Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement.
Dimanche, 20 liai 1907. 07e année. 21,
l'union fait la force. i'araiMftanl le Mimauc/te. Vires acquirit eundo.
Université populaire.
Qu'ils osent donc
M iiiisière <le
riîiîiiiobilistmi.
L'union de la droile.
Les ressources du Trésor.
La Detle publique.
Une nouvelle dittieulté.
La Chambre.
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podr la ville Par an -4 francs.
pr la province Par an -4 fr 50
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Réclames 25
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La conférence annoncée pour le
26 Mai est remise une date ulté
rieure.
M. Hymaus, dans l'excellent dis
cours qu'il a prononcé la semaine der
nière la Chambre, a fait une décla
ration sur laquelle il n'est pas superflu
d'iusister. L'éloquent député libéral a
montré que le nouveau ministère n'a
vait qu'un seul point son programme
prodiguer l'argent des contribuables
l'Eglise et au clergé. Il ne songe qu'à
affaiblir l'enseignement neutre, qui est
l'enseignement national, et soutenir
un enseignement confessionnel
Et M. Hymans a ajouté, aux accla
mations de toute la gauche 4 Peut-
être voudrait-on aller au-delà M.
Verhaegen a un plan de réforme sco
laire. Il veut l'égalité absolue des deux
enseignements devant les subsides. Ce
serait la ruine de tout notre enseigne
ment communal Est ce cela qui a été
promis M Verhaegen le jour où il est
sorti tout rouge de satisfaction de l'en
tretien avec le chef de cabinet, s'il faut
en croire certains journaux Si cela
se réalisait. <v» sarait un danger natio
nal et ce jour-là nous saurions donner
le signal de l'agitation pour soulover
l'opinion publique
L'honorable député de Bruxelles a
deviné juste. Le ton des journaux clé
ricaux indique suffisamment qu'on est
en train d'élaborer, dans les palais
épiscopanx, une nouvelle aggravation
de la loi de 1895 Les cléricaux esti
ment que le moment est venu de faire
un nouveau pas en avant dans la réali
sation de leur plan de maïu-nnse sur
1'enseign'ement Ils ont commencé par
accorder des subsides aux écoles con
fessionnelles, tout eu maintenant, au
point de vue pécuniaire, l'enseigne
ment public dans une situation privi
légiée. C'était le premier acte. Nos
maîtres veulent jouer le second, le
quel consisterait ne plus faire de dif
férence entre les deux enseignements.
C'est le moyen de ruiner les derniers
vestiges de l'enseignement communal,
et d'assurer le monopole de l'enseigne
ment an profit de l'Eglise catholique.
Si jamais les cléricaux parvenaient
leurs fias, la crétimsatiou de toute la
jeunesse nationalene serait plusqo'une
question d'années, préparant ainsi la
banqueroute intellectuelle du pays....
Œuvre tellement abominable, qu'on se
demande commeut les politiciens qui
se proclament tout propos Belges et
patriotes, osent la comploter
Ils se trompent étrangement, s'ils
croient le pays assez aveuli pour lais
ser se perpétrer tranquillement pareil
crime. M. Hymans les a avertis si
jamais ils essayent de commettre ce
coup-là, toute l'opposition se trouvera
inébranlablement unie pour faire ap
pel au peuple. La rue répondra au défi
du gouvernement réactionnaire. Que
les ealotins ne se risquent pas lasser
la patience des populations de nos
grandes villes, qui ont su résister victo
rieusement vingt-trois ans de tentati
ves d'empoisonnement clérical
Il est suprêmement dangereux de
provoquer trop violemment un peuple,
même et surtout quand ce peuple pous
se la patience jusqu'à la longanimité.
Le pays souffre terriblement de la do
mination cléricale, qui ne se main
tient que grâce un système électoral
inique et frauduleux. Il souffre des
monstrueuses inégalités conservées par
le gouvernement réactionnaire. Il souf
fre de se voir arrêté, retardé et contra
rié dans la voie du progrès par unis ûsa-
jorité d'aventuriers politiques. Il souf
fre d'être livré pieds et poings liés la
tyrannie d'un clergé cupide et abrutis-
8eur... Jusqu'à présent, il a subi &ans
révolte violente cette oppression, parce
qu'il espère s'en débarrasser même par
le libre jeu d'institutions frauduleuses,
qui faussent odieusement la volonté
nationale. Mais si les révolutionnaires
noirs poussaient l'audace jusqu'à dé
créter sa faillite intellectuelle, - la
quelle aurait logiquement pour corol
laire sa faillite matérielle, - il ne
prendrait plus conseil que de son dé
sespoir, et il saurait lutter avec la der
nière énergie pour conjurer le danger
et assurer son salut
Que les cléricaux se le tiennent pour
dit
La déclaration nette, catégorique de
M. Hymans, leader du libéralisme mo
déré, doit leur indiquer suffisamment
que la démocratie tout entière est prê
te, et qu'au jour de la bataille suprê
me, il n'y aura pas une voix pour pré
coniser encore la patience et l'attente
d'un meilleur avenir...
