Chronique de la ville.
Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement.
Dimanche, 2 Juin 1907.
67e année.
22.
l'union pait la force. Ë'araistiaut le MËinmuvhe. Vires acquirit eundo.
La question du flamand.
nominations cléricales.
L'instruction.
Xolrc population.
La Chambre.
Le Sénat.
A l'Ecole de Musique.
L'aflielie des fêtes.
On s'abonne au bureau du journal, hue de Dixwjoe, 53, Ypues. Les annonces, les faits*
divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres et les deux Flandres au bureau
du Progrès. Pour la publicité en dehors des deux Flandres, s'adresser exclusivement au
Comptoir de Publicité JACQUES THIBESARL). 14, Place de Brouckère, Bruxelles,
téléphone 5230. Pour les annonces ou traite forfait.
PRIX I)E L'ABONNEMENT
pour la ville Par an 4 francs.
pr la province Par an 4 fr 50
pr l étranger Par an 0 fr. 0O
La presse catholique est résolument
hostile au projet de loi sur l'enflamau-
dernent de renseignement moyen
(l'enseignement congréganiste, bien
entendu)
Le Courrier de Bruxelles dit ce pro
pos
Le projet Coremans viole directe
ment le principe de la liberté de l'eu
seiguement les divers amendements
basés sur le système de l'examen ne le
respectent pas suffisamment il serait
souhaiter qu'une autre foimule fût
trouvée, qui, donnant satisfaction aux
désirs légitimes des Flamands, laissât
intact le droit de tous les autres Bel
ges S E. le cardinal Mercier le disait
très justement dans un toast flamand,
Luodi dernier, Malines Que ja
mais la défense des intérêts d'une par
tie de la population ne mette en péril
l'unité de la patrie
La solution est délicate trouver
mais si on la cherche avec sincère désir
d'union, on finira par y arriver, nous
n'en doutons pas, de façm concilier
l'intérêt des études et le respect de la
liberté
La solution mais elle est facile
prévoir épargner l'enfiamandement
,liiv /.l/x.u.o lûJ tir» ««FmMj.M 1 7
seignement officiel, afin de lui enlever
le plus d'élèves possible c'est tout
simple
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LES
L'Etoile belge a publié sur ies nomina
tions aux fonctions de notaire par le
gouvernement clérical un article appe
lé faire quelque bruit
En voici la récapitulation édifiante
A tin Décembre 1906 le pays comp
te 1,103 notaires et ce chiffre, au point
de vue des opinions politiques se dé
compose comme suit il y a 293 notai
res libéraux, 35 douteux et 775 cléri
caux! Sur ce nombre. 313 titulaires ont
été nommés avant 1884 et 200 ont été
appelés succéder un parent. 590 no
minations detitulaires actuels ont donc
été faites par le gouvernement des
places vacantes ou créées depuis 1884
et. sur ce nombre, il a été nommé 13
libéraux, 18 douteux et 529 cléncaux
Telle est, au point, de vue de la situ
ation du m-tariat, l'œuvre du parti clé
rical depuis 1884
Les chiffres que uous fournit l'An
nuaire statistique relativement l'in
struction sont intéressants. C'est tou
jours le Luxembourg qui a l'honneur
d'avoir le moins d'iliettrés d'autre
part, la Flandre orientale a le triste
privilège de cultiver le mieux en Bel
gique l'ignorance.
En 1Û05, nous avons eu dans nos
écoles primaires officielles un person
nel de 11,117 instituteurs et institutri
ces, tant laïques que religieux, il faut
y ajouter 7,679 personnes occupées
dans les écoles primaires adoptées et
privées subsidiées.
Ces divers établissements étalent fré
quentés par une population totale de
869,811 enfants, soit 12 14 par 100 ha
bitants, 258,149 enfants fréquentaient
les écoles gardiennes et 201,060 élèves
suivaient les cours des écoles d'adultes.
Nos Universités avaient une popula
tion de 6,382 étudiants.
D'après l'annuaire statistique qui
vient de paraître depuis 1846, c'est-à-
dire depuis un demi-siècle, la popula
tion de la Belgique s'est accrue de
2,356,352 habiianrs, soit une augmen
tation de 53,33 p. c. La proportion
d'augmentation a été, pour les pério
des 1846-1856, do 4 44 p c. 1856 1866,
de 6.50 p. c 1866 1876, de 10 53 p.
c. 1876 1880, de 3,44 p. c. 1880 1890,
de 9,95 p. c. de 1890-1900, de 10,28
p- o.
