrées qui tendentàdisparaitre
l'époque d'agitation où nous vivons.
Elles démontreront la jeune fille
son devoir d'état future mère de
famille et elles lui fourniront tous
les secours nécessaires pour devenir
l'âme et la joie de son foyer.
Elles lui parleront des qualités
morales qui font les femmes dévouées,
les mères dignes et respectées, bonté,
égalité d'humeur, patience, abnéga
tion et, dans l'ordre matériel, de celles
qui découlent de la répartition judi
cieuse de ses occupations et de la bon
ne direction de ses actes l'ordre, la
propreté, l'activité, la prévoyance,
l'économie.
Si nous considérons deux des plus
grands fléaux de notre époque la
tuberculose et l'alcoolisme, nous con
staterons qu'il n'est pas de meilleur
moyen de les prévenir que la bonne
vie de ménage et nous trouverons là de
nombreux sujets pour nos conféren
ces, lesquelles offriront nos ména
gères le talisman enchanté qui retien
dra le mari au foyer et le préservera
de cette passion mortelle l'alcool.
C'est d'abord une nourriture suffi
sante, variée et préparée d'après cer
taines connaissances culinaires.
C'est aussi l'arrangement du home
avec un goût délicat où l'ordre et la
propreté font les premiers frais. C'est
encore les enfants élevés dans des
idées d'amour, de respect des parents,
de confraternité entr'eux.
C'est enfin et surtout l'auréole des
vertus citées plus haut, qui font de
l'épouse une amie dévouée, aimante en
même temps qu'une collaboratrice
vaillante pour la prospérité de la fa
mille.
«s as m m ts «s m f m m est, -a es
I iA
manifestation du 15 Août
appréciée l'étranger.
Nous lisons dans la gazette de
Hollande, propos de la manifesta
tion du 15 Août Bruxelles
De quelque parti que l'on soit,
et toutes les opinions, sincèrement
professées sont respectables on
doit reconnaître que le prestige du
gouvernement conservateur a reçu
dans cette aventure un coup sensible.
Divisée intestinement, travaillée
sourdement pour tous les appétits,
les ambitions et les mécontentements
qui naissent inévitablement an sein
d'un parti lorsqu'il occupe depuis 26
ans le pouvoir, la majoritécatholique
n'offre plus la cohésion, l'esprit de
discipline, la confiance qui sont pour
tant indispensables l'exercicedu pou
voir, surtout lorsque celui-ci doit
s'exercer, comme c'est le cas en Bel
gique, avec l'appui d'une Chambre
où la différence numérique entre les
forces des deux grands partis qui se
disputent la suprématie n'est que de
Le
RES
L UNION KAIT LA FOKLL.
le iÈhtutnche
Vires acquirit iundi
On s'abonne au bureau du journal, rue de Dixmude, 53, Y près. Les annonces, les faits
divers el les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres et les deux Flandres au bureau
du Progrès. Pour la publicité en dehors des deux Flandres, s'adresser exclusivement au
Comptoir de Publicité JACQOSS THIBËSA8.D, 44, Boulevard Anspach, Bruxelles,
téléphone 5230.
Nous livrons ces réflexions nos
amis, car elles nous paraissent de
nature écarter les préventions très
réelles, qui régnent dans certains mi
lieux libéraux contre toute idée de
cartel, préventions qui seraient justi
fiées si le cartel devait devenir la
règle. Mais il ne s'agiten l'occurrence
que d'une simple mesure de tactique
commandée par les circonstances et
qui n'a d'autre portée que designifier
aux cléricaux que nous en avons assez
d'une législation électorale qui leur
assure leur représentation dans les
conseils communaux des grandes vil
les, alors qu'ils nous refusent tout
contrôle dans les maisons communa
les des petites villes et communes.
Voter pour les listes de cartel c'est
donc poser un acte de solidarité libé
rale, c'est voter pour une législation
électorale meilleure, qui assurera
partout la R. P. intégrale et rendra
le cartel inutile dans l'avenir.
Mlle Jeanne Lebeau, directrice de
l'Ecole ménagère de Marchienne-au-
Pont, dans un rapport destiné au Con
grès d'ensei nement technique et
ménager qui s'est tenu Charleroi
au mois d'Août préconise l'organi
sation de causeries s'adressant aux
femmes de laclasse ouvrière et ayant
pour but de faire connaître les
notions enseignées dans les écoles
ménagères.
Voici un extrait de ce rapport
qu'on lira avec beaucoup d'intérêt