[Réveil des Flandres
C'est par ce mot justement trouvé
que le Journal de Mons qualifie le minis
tère de 'l'rooz.
M. Huysmans avait proposé l'accord
des partis pour réaliser le service per
sonnel. Quoique partisan de cette ré
forme, le ministre la repousse pour ne
pis diviser la droite.
Il n'accepte pas l'instruction obliga
toire et il répudie le suffrage universel.
M. de Trooz n'a abandonné sa poli
tique de négation que pour déclarer
avec énergie que l'enseignement libre
serait subsidié l'égal de l'enseigne
ment officiel. Il ne s'est animé que pour
défendre l'enseignement religieux digne
de la sollicitude de l'Etat. Uu jour
viendra où les cléricaux ne voudront
plus subsidier que l'enseiguement li
bre.
Pour lu moment, M. de Trooz se
contente du statu quo.
Statu quoc'est à-dire immobilisme
pour la question militaire, pour la
question de l'instruction publique,
pour la question électorale.
M. de Trooz suit le sillon tracé par
M. de Smet de Naeyer. Rien n'est
changé.
Le Patriote lui-même le proclame
De toutes les déclarations de M de
Trooz, aucune qui détonne avec celles
de ses prédécesseurs et cela prouve une
fois de plus qu'il n'y a rien de changé.
M. de Trooz persévère dans sa voie, la
voie qu'il a suivie avec M. de Smet de
Naeyer
L'était bien la peine de changer de
gouvernement...
On a donné Batisfaclion quelques
cléricaux qui désiraient un portefeuil le
quant au pays on n'en montre aucune
préoccupation. Il saura prouver aux
élections prochaines qu'il existe.
A peine M. llenkin a-t-il eu l'occa-
siou de faire une déclaration ministé
rielle personnelle, déjà se trouvent
droite des membres qui ne s'en conten
tent pas. En effet, la question posée au
sujet des jeux n'ayant pas obtenu ré
ponse satisfaisante an gré des question
ne»^ va être transformée ea interpel
lation*.
Après le flamand, les jeux les pier
res d'achoppement semblent pousser
rapidement sous les pas du nouveau
cabinet. Heureusement pour lui que
les réunions de la droite sont là.
Si M. de Smet de Nayer avait voulu
supprimer des impôts, dégrever, il au
rait pu réaliser ce projet aisément. Il
a été servi par les circonstances. Au
cours de ces dernières anuéea, les res
sources de l'Etat n'ont cessé d'augmen
ter. vu la situation relativement- pros
père du pays due l'initiative de ses
industriels, au courage de ses commer
çants, au labeur de ses ouvriers et aus
si certains phénomènes économiques
mal définis.
En 1904, elle atteignaient 533 mil
lions 199-.543 francs. Un an plus tard,
elles bondissent 581 millions 343.475
francs. Voilà donc un progrès dans les
recettes de 48 millions environ d'un
exercice l'autre En Angleterre, en
Italie, quand une telle situation s'accu
se, on économise ou ou dégrève les im
pôts.
En 1906, la progression a continué.
-Lo* «o»t -évaluées 595 mil
lions 671 000. francs. Donc augmenta
tion de 14 millions sur la fameuse an
née jubilaire.
Aucuu dégrèvement. En présence
d'une pareille situation, peut-on traiter
l'ex Premier de grand financier De
grand prodigue soit...
La situation générale du Trésor pu
blic au 1er Janvier 1907, sous forme
d'un épais volume couvertnre verte,
vient- d'être soumise aux députés. Elle
établit que l'an dernier l'augmentation
de la dette publique a été de 64 mil
lions 53*2,927 francs.
Au 1er Janvier de cette année elle
s'élevait 3 milliards 285 millions
467,050 francs. Rappelons qu'en 1884,
lors du dernier exercice du cabinet li
béral, elle ne dépassait pas un milliard
750 millions.