Si le progrès de ia population a été
constant depuis 1846, il n'a pas suivi
une marche uniforme. Fendant la pé
riode décennale, l'accroissement a été
plus rapide que de 1881 1890. La plus
forte progression a été constatée de
1866 1876, époque de grande prospé
rité industrielle.
Four la dernière période décennale,
deux provinces seulement, ont uue aug
mentation de beaucoup supérieure la
moyenne générale. Ce sont les provin
ces d'Anvers, avec 17,03 p c.. et le
Brabant, avec 14,23 p. c. Le même fait
se remarque avec une inégale intensité
pourtouteH les périodes. L'augmenta
tion dans ces deux provinces est beau
coup plus rapide môme que dans les
provinces industrielles de Liège et du
nainaut qui ont dépassé :a moyenne
pendant les périodes de 1856-1866 et
1866 1876(Liége également pendant les
périodes de 1876 1880 et de 1880
1890), mais qui ne l'atteignent plus de
puis 1890.
Aiu.-i, pendant que la population to
tale du royaume a augmeotéde plus de
la moitié (54 p. c.) celle d'Anvers a
doublé depuis 1846. Viennent ensuite
Brabant et Liège avec plus de 80 p c.,
le Hainaut avec 60 p. c Les autres
provinces out vu leur popula'ion se
développer dans des proportions qui
varient de 31 p. c. 17 p c.
La population a diminué pendant la
deuxième période décennale, dans les
arrondissements administratifs de
Fbilippeville (- 2,05 p. c), Virton
0,84 p. c Atli 0,70 p c.), et
Marche 0,48 p. c.).
Au 31 Décembre 1905, la population
du royaume était de 7,160,547 habi
tants, soit 243 habitants par kilomètre
carré.
Séance du Mercredi *29 Mai 1901.
La Chambre, après un débat trè- bref
auquel o..t pris part MM. Tonnelier,
AnseeleDelbeke, Van Reelhetc., a
adopté l'unani'iiiié des membres pré
sents le projet de loi ouvrant un crédit de
20 millions au département des travaux
publics pour construire les deux premières
darses des nouvelles installations d'Anvers.
Les député.- ont repris la discussion du
projet de l»i Coremans il a été combattu
par MM. Versleylen et Hoyois.
M. Versleylen s'est attaqué aux exagé
rations flamingantes et a prétendu qu'en
appliquant la loi telle que M Coremans l'en
tendait on allait mettre le flamand en état
d'infériorité.
Un flamand va faire s'S etudes en Wal
lonie la sortie de réthoriqne, il ne doit
pas prouver qu'il a suivi des cours en fla
mand pour avoir des voix éle.'tora'es sup-
p émenUires, mais un flamand ayant étudié
en pays flamand devra (aire preuve de ces
connaissance* supplémentaires.
D'où cette conséquence que les parents
flamandsqui ne voudront pas imposer leurs
enfants des cours flamands, les enverront
dans les collèges du pays wallon.
Il_n'y aura donc que ies enfants des pau
vres gens qui ne pourront pas 6 happer aux
obligations nouvelles de la loi.
M. Versteylen a terminé en disant qu'il
fallait repousser la loi pour permettre aux
Wallons de venir apprendre le flamand dans
les collèges du pay flamand.
Dans son discours, où il a parlé souvent
de choses étrangères au sujet, MHoyois a
fait part a la Cbamb. e de ses appréhensions.
Bientôt on ne pourra plus devenir fonc
tionnaire ou pompier sans connaître le fla
mand
il faut aviser pour éviter la séparation
administrative de nos provinces. Bref M.
Hoyois s'est appliqué a inviter les Wallons
prendre garde au péril qui les menace,
d'après lui.
Séance du Mercredi 29 Mai 1907.
Répondant une question de M. Ver-
spreeuwen, M. le général Hellebaut, minis
tre de la guerre, déclaré que rien n'est chan
gé dans les intentions du gouvernement au
sujet des fortifications d'Anvers
M. Verspreeuwendemande l'abolition des
servitudes militaires autour d'Anvers.
Le Sénat aborde ensuite l'examen des de
mandes de grandes naturalisations
M H aurez proteste contre la facilité
aveu laquelle la Chambre accorde les natu
ralisations.
Malgré ses prolestations, le Sénat vole
par 41 voix co .tre 26 les demandes de na-
tur ilisation.