Le départ de M. de Smet de Naeyer
incitera-t-il le parti clérical au pouvoir
entrer dans la voie des économies et
des dégrèvements
Le règne de la dépense outrance
est-il fini N'afïirme-t-on pas que M.
Delbekeen matière de travaux publics
sera le continuateur de M. de Smet,
qui va se transformer en son conseiller
privé et en son aide dévoué.
Dès lors, si l'on continue gaspiller
tort et. travers les ressources de
l'Etat il faudra bien emprunter et la
dette c ntinuera s'enfler démesuré
ment.,.
La Chambre aborde en ce moment le
fameux projet de loi Coremans, sou
mettant les collèges épiscopaux, au
point de vue du flamand, au même ré
gime que les athénées royaux.
La lutte sera évidemment dure, les
évêques étant hostiles au projet M. de
Trooz, qui voit tout en rose mainte
nant que, son très vif étonnement,
son Cabinet est encore debout-, a fait
un journal clérical la déclaration sui
vante Que l'on attende la discussion
et le vote. Et pour cette question-là
aussi ou pourra apprécier les résultats
de l'eutente cordiale intervenue droi
te.
Quel optimisme Il est rapprocher
d'un ordre du jour voté tout récem
ment par las flamingants cléricaux, et
réclamant le vote du projet Core
mans, ou tout au moins du projet de la
section centrale, avec suppression de
l'article 2 Et ce qui est tout fait
significatif, les auteurs de l'ordre du
jour ajoutent qu'ils ne peuvent en aucun
cas se contenter du projet de M de Trooz.
Qu'on n'oublie pas, en outre, que les
deux défenseurs les plus acharnés du
projet Coremans sont l'auteur de celui-
ci et sou collègue d'Anvers, M. Hende-
rickx, qui faisaient partie, le II Avril
dernier, des VIII irréductibles qui ont
donné au cabinet d'alors une chique
naude mortelle.
Tout cela promet du grabuge...
moins toutefois que M. de Trooz et M.
Helleputte, ce dernier chaud partisan
jadis du projet Coremans, ne fassent
d'ici-là de nouvelles et déroutantes ca
brioles.
Depuis la fameuse concentration, on
peut s'attendre tout.
Séance du Mercredi 22 Mai 1907.
Séance mouvementée.
Le rappel l'ordre infligé M. Del-
porte dans la séance de Mardi a été
maintenu par 67 voix contre 35 et 10
abstentions.
Eu justifiant «on abstention, M. Del-
porte a rouvert le débat en démentant
de nouveau les assertions du ministre
propos des 40 mineurs qui se seraieut
octroyés 4 fr. 50 par jour ils auraient
trahi par cela même la cause qu'ils
étaient chargés de défendre. Le minis
tre s'est donc fait l'écho d'une accusa
tion qu'il n'a point fait contrôler par
sou admioistation.
Seul il est responsable de ses alléga
tions mensongères.
M. Smeets ayant été également rap
pelé l'ordre la veille, a tenu s'expli
quer son tour, et c'est de la tribune
qu'il a parlé de nouveau de la grève et
donné lecture d'uue déclaration du co
mité de défense de la grève du Hasard
Retinue, disant mensongères les gra
ves assertions du ministre du travail et
offrant de mettre tous les livres de
comptabilité la disposition du ministre
et de ses fonctionnaires. Ils prouveront
que jamais la moindre différence n'a
été faite dans le payement des indem
nités entre tel ou tel ouvrier. Le minis
tre s'est donc trompé ou a été trompé
et l'orateur lui a demandé de faire son
mea culpa.
Parlant du rappel l'ordre de M.
Smeets, M. Huysmans tout en décla
rant qu'il le voterait-, a souhaité l'occa
sion de manifester au ministre son
étonnement de le voir apporter la
tribune des accusations graveB sans en
fournir la preuve. Et il s'est dit parti
san d'un ordre du jour donnant satis
faction ceux qui se plaignaient d'ac
cusations aussi graves.
L'occasion demandée par M. Huys
mans lui sera donnée.
Après un long, très long débat, la
Chambre a décidé de fixer Vendredi
l'interpellation de M. Destrée sur les
incidents de Mardi.
Le ministre du travail aura donc
faire la preuve de ses allégations ou
reconnaître avec éclat sou erreur.
S'il ne peut apporter l'une et s'il ne
se résigne pas l'autre il n'aura plus
qu'à démissionner.