On examine ensuite les propositions de
modifications apporter au règlement de
la Haute Assemblée.
Ce règlement s'occupe piincipaleinent
de ia police des séances II admet aussi le
système des questions en vigueur la
Chambre, avec cette différence que les ré
ponses ne seront pas lues publiquement mais
insérées aux Annales.
■TT ilMl-atJi—H—1
Il nous faut revenir sur une aven
ture piquante qui prêterait une
douce hilarité, si malheureusement
elle ne perçaità jour, une fois de plus,
la déplorable tendance de nos maî
tres humilier nos concitoyens au
profit des étrangers.
Il s'agit encore du remplacement
de l'honorable M. Wittebroodt, an
cien directeur de l'Ecole de Musique,
admis la retraite.
La commission de notre Institut
Musical compte 4 membres, aussi
bons Yprois qu'excellents musiciens,
et un Président, celui-ci grand poli
ticien débarqué de Bruges et nullité
musicale.
Cette commission, par 4 voix con
tre 1 (devinez laquelle, lecteurs
nomme comme icr candidat un jeune
et talentueux musicien Yprois, prix
de Conservatoire, et comme second
candidat un amateur distingué et ca
pable, habitant notre ville depuis
vingt-cinq ans.
Un musicien Brugeois, candidat
de nos maîtres,se trouvedoncévincé.
On croirait qu'une volonté aussi
nettement exprimée par les hommes
compétents devrait être respectée.
ANNONCES:
Annonces 15 centimes la ligne.
Réclames 25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne.
C'est l'avis de tout homme sensé et
consciencieux ce n'est pas celui de
nos gouvernants qui semblent se
spécialiser jeter le découragement
et l'injure nos concitoyens.
Mais le cas est embarrassant
Nos maîtres oseront-ils, la veille
des élections communales, entrer en
conflit avec la commission de l'Ecole
de Musique et évincer nos conci
toyens au profit de leur favori Bru
geois
Le courage de leur mauvaise action
leur manquera, dit-on.
Nous le croyons aussi, car ils vien
nent de prier M. Wittebroodt, le di
recteur retraité, de reprendre provi
soirement ses fonctions
Le provisoire, en l'occurrence, c'est
l'attente du résultat des élections
d'Octobre d'ici là il faut des ména
gements, mais aprèss'ils l'em
portentVive Bruges
Dans notre dernier numéro nous
avons, parlant de l'affiche des fêtes,
exprimé notre sentiment. Nous per
sistons dans notre manière de voir.
Seulement comme on ne discute ni
des goûts ni des couleurs, nous ad
mettons parfaitement que d'autres
ne pensent pas comme nous. Aussi
n'hésitons-nous pas insérer l'article
ci-dessous
De très jolies fêtes viennent de
nous être annoncées par une très vi
laine affiche. Trois cartes postales en
ont fourni les éléments une vue des
Halles dans le haut, une de la porte
de Lille dans le bas, et un saut d'ob
stacles l'Ecole d'Equitation sur le
côté. Ce dernier sujet est inscrit
dans un cercle parfait sur lequel no
tre lion Yprois, armé de sa colonne,
et soutenant les armes de la ville, se
livre des prodiges d'équilibre
rendre jaloux tous les caniches du
cirque Sosman. Tombera Tom
bera pas, car deux roses sont là pour
tenir le cerceau bien calé. Un légume
quelconque a poussé, on ne sait trop
comment, derrière l'une des roses, et
complète, avec l'inscription en carac
tères gothiques tirés d'un carnet
d'écolier, la décoration de cette affi
che digne de l'époque 1830.
C'est un pas, nous dit-on, vers une
affiche-réclame digne de la ville. Un
pas en arrière, en tout cas, car l'au
teur très modeste, il n'a môme
laissé ni initiales ni monogramme
semble ignorer que l'art de l'affiche
est un art essentiellement nouveau
qui doit s'inspirer dés lois de l'art
décoratif contemporain. A moins
d'être volontairement conçue dans un
style archaïque tout fait de circon
stance comme pour certaines solen
nités artistique^ l'affiche moderne
doit se dépouiller de la banalité que
nous lui avons toujonrs connue et
s'inspirer des meilleures productions
de l'art nouveau.
Un magistrat-artiste, M. Charles
Buis, tenta jadis de réagir contre les
excès de mauvais goût qui se com
mettaient en guise de réclame,
mais ses efforts furent le plus sou
vent limités aux seuls cas, très rares,